le Jeudi 13 novembre 2025

Premier effort exceptionnel pour verbe recherché

Sous la fourrure, le projet de l’auteur-compositeur-interprète d’Ottawa David Robquin, dit Squerl Noir, est un rendez-vous musical à ne pas manquer en ce mois de novembre. L’univers particulier nous séduit par son verbe profond et son intense réflexion.

Pochette de l’album Sous la fourrure.

Photo : squerlnoir.com

La recherche du mot juste nous saisit dès le début. L’artiste partage son questionnement sur notre place dans le monde, notre rapport aux conflits mondiaux, l’essence de nos origines, bref la vérité de soi.

Le travail sur les musiques est également de grande qualité. Passant aisément des trames planantes au son électropop, le Squerl Noir nous offre un univers très bien fignolé, qui colle bien aux propos des chansons.

On se laisse transporter entre poésie et musique. Que l’on écoute Les regards, Irrationnels ou L’incendie, la force de séduction de l’auteur-compositeur-interprète est la même. On peut en dire autant des chansons pop Sous la fourrure, ou encore Danser sur Mars. Cette dernière est un succès garanti.

Grâce à ses mots justes et à ses musiques parfaites, David Robquin réussit à interpeler les mélomanes à la recherche de fraicheur auditive. La qualité de la réalisation de ce disque en fait un produit hors du commun, qui se retrouvera surement dans mon top 5 de l’année.

Irrationnels
Album : Sous la fourrure

La fierté de ses origines

Artiste franco-ontarienne et abénaquise, Mimi O’Bonsawin connait déjà une carrière anglophone remplie de succès. En 2023, elle a décidé de nous offrir deux albums, Willow dans la langue de Shakespeare et Boréale dans celle de Molière.

Ce dernier nous offre une artiste tout en douceur, qui nous partage ses origines abénaquises et francophones.

Pochette de l’album Boréale, réalisée par Carole Diotte-O’Bonsawin.

Photo : mimi.ca

On y découvre une voix angélique, sur des trames musicales aux sonorités folks, très souvent accompagnées de percussions autochtones. Les pièces sont ainsi plus profondes et spirituelles. Les textes rendent hommage à la terre, aux rivières, à la forêt et même à notre sœur à tous, la lune.

Mimi O’Bonsawin nous fait voyager jusqu’en Amérique centrale, avec la chanson Mystique, une mélodie aux accents du Sud. Dis-moi ce que tu vois est un hommage à un être cher parti dans l’univers, alors qu’avec Enraciné, la chanteuse nous rappelle la fierté de ses origines.

La Franco-ontarienne Abénaquise nous charme également avec un instrumental, Résistance. Une pièce tribale dans laquelle on entend de superbes vocalises.

Boréale se veut un hommage aux anciens, aux origines et au territoire. Avec une voix presque divine, des musiques profondes aux accents autochtones, Mimi O’Bonsawin nous interpelle sur la richesse de son âme, le duel entre ses cultures. Elle nous offre un rendez-vous tout en délicatesse, où la fierté de ces origines est au menu.

Dis-moi ce que tu vois
Album : Boréale

Souvenir d’une grande musicienne

Cela fait déjà plus d’un an que la grande musicienne Pastelle Leblanc, nous a quittés. Pendant plus de dix ans, elle a fait partie du trio acadien Vishtèn, avec sa sœur jumelle, Emmanuelle, et Pascal Miousse.

En 2018, leur opus Horizons s’est classé en deuxième position de mon Top 10. Un album majoritairement inspiré de vieilles chansons et de pièces acadiennes. La qualité et la beauté des arrangements en font un produit unique. Des premiers accords d’Elle tempête à la dernière note d’Âmes sœurs ; chaque pièce accroche l’auditeur.

Pochette de l’album Horizons. 

Photo : vishten.net

Les sirènes à Roméo est un autre bel instrumental avec un trio guitare-piano-flute, captivant dès les premières notes. Horizons arrive également à bien nous faire ressentir le gout de vivre des insulaires de l’Acadie en trois beaux tableaux musicaux.

Bi bi box est incontestablement la pièce phare de l’album, un ver d’oreille irrésistible. Elle est très puissante grâce à son énergie et sa mélodie des plus accrocheuses. 

Je terminerai par Lautre femme, une chanson qui se distingue par un son plus moderne au niveau des arrangements, mais avec toujours une belle touche celtique.

Avec cet opus, le groupe Vishtèn a atteint un niveau de qualité d’enregistrement hors du commun, qui le classe parmi la crème de la crème des artistes de légende. 

Les trois membres de la formation acadienne sont au sommet de leur art, offrant des mélodies, des arrangements et des performances presque parfaits. Encore une fois, la qualité des mélodies, la force des voix et la réalisation des plus solides nous captivent.

Chère Pastelle, tu nous manques.

Bi bi box
Album : Horizons

Je vous donne rendez-vous début décembre pour mon Top 10 de l’année. Selon vous, qui aura su me séduire pour ravir la première place?

Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.

Plus sur la francophonie

La Fédération des communautés et francophones et acadienne (FCFA) et ses membres n’ont pas tardé à faire part de leur déception à la suite de l’annonce du ministre de l’Immigration, Marc Miller, sur les nouvelles cibles en immigration francophones.

Mercredi après-midi, Marc Miller a établi une cible progressive allant de 6 %, en 2024, à 8 % en 2026.

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Liane Roy est déçue de la nouvelle cible progressive en immigration francophone proposée par le gouvernement fédéral mercredi.

Photo : Courtoisie

La présidente de la FCFA, Liane Roy, soutient que la cible du gouvernement fédéral n’est pas suffisante pour renverser le déclin démographique des communautés francophones à l’extérieur du Québec.

La semaine dernière, la FCFA ainsi que plusieurs organismes francophones ont demandé au gouvernement d’établir la cible à 12 %.

Liane Roy assure toutefois être prête à travailler avec le ministère de l’Immigration pour mettre en place un programme spécifique pour l’immigration francophone, «fait par et pour les francophones».

Le bureau du ministre a affirmé que Marc Miller avait entrepris de discussions avec la FCFA et continuera de collaborer.

À lire aussi : Cible en immigration francophone : la FCFA n’a pas dit son dernier mot

Réjean Aucoin devient le premier sénateur acadien de la Nouvelle-Écosse depuis 10 ans.

Photo : rejeanaucoin.ca

L’avocat Réjean Aucoin, de Chéticamp, sur l’ile du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse, a été nommé au Sénat mardi. Il devient le premier sénateur acadien à représenter la province depuis la démission de Gérald Comeau, en 2013.

Avocat spécialiste en droit criminel, Réjean Aucoin est reconnu dans la communauté acadienne de la Nouvelle-Écosse. Défenseur des droits linguistiques francophones, il a fondé l’Association des juristes d’expression française de la Nouvelle-Écosse (AJEFNE) dont il est le président sortant.

Réjean Aucoin est le seul francophone sur les cinq sénateurs nommés par le premier ministre Justin Trudeau mardi.

À lire aussi : Après 10 ans d’attente, un Acadien de la Nouvelle-Écosse au Sénat

Selon le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Michael Duheme, «87,5 % des employés occupant des postes bilingues satisfont aux exigences de leur poste». Au sein de l’État-major, cette proportion descend à 59 %.

Devant le Comité permanent des langues officielles le 30 octobre, le commissaire Michael Duheme a reconnu les difficultés de son organisation à se conformer à la Loi sur les langues officielles.

Il a précisé que la nouvelle stratégie sur les langues officielles de la GRC, qui doit entrer en vigueur cet automne, vise à identifier les lacunes et les obstacles en matière de conformité.

Michael Duheme a été convoqué devant le Comité permanent des langues officielles après que Radio-Canada a dévoilé que la police fédérale n’offrait pas de cours de français à ses hauts gradés unilingues.

La taxe carbone divise, les immigrants quittent le pays et le Canada demande le respect du droit international au Proche-Orient

Des députés libéraux ont démontré leur mécontentement face à la décision de Justin Trudeau de suspendre la taxe carbone sur la livraison du mazout. 

Photo : Marianne Dépelteau – Francopresse

Après qu’Ottawa a suspendu temporairement la taxe carbone sur la livraison de mazout à travers le pays, la tension est montée d’un cran au sein du Parlement.

Le chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre, a accusé le premier ministre d’avantager les provinces de l’Est, puisque cette suspension bénéficierait seulement aux provinces qui utilisent majoritairement ce type de combustible pour le chauffage.

Justin Trudeau a non seulement fait face à de vives critiques de la part des premiers ministres provinciaux, mais aussi au sein de son parti, alors que des députés libéraux ont manifesté leur mécontentement face à sa décision.

Selon le plus récent rapport de l’Institut pour la citoyenneté canadienne (ICC), intitulé Des occasions manquées, le nombre d’immigrants au Canada qui décident de quitter le pays a connu une hausse considérable en 2017 et en 2019.

Le phénomène, que le document qualifie de «reprise de migration», se produit entre la 4e et la 7e année suivant l’arrivée au Canada.

Le rapport a été publié la veille de l’annonce du maintien de la cible de 500 000 immigrants par année au Canada.

En conférence de presse mardi, le président-directeur général de l’ICC, Daniel Bernhard, a soutenu qu’il était nécessaire que le gouvernement s’attarde sur les raisons «derrière des migrations subséquentes».

Dans son rapport, ICC présente aussi des recommandations qui portent sur l’accueil, l’intégration et la rétention des immigrants.

Près de quatre semaines après le début du conflit au Proche-Orient, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a appelé Israël à respecter le droit international.

Mélanie Joly demande à Israël de respecter le droit international. 

Photo : Marianne Dépelteau – Francopresse

Lors d’une rencontre du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), mercredi, Mélanie Joly a jugé la situation de «tragédie humaine», sans pour autant condamner le gouvernement israélien.

Pour sa part, le premier ministre Justin Trudeau a réitéré son appui «envers le droit d’Israël de se défendre conformément au droit international, y compris le droit humanitaire», peut-on lire dans un communiqué.

Lundi, des groupes de différentes confessions ont aussi présenté une conférence conjointe au Parlement pour réclamer un cessez-le-feu immédiat, la création d’un couloir pour l’aide humanitaire et la protection des civils dans les zones de conflit.

Au même moment, des groupes militants se sont rassemblés dans plusieurs bureaux des députés fédéraux à travers le Canada, tels que le bureau de la députée Mona Fortier à Ottawa et la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, à Montréal, pour demander à tous les députés du pays «de mettre fin à la complicité du Canada avec l’apartheid israélien».

En date du 30 octobre, plus de 5 744 Canadiens étaient inscrits à la Liste des Canadiens à l’étranger en Israël, 451 Canadiens inscrits en Cisjordanie et dans la bande de Gaza et 17 934 au Liban.

Tous les organismes franco-albertains contactés tiennent le même discours : ils soutiennent la presse de langue française, au premier chef les médias communautaires, qu’ils jugent essentiels à la vie, voire à la survie de la communauté.

David Caron est directeur général de la Fédération des aînés franco-albertains.

Photo : Courtoisie

Julianna Damer, directrice générale de Francophonie jeunesse de l’Alberta (FJA) déclare «entretenir de très bonnes relations avec les médias de langue française, dont les médias communautaires».

Elle ajoute même que «c’est l’intérêt de tout le monde de les supporter. S’ils disparaissent, on parlera moins de nous».

David Caron, directeur général de la Fédération des ainés franco-albertains (FAFA), renchérit en précisant qu’«on a toujours le réflexe de leur partager nos activités et nos projets, car nos membres les utilisent pour s’informer».

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Mission pédagogique du journaliste

De tels témoignages ne surprennent pas Marc-François Bernier, professeur titulaire de journalisme au Département de communication de l’Université d’Ottawa.

«En milieu francophone minoritaire, les journalistes, surtout ceux des médias communautaires, n’ont pas trop de difficultés à communiquer avec la communauté», considère le chercheur. 

Mireille Péloquin, de la FPFA, affirme «travailler main dans la main» avec tous les médias. «Si j’ai une histoire ou si j’entends parler d’un contact intéressant, je pense toujours à les appeler […] et je ne refuse jamais une entrevue.» Photo : Courtoisie

Photo : Courtoisie

L’enjeu, selon lui, c’est plutôt de faire comprendre à certaines personnes que les médias ne leur appartiennent pas, «qu’ils ne sont pas seulement là pour faire la promotion de leurs intérêts».

«Il y a une mission pédagogique constante du reporter sur le terrain», insiste Marc-François Bernier.

Mais après deux ans de pandémie durant lesquelles les journalistes se sont retrouvés confinés dans leur bureau, les liens avec les Franco-Albertains se sont distendus.

Paul Denis, directeur général de Réseau Santé Alberta, regrette le manque d’attention portée aux activités communautaires. «Ils devraient jeter un œil attentif et quotidien à ce qui se passe au sein de notre francophonie, traiter les éléments en profondeur», souligne le chef de file.

Mireille Péloquin, directrice générale de la Fédération des parents francophones de l’Alberta (FPFA), appelle les journalistes à faire davantage de tournées en région. Elle parle d’un travail de «coconstruction» avec la communauté, à même d’augmenter le cadre d’écoute.

«Retourner à la rencontre des histoires»

Privés de terrain, les journalistes «ont perdu le contact humain et entretiennent des relations plus compliquées», reconnait Étienne Alary, directeur par intérim du journal Le Franco, en Alberta, depuis mars 2023.

Marc-François Bernier est professeur titulaire de journalisme au Département de communication de l’Université d’Ottawa.

hoto : Courtoisie

Celui qui est aussi directeur général du Conseil de développement économique de l’Alberta (CDEA) note une «certaine difficulté» des journalistes à obtenir des entrevues.

La cheffe de l’information de Radio-Canada Alberta, Ève Marie Forcier, constate également l’écart à combler entre les salles de nouvelles et les citoyens : «On a des discussions sur le sujet avec notre public, on a l’élan de se rapprocher pour retisser des liens privilégiés, retrouver de la proximité.»

Elle relève néanmoins que l’effritement de la confiance du public envers la sphère médiatique est moins prégnant au niveau local.

Quel que soit le média, ils misent tous sur un retour des reporters sur le terrain. «On se fait un devoir de se déplacer, pas seulement à des conférences de presse, mais aussi à des évènements rassembleurs de la francophonie», insiste Étienne Alary.

«On doit retourner à la rencontre des histoires. Les gens ont besoin de s’entendre, de voir les coulisses de leur vie», renchérit Ève Marie Forcier. 

Un mouvement que salue Marc-François Bernier. Le chercheur de l’Université d’Ottawa appelle la presse à ne pas négliger les nouvelles dynamiques à l’œuvre en milieu minoritaire.

Avec l’immigration, la francophonie change de visage, les médias doivent s’adapter et leurs informations refléter cette diversité.

— Marc-François Bernier

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«Traitement épisodique» de l’actualité

Aller au-devant de toutes les communautés et refléter leur pluralité reste une gageüre dans une province où les francophones sont dispersés sur un territoire plus vaste que la France.

Le défi est d’autant plus grand pour un journal comme Le Franco, qui dispose d’une seule journaliste à temps plein et de quelques pigistes.

Isabelle Laurin, de l’ACFA, assure traiter de la même façon, «sans aucune hiérarchie», toutes les demandes qu’elle reçoit des médias, peu importe leur provenance. «On tente de répondre à un maximum d’entrevues annuellement.» 

Photo : Michel Smith

Son directeur par intérim, Étienne Alary, aimerait étoffer la salle de rédaction. Mais, il n’a toujours pas trouvé la perle rare.

Car la presse en situation minoritaire souffre d’un autre mal : le fort taux de roulement du personnel.

Cette difficulté à fidéliser les précieux salariés est susceptible de nuire à la qualité de la couverture médiatique, estime Marc-François Bernier.

«Ça favorise le traitement épisodique et non thématique de l’actualité, car les professionnels de passage ne mettent pas la nouvelle en contexte. Ça peut contribuer à discréditer les médias et alimenter de la méfiance à leur égard», analyse le spécialiste.

Lorsqu’ils accordent des entretiens, les chefs de file franco-albertains sont ainsi régulièrement confrontés à un déficit de compréhension des enjeux locaux.

«On a parfois la crainte que le journaliste se méprenne sur nos propos. Alors on suit de manière très serrée toutes nos entrevues pour être surs que nos messages soient bien compris», rapporte Isabelle Laurin, directrice générale de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA).

Former aux réalités franco-albertaines

Cette appréhension n’empêche pas les dirigeants communautaires de parler aux journalistes. «Je ne vais pas arrêter de donner des entrevues parce que j’ai peur. C’est un problème ancien, il faut apprendre à vivre avec et prendre le temps avec les nouveaux», tranche Paul Denis.

Paul Denis est directeur général de Réseau Santé Alberta. 

Photo : Courtoisie

À l’image du responsable de Réseau Santé Alberta, tous les représentants tentent de sensibiliser les plus jeunes recrues aux réalités franco-albertaines.

«Ces dernières années, les journalistes ne viennent plus seulement du Québec, mais aussi de la francophone internationale. Alors je fais souvent de l’éducation, je réexplique ce qu’est la Loi sur les langues officielles», détaille Isabelle Laurin, qui déplore l’absence de programmes d’études en journalisme en français dans l’Ouest canadien. 

Du côté de Radio-Canada, Ève Marie Forcier soutient que son équipe fait «beaucoup d’accompagnements» pour les débutants, qui ne sont pas envoyés «n’importe où» dès leur arrivée.

À cet égard, la société de la Couronne et les organismes communautaires se sont associés pour monter un programme de formation sur les enjeux et l’histoire des Franco-Albertains à destination des journalistes.

«Miser sur la rétention d’employés qui s’intéressent et redonnent à la communauté, c’est la priorité, appuie Alyson Roussel, directrice générale de la radio communautaire Boréal FM, qui est bien implantée dans le nord de l’Alberta. Les gens mettent toujours du temps à se familiariser avec de nouvelles voix.»

Dans les bureaux du Franco, Étienne Alary garde espoir. Le directeur par intérim est persuadé que le «regard neuf» des journalistes de l’extérieur de la province est bénéfique pour la francophonie albertaine.

«La meilleure façon de nous aider, c’est de nous consommer»

Les médias canadiens sont en crise. La confiance du public s’érode, les financements pérennes font défaut, les abonnements s’effondrent et les audiences aussi.

En Alberta, Le Franco compte seulement 550 abonnés sur une population franco-albertaine d’environ 88 000 personnes.

«Si l’on croit à la presse, il faut passer de la parole aux actes et s’abonner», martèle Étienne Alary, directeur par intérim du journal. 

«La meilleure façon de nous aider c’est de nous consommer sur nos diverses plateformes, de nous lire, de nous écouter», poursuit Ève Marie Forcier, cheffe de l’information de Radio-Canada Alberta.

En face, les représentants de la francophonie albertaine se disent prêts à offrir un bol d’air financier aux médias communautaires.

«Nos organismes et institutions doivent s’approprier les médias communautaires, investir dedans», affirme Isabelle Laurin de l’ACFA. Autrement dit, acheter de la publicité et des publireportages.

«Le soutien économique de la communauté ne doit pas être lié à des retours d’ascenseur. Un organisme malmené par un média ne doit pas couper la publicité en réaction», prévient Marc-François Bernier.

Le professeur de journalisme à l’Université d’Ottawa rappelle également l’importance des bailleurs de fonds publics et des engagements du gouvernement fédéral en matière de publicité.

Pour accroitre ses sources de revenus, Alyson Roussel, de Boréal FM, évoque, elle, des collectes de fonds originales, du type bingo ou spectacle musical.

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Liane Roy veut mettre sur pied un programme «adapté aux besoins des communautés». 

Photo : Courtoisie

«La FCFA et ses membres dans toutes les communautés francophones et acadiennes partout au pays, sommes déçus de l’annonce des cibles en immigration francophone par le ministre Miller», a soutenu la présidente de la FCFA, Liane Roy en entrevue avec Francopresse.

Plusieurs organismes francophones à travers le pays tels que l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) et l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) ont joint leurs voix à la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) pour manifester leur insatisfaction.

Plusieurs organismes francophones nationaux avaient emboité le pas à la FCFA, la semaine dernière, réclamant une cible à 12 %.

Même si Liane Roy admet que la nouvelle cible représente une légère progression, elle croit qu’une cible de 6 % en 2024 «est nettement en deçà de ce qui est nécessaire pour rétablir le poids démographique des francophones comme prescrit dans la Loi sur les langues officielles».

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Cibles progressives

Mercredi après-midi, le ministre Marc Miller a annoncé une cible progressive de 6 % en 2024, 7 % en 2025 et 8 % en 2026 pour l’immigration francophone à l’extérieur du Québec. 

Marc Miller maintient la cible de 500 000 de nouveaux arrivants au total au Canada. 

Photo : Chantallya Louis – Francopresse

Cependant, en entrevue avec Francopresse au début octobre, Marc Miller soutenait qu’il serait «difficile» d’atteindre une cible de 6 %.  

Aujourd’hui, il se dit ambitieux face aux nouvelles cibles.

Il a toutefois reconnu que la cible de 4,4 %, établie en 2003, a été atteinte en 2022 «de peine et de misère».

«Est-ce qu’on a fait notre job comme il faut pendant les deux dernières décennies? Non», a-t-il ajouté.

La cible de 6 %, établie pour 2024, permettrait, selon le ministre, «de donner un coup de barre à [son] ministère, de les forcer à dépasser leur façon de penser, et qu’ils mettent en place des mécanismes pour accueillir les gens qui sont d’expression francophone».

Marc Miller vise d’abord la mise en place de mécanismes et de politiques publiques pour accueillir les immigrants d’expression française et d’ailleurs.

«Je vous admets que je préfère ne pas rencontrer la cible de 6 % l’année prochaine, si j’ai les bonnes mesures en place pour pouvoir atteindre le 8 % [en 2026]», a-t-il poursuivi.

Le Commissariat aux langues officielles se montre plus indulgent

En réaction à l’annonce, le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge a qualifié les nouvelles cibles de «pas dans la bonne direction pour freiner le déclin démographique des francophones en situation minoritaire».

Il évoque néanmoins l’importance de respecter les nouvelles cibles et d’adopter «des cibles encore plus ambitieuses à l’avenir».

Selon Raymond Théberge, il en revient au gouvernement de faire preuve de leadeurship afin de rallier les parties prenantes dans le dossier de l’immigration afin d’assurer la réussite «de cet important projet de société».

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Le Comité sénatorial des langues officielles veut accélérer la mise en place des mesures

Dans un rapport de mars dernier visant IRCC, le Comité sénatorial des langues officielles recommandait notamment de fixer une cible de réparation et de croissance adaptée aux besoins des différentes régions.

René Cormier croit que l’identification d’une cible doit être aussi associée à des mesures, des moyens, des ressources. 

Photo : Courtoisie Sénat du Canada

Le président du comité, René Cormier, soutient qu’il sera nécessaire d’accélérer les mesures, le financement et les ressources «si on veut s’assurer de rattraper ce décalage démographique».

S’intéressant davantage aux mécanismes d’accueil qu’aux cibles en immigration, René Cormier croit qu’il est nécessaire d’instaurer un ensemble de programmes «adaptés aux besoins des communautés».

«Il y a évidemment tous les enjeux qui touchent l’accueil et la rétention des immigrants dans nos communautés francophones, donc il y a un travail incroyable et formidable à faire», explique-t-il.

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La FCFA propose un programme spécifique pour l’immigration francophone

Liane Roy comprend que la patience est de mise lorsqu’il s’agit d’instaurer des politiques et des mesures pour outiller le ministère de l’Immigration.

Cependant, elle souhaite travailler de concert avec le ministère pour mettre en place un «programme spécifique pour l’immigration francophone […] qui comprendra des initiatives pour arriver à augmenter les cibles.»

Selon le bureau du ministre, Marc Miller aurait été déjà en contact avec la FCFA et souhaite continuer sa collaboration avec la Fédération. 

En chambre mercredi, les parlementaires ont adopté à l’unanimité une motion du Bloc québécois pour que le gouvernement revoie ses cibles d’immigration dès 2024 en fonction de la capacité d’accueil des provinces et des territoires.

Le directeur général de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE), Jules Chiasson, ne cache pas son enthousiasme face à cette la nomination de Réjean Aucoin.

«On est très ravis, on applaudit la nouvelle. […] Ça faisait plusieurs années que la FANE demandait au premier ministre de nommer un sénateur acadien

Même son de cloche chez Rémi léger, professeur de sciences politiques à l’Université Simon Fraser en Colombie-Britannique.

«Je pense qu’il y a une histoire d’avoir un sénateur ou sénatrice acadienne de la Nouvelle-Écosse, explique-t-il en entrevue. Une histoire malheureusement qui a été interrompue avec la démission de Gérald Comeau. […] Avec la nomination de Me Aucoin, je pense qu’on vient de relancer cette tradition.»

Un défenseur des droits linguistiques

Réjean Aucoin est un avocat spécialiste en droit criminel reconnu dans la communauté acadienne de la Nouvelle-Écosse. Défenseur des droits linguistiques francophones, il est le président fondateur de l’Association des juristes d’expression française de la Nouvelle-Écosse (AJEFNE).

Réjean Aucoin est le premier Acadien de la Nouvelle-Écosse nommé au Sénat depuis 10 ans.

Source : rejeanaucoin.ca

«Il est bien respecté et bien apprécié», affirme Jules Chiasson.

Le principal intéressé se dit honoré d’avoir été nommé au sein du Sénat canadien.

«C’est certain que je vais représenter les Acadiens de la Nouvelle-Écosse, les francophones en milieu minoritaire à travers le Canada, ma région et ma province», précise le sénateur Aucoin.

L’avocat de Chéticamp a représenté la FANE dans le combat pour la création d’une circonscription électorale protégée à Chéticamp. L’audience a eu lieu le 23 octobre dernier devant la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse.

«C’est un dossier qui m’a tenu beaucoup à cœur», admet-il alors qu’il attend toujours la décision de cette audience.

Parmi les autres dossiers, il surveille notamment les développements au sujet de la loi sur le divorce et le droit des Canadiens de divorcer en français.

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Représenter les minorités

Selon Rémi Léger, le Sénat canadien a été conçu non seulement pour représenter les régions canadiennes, mais pour aussi représenter les minorités qui ne retrouvent pas leur voix au sein de la Chambre des communes.

«C’est difficile parfois pour les minorités de se faire élire au Parlement canadien parce qu’elles sont des minorités», détaille-t-il.

Rémi Léger applaudit la nomination de Réjean Aucoin au Sénat.

Photo : Courtoisie

Avoir un représentant acadien de la Nouvelle-Écosse au Sénat, offre une opportunité de plus pour les Acadiens de la province de faire entendre les enjeux de la communauté indique Jules Chiasson.

«Ce sont des personnes qui peuvent nous ouvrir des portes quand on va à Ottawa pour plaider certains dossiers, soutient-il. Pour plaider certaines causes auprès de certains ministres, auprès de certains ministères, auprès de certains fonctionnaires, hauts fonctionnaires du gouvernement fédéral.»

Dans cette optique, Réjean Aucoin se dit prêt à travailler et à mettre de l’avant ces dossiers qui touchent sa communauté.

«Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour les justifiables francophones qui se présentent en cour, dit-il. Par exemple, peu demandent d’avoir des procès en français parce qu’ils sont intimidés par le système ou pensent que le juge ne va pas apprécier.»

Pour Rémi Léger, le sénateur Aucoin «devient un allié, [il] devient un autre champion des Acadiens, oui, mais de la francophonie de manière générale au Sénat canadien.»

La particularité de Chéticamp

Quelques années après la Déportation, les Acadiens autorisés à revenir en Nouvelle-Écosse ont été dispersés sur le territoire.

«[Pendant plus de 200 ans], les Acadiens de différentes régions de la Nouvelle-Écosse ne se connaissaient pas, ne se fréquentaient pas, vu qu’ils habitaient très loin les uns des autres», retrace Rémi Léger.

Au fil du temps, des Acadiens de plusieurs régions de la Nouvelle-Écosse ont siégé au Sénat, mais Réjean Aucoin est le premier sénateur originaire de Chéticamp, dans le Nord de la province.

Le premier ministre, Justin Trudeau, a annoncé la nomination de quatre autres sénateurs en Atlantique : l’infirmière Joan Kingston, l’avocat John McNair, l’ancienne cheffe de la direction à la Chambre de commerce de Fredericton Krista Ross, tous les trois représentant le Nouveau-Brunswick. L’ancien consul général du Canada à Boston pour la Nouvelle-Écosse, Rodger Cuzner, représente, lui aussi, la Nouvelle-Écosse.

Il y a encore 11 sièges vacants au Sénat sur un total de 105.

Le 20 octobre 2023, le gouvernement du Parti saskatchewanais a adopté un projet de loi baptisé «Déclaration des droits des parents» ou «Parents’ Bill of Rights». Cette loi fait suite à une directive en éducation prévoyant qu’une école doit consulter les parents avant d’utiliser de nouveaux pronoms ou un nouveau nom pour leur enfant.

Cette mesure législative prévoit aussi que les parents doivent être avertis deux semaines à l’avance lorsque la santé sexuelle sera abordée en classe, et ce, afin qu’ils puissent retirer leur enfant de ces cours.

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Ces éléments sont inclus dans la nouvelle loi, aux côtés d’autres «droits» de consultation, d’information et de décision.

Un contexte constitutionnel et politique éclairant

Toutefois, le contexte et la manière d’adopter cette loi en disent beaucoup sur ce qu’elle doit véritablement accomplir.

Le 28 septembre, l’organisme saskatchewanais UR Pride, soutenu par l’organisme pancanadien Égale, a obtenu une injonction de la Cour du Banc du Roi quant à l’application de cette directive. Ces organismes visaient à protéger les droits des personnes 2ELGBTQIA+ en contestant la constitutionnalité de la directive.

Or, dès la loi adoptée, la Saskatchewan a annulé la directive contestée en cours. La province tentait de ce fait d’annuler les procédures judiciaires.

À la suite de cette injonction, le gouvernement a annoncé qu’il rappellerait l’Assemblée législative pour une session d’urgence, avant la session d’automne. Il cherchait ainsi à contourner le processus parlementaire habituel pour une question qui ne relève aucunement de l’urgence.

La loi elle-même incluait le recours à la clause dérogatoire de la Charte canadienne des droits et libertés, ce qui contourne le processus habituel d’adoption et de contestation des lois.

Le discours du trône du 25 octobre n’a pas fait mention de cette nouvelle loi, mais est rempli d’allusions au rôle néfaste que jouerait le gouvernement fédéral, qui devient un bouc émissaire pour les problèmes que le gouvernement provincial n’a pas pu, su ou tenté de résoudre.

On voit ainsi un refus de l’autorité des tribunaux, un mépris pour les processus législatifs, ainsi qu’une attaque contre un gouvernement vu comme un rival. Toute une vision de la politique est mise en œuvre avec cette nouvelle loi.

Une Charte contestée

L’intitulé de la mesure législative «Bill of Rights» n’est pas innocent. Il renvoie à l’ancêtre de la Charte canadienne des droits et libertés. Une Déclaration sous forme de loi peut être aisément transformée et annulée par le gouvernement. Au contraire, une charte enchâssée dans une constitution doit passer par plusieurs étapes.

Pour cette raison, l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés en 1982 n’a pas été aisée. Lors des négociations constitutionnelles de 1980-1981, les premiers ministres provinciaux s’y opposaient.

La première ministre de la Grande-Bretagne de l’époque, Margaret Thatcher, aurait même cherché un avis pour savoir si elle était en position de l’empêcher. Après tout, la loi constitutionnelle canadienne était jusqu’à ce moment une loi du Parlement britannique.

La disposition dérogatoire a répondu à la peur qu’avaient plusieurs politiciens de mettre les décisions dans les mains des juges. Elle permet en effet aux gouvernements de maintenir une loi en vigueur malgré un jugement de la Cour Suprême qui affirmerait que la mesure législative contrevient à la Charte.

Mais cette disposition devait aussi avoir ses limites et être une mesure exceptionnelle afin de protéger les populations vulnérables.

Depuis, le recours à la Charte est devenu une stratégie politique. On a critiqué la juridicisation de la politique qu’elle a entrainée, c’est-à-dire le fait de remettre à la Cour des décisions qui devraient plutôt revenir au gouvernement.

Toutefois, on peut tout aussi bien voir dans le refus de certains gouvernements de légiférer et de plutôt attendre un jugement de la Cour une manière d’éviter à devoir payer aux urnes le cout de politiques plus inclusives.

Une attaque ciblée contre les droits

L’usage de la disposition dérogatoire en Saskatchewan en octobre 2023 répète une expérience québécoise au moment de l’adoption de la loi 21. Dans les deux cas, le recours à la disposition s’est fait dans le texte même de la loi, de manière préventive.

Par un tel recours, le gouvernement reconnait tacitement qu’il contrevient aux droits des personnes affectées par la loi.

Cette attaque contre les droits des enfants a d’ailleurs poussé l’une des commissaires des droits de la personne de la province à démissionner.

Ce recours marque plus encore. L’on s’attendait à ce que les gouvernements qui invoquent la disposition soient vus d’un mauvais œil par l’électorat.

Ces deux exemples nous montrent des gouvernements qui courtisent plutôt un certain vote et qui comptent sur le fait d’être récompensés par la majorité pour cette violation des droits de minorités ciblées.

C’est que l’emploi de la disposition ne se fait pas dans un milieu neutre. Dans les deux cas, il suit de longues campagnes de démonisation de groupes minoritaires et une montée des discours islamophobes et antiimmigrants au Québec pour la loi 21, et transphobes et homophobes en Saskatchewan pour la loi sur les «droits des parents».

La menace autoritaire

Les processus législatifs et politiques en place sont déjà fort insuffisants pour défendre les droits de groupes minoritaires et surtout des plus vulnérables.

Combattre cette loi et critiquer les étapes qui ont mené à son adoption devient alors nécessaire non seulement pour défendre les enfants et leurs droits, mais aussi se défendre contre la menace autoritaire.

Les droits enchâssés dans la Charte canadienne, comme dans plusieurs déclarations internationales, sont un outil qui vise à limiter le pouvoir de la majorité et la capacité d’un gouvernement à retourner cette loi contre des minorités pour son gain.

Ils sont loin d’être parfaits, mais ils permettent une participation active de la population au moment de la contestation.

En empêchant cette participation même minimale, le gouvernement de la Saskatchewan se place au-delà des lois et refuse que la population puisse avoir son mot à dire sur les lois qui la touchent directement.

Cette participation est encore plus importante lorsqu’une loi cible une population aussi précise et aussi vulnérable.

Jérôme Melançon est professeur agrégé en études francophones et interculturelles ainsi qu’en philosophie à l’Université de Regina. Ses recherches portent notamment sur la réconciliation, l’autochtonisation des universités et les relations entre peuples autochtones et non autochtones, sur les communautés francophones en situation minoritaire et plus largement sur les problèmes liés à la coexistence. Il est l’auteur et le directeur de nombreux travaux sur le philosophe Maurice Merleau-Ponty, dont «La politique dans l’adversité. Merleau-Ponty aux marges de la philosophie» (Metispresses, 2018).

Début octobre, lors d’une réunion du Comité permanent des langues officielles, Marc Miller avait mentionné qu’il envisageait une cible de 6 % à cet égard.

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La présidente de la FCFA vise l’augmentation de la proportion d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec et non pas l’augmentation de la cible totale d’immigration au Canada. 

Photo : Courtoisie.

La FCFA, qui juge cet objectif insuffisant, a lancé une campagne pour qu’Ottawa instaure une cible de 12 % plutôt.

Plusieurs associations et organismes membres de la FCFA lui ont emboité le pas, tels que la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) ou encore l’Association franco-yukonaise (AFY).

Le but : encourager une cible plus ambitieuse, afin que la francophonie canadienne, à l’extérieur du Québec, voie son poids démographique rétabli à ce qu’il était en 1971.

«L’objectif en soi c’est de démontrer que le 6 % ce n’est pas assez pour freiner le déclin démographique. [En d’autres mots], le 6 % va poursuivre le déclin démographique», explique Liane Roy. La présidente de la FCFA souhaite que la cible de 12 % soit atteinte dans les trois prochaines années.

En entrevue avec Francopresse, le ministre Marc Miller avait cependant soutenu qu’Immigration, Réfugiés Citoyenneté Canada (IRCC) ne possède pas les outils nécessaires pour atteindre cette cible.

Liane Roy, convaincue, affirme qu’il est nécessaire, dans cette optique, de mettre en place des mesures «par et pour les francophones».

Recruter à l’international

«Il faut participer à du recrutement dans les pays sources francophones, suggère-t-elle. Quand on regarde la pénurie de main-d’œuvre au niveau des enseignants, au niveau de la petite enfance, au niveau de la santé, au métier de construction, il faut absolument qu’on rétablisse le poids démographique et qu’on aille justement vers une immigration francophone qui soit plus forte.»

Raymond Théberge est d’avis que l’immigration francophone est une solution parmi tant d’autres pour contrer la pénurie de main-d’œuvre dans les communautés, mais il faut miser sur la formation. 

Photo : Courtoisie

Le Commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, abonde dans le même sens. Cependant, «c’est loin d’être la seule mesure qu’on peut prendre», a-t-il dit lors d’une séance du Comité sénatorial permanent des langues officielles, le 23 octobre.

«Pour y arriver, il faut une cible qui est beaucoup plus importante que 6,1 % [le poids démographique des communautés francophones hors Québec en 1971], a-t-il lancé. On peut accueillir un plus grand nombre de gens, mais est-ce qu’on a la capacité de les intégrer dans nos communautés? Est-ce qu’on va reconnaitre leurs antécédents et leur expérience?»

Pour Raymond Théberge, il faut d’abord et avant tout miser sur la formation de la main-d’œuvre. «Il faut développer une capacité au sein de nos institutions pour former plus de gens», a-t-il précisé.

«Il faut être réaliste»

Le président-directeur général du Réseau de développement économique et d’employabilité Canada (RDÉE), Yan Plante, a affirmé devant le Comité permanent des langues officielles des Communes que la cible de 12 % est «reconnue dans l’écosystème des organisations de la francophonie».

Selon Yan Plante, la cible de 12 % semble irréaliste pour le gouvernement fédéral. 

Photo : Courtoisie.

«C’est aussi celle que [RDÉE] utilise. On veut être ambitieux, a-t-il admis. Mais pour moi, ce qui est important, c’est que le gouvernement fasse un pas dans la bonne direction.»

«Il faut être réaliste, on ne peut pas passer de 4 % à 12 % en deux ans, ça n’arrivera pas», a-t-il nuancé.

Liane Roy ne partage pas l’avis de Raymond Théberge et de Yan Plante.

«Les communautés francophones sont engagées à faire leur part pour trouver des solutions novatrices, assure-t-elle. Si on nous donne la chance, on ne devrait pas priver les communautés francophones des bienfaits de l’immigration.»

Elle rappelle d’ailleurs que sa demande ne devrait pas augmenter le taux d’immigration total, «mais bien une proportion francophone plus élevée au sein du nombre total d’immigrants au pays».

Un nouveau plan

Le 31 octobre, IRCC a publié un rapport qui définit la voie à suivre pour renforcer l’immigration à travers le pays. Dans ce document, le ministère présente des mesures pour élaborer des politiques afin d’«accroitre la vitalité des communautés francophones en situation minoritaire», peut-on lire dans le communiqué.

Le plan de niveaux d’immigrations à la Chambre des communes, qui comprendra sa cible en immigration francophone, est attendu le 1er novembre.

Après les festivités, si «la citrouille n’est pas abimée, ça peut se conserver dans un endroit frais et sec, la chambre froide, jusqu’à six mois», déclare Clémence Desjardins, nutritionniste et étudiante au doctorat en sciences pharmaceutiques à l’Université Laval, à Québec.

La citrouille peut «être utilisée de tellement de façons, autant en soupe, qu’en tarte, pour faire des potages», ajoute Marie-José Mastromonaco, directrice des opérations à Deuxième Récolte, un organisme luttant contre le gaspillage et la faim au Canada.

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Un délice culinaire

Selon la nutritionniste Clémence Desjardins, la citrouille contient beaucoup de nutriments comme du bêtacarotène et des fibres. 

Photo : Courtoisie

Il est possible de consommer les citrouilles en les faisant rôtir avec d’autres légumes, dans le four, en muffins, en biscuits ou en les ajoutant à d’autres plats, indique Clémence Desjardins. Comme une purée de pommes de terre.

Pour les graines de citrouille, nul besoin de les jeter. Elles peuvent accompagner différentes recettes. Il suffit de prendre un bol d’eau pour défaire les filaments, assécher avec un linge à vaisselle, puis mettre de l’huile dessus et les assaisonnements de notre choix, et enfin les mettre au four sur une plaque à cuisson et veiller toutes les cinq minutes à remuer pour ne pas les bruler, détaille la nutritionniste.

«Par exemple, moi j’aime bien mettre du sel, du paprika et de la poudre d’ail, mais vraiment libre à chacun.»

Saine et nutritive

«Comme tous les fruits et légumes, la citrouille c’est très nutritif, très bon pour la santé», affirme-t-elle.

Sa couleur rappelle les éléments nutritifs retrouvés dans les fruits et légumes orange comme le bêtacarotène, qui contient de la vitamine A, informe Clémence Desjardins.

C’est aussi une excellente source de fibre. «Généralement, la population ne mange pas assez de fibres, donc c’est intéressant à ce niveau-là», observe-t-elle.

Les graines de citrouille contiennent d’ailleurs «des protéines, des fibres, du fer, du magnésium, du zinc et aussi de bons gras, donc des gras insaturés», rapporte la spécialiste.

Prévenir le gaspillage

Pour profiter des bienfaits de la citrouille, il faut en prendre soin et éviter de l’exposer trop tôt à l’extérieur, au risque qu’elle se fasse manger par des écureuils ou d’autres animaux sauvages, remarque Clémence Desjardins.

Marie-José Mastromonaco conseille d’acheter une quantité raisonnable de citrouilles, qui pourra être consommée par la suite. 

Photo : Courtoisie

La nutritionniste rappelle qu’il n’est pas recommandé de manger des citrouilles endommagées au risque d’être exposé à des bactéries ou une infection alimentaire toxique.

Afin d’aider à mieux préserver sa citrouille, Marie-José Mastromonaco conseille de changer la façon de la décorer. «Pourquoi à la place, tout simplement ne pas mettre des lumières dessus, et mettre des autocollants?»

Les personnes peuvent en outre «dessiner dessus comme avec des crayons marqueurs au lieu de la couper», suggère Clémence Desjardins.

Mais finalement, pour éviter le gaspillage, il n’y a qu’une solution : «acheter le nombre de citrouilles qu’on va pouvoir consommer», rappelle Marie-José Mastromonaco.

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La mise en œuvre de solutions écologiques – comme la rénovation énergétique de bâtiments, la plantation d’arbres, la création de parcs publics et de systèmes de transport durables – peut conduire à l’augmentation du cout de la vie et provoquer le départ de certains résidents, incapables de rester dans un quartier rendu trop cher pour eux.

Ce phénomène porte un nom : l’éco-embourgeoisement, aussi appelé la gentrification verte.

Autrement dit, ces actions de verdissement augmentent l’attractivité d’un secteur, et donc le prix de ses logements. «On voit l’arrivée de nouvelles personnes qui sont plus riches, plus éduquées, plus jeunes», observe Marie Lapointe, conseillère scientifique spécialisée en verdissement urbain à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

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Un concept récent

En 2009, la chercheuse américaine Sarah Dooling définit le concept de «gentrification écologique» comme «la mise en œuvre d’un programme d’aménagement de l’environnement relatif aux espaces verts publics qui conduit au déplacement ou à l’exclusion des populations les plus vulnérables sur le plan économique (les sans-abris)».

En 2012, les chercheurs Kenneth Gould et Tammy Lewis parlent de «gentrification verte», prenant l’exemple du Prospect Park de Brooklyn, à New York.

Mais le phénomène reste encore rare dans la littérature canadienne. «Il y a peu [d’écrits sur le sujet] au Canada. C’est beaucoup des sources américaines et d’Europe», remarque Marie Lapointe, conseillère scientifique spécialisée en verdissement urbain à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

«Il faut que le gouvernement intervienne pour s’assurer que les logements abordables sont protégés pour les populations à faible revenu», soutient Lorien Nesbitt. 

Photo : Courtoisie

Exclusion sociale

Au-delà d’un déménagement physique, l’éco-embourgeoisement peut également provoquer un «déplacement psychologique» quand un quartier «change [et] ne correspond plus à la culture ou à la communauté des résidents d’origine», souligne Lorien Nesbitt, professeure adjointe de foresterie urbaine et de justice environnementale à l’Université de la Colombie-Britannique.

«Cela peut mener à leur exclusion sociale. Ils peuvent rester, mais ne plus se reconnaitre dans le quartier, ne plus avoir accès aux services dont ils ont besoin», ajoute Marie Lapointe.

Pour Lorien Nesbitt, la source du problème n’est néanmoins pas le verdissement urbain, mais la spéculation immobilière qui en résulte. Rénovation durable ou pas, embourgeoisement il y aura, «parce que c’est ainsi que notre marché du logement est organisé à l’heure actuelle», lâche-t-elle.

Un phénomène inévitable?

«Si vous réaménagez un quartier pour construire de nouveaux appartements, c’est généralement dans le but d’augmenter les loyers, ce qui attirera des personnes à revenus élevés. Et aujourd’hui, ce réaménagement est vert», analyse la chercheuse.

Mais selon elle, l’aménagement durable n’est pas optionnel. «Il est important que tout le monde en ville ait accès à la nature. […] On devrait toujours planter des arbres, et il est possible de le faire tout en limitant le prix des loyers pour éviter l’embourgeoisement», défend-elle.

Il faudrait cesser de se préoccuper des arbres et s’intéresser davantage aux modèles de développement qui visent à augmenter les rentes foncières.

— Lorien Nesbitt

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Dans cette optique, Marie Lapointe préconise le logement social pour «protéger les locataires en place, puis maintenir les populations vulnérables en place».

Le Canada en villes

Mieux comprendre les réalités des municipalités canadiennes

Logements sociaux

«Cela inclut les habitations à loyer modique, mais aussi les coopératives d’habitation et les OBNL [organismes à but non lucratif] d’habitation», détaille-t-elle.

La conseillère scientifique prend notamment l’exemple des fiducies foncières communautaires : «Les municipalités peuvent faire l’acquisition de terrains dans des zones à risque, puis les geler. Puis, si elles-mêmes n’ont pas les pouvoirs ou les moyens de faire du logement social, elles peuvent louer ces terrains-là ou les donner ou les vendre à des organismes qui en font.»

Dans tous les cas, l’objectif reste le même : soustraire les logements du marché immobilier. «À ce moment-là, il ne peut plus y avoir de spéculation», assure Marie Lapointe.

Attention toutefois à ne pas confondre logement social et logement abordable.

«Le logement abordable, ça ne fait rien par rapport à la gentrification. Ce serait des logements, entre guillemets, moins chers que les autres, mais qui sont quand même trop chers pour les personnes en situation de vulnérabilité. Il faut parler vraiment de logements sociaux, de logements qui sont hors marché», plaide-t-elle.

L’exemple des jardins communautaires

Pour Jennifer Barrett, directrice principale de l’Institut urbain du Canada (IUC), les jardins communautaires de New York constituent une initiative de verdissement réussie.

Ces jardins ont vu le jour dans les années 1970 et 1980, lorsque les quartiers centraux de la ville ont été désertés, laissant de nombreux terrains vacants. «La Ville de New York a cédé ces terrains à chaque quartier pour créer des espaces verts.»

Pendant les années 1990 et 2000, la métropole a connu une forte croissance et a donc envisagé de reprendre certains de ces terrains pour y permettre des constructions. «Certains jardins ont été supprimés, mais beaucoup ont été conservés et préservés», raconte-t-elle.

Si ces espaces verts ne garantissent pas nécessairement l’absence de déplacements de population, ils restent d’après elle «un exemple de verdure créé par la communauté pour la communauté, dans des quartiers où il y avait peu d’investissements».

Consulter les résidents

«Lors du réaménagement d’un quartier, il est très important d’écouter les résidents en place et de leur rendre des comptes, surtout s’ils pourraient être contraints de devoir déménager», ajoute Lorien Nesbitt.

«Il faut aller vers eux, il faut faire des rencontres dans leur milieu de vie, dans leur langue, pour qu’ils puissent vraiment s’exprimer sur leurs besoins, appuie Marie Lapointe.

Il faut répondre aux besoins de ces personnes-là avant de répondre aux besoins de personnes qu’on s’imagine qui pourraient aimer déménager dans le quartier.

— Marie Lapointe

«Il y a souvent des consultations locales au début afin de définir une vision pour le réaménagement, mais sans promesse que cette vision se concrétisera», regrette Lorien Nesbitt.

Et la professeure de constater, amère : «L’éco-embourgeoisement n’est qu’un exemple de planification du haut vers le bas qui déplace la population vulnérable que nous essayons soi-disant de servir.»

Entrepreneuriat local

«Pour combattre l’éco-embourgeoisement, il faut aussi que les entreprises locales aient des perspectives d’affaires», note de son côté Jennifer Barrett, directrice principale de l’Institut urbain du Canada (IUC).

Pour Jennifer Barrett, la lutte contre l’éco-embourgeoisement passe aussi par l’entrepreneuriat local. 

Photo : Jenna Muirhead

Elle prend notamment l’exemple des Sociétés de développement commercial (SDC) à Montréal, des associations à but non lucratif qui visent «le développement économique et la mise en valeur d’une zone commerciale», explique le site Web de la Ville.

«Il est important que tous les services d’une ville ou d’une municipalité travaillent ensemble – que le service des parcs collabore avec le service du logement et de l’urbanisme, par exemple – pour s’assurer que des mesures sont prises pour éviter les déplacements», soutient Jennifer Barrett.

Toutes les Villes n’ont cependant pas les mêmes moyens de lutter contre l’embourgeoisement. «Certaines municipalités sont vraiment sous-financées, rappelle Marie Lapointe. Elles dépendent beaucoup trop des revenus fonciers et cela a des répercussions pas juste sur le logement, mais aussi sur les lieux naturels.»

«Pourquoi conserver un milieu naturel quand elles pourraient le développer et faire des fonds pour pouvoir payer une école? Elles ont des choix tellement difficiles à faire», ajoute-t-elle. Verdir ou ne pas verdir, telle est la question.

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Le Canada en villes

La série Le Canada en villes propose un regard sur les succès et les défis des municipalités canadiennes.

Plus sur la francophonie

Mary Moreau a cofondé l’Association des juristes d’expression française de l’Alberta. 

Photo :  Courtoisie Cour du banc de la reine (Le Franco)

Le premier ministre, Justin Trudeau, a annoncé jeudi la nomination de la juge francophone Mary Moreau à la Cour suprême. Elle remplacera le juge Russell Brown, qui a démissionné en juin dernier après des allégations d’inconduite.

C’est la première fois qu’une majorité de femmes siègera au plus haut tribunal du pays.

Le premier ministre avait promis de respecter la tradition selon laquelle deux juges de l’Ouest ou du Nord siègent à la Cour suprême, à la condition qu’ils soient bilingues.

La carrière de Mary Moreau est marquée par les luttes pour les droits linguistiques, notamment lors de l’affaire Mahé. En 1990, la Cour suprême concernait le droit des francophones en milieu minoritaire de gérer leurs propres établissements scolaires.

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Dans un communiqué de presse, la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), Liane Roy, se réjouit de cette nomination : «Le premier ministre a fait un excellent choix et pour les communautés francophones et acadienne, c’est une avancée formidable. Franco-Albertaine, la juge Moreau possède une connaissance extensive non seulement des réalités de la francophonie, mais aussi des droits linguistiques.»

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Israël – Hamas : mises à jour et hausse des tensions

Le Canada a mis fin aux vols d’évacuation en provenance d’Israël lundi, invoquant une baisse de la demande et une offre croissante des vols commerciaux.

«À ce jour, nous avons aidé près de 1 600 Canadiens, résidents permanents et membres de leurs familles éligibles, ainsi que des ressortissants étrangers, à quitter Israël», a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, le 21 octobre.

Jeudi matin, Affaires mondiales Canada (AMC) a confirmé qu’un septième Canadien a été tué dans la guerre entre Israël et le Hamas.

«Israël n’a pas attaqué l’hôpital le 17 octobre 2023. Le scénario le plus vraisemblable est que la frappe venait d’une roquette errante tirée depuis Gaza», a indiqué avec un «haut degré de certitude» le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, le 21 octobre en soirée.

Celui-ci s’appuie sur une analyse indépendante du Commandement du renseignement des Forces canadiennes et emboite le pas au président des États-Unis, Joe Biden, qui soutient que la frappe a été causée par un tir raté du Djihad islamique palestinien.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, l’explosion aurait tué des centaines de personnes.

Justin Trudeau, qui n’a toujours pas appelé à un cessez-le-feu au Proche-Orient, est favorable à des «pauses humanitaires». 

Photo : Marianne Dépelteau – Francopresse

Le conflit au Proche-Orient fait monter la tension au sein même du caucus libéral.

Dans une lettre adressée au premier ministre, 33 députés signataires, dont 23 libéraux, huit néodémocrates et deux du Parti vert, réclament que le Canada se joigne à l’appel pour un cessez-le-feu immédiat. Les élus demandent aussi de faciliter l’ouverture d’un couloir humanitaire et de défendre le droit international.

«J’entends la position de plusieurs de mes collègues. J’entends le fait que les Canadiens s’attendent à ce que le Canada joue un rôle qui est équilibré et en même temps un rôle qui est basé sur notre position qui a toujours été celle d’être un joueur constructif, ami et allié d’Israël, ami du peuple palestinien», a déclaré Mélanie Joly en conférence de presse lundi.

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Spamouflage chinois et indemnités aux Premières Nations

AMC a affirmé lundi par voie de communiqué que depuis le début du mois d’aout, des «ordinateurs zombies» ont laissé des milliers de messages de propagande et de désinformation sur les comptes Facebook et X d’une dizaine de députés fédéraux canadiens.

Cette campagne de «spamouflage» (camouflage de pourriels), liée à la République populaire de Chine, s’est faite en anglais et en français et n’a pas épargné le premier ministre ni le chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre.

«Rien de ce qui avait été observé dans le cadre de cette analyse ne représentait une menace pour leur sécurité ou celle de leur famille», a indiqué AMC.

Mardi, la Cour fédérale a approuvé un règlement historique de 23 milliards de dollars qui permettra d’indemniser plus de 300 000 enfants des Premières Nations et leur famille.

L’accord, conclu entre l’Assemblée des Premières Nations (APN), les demandeurs des recours collectifs Moushoom et Trout, la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations et le Canada, vise entre autres à compenser le sous-financement discriminatoire du programme des Services à l’enfance et à la famille des Premières Nations.

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La Banque du Canada a annoncé mercredi qu’elle maintenait son taux directeur à 5 %.

La Banque indique que l’inflation se chiffrait à 2,8 % en juin, 4,0 % en aout et 3,8 % en septembre. D’après les projections, l’inflation devrait atteindre 2 % en 2025.

«Nous avons laissé le taux directeur au même niveau parce que la politique monétaire est en train de ralentir l’économie et d’alléger les pressions sur les prix, et parce que nous voulons lui laisser le temps de faire son travail», a expliqué le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, dans une conférence de presse.

La banque centrale a toutefois prévenu que d’autres hausses pourraient être nécessaires à l’avenir, afin d’atteindre la cible de 2 %.