le Samedi 14 décembre 2024
le Mercredi 31 janvier 2024 6:30 Politique

Les compressions à CBC/Radio-Canada devraient tenir compte des francophones

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Radio-Canada prévoit toujours des compressions budgétaires de 125 millions de dollars.  — Photo : Tyler Ingram Flickr
Radio-Canada prévoit toujours des compressions budgétaires de 125 millions de dollars.
Photo : Tyler Ingram Flickr
FRANCOPRESSE — La PDG de Radio-Canada se prononce pour la «promotion et la pérennité de la langue française». Devant le Comité permanent du patrimoine canadien, Catherine Tait a été questionnée sur les compressions à venir au sein de la Société d’État.
Les compressions à CBC/Radio-Canada devraient tenir compte des francophones
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Au début du mois de décembre, Radio-Canada avait annoncé la décision de supprimer 600 postes et d’en abolir 200 autres vacants afin de combler un déficit budgétaire de 125 millions.

Cependant, parmi les 600 postes actifs, Catherine Tait avait soutenu que Radio-Canada et CBC pourraient se partager les compressions à parts égales. Une situation qui préoccupait déjà les communautés francophones.

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Mardi, lors de la réunion du Comité permanent du patrimoine canadien, la PDG a été interpelée à plusieurs reprises à ce sujet.

«Nos obligations, surtout pour la promotion, la protection et la pérennité de la langue française est au cœur de tous nos actions», a-t-elle tenu à rappeler devant les députés.

«On prend tout ça en considération»

Catherine Tait a été convoquée au Comité parlementaire du patrimoine canadien pour s’expliquer sur les compressions budgétaires annoncées en décembre dernier. 

Photo : Courtoisie

Selon Catherine Tait, «les crédits parlementaires» se divisent entre 56 % pour CBC et 44 % pour Radio-Canada, alors que la totalité des revenus se divise entre 54 % pour CBC et 46 % pour les services français. 

«On parle d’une parité quasi proportionnelle, quand on regarde les compressions à CBC-Radio-Canada, notre approche c’est de regarder les deux marchés différents», a-t-elle expliqué.  

«Il faut regarder l’ensemble des compressions et des coupures, on parle aussi des postes, mais aussi les dépenses sur la production indépendante, alors chez CBC on propose une coupure de 25 millions de dollars et chez Radio-Canada 15 millions de dollars.»

Martin Champoux, député du Bloc québécois dans la circonscription de Drummond, a souligné la différence dans les parts de marché dans la programmation télévisée au pays entre Radio-Canada et CBC, qui, selon lui, s’établissent respectivement 23 % et 4,4 %.

«Les Québécois et les francophones se reconnaissent à travers la télévision», a-t-il lancé en direction de Catherine Tait, lui demandant si cela sera pris en considération avant de prendre une décision définitive sur les compressions.

«Absolument, on prend tout ça en compte», a assuré Catherine Tait en précisant que le marché anglophone au Canada est plus compétitif que le marché francophone.

«On fait très très attention, on est en train de prendre le processus qui est devant nous, prendre le temps pour voir ou on va faire nos coupures», a ajouté Dany Meloul, la nouvelle vice-présidente principale de Radio-Canada aussi présente lors du comité. «L’important c’est de s’assurer que l’ampleur de la couverture de [l’information] et du divertissement demeure», a-t-elle ajouté.

Selon Catherine Tait, il faudrait «un investissement du gouvernement, remplacer les fonds qu’on a perdus et une amélioration dans nos revenus commerciaux, surtout dans le marché québécois» afin d’éviter des coupures dans les services francophones.  

La question des primes mise en avant

Catherine Tait était aussi sur la sellette en raison des primes prévues pour les cadres pour l’année 2023.

Cependant, dans son témoignage, Catherine Tait a précisé que «CBC/Radio-Canada n’attribue pas de prétendues primes. Ce que nous versons, comme toute autre société d’État, c’est une rémunération à risque basée sur le rendement».

Bien que la PDG ait mentionné qu’elle éclairera le conseil d’administration sur la décision concernant les primes, elle a avoué que la décision finale reviendra à ce dernier.

Sans mentionner si elle se priverait d’une prime pendant cette période de crise, elle a ajouté que «tout est sur la table».

Selon Marco Dubé, chef de la transformation et vice-président principal, Personnes et Culture, il existe au sein de la Société d’État un processus rigoureux qui prend un compte sept indicateurs de performance clé avant de déterminer comment seront distribuées les primes.

«L’équipe de direction est concentrée sur l’amélioration des résultats et la réduction des suppressions de postes dans toute mesure du possible», a lancé la PDG.  

Par ailleurs, Catherine Tait reste positive face au futur de la Société d’État. «J’espère que nous augmenterons les revenus publicitaires et réduire tous les défis auxquels nous sommes confrontés».

Type: Actualités

Actualités: Contenu fondé sur des faits, soit observés et vérifiés de première main par le ou la journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

Chantallya Louis

Correspondante parlementaire

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