Janvier : Des plaintes et des langues
Vols annulés, bagages perdus, tempêtes de neige : l’année s’est ouverte avec un grand remue-ménage dans les aéroports du pays et une explosion du nombre de plaintes auprès de l’Office des transports du Canada. Alors que ces institutions fédérales font déjà face à des plaintes récurrentes pour non-respect du bilinguisme.
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Février : Une modernisation laborieuse
Ce fut l’une des sagas parlementaires les plus importantes de ces dernières années pour les francophones : la modernisation de la Loi sur les langues officielles. Le feuilleton a pris fin en juin, quand le projet de loi C-13 de la ministre Petitpas Taylor a reçu la sanction royale. Une loi attendue depuis plus de 6 ans par les communautés francophones en situation minoritaire, qui aura divisé jusque dans les rangs libéraux.
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Mars : Ingérence étrangère au sommet
Ces douze derniers mois, Justin Trudeau a dû faire face à une avalanche de critiques. Parmi elles : les allégations d’ingérence chinoise lors des élections fédérales de 2019 et de 2021. Acculé de toutes parts, le premier ministre a fini par nommer, David Johnston comme rapporteur spécial pour faire la lumière sur cette affaire. Ne faisant pas l’unanimité auprès des partis d’opposition, David Johnston a démissionné trois mois après sa nomination.
Le gouvernement fédéral a ensuite annoncé en septembre la tenue d’une enquête publique sur l’ingérence étrangère au Canada, présidée par la juge Marie-Josée Hogue. Celle-ci a jusqu’au 29 février 2024 pour présenter un rapport intermédiaire et jusqu’au 31 décembre 2024 pour rendre un rapport final public. Affaire à suivre donc…
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Avril : L’intelligence artificielle face à la désinformation
Elle fascine autant qu’elle inquiète. L’intelligence artificielle (IA) a fait un retour fracassant dans l’actualité avec l’arrivée du robot conversationnel ChatGPT. L’occasion de s’interroger sur son utilisation, à l’heure des fausses nouvelles, nombreuses sur les réseaux sociaux.
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Mai : Deux poids deux mesures
C’est un sujet qui a régulièrement occupé les manchettes : la perte du poids démographique des francophones en situation minoritaire. Mais derrière les chiffres, des organismes se félicitent de la vitalité de leurs communautés. Tandis que certains spécialistes mettent en garde sur l’éternel discours du déclin du français.
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Juin : L’identité de genre à l’école menacée
Au Nouveau-Brunswick, le premier ministre, Blaine Higgs, a annoncé sa volonté de réviser la politique 713 sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, afin d’interdire aux élèves de moins de 16 ans de changer de prénom ou de pronom sans l’accord de leurs parents, provoquant un véritable tollé.
D’autres provinces, comme la Saskatchewan et le Manitoba, lui ont ensuite emboité le pas. Des manifestations et des contremanifestations sur la question de l’identité de genre ont eu lieu dans plusieurs villes canadiennes.
Juillet : Réchauffement imminent
L’année 2023 aura été celle de tous les records pour les feux de forêt, avec 18,5 millions d’hectares brulés à travers le pays. Les changements climatiques n’en finissent pas de mettre à l’épreuve la biodiversité, les populations et les décideurs politiques. Le temps presse, mais les réponses restent insuffisantes selon les spécialistes.
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Aout : L’urgence de l’itinérance
Ces derniers mois, les crises se sont intensifiées. D’un océan à l’autre, les prix du logement s’envolent et le nombre d’itinérants ne cesse d’augmenter. Selon Statistique Canada, chaque année, environ 235 000 personnes au Canada se retrouvent en situation d’itinérance.
Septembre : Les universités francophones dans la tourmente
En septembre, l’Université de l’Alberta a installé un panneau unilingue en anglais à l’entrée du Campus Saint-Jean, avant de présenter ses excuses et de le retirer. Le sort du Campus suscite de vives inquiétudes dans la communauté francophone.
En Ontario, le gouvernement a de son côté mis sur pied un comité de spécialistes pour évaluer l’état de l’enseignement postsecondaire dans la province. Leur rapport, publié en novembre, remet notamment en question la viabilité financière de l’Université de l’Ontario français et de l’Université de Hearst. Un coup dur pour un secteur déjà aux prises avec de nombreux défis.
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Octobre : Soutenir les médias locaux
Au rayon crise, les médias n’auront pas non plus été épargnés en 2023. En réponse à la Loi sur les nouvelles en ligne (anciennement projet de loi C-18), Meta a bloqué en aout les nouvelles canadiennes sur ses plateformes Facebook et Instagram, conduisant les journaux et les radios communautaires du pays à s’adapter, tant bien que mal.
La nouvelle loi oblige les géants du Web à indemniser les médias canadiens pour pouvoir diffuser leurs contenus sur leurs plateformes.
Novembre : De l’immigration avant toute chose
Fin octobre, le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, a annoncé une nouvelle cible progressive d’immigration francophone hors Québec, allant de 6 % en 2024, à 8 % en 2026.
Le ministre se dit «confiant», les organismes francophones, eux, ne cachent pas leur déception, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) en tête.
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Décembre : Un sauvetage in extrémis
La question était sur toutes les lèvres en cette fin d’année : Google allait-il emboiter le pas à Meta et bloquer les nouvelles canadiennes sur ses plateformes au pays? La réponse est non. Au terme de plusieurs semaines de négociations, le gouvernement s’est entendu avec le géant du numérique sur une enveloppe de 100 millions de dollars.
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