le Vendredi 26 Décembre 2025

Le Parti libéral du Canada (PLC), qui a sécurisé un quatrième mandat le 28 avril, envoie à Ottawa 168 députés avec Mark Carney comme premier ministre. La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) attend avec impatience son discours du trône, qui énonce les objectifs du gouvernement.

Liane Roy (au centre) se dit sereine face au gouvernement libéral élu. Elle retrouve des alliés de longue date, comme Ginette Petitpas Taylor (à droite), mais regrette certains élus qui ont perdu leurs sièges, comme Niki Ashton (Nouveau Parti démocratique) et Marc Serré (Parti libéral). 

Photo : Marianne Dépelteau – Francopresse

«On va surveiller le discours du trône pour confirmer les intentions du gouvernement en matière de francophonie, de langues officielles», explique la présidente de la FCFA, Liane Roy.

Au début de la campagne électorale, Mme Roy avait l’impression que les partis politiques «se servaient» de la francophonie pour distinguer le Canada des États-Unis, mais sans expliquer comment ils comptaient la renforcer.

«Au fur et à mesure que la campagne a évolué, on a vu [les enjeux francophones] dans les plateformes, les différents débats, mais surtout le débat sur les enjeux de la francophonie canadienne», raconte-t-elle. «On a ajouté de la chair.»

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«Bouger vite»

«Dans son discours de victoire, Mark Carney a dit qu’il voulait que les choses bougent vite, rappelle Liane Roy. Ça tombe bien, nous aussi on a des choses qu’on veut qui bougent vite.»

En commençant par la mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles (LLO) qui, modernisée en 2023, n’a toujours pas de règlements pour préciser sa mise en application. Viennent ensuite la réduction des barrières à la main-d’œuvre bilingue, la nomination du nouveau commissaire aux langues officielles et celle d’un ministre des Langues officielles.

Tant qu’un ministre porte les Langues officielles dans son titre, la FCFA dit qu’elle sera contente. L’Association des communautés francophones de l’Alberta (ACFA) va plus loin dans son communiqué de presse du lendemain d’élection, exigeant la nomination d’un ministre «dont le seul mandat sera celui des langues officielles». Le PLC n’a toujours pas promis qu’un tel ministre serait nommé.

Dans sa plateforme électorale, le parti s’est notamment engagé à fixer la cible d’immigration francophone hors Québec à 12 % pour 2029 et à moderniser et augmenter de 150 millions de dollars le financement CBC/Radio-Canada.

Il a aussi promis de faciliter l’accès aux travailleurs bilingues pour les entrepreneurs des communautés de langue officielle en situation minoritaire.

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Des attentes dans l’Ouest

L’ACFA a félicité Mark Carney pour sa victoire dans un communiqué de presse le 29 avril et a immédiatement dressé la liste de ses attentes.

«Nous sommes prêts à collaborer avec le gouvernement pour mettre en œuvre des actions concrètes et rapides afin que la Loi sur les langues officielles, modernisée il y a près de deux ans, soit pleinement mise en œuvre», écrit sa présidente, Nathalie Lachance.

L’organisme attend aussi la nomination du prochain commissaire aux langues officielles et espère que ce gouvernement, dont le premier ministre a passé beaucoup de temps en Alberta, «reconnaisse les défis particuliers rencontrés dans l’Ouest canadien».

Du côté des jeunes

En plus de demander un ministre des Langues officielles, la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) demande la création d’un ministère de la Jeunesse, une possibilité qui n’a pas été évoquée par le PLC pendant la campagne, regrette le président de l’organisme, Simon Thériault.

«Il y a de nombreux alliés dans les gens qui ont été élus de tous les côtés du gouvernement et de l’opposition», dit Simon Thériault. 

Photo : Courtoisie

«On entend souvent que les jeunes ne s’intéressent pas à la politique, mais nous ce qu’on sent, c’est que les partis politiques ne s’intéressent pas à nous, lâche-t-il. Dans les derniers 10 ans, avec le gouvernement libéral, on a travaillé fort pour justement mettre de l’avant les priorités de la jeunesse. On va continuer ça avec ce nouveau gouvernement.»

De nombreux gains ont été effectués cette dernière décennie, estime Simon Thériault, qui cite l’adoption de la Politique jeunesse du Canada et un rapport sur l’état de la jeunesse auquel a participé la FJCF.

Lors de cette campagne électorale, l’organisme a surtout voulu mettre de l’avant les enjeux liés à l’économie, au logement et au postsecondaire francophone en milieu minoritaire, explique son président.

Il demandait notamment la création d’un incitatif économique pour les études postsecondaires en français. Dans sa plateforme, le PLC s’est engagé à créer une bourse pour les étudiants francophones d’établissements postsecondaires francophones hors Québec.

«Il faudrait évidemment qu’on regarde les détails de cette bourse, commente M. Thériault. Une promesse que j’ai remarquée, c’est au niveau des bourses d’études pour les métiers.» Cette subvention prévue n’est pas spécifique aux jeunes francophones, mais Simon Thériault pense qu’elle les aidera tout de même.

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Élection fédérale 2025

Suivez la campagne électorale 2025
du point de vue de la francophonie canadienne.

Marie-Christine Morin parle d’un «retard historique» dans le financement des arts et de la culture francophones. 

Photo : Marianne Duval

Arts et culture

Dans un communiqué postélectoral, la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) appelle, entre autres, le gouvernement à investir davantage en arts et en culture en français, à travailler sur la découvrabilité du contenu francophone et à mieux protéger les artistes et travailleurs culturels en leur facilitant l’accès au filet social.

Les libéraux ont promis d’augmenter le financement d’agences comme le Conseil des Arts du Canada, Téléfilm, le Fonds des médias du Canada et l’Office national du film.

«On s’attend à des actions musclées du côté de la langue française, de la promotion et de la protection de la langue française», affirmait quelques jours avant le scrutin la directrice générale de la FCCF, Marie-Christine Morin.

Car, pour elle, «une chose est certaine : sur la question de la langue française, il y a définitivement un déclin; il y a définitivement une urgence d’agir».

La question de la souveraineté canadienne soulevée pendant la campagne interpelle non seulement la francophonie, mais aussi le milieu culturel dans son ensemble, poursuit Mme Morin.

Selon elle, le financement fédéral du milieu culturel et artistique franco-canadien reste insuffisant par rapport aux besoins : «Il y a un retard historique.»

Pour justifier l’intérêt purement économique de financer les arts et la culture francophones, elle rappelle que ce secteur a généré environ 5,8 milliards de dollars au PIB de l’économie canadienne en 2022, selon une analyse d’impact effectuée pour la FCCF par la firme de recherche Hill Strategies.

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Au Yukon, Julian plonge dans un lac gelé avant de concocter des pâtes fraiches. Dans le Nord de l’Ontario, Audrey-Anne pêche sur la glace et joue du ukulélé, tandis que sur la Côte-Nord, au Québec, Shapatu monte sur scène avec une pièce de théâtre innue.

KAPSUR fait le pari de faire découvrir le Canada francophone hors des sentiers battus, à travers le quotidien de 20 jeunes, qui partagent leurs passions, leurs émotions et leur attachement profond à leur territoire, mais aussi à leur langue.

Chaque épisode revient aussi sur l’histoire et la géographie de chaque lieu, ou sur les légendes autochtones qui les peuplent, avec en bonus des jeux-questionnaires ludiques et des capsules.

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Sortir des sentiers battus, en français

Au gré des saisons et d’un océan à l’autre, KAPSUR nous plonge dans une mosaïque de personnages inspirés et inspirants, et ça fait du bien. Loin des discours pessimistes de déclin du français, de jeunes derrière leurs écrans ou d’assimilation, la série dresse un portrait encourageant de la francophonie d’aujourd’hui et de demain.

Qu’ils soient originaires du Canada, du Maroc, de France, d’Ukraine ou du Burundi, ces jeunes dessinent une francophonie loin des statistiques et des grandes villes.

Cout de la vie, postsecondaire, enjeux autochtones : l’immersion n’élude pas les défis auxquels ils font face, parfois contraints de travailler quelques jours par semaine pour financer leurs études.

La série se regarde sans effort, à tout âge, avec en bonus de superbes images qui donnent envie de voir du pays!

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Audrey-Anne, 15 ans, vit à Dubreuilville, en Ontario, entre son travail, la musique, la motoneige, les descentes en luge à toute vitesse et la pêche sur glace en famille. 

Photo : Robert Mentov/KAPSUR, TFO

Shapatu est un jeune artiste innu qui vit dans le nord du Québec. Entre radio, théâtre et musique, il partage ses passions et la vie de sa communauté. 

Photo : Robert Mentov/KAPSUR, TFO

Julian vit à Whitehorse, au Yukon, entre descentes sur la neige, concoction de pâtes maison et plongée en eaux glacées. 

Photo : Robert Mentov/KAPSUR, TFO

Holy-Grace vit à Ponteix, en Saskatchewan, entourée de ses amis, de son trampoline et des découvertes au cœur de la ferme. 

Photo : Robert Mentov/KAPSUR, TFO

Romie, vit à Blind River, sur les rives du lac Huron, en Ontario. 

Photo : Robert Mentov/KAPSUR, TFO

KAPSUR

Deux nouveaux épisodes sont diffusés chaque mardi sur TFO. Toutes les capsules restent disponibles sur la plateforme.

Pas toujours facile de trouver l’âme sœur sur l’asphalte. Proche cousine de L’amour est dans le pré, la téléréalité Cœur de trucker suit quatre camionneurs et camionneuses en quête d’une personne avec qui partager leur quotidien atypique, sur les routes du Québec, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick, en passant par la Nouvelle-Écosse.

Dans cette troisième saison, toujours animée par l’humoriste québécois P-A Méthot, on suit Jérémie (28 ans), Josiane (24 ans), Nathalie (52 ans) et Christian (41 ans) lors de leur première date, leurs interrogations, et, surtout, leur passion.

«Un métier de pauvre et un métier dur»

Jérémie, veuf et orphelin depuis peu, ne lâcherait son bolide pour rien au monde. Pourtant, son père, lui-même amateur de moteur, a toujours espéré qu’il ne deviendrait pas camionneur, «parce que c’était un métier de pauvre et un métier dur», disait-il à la mère de Jérémie. Le décor est planté.

Dès les premières minutes, accompagnées de riffs de guitare électrique et d’une voix off dramatique façon doublage de téléréalité américaine, on redoute le pire. Et pourtant, que nenni! Derrière ses airs de téléréalité calibrée pour les initiés, Cœur de trucker se révèle vite être un concentré de sensibilité et d’authenticité.

Car derrière leur carapace, ces aventuriers et aventurières de la route cachent des parcours de vie parfois émouvants. L’occasion aussi de déconstruire au passage quelques clichés qui collent à ce métier indispensable à l’économie canadienne.

Un peu comme certains prétendants et prétendantes, on plonge dans un monde dont on ne connait pas forcément les codes, mais un monde qui a beaucoup à nous apprendre.

Loin des émissions cantonnées aux grandes villes et à leur public citadin, Cœur de trucker bifurque vers d’autres chaussées, où résonnent différents accents et réalités. Comme pour nous rappeler que la vie, avec ses virages serrés et ses nids-de-poule, reste un long trajet où chaque détour a son histoire. À voir si l’amour sera au rendez-vous…

La troisième saison de Cœur de trucker est diffusée tous les jeudis à 21 h sur Unis TV et reste disponible sur TV5Unis, comme les deux éditions précédentes. L’émission comprend dix épisodes de 60 minutes, réalisés par Stéphane de Grosbois.

Des couches transformées en litière, une piste de ski sur le toit d’une centrale ou de vieux néons recyclés : dans la nouvelle saison d’Espèces d’ordures, l’animateur Frédéric Choinière poursuit son tour du monde des poubelles.

À Dakar, Paris, Bogota, Las Vegas ou encore Montréal, cette série documentaire va à la rencontre de celles et ceux qui innovent, recyclent et bousculent les mentalités, comme cet «homme plastique» sénégalais ou ce tiktokeur éboueur parisien, qui lâche un «j’en ai marre de marcher dans la merde» bien senti.

Ce dernier met en garde contre les micros-déchets, et pour cause : à Paris, 4 millions de mégots de cigarette sont ramassés chaque jour.

À la recherche des bacs de recyclage à Las Vegas – quasi inexistants –, on réalise aussi à quel point les mentalités peuvent être différentes d’un bout à l’autre de la planète.

Néanmoins, Espèces d’ordures prouve que, face à la montagne de déchets que nous produisons dès la naissance, chacun et chacune peut agir. Un tour du monde ludique, humain et nécessaire.

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Les 10 épisodes sont diffusés les mardis à 19 h depuis le 22 avril sur TV5. Ils sont aussi disponibles sur TV5Unis.

Bien que les résultats définitifs ne soient pas encore tous tombés au moment d’écrire ces lignes et que, tard dans la nuit, les enjeux étaient encore très serrés dans plusieurs circonscriptions, les Canadiens et Canadiennes ont porté un gouvernement libéral au pouvoir. Ce gouvernement sera sans doute minoritaire.

Les conservateurs ont tout de même gagné des sièges de plus par rapport à la dernière législature.

Dans son discours de victoire, Mark Carney a lancé que «si les États-Unis ne veulent plus jouer un rôle de premier plan dans l’économie mondiale, le Canada le fera», ce qui a déclenché les applaudissements des militants et militantes du Parti libéral du Canada (PLC).

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Gains conservateurs chez les francophones

Selon le politologue Frédéric Boily, «les conservateurs se sont quand même bien débrouillés, un petit peu plus fort que ce qu’on pensait, […] notamment du côté de Terre-Neuve-et-Labrador».

En Ontario, les conservateurs ont remporté des circonscriptions francophones et remplacé des députés qui portaient les dossiers francophones lors de l’adoption de la nouvelle Loi sur les langues officielles, comme le libéral Marc Serré.

Ce dernier représentait Nickel Belt depuis 2015. Il a été battu à plates coutures par Jim Bélanger dans Sudbury-Est–Manitoulin–Nickelbelt, en Ontario.

Un conservateur francophone, Gaétan Mallette, remporte aussi la circonscription nord-ontarienne redécoupée de Kapuskasing–Timmins–Mushkegowuk, qui englobe une bonne partie de l’ancienne circonscription représentée par la néodémocrate Carol Hugues, vice-présidente sortante de la Chambre des Communes.

La conservatrice Laïla Goodridge a conforté son ancrage en Alberta dans la circonscription de Fort McMurray–Cold Lake.

Libéraux francophones élus en Ontario

Les Franco-Ontariennes Mona Fortier et Marie-France Lalonde ont été réélues dans leur circonscription respective d’Ottawa–Vanier–Gloucester et d’Orléans, et c’est Giovanna Mingarelli qui succède au Franco-Ontarien Francis Drouin dans Prescott–Russell–Cumberland, circonscription de l’Est ontarien.

Arielle Kayabaga, qui est devenue ministre pour la première fois dans le cabinet formé par Mark Carney en mars dernier, est réélue dans London–Ouest, dans le sud-ouest de l’Ontario.

Dominique O’Rourke fera son entrée à la Chambre des communes comme la première Franco-Ontarienne à représenter la circonscription de Guelph, aussi dans le sud de la province. La fondatrice du Réseau francophone de Guelph succède ainsi au libéral Lloyd Longfield.

Deux ministres acadiens réélus

Les ministres libéraux sortants Dominic LeBlanc et Ginette Petitpas Taylor ont été réélus au Nouveau-Brunswick. La province accueille une nouvelle recrue libérale dans Madawaska–Restigouche : Guillaume Deschênes-Thériault.

Ce dernier succède au libéral René Arseneault, qui représentait la circonscription depuis 2015. M. Arseneault a présidé le comité permanent des Langues officielles pendant environ quatre ans.

«Les gens sont fous»

Jusqu’à tard dans la soirée, le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, était en voie de perdre son siège.

La défaite de Pierre Poilievre dans Carleton a été confirmée tôt mercredi matin.

Après 20 ans de politique fédérale et malgré la défaite de son parti, le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre a réaffirmé son engagement auprès des Canadiens. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse 

Pierre Poilievre a pris la parole devant ses partisans vers 1 h du matin. Il a concédé la victoire à Mark Carney, sous les huées de la salle, et a déclaré qu’il entendait rester à la tête de son parti.

«Ce sera un grand honneur de continuer à me battre pour vous, pour les valeurs conservatrices pour lesquelles vous avez voté et pour continuer d’avancer la promesse du Canada pour avoir une belle vie», a-t-il lancé, devant à peine quelque 200 personnes dans une salle prévue pour plus du double. 

Il dit tirer une «leçon de cette soirée» pour viser «de meilleurs résultats la prochaine fois que les Canadiens décideront». 

«Ils ont opté pour un gouvernement avec une très courte majorité», a-t-il souligné. 

Pierre Poilievre a aussi félicité les candidats de tous les autres partis, qui ont «participé au processus démocratique».

Les centaines de partisans qui parsemaient la salle bleue, aux couleurs du Parti conservateur du Canada, à Ottawa lundi soir, sont rapidement partis lorsque l’annonce de la défaite de Pierre Poilievre se profilait. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

Le soir de l’élection, le Parti conservateur a essuyé un revers majeur, qu’un partisan conservateur déplore amèrement : «Le Canada nous a failli. Les gens sont fous.» Ce dernier dit voter conservateur pour éviter «la hausse du cout de la vie».

Ancien «combattant de la liberté lors du Convoi des camionneurs à l’hiver 2022», Mathieu, originaire de Timmins en Ontario, affirme que ce sera la «catastrophe» sous Mark Carney. Il répète les slogans de Pierre Poilievre et part rejoindre la salle où le chef conservateur était attendu pour faire son discours. 

La dégringolade du NPD

De son côté, le NPD n’a pas obtenu assez de sièges pour avoir le statut de parti officiel. Même son chef, Jagmeet Singh, n’a pas réussi à se faire élire dans sa circonscription de Burnaby-Centre, en Colombie-Britannique, où il est arrivé troisième.

Jagmeet Singh a annoncé qu’il quittait le poste de chef du NPD lors d’un discours empreint d’émotions, qu’il a prononcé entièrement en anglais, avant d’ajouter «merci infiniment». 

Il a félicité Mark Carney pour la victoire. «Ça a été l’honneur de ma vie de représenter Burnaby-Centre. Ils ont choisi un nouveau membre pour le parlement et je leur souhaite le meilleur.»

La défaite historique du NPD s’est étendue à la francophone Nikki Ashton, qui représentait la circonscription rurale de Churchill–Keewatinook Aski, au Manitoba, depuis 2008. C’est la libérale Rebecca Chartrand qui lui succède.

Actualisez la page périodiquement pour voir les plus récentes informations.

00 h 45

Le chef néodémocrate Jagmeet Singh démissionne

Le chef néodémocrate Jagmeet Singh a connu une défaite crève-coeur, terminant en troisième place dans la circonscription de Burnaby-Centre (C.-B.). Dans la foulée, il a annoncé qu’il quittait le poste de chef du NPD.


00 h 30

Les libéraux occupent tout Winnipeg, sauf une circonscription remportée par le NPD

Le ministre libéral de l’Environnement et du Changement climatique lors de la dissolution du gouvernement, Terry Duguid, conserve son siège de Winnipeg-Sud (Man.), devant la conservatrice Janice Morley-Lecomte. Les libéraux Ben Carr dans Winnipeg-Centre-Sud, Kevin Lamoureux dans Winnipeg-Nord et Doug Eyolfson dans Winnipeg-Ouest ont tous été élus. La circonscription de Winnipeg Centre, quant à elle, a été remportée par la néodémocrate Leah Gazan.


00 h 20

La néodémocrate Niki Ashton perd son siège au Manitoba

La critique sortante pour les langues officielles du Nouveau Parti démocratique, Niki Ashton, a perdu la circonscription de Churchill–Keewatinook Aski, dans le Nord du Manitoba, aux mains de la libérale Rebecca Chartrand. Niki Ashton siégeait au Comité permanent sur les langues officielles.


00 h 10

Sudbury (Ontario) reste aux mains des libéraux

La députée libérale sortante Viviane Lapointe a réussi à conserver un point rouge dans le Nord-Est de l’Ontario. Elle a devancé le candidat conservateur Ian Symington. Mme Lapointe a été élue pour la première fois en 2021.


23 h 53

Le rouge vire aussi au bleu dans une autre partie du Nord ontarien

Dans Sudbury-Est–Manitoulin–Nickel Belt (Ont.), le libéral Marc Serré a perdu son siège dans la nouvelle circonscription du Nord de l’Ontario. Connaisseur des dossiers liés à la francophonie minoritaire, il laisse son siège aux Communes au conservateur Jim Bélanger, qui remporte cette course avec plus de 50 % des voix. 

Dans cette circonscription, 31,6 % de la population a le français comme langue officielle parlée.


23 h 50

Les conservateurs s’emparent d’une partie du Nord de l’Ontario

Le candidat conservateur Gaétan Malette remporte la circonscription de Kapuskasing–Timmins–Mushkegowuk. Cette nouvelle circonscription était orange avant la dissolution de la chambre, puisqu’elle comprend des secteurs de Timmins–Baie James, ancienne circonscription du néodémocrate Charlie Angus, et d’Algoma–Manitoulin–Kapuskasing, occupée par la néodémocrate Carol Hughes depuis 2008.


23 h 16

La conservatrice bilingue Laïla Goodridge l’emporte en Alberta

La francophile Laïla Goodridge a remporté sa circonscription de Fort McMurray–Cold Lake en Alberta avec plus de 79 % des voix d’avance sur son adversaire, la libérale Kaitlyn Staines.

Dans cette circonscription, 2,9 % de la population a le français comme langue officielle parlée.


23 h 08

Yellowhead : un nouveau venu conservateur en Alberta

La circonscription redessinée de Yellowhead (Alb.) accueille le conservateur William Stevenson, qui bat le libéral Michael Fark à plates coutures avec 80,4 % contre 14,8 % des voix.

Le NPD ne récolte que 2,8 % des voix en la personne d’Avni Soma.

Dans cette circonscription, 2,9 % de la population a le français comme langue officielle parlée.


23 h 05 

La Franco-Ontarienne Marie-France Lalonde réélue

Députée libérale depuis 2019, Marie-France Lalonde est réélue dans la circonscription ontarienne d’Orléans (Ont.), où 34,8 % de la population a le français comme première langue officielle parlée.


23 h 03

La ministre libérale sortante Patty Hadju confirmée dans Thunder Bay–Supérieur-Nord (Ont.)

Élue pour la première fois en 2015, la ministre libérale des Services aux Autochtones sous Justin Trudeau et Mark Carney a remporté la bataille avec 52,1 % des votes, contre le conservateur Bob Herman, qui récolte 35,2 % des votes. La candidate du NPD, Joy Wakefield, ne récolte que 10 % des suffrages.

Dans cette circonscription, 3,8 % de la population a le français comme langue officielle parlée.


23 h 

Ontario : Eric Duncan réélu

Le conservateur Eric Duncan réélu dans la circonscription ontarienne de Stormont–Dundas–Glengarry, dont environ 19 % de la population a le français comme première langue officielle parlée.


22 h 44 

Le bleu l’emporte haut la main à Prince Albert (Sask.)

Le conservateur Randy Hoback conserve son siège dans la circonscription francophone de Prince Albert (Sask.), avec 66,5 % des voix, laissant loin derrière ses rivaux, le libéral Christopher Hadubiak (21,2 %) et la néodémocrate Virginia Kutzan (12,3 %). 

Dans cette circonscription, 1,9 % de la population a le français comme langue officielle parlée.


22 h 45

Ontario : Prescott–Russell–Cumberland demeure rouge

La candidate libérale Giovanna Mingarelli est élue dans cette circonscription, où 58,7 % de la population a le français comme première langue officielle parlée. Elle succède au libéral Franco-Ontarien Francis Drouin, qui a annoncé qu’il quittait la politique fédérale en juillet 2024.


22 h 35

Mona Fortier réélue en Ontario

La députée libérale franco-ontarienne Mona Fortier conserve son siège dans la circonscription d’Ottawa–Vanier–Gloucester (Ont.), où environ 30 % de la population a le français comme première langue officielle parlée.


22 h 32

Un conservateur réélu au Manitoba

Le conservateur Ted Falk conserve son siège dans la circonscription de Provencher. Élu depuis 2013, le député remporte 68 % des suffrages exprimés, avec une avance de 1 489 voix sur le libéral Trevor Kirczenov (22,7 %) et le néodémocrate Brandy Schmidt (5,2 %). 

Dans cette circonscription, 8,5 % de la population a le français comme langue officielle parlée.


22 h 34 

Mark Carney élu dans sa circonscription

Le chef libéral Mark Carney est élu pour la première fois à la Chambre des communes dans la circonscription de Nepean, à Ottawa.


22 h 20

David McGuinty réélu en Ontario

Le ministre sortant de la Sécurité publique, qui a accédé au cabinet pour la première fois en décembre 2024, David McGuinty est réélu dans la circonscription d’Ottawa-Sud (Ont.), où plus de 16 % de la population a le français comme première langue officielle parlée. 


22 h 12

Les libéraux gagnent 30 minutes après la fermeture des derniers bureaux au pays

Résultats préliminaires : 128 libéraux contre 89 conservateurs. Il reste à savoir si les libéraux formeront un gouvernement majoritaire.

À lire aussi : Le prochain gouvernement sera libéral (Le Droit)


21 h 50

Le candidat libéral réélu dans Egmont (Île-du-Prince-Édouard)

Député depuis 2015, le député libéral sortant Robert Morrissey conserve son siège dans Egmont, à l’Île-du-Prince-Édouard.

L’Île-du-Prince-Édouard est d’ailleurs entièrement rouge.


21 h 45

Guillaume Deschênes-Thériault élu au Nouveau-Brunswick

L’ancien chroniqueur de Francopresse est élu pour la première fois au gouvernement fédéral sous la bannière libérale dans la circonscription de Madawaska–Restigouche. Il bat son adversaire conservateur, Michel Morin, après une course très serrée.

Guillaume Deschênes-Thériault succède ainsi au libéral René Arseneault, qui représentait la circonscription depuis 2015. M. Arseneault a présidé le comité permanent des Langues officielles pendant environ quatre ans.


21 h 15

Nouvelle-Écosse : un bleu et un rouge

Le libéral Jaime Battiste conserve son siège dans Cape Breton–Canso–Antigonish (N.-É.), où la course a été serrée entre libéraux et conservateurs. M. Battiste était secrétaire parlementaire depuis décembre 2021.

Le conservateur Chris d’Entremont demeure député d’Acadie–Annapolis (N.-É.), où la course était aussi serrée. Dans cette circonscription, 13 % de la population a le français comme première langue parlée.



20 h 40

L’Acadienne Ginette Petitpas Taylor réélue au Nouveau-Brunswick

Présidente sortante du Conseil du trésor et ancienne ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor conserve son siège dans Moncton-Dieppe (N.-B.), où plus de 34 % de la population a le français comme première langue officielle parlée. Élue depuis 2015, elle récolte ce soir une majorité écrasante dans sa circonscription.



20 h 30

L’Acadien Dominic LeBlanc réélu au Nouveau-Brunswick

Radio-Canada dit que le ministre sortant du Commerce international et des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, conserve son siège dans Beauséjour (N.-B.), où plus de 60 % de la population a le français comme première langue officielle parlée.

Son adversaire conservatrice, Nathalie Vautour, arrive en deuxième position.


19 h 45

Les libéraux en avance dans Egmont (Î.-P.-É.)

Résultats préliminaires : Le député libéral sortant Robert Morrissey devrait garder son siège dans Egmont, à l’Île-du-Prince-Édouard. En deuxième place se trouve le candidat conservateur Logan McLellan. Le candidat vert dépasse le néodémocrate, qui arrive en dernier, selon les résultats préliminaires.

Dans cette circonscription, 6,8 % de la population a le français comme première langue officielle parlée.


19 h 30

Les libéraux en avance dans St. John’s-Est (T.-N.-L.)

Résultats préliminaires : La circonscription de St. John’s-Est, à Terre-Neuve-et-Labrador, s’annonce rouge. La ministre libérale des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Joanne Thompson, conservera vraisemblablement son siège.

Dans cette circonscription, 1,9% de la population a le français comme langue officielle parlée.

Le doyen de la Faculté de théologie de l’Université Saint-Paul à Ottawa, Michel Andraos, souligne que le pape François, décédé le 21 avril, s’est présenté comme un réformateur dès le départ et il a travaillé sur cette vision jusqu’à la fin.

«La dernière semaine avant sa mort, il parlait de la réforme de toutes les notions apostoliques et la réforme de la représentation politique du Vatican […] parce qu’elles jouent un rôle majeur dans la nomination des évêques», explique le professeur.

Il a tenté de se rapprocher des personnes qui sont dans la «marge», c’est-à-dire des personnes qui sont parfois oubliées ou ignorées. «Il est allé rencontrer les réfugiés politiques, les migrants qui sont des victimes de nos systèmes de gestion au niveau mondial.» Il a aussi tenté de faire une plus grande place aux femmes dans des rôles de responsabilités dans l’Église.

Ses prises de position dépassaient l’Église et la religion catholique. Il a critiqué le capitalisme pour ses effets sur l’environnement, demandé la fin de la guerre en Ukraine, signé le Document sur la fraternité humaine avec le Grand Imam Ahmed al-Tayeb, pour ne nommer que ces quelques actions.

À lire : Les excuses du pape François et l’histoire du colonialisme (chronique)

Le premier ministre Justin Trudeau, le pape François et la gouverneure générale Mary Mary Simon à la cérémonie d’accueil du pape au Canada, le 24 juillet 2022, à Edmonton. 

Photo : Vienna Doell – Le Franco (Archives)

Plus de bonnes intentions que d’actions

Michel Andraos se garde bien d’idéaliser le pape François. Ce dernier a aussi fait des déclarations controversées. De plus, les excuses officielles aux Premières Nations du Canada pourraient ne mener à aucune amélioration.

Près de trois ans après la visite du pape au Canada, l’analyse du professeur n’a pas changé : «On n’a pas la structure, il n’y a pas assez de gens dans les églises, même s’il y a eu des consultations pendant les deux dernières années. Mais on n’a pas la capacité, on n’a pas des personnes formées. Qui va mener, gérer ces réformes?», s’interroge celui qui est également coordonnateur du Centre vérité et réconciliation de l’Université Saint-Paul.

La moyenne d’âge des ecclésiastiques canadiens est élevée et très peu de jeunes, qui pourraient être plus ouverts à mettre en place de nouvelles pratiques, se préparent à l’ordination.

Il y a beaucoup de frustrations parmi les ainés autochtones, chrétiens et catholiques avec qui nous sommes en contact [à l’Université Saint-Paul], parce qu’ils sont un peu déçus. […] Il n’y a pas de place pour leurs rites à l’intérieur de l’Église

— Michel Andraos

«Il y a beaucoup de résistance de toutes les instances à l’intérieur du Vatican même», ce qui ralentit toute tentative de réforme, note Michel Andraos. 

Photo : Courtoisie

Pourtant, selon Michel Andraos, le pape François tentait de décoloniser l’Église et la théologie. C’était l’un des objectifs de ses excuses, mais aussi d’autres actions et déclarations concernant les populations autochtones de l’Amérique centrale et du Sud.

La décolonisation n’a cependant pas encore pris son envol. «Il y a de bonnes intentions ici et là, en attendant, un autre sujet prend priorité, et là on oublie et on continue. Mais donc il y a un manque structurel à l’intérieur de l’Église», ce qui fait qu’elle ne peut pas répondre à la demande.

Malgré cela, le passage du pape François au Canada a tout de même semé des lueurs d’espoir. Par exemple, si le rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada «a donné la permission» d’avoir des programmes d’enseignement par les ainés autochtones dans les écoles de théologie, les excuses du pape ont donné «le mandat de le faire.»

«Mais on est loin, même avec tous ces efforts, de répondre d’une manière systématique, programmatique à long terme qui va vraiment garantir un changement d’après cette vision et pas seulement [servir] de Band-Aid.» Michel Andraos ne croit pas voir de résultats concrets de son temps.

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Un autre héritage à géométrie variable

Les déclarations variées de François 1er à propos des personnes homosexuelles ou membres de la communauté 2ELGBTQIA+ ont également provoqué des réactions mitigées.

Assez tôt dans son mandat, il avait laissé présager un changement d’attitude de l’Église en déclarant : «Si une personne est homosexuelle, qu’elle est en quête de Dieu et qu’elle a de la bonne volonté, qui suis-je pour la juger?»

L’ouverture reste cependant très limitée. Le pape n’appuyait pas pour autant les unions de même sexe. Il a permis le baptême des personnes trans, mais a rejeté la «théorie du genre».

Les associations représentant la communauté 2SLGBTQIA+ contactées par Francopresse ont préféré ne pas commenter le legs de François 1er. Le Comité FrancoQueer de l’Ouest, situé à Edmonton, a tout de même répondu par écrit en précisant qu’il «n’est pas un organisme spécialisé en questions religieuses».

«Nous compatissons avec les personnes qui pleurent la mort du pape François. Cela dit, nous rappelons que l’Église catholique demeure une institution dont l’héritage envers les personnes 2ELGBTQIA+ est lourd : tolérance des thérapies de conversion, exclusion des femmes du sacerdoce, rejet des identités trans et persistance d’une doctrine qui qualifie l’homosexualité “d’intrinsèquement désordonnée”».

«Il nous semble prématuré de parler de réelle ouverture tant que ces fondements demeurent inchangés.»

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En 2021, plus d’une personne sur dix au Canada avait déjà été en situation d’itinérance dans leur vie. Les Autochtones étaient près de trois fois plus susceptibles de faire partie de ce groupe. Et parmi les personnes qui se sont déjà retrouvées dans la rue, 44 % d’entre elles l’avaient été pour la première fois lorsqu’elles avaient moins de 25 ans.

Les personnes âgées ne sont pas épargnées par la crise du logement. En 2024, une étude recensait que la proportion des 50 ans ou plus ayant recours à des refuges était en hausse.

Voici une liste non exhaustive de promesses des partis politiques.

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Personnes itinérantes

Pour sortir les gens de la rue, le Bloc Québécois «exigera l’augmentation, la pérennisation et l’indexation du financement en itinérance, en arrimage avec la stratégie québécoise et sans condition», lit-on dans sa plateforme.

Dans la veine de son slogan «Canada d’abord», la plateforme du Parti conservateur du Canada (PCC) met de l’avant une approche axée sur le «logement d’abord» dont l’objectif est «d’éliminer l’itinérance pour que les personnes en situation d’itinérance puissent avoir un lieu de vie stable». Accélérer la construction de logements et augmenter la densité font partie du plan conservateur.

Le chef, Pierre Poilievre, souhaite donner aux policiers le pouvoir de démanteler les campements d’itinérants.

L’itinérance n’est pas explicitement mentionnée dans la plateforme du Parti libéral du Canada (PLC), mais la construction de logements et le soutien au logement abordable figurent dans les promesses formulées.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) propose la création d’un «Fonds pour les communautés en premier». Les provinces qui voudront recevoir de l’argent de ce Fonds devront proposer une stratégie de sécurité du logement pour mettre fin aux campements et à l’itinérance.

Le Parti vert du Canada (PVC) estime que son programme «mettra fin» à l’itinérance d’ici dix ans. La première étape : inscrire dans les lois fédérales que le logement est un droit humain et déclarer que l’itinérance est une urgence nationale.

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Jeunes et personnes âgées

Le Bloc Québécois promet qu’il «exigera que la SHCL [Société canadienne d’hypothèques et de logement] offre l’assurance prêt hypothécaire aux résidences pour personnes âgées de moins de 50 unités, hors des grands centres, et investisse dans la rénovation de celles-ci».

Le parti souhaite ainsi «favoriser le maintien des ainés dans leur communauté d’appartenance».

Le Bloc promet aussi de soutenir le remboursement de la TPS sur les maisons neuves pour les premiers acheteurs. Il veut aussi aider ceux-ci à financer leur mise de fond en proposant une «aide fédérale majeure aux acheteurs d’une première propriété de valeur raisonnable», et potentiellement permettre aux parents de décaisser de leurs REER pour contribuer à la mise de fonds de leurs enfants sans payer d’impôts.

Les campements d’itinérants ont augmenté depuis la pandémie de COVID-19. La hausse a été particulièrement marquée dans les communautés rurales, selon des données du gouvernement canadien

Photo : Marine Ernoult – Francopresse

Le PCC veut faciliter l’accès à la propriété pour les jeunes, notamment en éliminant la taxe sur les produits et services (TPS) pour les logements neufs dont la valeur est inférieure à 1,3 million de dollars. La plateforme du parti stipule que «les ainés doivent choisir entre se chauffer ou manger», mais ne précise pas de mesures en logement pour ainés.

Le PLC éliminerait la TPS pour les acheteurs et acheteuses d’une première maison dont le prix est inférieur ou égal à 1 million de dollars. Pour les personnes âgées, il mise sur un meilleur accès au logement abordable.

Un gouvernement néodémocrate élargirait l’accès à la propriété «en libérant le pouvoir financier» de la SCHL afin d’offrir des prêts hypothécaires à faible taux d’intérêt garanti par l’État. En même temps, le parti serrerait la vis aux locateurs en interdisant les «rénovictions» et d’autres «pratiques prédatrices des propriétaires visant à évincer les locataires de leur logement et à augmenter les loyers».

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Les jeunes sont souvent locataires. Le NPD et le PVC proposent tous les deux un contrôle des loyers; un contrôle qui serait national dans le cas néodémocrate, mais plutôt exercé par chaque province ou territoire dans le cas des verts.

Ces derniers proposent d’augmenter le financement fédéral destiné aux refuges pour jeunes et aux logements de transition ainsi que de «soutenir» les modèles de logement coopératif pour les jeunes.

Aux personnes âgées, le PVC promet d’offrir des logements «surs et abordables» et d’élargir des programmes de rénovation domiciliaire. Le parti promet aussi de soutenir les programmes de partage de logement et d’autres solutions de logement abordable pour aider les ainés et ainées à continuer d’habiter dans leur domicile et dans leur communauté.

Autochtones 

Comme indiqué dans sa plateforme, le Bloc québécois proposera des investissements en «logement résilient» dans les communautés nordiques. Il promet aussi de «soutenir» ces communautés face au dégel du pergélisol, qui accentue les besoins de rénover les logements.

En 2019, l’ONU dénonçait les conditions de logement «abominables» dans lesquelles vivent des communautés autochtones. Photo de construction de logements familiaux dans la réserve Black Sturgeon, au Manitoba, en 2019. 

Photo : Ph Gorzen – Wikimedia Commons

Le PCC promet dans sa plateforme de donner un «accès direct» à des fonds pour des projets de logement dirigés par les Autochtones. Le parti prévoit aussi inclure les communautés autochtones dans les objectifs nationaux en matière de logement.

Le PLC s’engage à élargir l’accessibilité au logement pour les acheteurs et acheteuses d’une première maison et pour les Autochtones. Il promet également d’appuyer la construction de logements abordables – notamment pour la population étudiante, les personnes âgées, les Autochtones et les personnes handicapées – et de refuges.

Dans son programme, le NPD propose une approche «par et pour» les Autochtones accompagnée d’«investissements de plusieurs milliards de dollars» en logement. Au Nunavut, il promet de soutenir la construction de 3000 logements d’ici 2030.

Le PVC veut créer une Stratégie de logement par et pour les Autochtones, qui inclurait un financement stable plutôt que des programmes ponctuels de financement. Il veut transférer des terrains fédéraux à des organismes de logement dirigés par des Autochtones. Les verts proposent aussi de financer directement, hors marché, des projets de logement autochtones.

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René Arseneault, député libéral sortant de la circonscription Madawaska—Restigouche au Nouveau-Brunswick, Alupa Clarke, député conservateur de la circonscription de Beauport—Limoilou au Québec de 2015 à 2019, et Carol Hughes, députée néodémocrate sortante de la circonscription d’Algoma—Manitoulin—Kapuskasing, répondent aux questions de la journaliste parlementaire Inès Lombardo.

Les trois personnalités politiques ont discuté du débat sur les enjeux en francophonie minoritaire, de l’incidence de Donald Trump sur la campagne et des observations qu’elles ont faites dans leur coin de pays au cours des dernières semaines. Les échanges sympathiques les ont même menées à féliciter ou à critiquer les autres partis tout autant que le leur.

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«L’extinction de la biodiversité, la montée des eaux vont au-delà de ce qui se passe aux États-Unis. Tarifs ou non, chaque été, la planète devient de plus en plus chaude», lâchait en entrevue avec Francopresse un électeur francophone.

D’après un sondage réalisé en mars, 67 % de la population canadienne estime que le prochain gouvernement fédéral doit prioriser l’action climatique et la protection de la nature.

Pourtant, et ce malgré les appels d’une centaine d’élus municipaux – comprenant le maire de Jasper, en Alberta, ravagée par les feux de forêt l’an dernier – et les questions de groupes environnementaux adressées aux principaux partis fédéraux, les questions de climat ont été largement absentes pendant cette campagne électorale, ou presque.

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«C’est un recul»

Entre les deux principaux enjeux du moment, soit le cout de la vie et les tensions avec les États-Unis, Hugo Séguin, conseiller principal chez COPTICOM, une firme de relations publiques spécialisée en environnement, n’est pas surpris que l’environnement passe au second plan de cette élection «exceptionnelle».

«La posture actuelle du gouvernement fédéral américain et son hostilité envers toutes mesures mises en place pour protéger l’environnement ont des répercussions à l’extérieur des frontières américaines», dit Hugo Séguin de COPTICOM. 

Photo : COPTICOM – Jo Hamel

«On parle très très peu d’environnement dans cette campagne et on en parle de façon négative.» Il cite le développement de projets de transport d’hydrocarbures ou la fin de la tarification du carbone pour les consommateurs, premier geste posé par le premier ministre Mark Carney. «C’est un recul au niveau des politiques environnementales», assène-t-il.

«L’arrivée de projets pour faire du Canada une superpuissance énergétique, c’est bien quand c’est une superpuissance énergétique verte, mais dans la mesure où le premier ministre Carney a inclus aussi les [énergies] fossiles, c’est difficile à réconcilier avec une forte volonté de lutter contre les changements climatiques.»

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Il souligne néanmoins le fait que tous les partis fédéraux – à l’exception du Parti conservateur – proposent «des plateformes environnementales quand même étoffées».

Mais l’exception ne fait pas la règle.

«On en parle sans en parler»

«On voit que l’industrie des énergies fossiles se saisit de la crise actuelle pour ressortir ses vieilles recettes, c’est-à-dire de mettre de l’avant les pipelines et les projets d’industrie fossile», dit Andréanne Brazeau de la Fondation David Suzuki. 

Photo : Courtoisie

«On n’est pas dans la campagne de 2019 qui était pratiquement une élection dont la question de l’urne était l’environnement, mais [l’environnement] est interrelié avec tellement d’autres dossiers», remarque de son côté l’analyste principale des politiques pour le Québec à la Fondation David Suzuki, Andréanne Brazeau.

Pour elle, l’environnement a bel et bien été présent pendant cette campagne, mais de manière indirecte : «On en parle sans en parler.»

«On sait que l’environnement et le climat, c’est absolument lié au cout de la vie parce que plus les changements climatiques s’accélèrent, plus cela a des impacts sur ce qui nous fait vivre», explique-t-elle.

L’environnement regroupe en outre une multitude de sujets – pollution, biodiversité, climat… – et, selon elle, cette question mériterait d’être davantage décomposée.

«Quand il y a des sondages sur les priorités électorales des gens, on ne parle pas simplement d’économie; ça va être le cout de la vie, les inégalités entre les classes, etc., il y a comme un niveau de précision qui n’est pas là pour l’environnement», illustre la spécialiste.

Économie versus environnement

«Déjà dans les semaines qui ont précédé la campagne, on a parlé énormément d’enjeux énergétiques […], mais de façon purement économique, sans peut-être considérer que les enjeux environnementaux sont transversaux», souligne l’analyste en politiques climatiques et énergétiques chez Équiterre, Charles-Édouard Têtu.

«Pendant la campagne, autant dans les médias que du côté des différents partis qui souhaitent constituer le prochain gouvernement, l’environnement est complètement laissé de côté», déplore Charles-Édouard Têtu chez Équiterre.

Photo : Courtoisie

Pour lui, on peut répondre aux crises du cout de la vie ou du logement «par des politiques climatiques ambitieuses» : «On a peut-être perdu de vue que la crise climatique a un impact concret sur les dépenses des familles.»

Quand les gens pensent priorité, ils pensent : «Qu’est-ce qu’il va faire dans mon portefeuille aujourd’hui», relève le professeur agrégé au département de politique et de relations internationales de l’Université Mount Allison, au Nouveau-Brunswick, Mario Levesque. Avec en ligne de mire les factures de la fin du mois plutôt qu’une échéance à 30, 50 ans.

«Ils ont beaucoup peur. Ils ont peur que la guerre économique continue. “Est-ce que je vais avoir une job? Qui va payer le loyer, qui va payer l’hypothèque?”»

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Manque de clarté

Charles-Édouard Têtu explique que les électeurs ont parfois du mal à voir en quoi les politiques environnementales les concernent directement. Selon lui, les partis devraient faire preuve de plus de pédagogie et parler des couts de l’inaction environnementale. «Peut-être que c’est moins tentant de parler d’investissement en adaptation, mais l’argent qu’on investit aujourd’hui fait en sorte que ça nous coute moins cher dans l’avenir.»

«Les partis ont en général des engagements qui demeurent trop flous et trop timides», considère Andréanne Brazeau. Elle estime que l’électorat a besoin de plus de clarté.

Le Canada s’est engagé à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Ce qu’il nous faut, ce sont des plans clairs pour y arriver. On n’a pas parlé de ce qui pourrait remplacer la tarification du carbone et ça, c’est une grande lacune de la campagne.

— Andréanne Brazeau, analyste principale des politiques pour le Québec à la Fondation David Suzuki

«On a toujours besoin d’une catastrophe avant que le gouvernement agisse. Ce n’est pas une bonne manière pour avancer ou gouverner. Il est juste comme des pompiers. Il voit un feu, ok, il y va et il essaie de l’éteindre. Mais ça ne nous donne pas des plans à long terme», complète Mario Levesque.

Selon le politologue Mario Levesque, le fait de ne pas axer cette élection sur l’environnement relève aussi d’un calcul électoral des libéraux, qui cherchent à séduire des électeurs conservateurs dans l’Ouest. 

Photo : Courtoisie

Et après?

«Les politiques environnementales fédérales pourraient pâtir de la campagne électorale actuelle», estime Hugo Séguin.

Charles-Édouard Têtu craint que l’abolition de la taxe carbone ouvre la porte «à d’autres reculs» et mette davantage de pression sur les acquis des politiques climatiques au sein des provinces.

Mais l’analyste veut croit que la population réagira : «Lorsque le parti qui composera le prochain gouvernement va vouloir mettre en place la réponse à Donald Trump, si ça passe par exemple par la construction d’infrastructures d’énergie fossile, par l’augmentation et la hausse de la production de pétrole, c’est là qu’on va peut-être voir une mobilisation citoyenne autour de la lutte au changement climatique.»

Ce n’est pas parce qu’il y a eu une éclipse au cours de la campagne électorale actuelle que le niveau de préoccupation des Canadiens et des Canadiennes envers l’environnement va s’évaporer du jour au lendemain.

— Hugo Suégin

Néanmoins, intégrer ces inquiétudes à celles du quotidien, «ça prend du temps», concède-t-il.

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Un sondage maison mené en ligne par Francopresse du 11 au 28 mars 2025 auprès de 601 francophones en situation linguistique minoritaire partout au pays montre que le Parti libéral du Canada (PLC) arrive en tête de leurs intentions de vote (54,5 %).

Le parti de Mark Carney se classe bien loin devant le Nouveau Parti démocratique (NPD), qui récolte 26,4 % des intentions, le Parti conservateur du Canada (PCC) 7 % et le Parti vert du Canada (PVC) 2,9 %.

Même en tenant compte de la proportion de personnes indécises (7,4 %), les résultats indiquent que le PLC a la faveur d’une majorité de francophones en milieu minoritaire.

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Trajectoire des appuis par rapport à 2021

Selon les données, 57,3 % des francophones qui ont répondu au sondage ont déclaré avoir voté pour le PLC en 2021, 16,5 % pour le NPD, 9,4 % pour le PVC et 7,7 % pour le PCC.

Le PLC était ainsi déjà le parti largement privilégié par l’ensemble des francophones en milieu minoritaire aux dernières élections fédérales, un résultat qui se reflète dans les intentions de vote de 2025.

La confiance accordée au PCC par les répondants se maintient aussi au même niveau : 7,7 % en 2021 et 7 % en 2025.

Par contre, le PVC perd des appuis – de 9,4 % en 2021, ceux-ci ont chuté à 2,9 % en 2025. Le NPD en a peut-être profité, puisqu’il a grimpé de 16,5 % des votes déclarés à 26,4 %.

Les chiffres – avec les biais que comporte le sondage (voir la méthodologie à la fin du texte) – présentent un fossé entre le PLC et le PCC chez les répondants. Pour l’ensemble de la population, ces deux partis sont ceux qui récoltent toujours le plus d’appuis et qui sont en conséquence susceptibles de former le gouvernement.

Or, le PCC arrive en troisième ou même en quatrième place des préférences de répondants, ce qui pourrait indiquer que ces communautés ne se reconnaissent pas dans les valeurs et les candidatures proposées par ce parti.

Contrecourant francophone dans l’Ouest

La préférence pour le PLC se fait sentir dans toutes les régions du pays. Comme le montre le graphique ci-dessus, le PLC récolte plus de la majorité des intentions de vote des répondants dans l’Ouest (54,9 %) en Ontario (54,8 %), et en Atlantique (51,6 %).

À certains égards, les résultats de l’Ouest, qui comprennent les données de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba, présentent le caractère distinct des francophones – largement minoritaires – par rapport au reste de la population dans cette région.

En effet, l’Ouest est généralement d’allégeance conservatrice, comme en témoignent plusieurs sondages et les résultats d’élections antérieures, mais les francophones de cette région ont plutôt déclaré qu’ils entendaient voter pour le PLC ou encore le NPD (31,8 %), bien avant le PCC (5,6 %).

C’est en Atlantique que le PCC peut espérer les meilleurs résultats chez les francophones (13,4 %). Cette région est aussi celle où le Parti vert (16,2 %) pourrait obtenir la plus grande proportion de votes des francophones minoritaires au pays.

Tendances par tranche d’âge

Si le PLC se situe au premier rang des intentions de vote des francophones de 35 ans et plus, le tableau ci-contre montre que les jeunes (18 à 34 ans), eux, préfèrent le NPD (64,3 %) selon les données recueillies.

Aussi, ce groupe délaisserait le PVC (2,7 % en 2025 contre 18,5 % en 2021) et n’aurait guère acquis plus d’affinités pour le PCC (3,2 % en 2025 c. 2,6 %) dans les quatre dernières années.

La tranche des 35-64 ans demeure celle qui est la plus favorable au PCC, même si le soutien qu’elle exprime à ce parti fléchit légèrement, passant de 15,4 % en 2021 à 10,9 % en 2025. Inversement, son appui au PLC se raffermit; il s’établissait à 53,4 % en 2021 et atteint 67 % en 2025.

Le groupe le moins fidèle au PLC est celui des 65 ans et plus. Plus de quatre ainés sur cinq (82,5 %) avaient voté pour ce parti en 2021, mais à peine trois sur cinq (59,6 %) ont l’intention de faire de même en 2025. Presque le quart des personnes de cette tranche d’âge (23,2 %) entendent maintenant voter pour le NDP, un parti auquel seulement 8,4 % d’entre elles avaient accordé leur vote en 2021.

Raisons et méthodologie du sondage

Le manque de données sur les francophones en situation minoritaire au Canada – incluant leurs intentions de vote – a poussé Francopresse à vouloir effectuer un sondage dans la perspective de l’élection fédérale du 28 avril 2025.

Mené du 11 au 28 mars 2025, celui-ci a été diffusé en majeure partie par l’entremise des réseaux sociaux des journalistes et des journaux membres de Réseau.Presse, qui sont présents dans les communautés francophones de partout au pays à l’extérieur du Québec.

L’Ontario est surreprésenté dans les données, tandis que les trois territoires ont dû être retirés des analyses par région en raison du trop petit nombre de réponses. 

Bien entendu, toutes les données provenant du Québec ont aussi été exclues, puisque l’objet du sondage était de dégager les intentions de vote des francophones en contexte minoritaire. Une surreprésentation du NPD dans l’Ouest est aussi à noter. Puisque le sondage a été mené en ligne, il est impossible de lui attribuer une marge d’erreur, puisqu’il ne représente pas un échantillon aléatoire de la population.

Enfin, il faut noter qu’une série de facteurs, dont le mode subjectif de diffusion du sondage, l’attente du débat des chefs ou encore la victoire de Mark Carney à la tête du Parti libéral l’avant-veille du lancement du sondage, ont pu influer sur les résultats.

Même si le sondage ne peut prétendre être représentatif de toute la population francophone en situation minoritaire au Canada, il permet tout de même de dégager certaines grandes tendances.