Adrian House, auteur-compositeur-interprète originaire de Saint-Jean à Terre-Neuve, nous séduit avec son dernier opus, Pêcheur de rêves.
Pochette de l’album Pêcheur de rêves.
L’album débute par un univers jazz, avec de petits bijoux comme Don Quichotte, Gisèle et C’est comme ça, qui captent toute notre attention. Adrian House a un timbre de voix qui laisse à peine paraitre son accent anglophone.
Dans la deuxième partie du disque, il exploite des univers plus pop rock et folk. Les muses accompagne l’un des plus beaux textes du disque. C’est un ver d’oreille aussi puissant que Nulle part. Ce dernier morceau nous jase d’échec et d’espoir sur des sonorités rocks.
Le parapluie d’Élise et Existence sont deux autres superbes textes accrocheurs sur l’espoir et l’intégrité. Adrian House termine son album avec le bel univers folk de Pêcheur de rêves.
Le francophile nous lance un rendez-vous doux et vient nous séduire avec tout l’amour qu’il a pour l’autre langue officielle de son pays. De son bord de mer terre-neuvien, il lance une ligne à l’eau avec cet album. Une belle invitation aux rêveurs de ce monde.
Les années 1970 furent une période faste pour la musique francophone d’un bout à l’autre du pays. L’Acadie a eu le groupe 1755, le Québec, Harmonium et Beau Dommage, l’Ontario, CANO et 33 Barrette, le Manitoba, Gerry et Ziz.
Le 100 NONS, un organisme qui œuvre à l’épanouissement de l’industrie et de la culture musicale francophone au Manitoba, s’est fait un devoir de mémoire, en supportant un projet d’archive du catalogue de Gerry et Ziz. À l’automne 2024, l’association a lancé le coffret Ce coin de pays.
Le premier disque est le matériel du duo Gerry et Ziz, issu de démos et de leur album paru en 1976. On y retrouve cette richesse sonore propre à l’univers folk, pop et rock de cette période.
Pochette de l’album Ce coin de pays.
Des petits velours agréables comme Histoire d’antan, Verbe infinitif ou Au revoir nous ramènent dans les souvenirs d’un temps où rien n’était si pressant. Ce premier disque du coffret de Gerry et Ziz se termine par l’un des classiques du groupe, Manifesto, toujours aussi puissant aujourd’hui.
Le deuxième disque transporte quelques autres extraits de Gerry et Ziz dans un monde plus moderne, grâce à de superbes arrangements et des voix d’artistes de la nouvelle génération comme Nicole Brémault, Kelly Bado et Soulbear.
Ziz (Gérard Jean) nous offre une nouvelle version de Change de chapeau et Gerry (Gérald Paquin) y va du puissant texte Qu’appelle Riel. Jocelyne Baribeau nous enchante avec sa version de C’est à cause du son d’un lointain violon. Mention spéciale à Daniel Lavoie, qui a débuté sa carrière avec Gerry et Ziz, pour sa version piano voix de Tout est prêt.
Il est important de se rappeler d’où nous venons, de nous remémorer celles et ceux qui ont pavé les voix de la francophonie qui nous habite. Le 100 NONS offre aux Franco-Manitobains et Franco-Manitobaines une preuve tangible de leur passé.
Pochette de l’album Bruits Blancs.
Je vous invite enfin à redécouvrir l’album Bruits blancs de l’autrice-compositrice-interprète acadienne Caroline Savoie. En attendant son 4e opus, Rom-Com, laissez-vous charmer par une plume profonde, déposée sur une toile de fond folk aux multiples nuances modernes et intéressantes.
Caroline Savoie nous interpelle sur le legs laissé par nos ancêtres et nous questionne sur nos engagements envers les enfants de demain. Sans être moralisatrice, elle nous invite à la discussion avec tendresse et respect.
Avec maturité, autant musicalement que textuellement, l’Acadienne nous interpelle sur notre respect de ceux avant nous, mais aussi l’héritage que nous laissons à ceux de demain.
Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.
En entrevue avec Francopresse, le commissaire sortant se dit heureux de son bilan, dans une période occupée pour les langues officielles. Il note que même si le gouvernement fédéral a permis de faire des avancés importantes, il faut constamment rester vigilant.
Raymond Théberge : Je dirais que ce gouvernement a quand même fait le travail nécessaire pour arriver à la modernisation de la Loi sur les langues officielles, qui donne un nouveau régime linguistique.
Là où il aurait pu mieux faire la mise en œuvre rapide de la nouvelle loi, c’est au niveau des règlements par exemple, et de la gouvernance des langues officielles. On peut avoir la meilleure loi possible, si on n’a pas une mise en œuvre solide, c’est difficile de mesurer son impact.
Le Plan d’action est le deuxième levier que le gouvernement peut utiliser pour assurer le développement de nos communautés. C’était un bon Plan, mais il y avait des défis sur le fait que l’argent n’allait pas assez rapidement aux intervenants.
C’était quand même une période où il y avait beaucoup d’enjeux, mais aussi d’effervescence dans le monde des langues officielles jusqu’à cette dernière année, que ce soit au niveau du fédéral ou même des provinces et des territoires.
Durant les sept dernières années, les langues officielles étaient très présentes sur le plan national et je pense que c’est extrêmement important dans la civilisation canadienne qu’elles soient visibles, qu’elles soient entendues.
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Et bien, si les règlements ne sont pas passés dans les prochains mois par exemple, ça veut dire qu’on ne peut pas utiliser des sanctions administratives pécuniaires.
Ça veut aussi dire qu’il va y avoir beaucoup d’ambigüité autour de la mise en œuvre de la partie VII de la Loi sur les langues officielles [qui porte sur la promotion des deux langues officielles et l’épanouissement des communautés, NDLR].
Les règlements, ce sont le «comment» de la Loi, donc c’est extrêmement important. Le travail va se poursuivre, qu’il y ait des élections ou non, mais ce qui est important en fin de compte, c’est de savoir si on a suffisamment de temps pour que ça soit effectivement passé.
Je sais que la présidente du Conseil du Trésor l’a précisé, mais nous, on est en attente.
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Ça indique qu’au niveau de l’accueil et de l’intégration des nouveaux arrivants, on a certainement des défis.
Est-ce qu’on a en place les structures nécessaires pour bien accueillir ces nouveaux arrivants dans nos communautés? Est-ce qu’on a les outils pour bien les intégrer? Est-ce qu’ils ont accès au logement, à la formation linguistique si nécessaire, à l’emploi?
On doit se pencher là-dessus. C’est pour cela que je parle souvent de développer une voie d’immigration francophone, c’est-à-dire que du début à la fin, l’immigrant francophone est accompagné tout au long de son séjour.
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Dans toutes nos communautés francophones en milieu minoritaire, nous n’avons pas suffisamment d’infrastructures éducatives pour répondre à la demande. Ça persiste depuis des années, ça persistait quand mes enfants étaient à l’école et encore aujourd’hui on n’est pas en mesure de construire suffisamment d’écoles ou de centres communautaires scolaires pour répondre à cette demande.
Il y a toujours un décalage entre la demande et la construction des infrastructures et l’éducation, il faut le dire. C’est la façon d’assurer la pérennité de nos communautés et sans des infrastructures de qualité, on va manquer plusieurs générations d’élèves et d’étudiants.
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Premièrement, je ressens une certaine tristesse parce que c’est un travail assez passionnant, avec une équipe réellement dévouée aux langues officielles. Cependant, c’est sans doute le moment pour passer le flambeau à quelqu’un.
Ces sept dernières années, on a accompli beaucoup de travail au Commissariat, qui a eu un impact sur les ordres officiels au Canada, que ce soit par le biais de la modernisation de la Loi sur les langues officielles, la vigie du Plan d’action sur les langues officielles, les divers projets de recherche et d’études qu’on a effectués, qui ont un impact par exemple sur la sécurité publique, sur l’immigration et sur plusieurs éléments de la société canadienne.
Aussi, on est intervenu à plusieurs reprises devant les tribunaux, on a fait avancer par exemple les droits pour les voyageurs, d’éducation, d’accès à la justice, d’épanouissement des communautés.
C’était un privilège et un honneur d’occuper ce poste pendant sept ans.
Le commissaire est nommé par le gouverneur en conseil, après la consultation du chef de chacun des partis reconnus au Sénat et à la Chambre des communes, suivie d’une approbation par résolution des deux chambres du Parlement.
Le gouvernement n’a pour l’instant pas laissé donner d’indices sur les candidats qui pourraient remplacer Raymond Théberge.
Le message est le suivant : on doit être toujours vigilant en ce qui a trait à la mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles.
Il faut être conscient qu’on est ici pour défendre les droits linguistiques de tous les Canadiens et Canadiennes, et des anglophones au Québec aussi.
Les propos ont été réorganisés pour des raisons de longueur et de clarté.
En s’appuyant sur des données scientifiques et administratives, ainsi que sur celles recueillies dans le cadre d’enquêtes, d’entrevues et de séances de consultation, le rapport de la FCCF soutient que l’art présente des solutions aux divers défis que rencontrent les écoles de langue française en milieu minoritaire au Canada. À commencer par l’intégration des nouveaux arrivants.
L’évolution de la démographie de la francophonie canadienne figure parmi les enjeux soulevés par les auteurs du mémoire. Les enfants issus de l’immigration représentaient 38,5 % de l’ensemble de la population admissible à une éducation en français en contexte minoritaire en 2021, rapporte le mémoire, se référant aux données de Statistique Canada.
Selon la FCCF, les arts jouent un rôle important dans l’intégration des élèves immigrants : «L’éducation artistique crée des ponts entre les cultures, elle renforce les liens interculturels entre les membres du personnel ainsi qu’entre le personnel enseignant et les élèves», peut-on lire dans le rapport.
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Joey Robin Haché et la classe de Josée Deschênes Caron à l’École régionale Saint-Basile d’Edmundston, au Nouveau-Brunswick, dans le cadre du programme de conception d’activités pédagogiques artistiques.
La pénurie de personnel enseignant qualifié à laquelle font face les 34 conseils scolaires francophones en contexte minoritaire est aussi pointée du doigt.
Marie-Ève Desormeaux, directrice des contenus de La ruchée, le laboratoire d’éducation artistique qui relève de la FCCF, soutient que les bienfaits de l’éducation artistique se font ressentir chez les enseignants.
Pour Marie-Ève Desormeaux, il existe plein de témoignages de jeunes qui disent que «l’art à l’école m’a sauvé la vie».
«Quand on sait que le décrochage est parmi les causes notables de la pénurie de main-d’œuvre en enseignement, outiller le personnel enseignant en éducation artistique et encourager l’enseignement interdisciplinaire par les arts sont des approches prometteuses qui ont des effets positifs sur le climat de la salle de classe et le perfectionnement professionnel des membres du personnel enseignant.»
La ruchée a accompagné près de 370 bénéficiaires, en majorité du personnel enseignant, durant la période 2022-2024, pour intégrer l’art dans leur curriculum.
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Le rapport de la FCCF assure en outre que l’éducation artistique a un effet positif sur le bienêtre des élèves, à l’heure où environ 20 % des jeunes Canadiennes et Canadiens sont affectés par un trouble de santé mentale. Le Canada se classe au troisième rang pour le taux de suicide le plus élevé chez les jeunes parmi les pays industrialisés.
Grâce à l’expression artistique, les jeunes se sentent «vus, entendus et compris dans leur identité», affirme-t-elle.
La directrice se réfère à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui a conclu, «à la suite d’une revue de plus de 3000 études, que l’art a des effets non négligeables sur la santé physique et mentale des personnes autant sur le plan de la prévention que du traitement».
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Le rapport Une place de choix pour l’art à l’école de la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) identifie plusieurs bienfaits de l’éducation artistique en milieu scolaire :
Clément Moudiongui, animateur culturel dans une école francophone de Toronto en Ontario, fait partie des bénéficiaires de l’un des programmes déployés par La ruchée. «Bien que nos élèves aient tendance à consommer les arts dans la langue dominante, nous faisons plus que notre mieux pour donner des alternatives francophones», témoigne-t-il. Les outils de La ruchée permettent de simplifier la tâche du personnel enseignant pour y arriver.
Clément Moudiongui constate qu’il est important d’offrir des activités qui s’ajustent au niveau de progression des élèves.
Pour sa part, l’enseignante de maternelle et première année à Campbell River en Colombie-Britannique, Andréanne Nammour, estime que «les enseignants peuvent avoir une certaine crainte à intégrer l’art dans leur classe».
Participer au projet de Conception d’activités pédagogiques artistiques (CAPA) de La ruchée a été pour elle une expérience enrichissante. Grâce à ce programme de développement professionnel, elle a été jumelée à une artiste pour l’aider à intégrer les arts comme outil pédagogique.
«C’était vraiment bon d’avoir une artiste qui préparait les sessions puis, moi, je m’occupais de trouver les objets de curriculum. C’était vraiment un travail d’équipe», se réjouit-elle.
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Justement, les 12 recommandations formulées par la FCCF dans son mémoire appellent à garantir une présence continue, valorisée et structurante des artistes et de leurs œuvres au sein des programmes éducatifs, «pour alimenter la mise en œuvre de l’éducation artistique dans les écoles».
Selon Joey Robin Haché, l’intégration de l’art à l’école favorise l’attention des élèves et leur engagement durant l’apprentissage.
Une telle présence serait, d’après l’organisme, d’une grande utilité pour une enseignante ou un enseignant généraliste n’ayant pas reçu de formation suffisante en didactique des arts. L’élaboration de curriculums d’éducation artistique s’ajoute à une charge de travail déjà considérable, en plus d’affecter la confiance professionnelle.
Cette réalité, l’auteur-compositeur-interprète acadien Joey Robin Haché, la connait très bien. Il travaille depuis 13 ans dans le milieu scolaire et a accompagné, en collaboration avec La ruchée, deux enseignantes au Nouveau-Brunswick l’année dernière.
«À l’ère des réseaux sociaux et face à des méthodes scolaires classiques et parfois rigides, on a essayé de créer un gabarit de cours en mariant art et pédagogie», rapporte l’artiste multidisciplinaire.
«Et ça fonctionne», estime-t-il. Bien qu’il s’agisse, selon lui, d’un processus en constante évolution, qui nécessite du temps pour convaincre et permettre d’innover dans la manière d’enseigner.
Marie-Ève Desormeaux le confirme : «On a des preuves que ça fonctionne. Nous avons beaucoup de demandes, mais malheureusement présentement la demande dépasse notre capacité de répondre».
L’un des objectifs des ateliers «Bâtir la confiance créative» est d’outiller le personnel enseignant pour intégrer plus d’arts dans l’enseignement.
La FCCF recommande que les gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral augmentent les fonds et les investissements pour l’éducation artistique, afin de garantir sa qualité et sa durabilité dans les systèmes éducatifs francophones.
Elle propose aussi de créer une charte d’éducation artistique dans les communautés francophones en vue de «définir les principes directeurs et les valeurs guidant la place de l’éducation artistique dans l’école».
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Pour 2024, la présidence d’honneur du jury du Palmarès a été confiée à la directrice générale de la Société acadienne de Clare, Natalie Robichaud, qui est l’une des personnalités inscrites au Palmarès de 2023.
«Participer au jury de sélection et présider le comité a été un véritable privilège. Le processus rigoureux reflète non seulement le talent des personnes retenues, mais aussi l’engagement envers la vitalité de la francophonie canadienne. Ce Palmarès est une célébration de notre héritage culturel et de ceux et celles qui le portent avec passion», souligne la présidente d’honneur.
Le jury, composé de représentants de Francopresse et de personnalités des éditions antérieures du Palmarès, a étudié plus d’une trentaine de candidatures soumises par les journaux membres de Réseau.Presse à l’échelle du pays pour sélectionner les dix personnalités à se hisser au Palmarès de 2024.
L’«art-iviste» manitobaine Marjorie Beaucage a débuté l’année en devenant lauréate de l’un des Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques. Depuis novembre, le Musée des beaux-arts du Canada projette trois de ses films. Après plusieurs années en éducation, Marjorie Beaucage s’est lancée dans la production vidéo, avec pour objectif de mettre en lumière des enjeux souvent ignorés des communautés métisses et autochtones. Il y a deux ans, elle a collaboré avec le Conseil culturel fransaskois pour produire La moisson, un outil de médiation culturel pour les écoles.
Photo : Courtoisie
Chercheur en économie rurale, Cyr Couturier est un acteur clé de la promotion de la francophonie à Terre-Neuve-et-Labrador qui a commencé à aider les entreprises acadiennes dans les années 1980. Il en est à son cinquième mandat à la présidence d’Horizon TNL, un organisme à but non lucratif voué au développement économique des francophones de la province. Il continue de siéger au conseil d’administration du Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE) Canada en plus d’agir comme président du Gaboteur, le journal francophone de Terre-Neuve-et-Labrador. Il a déjà siégé à la Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador.
Originaire de Dieppe, au Nouveau-Brunswick, Kamylle Frenette a inspiré toute la communauté acadienne et au-delà en se classant 4e à la compétition de paratriathlon des Jeux paralympiques de Paris de 2024, après avoir terminé au même rang aux Jeux de Tokyo en 2021. En juin, elle avait remporté sa première épreuve de la Série mondiale de paratriathlon, à Montréal. Kamylle Frenette est l’Acadienne qui a connu le plus de succès dans le sport paralympique. Pendant l’entrainement qui l’a menée aux Olympiques, elle a aussi obtenu son diplôme en pharmacologie.
En février, lorsque la localité de Greenstone a décidé de retirer le drapeau franco-ontarien qui flottait depuis 2015 devant l’hôtel de ville, Claudette Gleeson a multiplié les efforts pour renverser la vapeur : pétition, députation devant le conseil municipal, campagne pour couvrir la ville des couleurs de la francophonie ontarienne… En mars, elle a été nommée à l’Ordre de la Pléiade de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. Elle est actuellement présidente de l’Association des francophones du Nord-Ouest de l’Ontario, du Conseil scolaire de district catholique des Aurores boréales, de l’Accueil francophone de Thunder Bay et du Centre francophone de Thunder Bay. Elle a aussi fondé le Franco-Festival.
Jonah Richard Guimond, alias P’tit Belliveau, de Baie-Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse, fait rayonner l’Acadie. Par sa musique, il met à l’honneur la langue française, sa culture, son identité et sa fierté acadiennes. En 2024, sa carrière a véritablement atteint un nouveau sommet. Il a notamment lancé un nouvel album, participé au spectacle d’ouverture du Congrès mondial acadien et au festival Francos de Montréal, et a rempli la salle MTelus à Montréal. Il a également remporté des prix lors du Gala alternatif de musique indépendante du Québec et reçu le Prix Acadie-Québec 2024.
En novembre 2024, Louise Imbeault a été nommée lieutenante-gouverneure du Nouveau-Brunswick. Elle est chancelière de l’Université de Moncton depuis 2018 et propriétaire-éditrice des Éditions Bouton d’or Acadie depuis 2012. Journaliste réputée, elle a été directrice de Radio-Canada Atlantique, où elle a aussi été la première femme chef des nouvelles et la première femme directrice de la radio, de la télévision et d’Internet. Au cours de sa longue carrière durant laquelle elle a toujours mis de l’avant la langue française, elle a reçu plusieurs distinctions, dont celle de membre de l’Ordre du Canada en 2023.
La médecin Anne Leis ne ménage pas ses efforts pour que la population fransaskoise ait accès à des services de santé de qualité en français. En 2024, elle a coordonné une nouvelle recherche sur les effets de la pandémie de COVID-19 sur les familles francophones dans les Prairies. Il s’agit de la deuxième apparition au Palmarès de Francopresse pour la directrice du Département de la santé communautaire et de l’épidémiologie de l’Université de la Saskatchewan et l’ancienne présidente de la Société Santé en français et du Réseau Santé en français de la Saskatchewan.
Depuis plus de 25 ans, Isabelle Salesse s’investit largement – et souvent dans l’ombre – pour que les francophones de tous les horizons aient une place au Yukon. En 2024, la directrice générale de l’Association franco-yukonnaise a lancé une initiative d’inclusion et de solidarité à l’égard des communautés 2ELGBTQI+ francophones. Au cours de la même année, elle a aussi contribué à la révision de la Loi sur l’office de la santé du Yukon pour garantir la protection des droits linguistiques de la communauté francophone. Par ailleurs, depuis trois ans, elle participe au défi Great Cycle Challenge pour la Fondation SickKids.
L’année 2024 n’a rien eu d’ordinaire pour le Franco-Ontarien Alex Tétreault. Dès janvier, le jeune dramaturge a remporté deux prix pour sa pièce Nickel City Fifs : le prix Audace Réseau Ontario et le Prix Alliance Acadie. En juin, il est devenu poète officiel du Grand Sudbury, en Ontario. En septembre, les Éditions Prise de parole ont publié le texte de sa pièce, qui raconte une «épopée queer sudburoise». Il est aussi actuellement président de l’organisme ontarien Théâtre Action et n’hésite pas à donner généreusement à sa communauté, notamment en siégeant à de nombreux conseils d’administration.
Pionnière de l’innovation sociale, championne de l’économie solidaire et figure de proue de l’autonomisation économique des femmes, Ethel Côté s’est éteinte à l’âge de 66 ans en octobre. Elle a consacré sa vie à l’épanouissement de la francophonie et à l’action locale. Elle a fondé plusieurs organismes, dont mécènESS, et a dirigé l’entreprise sociale ImpactON. Elle a aussi été présidente fondatrice de La Nouvelle Scène à Ottawa. Elle a été reçue à l’Ordre des caisses populaires de l’Ontario, à l’Ordre de l’Ontario et à l’Ordre du Canada. En 2015, l’ONU l’a nommée championne de l’autonomisation économique des femmes.
Le jury du Palmarès accorde une mention spéciale à Elle Peters. Engagée dans la défense des intérêts des jeunes francophones, Elle Peters est présidente du Conseil jeunesse provincial de la Nouvelle-Écosse et lauréate de 2024 du Prix d’excellence du lieutenant-gouverneur pour l’Acadie et la Francophonie de la Nouvelle-Écosse. La lutte qu’elle mène contre le racisme et toute autre forme de discrimination lui ont valu le Prix du civisme et du respect du lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse en 2022, alors qu’elle n’était qu’en 8e année. Continuons de suivre cette jeune francophone promise à un brillant avenir.
«Je suis l’elfe de maison! Je me retrouve chez moi avec un conjoint qui ne fait absolument rien en ce qui concerne notre fils encore bébé. Il s’occupe simplement de cuisiner», déplore Kristine Gallant, à Toronto.
Se lever la nuit, donner les biberons, changer les couches, faire les courses, le ménage, les machines, prendre les rendez-vous médicaux : la trentenaire fait tout, pense à tout. À la maison, les tâches domestiques et parentales sont le sujet numéro un de tensions.
«Si l’équité règne dans un couple, à l’arrivée du premier enfant, c’est souvent là où ça bascule», affirme la sociodémographe Laurence Charton.
«J’ai pourtant une belle carrière et je suis très à cheval sur les droits des femmes, l’égalité. Toutes les injustices m’énervent, poursuit l’ingénieure. Mais c’est comme si le modèle de vie familiale de mes parents est encore le même à mon époque.»
La francophone est loin d’être la seule Canadienne à souffrir de telles inégalités au sein de couples hétérosexuels. D’après de récentes données de Statistique Canada, en 2022, les mères ont consacré en moyenne 7,5 heures par jour aux soins de leurs enfants, contre 4,9 pour les pères.
Ce sont les activités de loisirs qui étaient les plus susceptibles d’être partagées à parts égales entre les deux parents.
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«La situation s’améliore, les hommes ont tendance à s’occuper plus des enfants, mais on n’est pas encore rendu à une égalité réelle, constate la professeure de psychologie sociale à l’Université de Moncton, Mylène Ross-Plourde. Les stéréotypes de genre sont très fortement ancrés dans la société et sont difficiles à défaire.»
Les données ne surprennent pas non plus la sociodémographe à l’Institut national de la recherche scientifique, Laurence Charton. Selon elle, les mères s’occupent plus des tâches qui demandent davantage de charge mentale, d’organisation et de gestion.
Elle prend notamment l’exemple des repas : «Les pères vont peut-être plus souvent faire la cuisine, mais ce sont toujours les mères qui vont planifier les menus, faire les courses.»
Les pères n’ont pas forcément conscience de ce partage inéquitable. Dans l’enquête de Statistique Canada, 64 % ont indiqué que les tâches étaient réparties également, contre 46 % des mères. «C’est un biais classique, les gens surestiment la part qu’ils accomplissent, on voit plus facilement ce qu’on fait», commente Mylène Ross-Plourde.
«C’est leur perception, j’imagine qu’ils ont l’impression d’en faire plus par comparaison avec leur propre père», ajoute Laurence Charton.
La Torontoise Kristine Gallant assure, elle, que l’injuste répartition des tâches est aggravée durant la période des Fêtes.
J’ai dû me soucier de tous les détails. Mon conjoint s’est détaché de ces sujets des Fêtes, des cadeaux, des repas à prévoir et à préparer, pour se reposer sur moi.
«La charge mentale est plus forte à cette période de l’année, les femmes prennent encore plus soin des autres et de leurs besoins», confirme Mylène Ross-Plourde.
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De son côté, Laurence Charton observe «une perpétuation des stéréotypes de genre» encore plus visible à Noël. Elle évoque notamment le choix des cadeaux genrés sous le sapin. La partition classique entre poupées, dinettes et cuisinières pour les filles; camions, jeux de construction et pistolets pour les garçons.
«Ça contribue à donner aux enfants une image stéréotypée de leur sexe dès le plus jeune âge», appuie Mylène Ross-Plourde.
La psychologue Mylène Ross-Plourde explique que les enfants apprennent les stéréotypes de genre «très tôt, dès 2 ou 3 ans».
Le choix des cadeaux n’est pas le seul facteur. Il existe bien des façons de reproduire ou de réduire les inégalités entre filles et garçons, et plus tard entre femmes et hommes.
«Ces inégalités se créent avant même la naissance. Rien que le choix du prénom est connoté, on veut quelque chose de fort et viril pour un garçon, de doux pour une fille, analyse Laurence Charton. La façon dont on parle aux enfants, dont on les habille, dont on réagit à leurs attitudes, ce sont des projections que l’on fait sur eux et tout ça joue.»
Selon une étude parue en 2022, c’est l’engagement temporelle importante et régulière des pères dans les tâches ménagères – à la fois en elle-même et dans une répartition équilibrée avec la mère – qui a le plus d’influence sur la perception des inégalités de genre chez les adolescents et les adolescentes.
Alors, comme le disent plusieurs sociologues dans un article paru en 2021 : «Allez, les pères!». À Toronto, Kristine Gallant ne se résigne pas, elle compte entamer une grève de «madame fait tout» en 2025.
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Le député libéral Francis Drouin avait provoqué une levée de boucliers au printemps, après avoir dit à des témoins en comité qu’ils étaient «plein de marde».
Lors d’une réunion du Comité permanent des langues officielles, Francis Drouin a traité deux témoins d’«extrémistes» et de «plein de marde» après une présentation où ils assuraient que les établissements d’enseignement postsecondaires anglophones du Québec contribuaient à l’anglicisation de la province.
Même si l’élu a retiré ses propos rapidement et s’est excusé le lendemain, les partis d’opposition ont demandé la démission du député franco-ontarien pendant des jours et ne l’ont pas obtenue. Mais il s’est retiré du Comité des langues officielles à la rentrée d’automne.
Lors de la tourmente, les députés libéraux ont toutefois défendu leur collègue bec et ongles.
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Dans un rapport publié le 9 octobre, Raymond Théberge met en lumière des défis persistants au niveau fédéral en matière de bilinguisme, notamment en éducation et en immigration francophone.
Raymond Théberge a pointé à plusieurs reprises les efforts à poursuivre pour le gouvernement en termes d’immigration francophone.
Le rapport du commissaire aux langues officielles dénonce des retards dans les versements de fonds et le manque de clauses linguistiques spécifiques dans les ententes intergouvernementales, indispensables selon lui pour garantir l’accès aux services en français.
Du côté de l’éducation, il rappelle à nouveau qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre qualifiée et un sous-financement chronique, menaçant la vitalité des communautés francophones.
Il critique aussi les cibles en immigration francophone d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), insuffisantes d’après lui. Il plaide pour une hausse progressive jusqu’à 20 % d’ici 2036.
Raymond Théberge réclame en outre des mécanismes clairs de suivi, de transparence et de consultation pour soutenir les communautés en situation minoritaire.
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Lors d’un échange à la Chambre des communes fin octobre, le député conservateur Larry Brock a critiqué en anglais le fait que le ministre Jean-Yves Duclos avait répondu en français à sa question posée en anglais.
Ce dernier a dénoncé un manque de respect envers les députés francophones, rappelant leur droit de s’exprimer dans la langue de leur choix. Le président de la Chambre, Greg Fergus, a confirmé que els questions et les réponses peuvent se faire en anglais ou en français.
Quelques jours plus tard, une motion a été présentée au Comité des langues officielles par les libéraux sur les propos et le comportement de deux députés conservateurs, Larry Brock, de Brantford–Brant en Ontario, et Rachael Thomas, de Lethbridge, en Alberta.
Je tiens à m ' excuser auprès du ministre Duclos et de tous mes collègues pour les propos que j & # 39; ai tenus lors de la période des questions aujourd & # 39; hui.
& mdash; Larry Brock (@LarryBrockMP) October 24, 2024
Chaque membre du Parlement a le droit de s ' exprimer dans la langue officielle de son choix et mon commentaire était inapproprié,…
L’ex-ministre des Langues officielles, Randy Boissonnault, a démissionné de son poste fin novembre, après plusieurs controverses.
Randy Boissonnault a dû quitter son poste de ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles après plusieurs controverses le concernant.
Il est accusé d’avoir utilisé de prétendues origines autochtones pour obtenir des contrats pour son entreprise, d’avoir poursuivi des activités commerciales en conflit avec ses fonctions ministérielles et d’être lié à une adresse partagée avec une femme impliquée dans des affaires de drogues.
Sous la pression du Nouveau Parti démocratique (NPD) et des conservateurs, Randy Boissonnault quitte ses responsabilités ministérielles. C’est Ginette Petitpas Taylor, ancienne ministre des Langues officielles, qui reprend temporairement ce portefeuille. Elle avait notamment fait adopter la loi modernisée en juin 2023.
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Le 27 novembre, des parlementaires acadiens ont lancé l’Association acadienne des parlementaires du Canada (AAPC), qui sera officiellement créée en février 2025. L’objectif est de renforcer la représentation politique du peuple acadien, notamment en le reconnaissant comme une minorité nationale.
L’AAPC vise à combler un manque de concertation sur les enjeux acadiens, à mobiliser la société civile et à établir des priorités communes, surtout dans les provinces de l’Atlantique.
Non partisan, le groupe veut rassembler tous les élus acadiens, faire connaitre l’Acadie et tisser des liens au Canada et à l’international.
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L’Association acadienne des parlementaires du Canada est ouverte à tous les parlementaires qui ont la cause acadienne et francophone à cœur.
Le 16 décembre, Statistique Canada a dévoilé les premiers résultats de l’Enquête 2022 sur les minorités linguistiques officielles. Aucune n’avait été faite depuis 2006. Le rapport donne un portrait contrasté de la situation des francophones hors Québec.
En éducation, la fréquentation des écoles primaires francophones est passée de 54 % en 2006 à 64 % en 2022, mais celle des garderies francophones a baissé de 3 points de pourcentage. Par ailleurs, seulement 27 % des enfants admissibles envisagent de s’inscrire dans des programmes postsecondaires en français ou bilingues.
Quant à l’accès aux services en français, l’Enquête enregistre un net recul : l’utilisation du français auprès des administrations gouvernementales est passée de 60 % à 42 % au fédéral entre 2006 et 2022.
Les territoires et l’Ouest canadien ont le plus de mal à servir les personnes en français dans le domaine de la santé.
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L’objectif d’IRCC était, en janvier, de pouvoir atteindre la cible de 6 % d’immigration francophone en 2024.
Le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a annoncé, à Caraquet au Nouveau-Brunswick, plusieurs mesures pour renforcer l’immigration francophone, notamment une nouvelle politique, un programme dédié et la nomination de dix nouvelles communautés francophones accueillantes.
Le Centre d’innovation en immigration francophone, basé à Dieppe, doit appuyer ces initiatives.
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Marc Miller a également annoncé la création du Programme pilote pour les étudiants dans les communautés francophones en situation minoritaire, qui a débuté le 26 aout 2024.
Ce programme, établi en partenariat avec des établissements postsecondaires francophones et bilingues, assouplit les critères pour les étudiants étrangers, notamment en réduisant les exigences financières et en supprimant l’obligation de prouver leur départ après les études.
Les 2300 étudiants sélectionnés ont également eu accès à une voie directe vers la résidence permanente.
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L’ex-ministre des Finances et vice-première ministre de Justin Trudeau, Chrystia Freeland, a démissionné juste avant de présenter l’énoncé économique d’automne, le 16 décembre. Une démission surprise, sur fond de tensions avec le premier ministre.
Un déficit de 62 milliards de dollars pour l’année 2023-2024 – bien supérieur aux 40 milliards initialement prévus – place le gouvernement libéral dans une position particulièrement délicate.
Cette situation économique tendue a néanmoins été éclipsée parune situation politique qui l’est encore plus : le 16 décembre, la ministre des Finances et vice-première ministre, Chrystia Freeland, a remis sa démission.
Elle a pris de court le monde politique canadien, puisqu’elle est partie le matin du jour de la présentation de l’énoncé économique d’automne.
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En pleine tourmente politique, Justin Trudeau, qui a assermenté Dominique Leblanc aux Finances dans la foulée de la démission de Chrystia Freeland, le 16 décembre, a remanié son Cabinet.
Justin Trudeau a remanié son Cabinet juste avant la fin de la session parlementaire d’automne.
Le gouvernement Trudeau accueille 12 nouveaux ministres, dont deux Québécoises francophones : Rachel Bendayan et Élisabeth Brière.
C’est Rachel Bendayan, députée d’Outremont, qui est chargée des Langues officielles en remplacement d’Anita Anand, nommée après le départ contraint de Randy Boissonnault. Elisabeth Brière est chargée du Revenu national, à la place de Marie-Claude Bibeau.
Ginette Petitpas Taylor devient la première Acadienne à diriger le Conseil du Trésor, avec un rôle clé dans l’application de la Loi sur les langues officielles.
Six autres ministres ont fait leur entrée au Cabinet, dont deux bilingues : Nate Erskine-Smith et David McGuinty.
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Les hockeyeuses professionnelles ont, depuis le 1er janvier 2024, une nouvelle organisation : la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF).
professionnelle de hockey féminin (LPHF). Une compétition qui a suscité un fort engouement auprès du public et dont le succès ne faiblit pas : les matchs d’ouverture de la nouvelle saison, début décembre, se sont joués à guichets fermés.
Le directeur général de la Commission nationale des parents francophones, Jean-Luc Racine, s’est réjoui du vote en faveur de l’amendement au projet de loi C-35.
Le 29 février, l’amendement au projet de loi C-35, qui garantit le financement à long terme des services de garde en français en situation minoritaire, a été adopté par la Chambre des communes. Les communautés francophones attendaient avec impatience cette nouvelle, après plusieurs rebondissements.
Une partie de l’équipe de Boréal FM à Plamondon, en Alberta : Ariane Corneau, directrice des communications et animatrice, David Giammarioli, animateur bénévole, et Alyson Roussel, directrice générale et animatrice.
La ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, a confirmé le 1er mars le renouvèlement de l’Initiative de journalisme local (IJL), avec un financement de 58,8 millions de dollars pour trois ans. Un soulagement pour beaucoup de médias francophones en milieu minoritaire. L’IJL permet de financer de la production journalistique pour des régions et des sujets qui sont peu couverts.
Robert Richard devant la station audio de la salle de numérisation audiovisuelle à l’Université de Moncton.
Différentes initiatives, comme l’enseignement en milieu scolaire ou des projets numériques comme Francoralité, offrent des pistes pour susciter l’engagement des jeunes générations envers le patrimoine oral et promouvoir la diversité francophone, notamment auprès des nouveaux arrivants.
La Ville de Summerside a fait le choix des énergies renouvelables dès 2005, avec l’ambition d’être carboneutre et autonome en énergie.
Pour certains habitants de Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard, les efforts de la Ville pour produire davantage d’électricité verte contribuent à combattre leur écoanxiété. La municipalité produit environ 62 % de son énergie et vise l’autosuffisance énergétique d’ici cinq à dix ans.
Après les initiatives annoncées ces dernières années, le rapprochement entre Québécois et francophones connait du succès. De gauche à droite : Le président du Centre de la francophonie des Amériques, Michel Robitaille, la présidente de la FCFA, Liane Roy, et le ministre Jean-François Roberge.
La relation entre le Québec et les francophones en situation minoritaire a profité d’un élan grâce à la nouvelle Loi sur les langues officielles. Des évènements comme Mobilisation franco permettent non seulement d’échanger des idées et de créer des partenariats, mais aussi de mieux faire connaitre la réalité – souvent méconnue – des communautés francophones auprès des Québécois et Québécoises.
La communauté francophone accueillante de Labrador City–Wabush, à Terre-Neuve-et-Labrador, organise des ateliers de cuisine multiculturels.
L’initiative des communautés francophones accueillantes (CFA), qui vise à faciliter l’intégration des nouveaux arrivants d’expression française en situation minoritaire, a été renouvelée cette année. Si son modèle reste perfectible selon certains, le programme permet d’accompagner plus efficacement les immigrants dans leurs démarches d’installation, de recherche d’emploi ou encore de vie sociale.
Les Cadiens profitent du Congrès pour enseigner quelques pas de danse louisianaise.
Le Congrès mondial acadien (CMA), s’est tenu cette année dans le Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse, du 10 au 18 aout. L’occasion pour les Cadiens et Cadiennes de la Louisiane de se joindre à la fête et de transmettre leur culture à la nouvelle génération, tout en renforçant leur sentiment d’appartenance à une communauté acadienne mondiale.
La petite robe rouge a été coécrit par Julie Gagnon, enseignante francophone, et la poétesse mi’kmaw Julie Pellissier-Lush, toutes deux résidant à l’Île-du-Prince-Édouard.
La littérature autochtone traduite en français occupe une place de plus en plus importante dans les catalogues des maisons d’édition francophones hors Québec. Le phénomène témoigne d’un intérêt grandissant pour ces œuvres, qui rapprochent des communautés à la fois différentes et solidaires.
La francophonie canadienne en milieu minoritaire a profité du 19e Sommet de la Francophonie pour faire connaitre sa réalité, méconnue à l’international.
Lors du 19e Sommet de la Francophonie, en France, la Nouvelle-Écosse a obtenu le statut d’observateur à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Les organismes francophones canadiens ont profité de l’évènement pour renforcer leurs liens diplomatiques avec leurs homologues de partout dans le monde.
La fondation officielle de l’Association acadienne des parlementaires du Canada (AAPC) est fixée au 11 février 2025.
Un groupe de parlementaires acadiens a lancé, le 27 novembre, une nouvelle association transpartisane afin de renforcer le poids politique du peuple acadien à Ottawa : l’Association acadienne des parlementaires du Canada (AAPC). La formation ne souhaite exclure aucun parti et aspire aussi à faire connaitre l’Acadie aux élus anglophones.
Anne Gaignaire anime des ateliers d’éducation aux médias et à l’information au Québec, mais aussi dans des écoles francophones en situation minoritaire et au sein de programmes d’immersion en français.
Face à la montée des fausses nouvelles, l’éducation aux médias et à l’information dans les écoles aide les jeunes à développer leur esprit critique et à reconnaitre les sources fiables. Ces séances permettent également aux jeunes francophones de s’essayer à faire du journalisme et de faire vivre leurs médias locaux. Des outils gratuits sont aussi disponibles en ligne sur différentes plateformes.
Blaise Ndala est originaire du Congo et a fait des études de droit en Belgique avant de s’installer à Ottawa pour y travailler comme juriste dans la fonction publique fédérale.
J’irai danser sur la tombe de Senghor
Il publie son premier roman, J’irai danser sur la tombe de Senghor, en 2014 aux Éditions L’Interligne d’Ottawa. L’ouvrage connait un succès immédiat auprès de la critique et gagne le Prix du livre d’Ottawa, catégorie fiction, en 2015 en plus d’être traduit… en russe.
L’histoire se passe en 1974 au Congo, alors appelé le Zaïre. Les vedettes du roman sont la rumba congolaise qui déferle alors sur le monde et le fameux combat du siècle entre Mohamed Ali et George Foreman.
Le titre est d’ailleurs attribué, dans le livre, au président congolais Joseph-Désiré Mobutu, qui gouverne le plus grand pays d’Afrique et qui est jaloux du président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor.
Senghor est un écrivain reconnu et premier Africain à siéger à l’Académie française. Le monde francophone n’en a que pour lui, ce qui attise le ressentiment de Mobutu. Ce dernier imagine alors qu’en dépensant des millions de dollars américains pour la tenue du combat du siècle à Kinshasa, il allait surclasser la réputation internationale de Senghor.
Le protagoniste du roman est Modéro, un jeune musicien du nord du Congo qui a acquis une belle réputation dans son coin de pays et qui décide de descendre à Kin la belle pour tenter sa chance auprès des grands groupes de rumba.
Il découvre une capitale où l’arnaque est reine et où l’intégration dans le monde musical n’est pas aussi évidente qu’il l’espérait. Grâce à quelques contacts, Modéro réussira à se rapprocher des musiciens qu’il adule et, surtout, à obtenir un billet pour le fameux combat qui fait trépider Kinshasa et le monde entier.
Le roman est en fait une description de l’Afrique après la décolonisation. Blaise Ndala nous y fait voir la vie quotidienne à Kinshasa, sa musique, ses magouilles et sa magie.
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Sans capote ni kalachnikov
Avec son deuxième roman, Sans capote ni kalachnikov, publié chez Mémoire d’encrier en 2017, Ndala poursuit sa montée fulgurante dans le monde littéraire francophone. Gagnant du Combat des livres de Radio-Canada en 2019, le roman sera traduit en 2024 sous le titre The War You Don’t Hate.
La trame touche deux domaines : les guerres intestines dans certains pays africains et l’exploitation de ces tragédies par les bienpensants du secteur humanitaire.
On y rencontre d’abord une cinéaste canadienne, Véronique Quesnel, qui gagne un oscar à Hollywood pour son documentaire sur le viol en tant qu’arme de guerre dans ces conflits qui perdurent en Afrique et ailleurs.
Quand la lauréate invite la vedette de son film à monter sur scène – la jeune Sona, 14 ans, qui a été réduite au rôle d’esclave sexuelle pendant un de ces conflits –, l’adolescente éclate en sanglots. C’est l’euphorie au Kodak Center.
Du faste de la soirée des oscars, l’auteur nous emmène dans un camp de réhabilitation où sont parqués des centaines d’anciens combattants révolutionnaires à la suite d’un accord entre leur mouvement et le dictateur.
Le camp est géré par d’autres bienpensants européens, des médecins et des thérapeutes qui tentent de «guérir» ces soldats de fortune.
On y rencontre l’ancien enfant-soldat, le caporal-chef Fourmi Rouge – titre qu’il portait avant, nous dit-il – qui a été convaincu d’écrire son parcoursrévolutionnaire dans un calepin. Ses écrits révèlent les magouilles et l’horreur de ses guerres.
C’est là que l’on sent tout le ressentiment de Blaise Ndala pour ces guerres fratricides et pour la marchandisation qu’en fait l’Occident. On ne peut lire ce roman sans ressentir un sentiment d’injustice.
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Dans le ventre du Congo
Les préjudices de la colonisation sont aussi omniprésents dans le troisième roman de Blaise Ndala, Dans le ventre du Congo, publié en 2021 chez Mémoire d’encrier pour le Canada, aux Éditions du Seuil pour l’Europe et à la maison Vallesse Éditions Abidjan pour l’Afrique.
Le roman a remporté plusieurs prix, dont le Prix international de littérature Cheikn Hamidou Kane, le Prix Ivoire pour la littérature africaine d’expression francophone et le Prix Ahmadou-Kourouma.
Selon l’auteur, ce roman se veut une «pacification des mémoires pour celles et ceux qui, de Bruxelles à Kinshasa, espèrent sans y croire que le passé puisse passer un jour».
Ce roman raconte l’histoire de la princesse Tshala Nyota Moelo, issue d’une prestigieuse monarchie Bakuba. Prise dans une jeunesse encarcanée dans les rituels liés à la royauté précoloniale, elle réussit tout de même à se libérer de sa famille et s’éprend d’un jeune colon belge avec qui elle vivra quelques années avant d’être abandonnée.
Elle tentera alors de faire jouer ses relations pour se rebâtir sa vie, mais sera dupée et se retrouvera marionnette dans la reconstitution d’un village congolais – certains disent un zoo – présenté aux visiteurs à l’exposition universelle de Bruxelles en 1958. Elle disparaitra ensuite sans laisser de traces.
Saut en 2004, une nièce de la princesse disparue débarque à Bruxelles et croise un homme qui a connu Tshala et, ensemble, ils finissent par comprendre le destin tragique de la princesse. Je ne vous en dis pas plus. À lire.
Petite note pour les irréductibles de Blaise Ndala : il vient de terminer le manuscrit final d’un quatrième roman, qui est maintenant entre les mains de son agent littéraire. Le livre pourrait paraitre d’ici un an.
Réjean Grenier a travaillé dans les médias pendant 47 ans, comme journaliste, rédacteur principal à Radio-Canada/CBC, éditeur et propriétaire d’un journal et d’un magazine, et éditorialiste. Il a présenté une chronique littéraire sur les ondes de Radio-Canada pendant cinq saisons. Il est un avide lecteur depuis l’âge de 12 ans. Il a grandi dans un petit village du Nord de l’Ontario où il n’y avait pas de librairie, mais il a rapidement appris où commander des livres. Son type d’ouvrage préféré est le roman puisqu’«on ne trouve la vérité que dans l’imaginaire».
Rachel Bendayan, députée québécoise d’Outremont, fait son entrée au cabinet du premier ministre Justin Trudeau comme ministre des Langues officielles et ministre associée à la Sécurité publique.
En mêlée de presse dans la foulée de sa nomination, le 20 décembre, elle n’a pas voulu confirmer que le français était en déclin au Québec.
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Pas de lien avec les langues officielles?
Cette ancienne avocate et cheffe de cabinet a été la secrétaire parlementaire de la ministre des Finances, Chrystia Freeland. Sa nomination a créé la surprise, puisqu’elle n’a pas de lien connu avec les communautés francophones en situation minoritaire, hormis le fait que sa circonscription d’Outremont, à Montréal, est en grande partie anglophone.
Interrogée quelques minutes plus tard, au Parlement, Rachel Bendayan a reconnu le déclin du français au Québec. «Je n’ai pas refusé de répondre. […] Je suis là pour supporter les minorités linguistiques hors Québec, y compris les francophones qui habitent à travers le pays et les anglophones qui habitent au Québec. Je suis bilingue moi-même, je ne vois pas pourquoi vous êtes pris de court par ma nomination.»
La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), porte-parole des communautés francophones hors Québec, demande une rencontre avec la nouvelle ministre, qui n’est pas un visage aussi connu que ses collègues Ginette Petitpas Taylor et Anita Anand, qui l’ont précédée dans la gestion de la Loi sur les langues officielles.
La FCFA souhaite notamment «échanger sur les réalités et les enjeux de nos communautés, particulièrement en ce qui a trait au financement provenant du Plan d’action pour les langues officielles, et sur comment elle entrevoit ses responsabilités et ce que seront ses priorités», a souligné la présidente, Liane Roy, dans un communiqué.
Le professeur de science politique au Campus St-Jean, Frédéric Boily, nuance toutefois en entrevue avec Francopresse : «Elle peut toujours faire valoir un lien avec les anglophones du Québec, qui font partie des calculs politiques et de la stratégie politique du gouvernement libéral.»
Il assure que le premier ministre n’avait pas non plus «tellement d’options à sa disposition». «Il voulait faire rentrer une nouvelle figure au Conseil des ministres, quelqu’un qui était – selon ce qu’on en sait – en attente de vouloir rentrer également.»
Une autre francophone fait son entrée au gouvernement : la Québécoise Élisabeth Brière, qui récupère le portefeuille du Revenu national, auparavant sous la responsabilité de Marie-Claude Bibeau.
Ginette Petitpas Taylor (au micro) est la première Acadienne à prendre la tête du Conseil du Trésor, un ministère important pour la mise en œuvre des langues officielles. Elle est accompagnée pas sa prédécesseurs, Anita Anand, Darren Fisher et Terry Duguid.
L’ancienne ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, devient présidente du Conseil du Trésor. L’Acadienne connait déjà ce portefeuille et devrait être en mesure de mettre en œuvre les trois règlements qui manquent pour concrétiser la Loi sur les Langues officielles.
Huit nouveaux ministres
Les autres nouveaux venus sont les députés ontariens Nathaniel Erskine-Smith et David McGuinty, tous deux parfaitement bilingues.
M. Erskine-Smith, qui prend en charge le Logement, l’Infrastructure et les Collectivités, était candidat à la chefferie du Parti libéral de l’Ontario en 2023.
À l’époque, il avait assuré s’intéresser aux besoins de la communauté franco-ontarienne. Il souhaitait voir une province où «tous les francophones ont accès aux services culturels et gouvernementaux dans les deux langues officielles», rapporte ONFR.
David McGuinty récupère la Sécurité publique, un ministère qui était dirigé par Dominic LeBlanc. Ce dernier demeure ministre des Finances – poste dont il a hérité après la démission de Chrystia Freeland – et des Affaires intergouvernementales.
Le portefeuille de la Sécurité publique est important dans le contexte des tarifs douaniers de 25 % que le président américain désigné, Donald Trump, dit vouloir imposer sur les produits canadiens. Ottawa a annoncé plus tôt cette semaine un plan pour sécuriser la frontière et renforcer les contrôles en lien avec les demandes des États-Unis.
Cinq autres députés libéraux s’ajoutent cabinet : Terry Duguid (Sports et ministre responsable de Développement économique Canada pour les Prairies); Darren Fisher (Anciens Combattants et ministre associé de la Défense nationale); Ruby Sahota (Institutions démocratiques et ministre responsable de l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario) et Joanne Thompson (Aînés).
Pour le politologue Frédéric Boily, Justin Trudeau est dans une position de plus en plus difficile.
Changements de ministère
L’ex-présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, conserve les Transports et récupère le Commerce intérieur.
Gary Anandasangaree reste ministre des Relations Couronne-Autochtones, mais ajoute les Affaires du Nord et devient le ministre responsable de l’Agence canadienne de développement économique du Nord.
Steven MacKinnon, ex-ministre du Travail, devient ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre – l’ancien ministère de Randy Boissonnault – et du Travail.
«Pas le choix»
Pour Frédéric Boily, Justin Trudeau est acculé au pied du mur : «Il n’avait tout simplement pas le choix. Il y avait un besoin de clarifier les responsabilités de chacun, par exemple Dominique Leblanc, qui commençait à avoir un peu trop de chapeaux.»
«S’il n’y avait pas eu la crise politique, un remaniement aurait possiblement pu attendre après Noël», assure-t-il.
L’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC) déplore l’absence de mesures adaptées aux femmes francophones et acadiennes dans le Plan d’action national contre la violence fondée sur le sexe.
Nour Enayeh demande que les besoins spécifiques des femmes issues des minorités linguistiques soient pris en compte pour les services contre la violence fondée sur le sexe.
L’enjeu : Selon le rapport annuel sur le Plan, seulement 3 % des femmes issues de minorités linguistiques ont été touchées par les initiatives, révélant un manque d’engagement pour ces groupes vulnérables.
Ce qu’elles en disent : «Le faible pourcentage de femmes francophones et acadiennes bénéficiant des mesures du plan d’action national contre la violence fondée sur le sexe est le résultat prévisible d’une absence de prise en compte de leurs spécificités dans l’élaboration de ce plan», affirme la présidente de l’AFFC, Nour Enayeh, dans un communiqué de presse.
L’AFFC critique que le plan ne tienne pas compte des spécificités des communautés linguistiques en situation minoritaire, malgré les obligations de la Loi sur les langues officielles.
Ce manque de soutien est décrié comme une violation des droits fondamentaux de ces femmes. L’AFFC appelle à des mesures immédiates pour garantir un accès équitable aux services dans la langue de leur choix pour toutes les femmes.
Trois ans après la polémique, le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, a été incapable de répondre en français à des questions lors de son témoignage devant le comité permanent des transports le vendredi 13 décembre. Il a affirmé qu’il suivait des cours, mais que son apprentissage était plus long que prévu.
Sous surveillance : Le député du Bloc québécois Xavier Barsalou-Duval a déposé une motion, adoptée à l’unanimité par le comité, pour produire un rapport sur le nombre d’heures de cours suivies par Michael Rousseau depuis la polémique en 2021.
Cette année-là, il avait déclenché un tollé national en assurant qu’il n’avait pas besoin de parler français, alors qu’il dirige une entreprise privée sous juridiction fédérale.
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Une nouvelle entente a été scellée entre le gouvernement fédéral et celui de l’Alberta sur les services en français. Le financement annuel passera de 650 000 $ à plus de 2 millions pour six ans.
Ce qu’ils disent : Cette hausse reflète la reconnaissance des besoins croissants de la francophonie albertaine, estime l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) dans un communiqué.
«Ce financement permettra de mettre en œuvre les actions stratégiques du Plan d’action de la politique en matière de francophonie de l’Alberta et apportera des améliorations tangibles dans des domaines cruciaux comme l’éducation, la santé, la justice, la petite enfance et plus encore», souligne la présidente de l’organisme, Nathalie Lachance.
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Lundi, une heure avant le dépôt de l’énoncé économique d’automne, la ministre des Finances et vice-première ministre, Chrystia Freeland, a claqué la porte du Cabinet de Justin Trudeau, créant une onde de choc au Parlement.
La veille, le ministre fédéral du Logement, Sean Fraser, annonçait également sa démission, pour des raisons familiales. Contrairement à Chrystia Freeland, ce dernier ne se représentera pas aux prochaines élections.
Chrystia Freeland a publié sa lettre de démission comme ministre des Finances peu avant le dévoilement de l’énoncé économique de l’automne, le 16 décembre.
La crise : Quelques jours avant le dépôt de l’énoncé économique, le premier ministre, Justin Trudeau, a signifié à Chrystia Freeland son souhait de lui retirer son poste de ministre des Finances pour lui donner un poste non ministériel. Il lui a toutefois demandé de présenter le minibudget, qui fait état d’un déficit de 22 milliards de dollars de plus que les prévisions.
Dans les plans de Justin Trudeau, c’est l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, qui allait hériter du ministère des Finances. Toutefois, selon plusieurs sources, il n’avait pas encore accepté lorsque Justin Trudeau l’a annoncé à Chrystia Freeland.
Le refus de ce dernier a été entériné au moment où le monde politique canadien a appris la nomination à ce poste de Dominic LeBlanc, déjà ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales du Canada et proche de Justin Trudeau.
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Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a confirmé en mêlée de presse mardi, dernier jour où la Chambre des Communes a siégé, qu’il «faut une élection dès que possible. C’est irresponsable de maintenir le Canada dans un état aussi instable.»
L’enjeu : Il a toutefois précisé qu’il ne voyait pas arriver une campagne électorale pendant le congé des Fêtes : «Les gens ne seront pas à l’écoute à une semaine avant Noël.»
Il en a profité pour critiquer le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, qui, à ses yeux, «est la principale, sinon la seule raison, que le gouvernement de Trudeau est encore au pouvoir».
De son côté, le chef néodémocrate a réclamé la démission de Justin Trudeau. Pierre Poilievre a fait la même demande. «On est témoin aujourd’hui du pire chaos au sein du gouvernement du Canada dans l’histoire moderne de notre pays», a souligné le chef conservateur, quelques heures après la démission de la ministre fédérale des Finances, lundi.
Il s’est ensuite adressé aux «libéraux patriotes de ce pays», en leur demandant de choisir les conservateurs aux prochaines élections fédérales.
Les conservateurs ont remporté lundi l’élection partielle dans la circonscription de Cloverdale–Langley City, dans le sud-est de la Colombie-Britannique.
L’enjeu : Plus de 66 % des voix sont allées à la conservatrice Tamara Jansen, contre 16 % pour la libérale Madison Fleischer.
Des ministres du gouvernement Trudeau ont dévoilé un plan de 1,3 milliard de dollars sur six ans pour renforcer la sécurité à la frontière des États-Unis et répondre aux exigences du président désigné Donald Trump.
Ce qu’il dit : Le plan prévoit une coopération accrue avec les États-Unis, la création d’escadrons conjoints contre le trafic de fentanyl et le renforcement des outils de surveillance pour la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Il inclut des drones, des tours mobiles et des hélicoptères pour une surveillance aérienne continue.
De nouvelles technologies de détection seront déployées et les pénalités pour trafic de drogue et non-conformité bancaire seront durcies. Les agents frontaliers pourront désormais inspecter les marchandises destinées à l’exportation.
Côté immigration, il ne sera plus possible de faire le «tour du poteau» à la frontière pour renouveler un visa temporaire. L’objectif affiché est de réduire la pression sur les frontières.
Cette pratique consiste à quitter brièvement le Canada par un poste frontalier terrestre, sans toutefois entrer officiellement aux États-Unis, puis à demander un renouvèlement du visa auprès des douaniers canadiens, au retour. Elle permet aux titulaires de permis d’éviter les procédures plus longues des demandes en ligne ou par courrier.
La motivation : Ce plan survient dans un contexte tendu, alors que Donald Trump a menacé d’imposer des tarifs douaniers au Canada et au Mexique s’ils ne prennent pas de mesures contre le trafic de drogue et l’immigration illégale. Par ailleurs, les provinces canadiennes restent divisées sur la réponse à adopter.