Plus de 200 chefs autochtones se sont rendus dans la région de la capitale nationale, jeudi, pour participer au Sommet des Premières Nations.
L’objectif : établir les règles de la collaboration entre les Premières Nations et le gouvernement fédéral concernant les grands projets d’infrastructures qui seront développés grâce à la Loi sur l’unité de l’économie canadienne (anciennement projet de loi C-5, adopté en juin). La rencontre s’est cependant déroulée à huis clos.
Les enjeux : La veille du sommet, plusieurs chefs autochtones ont rappelé qu’ils regrettaient de ne pas avoir été consultés avant l’adoption du projet de loi, en juin.
Selon la cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations, Cindy Woodhouse Nepinak, les avis divergent. Certains chefs sont inquiets des pouvoirs que le fédéral s’est octroyés avec cette loi. D’autres veulent avancer rapidement avec le gouvernement.
Ils s’entendent tout de même sur un point : «Les chefs ont été très clairs : l’accord des Premières Nations pour des projets importants n’est pas optionnel», a rappelé Cindy Woodhouse Nepinak en conférence de presse, mercredi.
Un premier acte : Avant le début de la rencontre, le premier ministre, Mark Carney, a affirmé que la loi sur les grands projets est la première législation qui inclut le développement économique des Premières Nations comme principe central.
«Ceci est le premier acte», a déclaré Mark Carney aux médias avant le début du sommet. «Je suis principalement ici pour écouter.» Le premier ministre a toutefois exclu toute modification de la loi.
La liste des projets possibles énumérés par le premier ministre n’inclut pas de projets qui pourraient améliorer la qualité de vie des Premières Nations – comme des logements et des infrastructures de traitement des eaux –, mais il avance que les revenus découlant des grands projets peuvent assurer l’avenir des Autochtones.
Des rencontres similaires avec les Inuit et les Métis auront lieu dans les prochaines semaines.
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Neuf Premières Nations de l’Ontario ont annoncé mardi qu’elles contesteraient devant la Cour supérieure de la province la loi fédérale sur les grands projets et une autre loi provinciale visant également à accélérer les projets d’infrastructures.
Elles soutiennent que les ces lois ont été adoptées «sans l’information nécessaire pour comprendre et répondre à de potentiels effets négatifs sérieux» pour les territoires et les générations futures..
Contre les lois, mais pas le développement : Dans leur communiqué, les signataires indiquent que leur combat n’est pas contre le développement économique. «Ce n’est pas une bataille entre développements et aucun développement. C’est entre faire les choses de façon imprudente et faire les choses correctement», affirme le chef de la Nation Oneida de la Thames, Todd Cornelius.
Mark Carney a dû répondre à une autre menace de tarifs du président des États-Unis. Dans une lettre, Donald Trump a annoncé de nouveaux tarifs douaniers de 35 % sur tous les produits canadiens qui ne sont pas couverts par l’accord de libre-échange le 1er aout. Photo :
Mercredi, le gouvernement fédéral a annoncé une série de mesures pour protéger l’industrie de l’acier au Canada.
Tarifs et marché intérieur : Les premières mesures visent à limiter l’importation d’acier en provenance de pays autres que les États-Unis ou le Mexique. Pour y arriver, des tarifs douaniers de 50 % seront mis en place dans les prochains jours sur des quantités d’acier provenant de pays avec lesquels le Canada n’a pas d’accord de libre-échange. Les produits contenant de l’acier chinois seront également soumis à un droit de douane supplémentaire de 25 %.
En deuxième lieu, des investissements appuieront financièrement les entreprises et les employés.
Finalement, les entreprises qui auront des contrats avec le gouvernement fédéral devront s’approvisionner en acier auprès d’entreprises canadiennes.
Enjeux : La moitié de la production d’acier au Canada traversait la frontière sud dans le passé. Selon le vice-président de l’Association canadienne des producteurs d’acier, François Desmarais, l’imposition de tarifs douaniers de 25 % en avril avait déjà entrainé une diminution de 30 % des exportations et la perte de 700 emplois.
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Juste avant une réunion de son cabinet, mardi, le premier ministre Mark Carney a laissé entendre que même si le Canada parvenait à une entente commerciale avec le gouvernement de Donald Trump, les tarifs douaniers ne disparaitraient pas nécessairement.
Changement de discours : Mark Carney laissait entendre en campagne électorale qu’il cherchait à complètement éliminer les tarifs douaniers.
Le Bureau de l’ombud de l’approvisionnement (BOA) a sonné l’alarme, lundi, à propos de problèmes récurrents dans l’administration de contrats fédéraux.
Dans son étude, Alexander Jeglic parle de mauvaise planification et de mauvaises définitions de la portée des projets de construction, de clauses contractuelles vagues et des mécanismes de règlement des différends complexes et dispendieux.
Ce que ça coute : Ces problèmes entrainent des dépassements de couts et des retards. Ils affectent aussi l’équité, l’efficacité et le rapport qualité-prix des projets fédéraux.
L’ombud indique que son bureau «a été témoin du nombre croissant de plaintes des fournisseurs concernant l’administration des contrats de construction». Il encourage l’utilisation de services hors cour pour régler les différends plus efficacement et sans bloquer les projets.
Francesca Albanese n’avait pas pu rencontrer la ministre des Affaires étrangères lors de son passage à Ottawa en novembre 2024.
Deux députés du Nouveau Parti démocratique (NPD) ont annoncé leur intention de déposer la candidature de la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, au prochain prix Nobel de la paix.
La porte-parole du NPD en matière d’affaires étrangères et de défense, Heather McPherson, et le leadeur parlementaire du parti, Alexandre Boulerice, reconnaissent le travail de dénonciation de la rapporteuse spéciale pour demander aux dirigeants du monde de travailler à mettre fin aux «violations des droits de la personne commises contre les Palestiniens par le cabinet de guerre israélien».
Les noms des récipiendaires des prix Nobel 2025 seront annoncés du 6 au 13 octobre 2025.
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«Enfin, on semble embarquer dans le train de vouloir être à l’offensive avec la francophonie par le biais de la francophonie économique», lâche le président-directeur général du Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE) Canada Canada, Yan Plante.
Néanmoins, il avance que la proximité géographique avec les États-Unis (deux tiers des Canadiens et Canadiennes vivent à moins de 100 kilomètres de la frontière) et le taux de change – qui permet de dégager 20 % de marge, «sans même faire un effort de productivité» – peuvent freiner les réflexes commerciaux à l’intérieur du pays.
Pour lui, la situation actuelle tarifaire avec les États-Unis pousse les entreprises canadiennes à faire affaire entre elles, notamment les 116 760 entreprises francophones en dehors du Québec, selon les données de Statistique Canada de 2021.
Le PDG du RDÉE Canada, Yan Plante, voudrait voir «un pas de plus» du côté des provinces, afin de les voir devenir de «véritables champions du commerce francophone».
Plus de 10 % d’entre elles ont des revenus totaux de plus de 5 millions de dollars par année en moyenne. «Ces entreprises ont une masse critique qui est suffisante pour qu’on pense à maximiser des corridors de commerce au sein du Canada», souligne Yan Plante.
À ses yeux, la crise actuelle avec les États-Unis représente le «moment où jamais» pour améliorer le commerce à l’intérieur du pays.
Yan Plante affirme que le gouvernement fédéral a «fait tomber une cinquantaine de barrières» en adoptant le projet de loi C-5, juste avant le relâche estivale du Parlement, fin juin.
Ce projet de loi comporte deux volets. Le premier élimine une cinquantaine de barrières commerciales entre les provinces et territoires. Le second, plus controversé, vise à permettre la réalisation de grands projets qualifiés «d’intérêt national» par le gouvernement de Mark Carney, mais mal accueillis par plusieurs communautés autochtones et des groupes écologistes.
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«Mais le nœud de l’enjeu du commerce interprovincial au Canada, ce n’est pas le fédéral, ce sont les provinces entre elles, qui exercent un protectionnisme», avance Yan Plante.
Il cite par exemple les règles de limite de poids par camion ou les heures de circulation de certains poids lourds, susceptibles de varier d’une province à une autre : «Il y a toutes sortes de dédoublements qui freinent le commerce canadien.»
Seuls les ministres responsables de la francophonie, poussés par leurs gouvernements provinciaux et territoriaux, peuvent agir, estime-t-il.
Certains ont déjà signé des ententes interprovinciales, comme l’Ontario et le Manitoba ou l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, afin d’éliminer les obstacles au libre-échange des biens et services. Ces efforts demeurent néanmoins insuffisants pour le RDÉE.
Yan Plante rappelle que le nombre de francophones dans le monde passera de 350 à 700 millions d’ici 2050 : «Le Canada, avec sa francophonie, peut être placé de façon stratégique pour faire des affaires en français.»
D’après lui, le pays à la feuille d’érable est déjà bien positionné pour faire des affaires en France, en Belgique, en Suisse, ainsi que dans une quinzaine de pays d’Afrique et d’Asie.
Allons conquérir le monde, soit, mais commençons donc par être meilleurs dans notre propre cour.
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Robert Gauvin, ministre responsable de la Francophonie du Nouveau-Brunswick, affirme que c’est le rôle des gouvernements provinciaux «d’ouvrir leurs portes» pour permettre le commerce interprovincial.
Le Nouveau-Brunswick travaille actuellement à renouveler ses ententes de coopération en francophonie canadienne avec le Manitoba et le Québec, son principal partenaire.
«On exporte et on échange avec le Québec pour 7,5 milliards de dollars, soit 32 % de nos échanges interprovinciaux», affirme le ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la Francophonie du Nouveau-Brunswick, Robert Gauvin, en entrevue avec Francopresse.
La province est actuellement en discussion avec l’Ontario pour signer une entente formelle en francophonie canadienne l’an prochain.
Sur la scène internationale, le Nouveau-Brunswick est membre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ce qui facilite les relations et les échanges, indique le ministre Gauvin.
Sachant que son gouvernement effectuait 92 % de ses exportations vers les États-Unis avant l’élection de Donald Trump, Robert Gauvin assure qu’il est primordial «de reconnaitre nos amis, nos partenaires et de diversifier justement nos exportations, nos liens d’affaires et nos relations».
Contactés, les ministères responsables de la francophonie en l’Alberta, en Saskatchewan et des Territoires du Nord-Ouest n’avaient toutefois pas répondu à nos demandes au moment de la publication.
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L’Université de Sudbury (UdeS), en Ontario, s’apprête à rouvrir ses portes à la rentrée 2025, en tant qu’université francophone indépendante. Et elle le fera avec une mesure toute particulière : les droits de scolarité de ses étudiants et étudiantes seront entièrement couverts pour l’année 2025-2026 – une première.
En avril 2021, l’Université Laurentienne – dont les états financiers étaient critiques – a annoncé la dissolution de sa fédération avec les universités de Thornloe, Huntington et Sudbury.
Cette dernière a dû interrompre ses activités pendant quatre ans. Aucun étudiant n’y a donc été inscrit depuis, le temps que l’établissement, désormais autonome, se réinvente.
Une année d’études à l’UdeS coutera 6088 dollars. Mais grâce aux dons réguliers qui affluent depuis sa fondation en 1913, le recteur actuel, Serge Miville, a pu mettre en place un système de «bourses internes».
Chaque étudiant admissible et à temps plein devra payer ces frais scolaires, mais ceux-ci seront entièrement compensés par une bourse de 6088 dollars, soit le montant exact des frais annuels.
Ces dons proviennent principalement de francophones qui soutiennent l’université. Sans connaître le montant total exact de cet appui financier, l’UdeS a annoncé, en septembre 2024, un investissement de plus d’un million de dollars en bourses destinées aux futurs étudiants.
Le même jour que l’annonce concernant la compensation des droits de scolarité, le gouvernement de l’Ontario a dévoilé un financement de 10,8 millions de dollars destiné à l’UdeS, versé par le ministère des Collèges et Universités, de l’Excellence en recherche et de la Sécurité.
Mais cet investissement n’a pas de lien avec la couverture des frais de scolarité.
Les 10,8 millions permettront «de mettre en œuvre la programmation universitaire de l’Université de Sudbury au fil des trois prochaines années», explique Serge Miville.
Ils serviront plus précisément à développer des services, notamment en matière de santé mentale et la rémunération du corps enseignant, illustre le recteur.
Ce dernier affirme qu’il s’attend également à une contribution du gouvernement fédéral équivalente à celle de l’Ontario, soit 10,8 millions, pour financer les trois premières années des étudiants qui feront leur entrée en septembre.
«La cohorte qui va rentrer en septembre va soutenir et bâtir l’expérience étudiante avec nous. Ça va vraiment être une cohorte névralgique. Ils vont laisser leur marque à la jeunesse. Ils vont faire l’Histoire. Nous, on veut absolument qu’ils puissent être là et qu’on puisse les soutenir dans leur parcours», insiste Serge Miville, en entrevue avec Francopresse.
S’il n’était pas encore en mesure de fournir le nombre définitif d’étudiants et d’étudiantes pour l’année 2025-2026, au moment d’écrire ces lignes, 33 demandes d’admission avaient été déposées.
Les chiffres devraient être confirmés en novembre, une fois les inscriptions complétées et la rentrée amorcée.
«Le processus [d’admission] est entamé après la fin de celui des autres établissements. Ça fait qu’on a pris du retard», indique le recteur, qui se dit néanmoins «bien optimiste» pour la cohorte de septembre.
«Elle va être modeste, mais je pense qu’elle va avoir un impact absolument substantiel et déterminant sur les prochaines années», soutient Serge Miville.
Selon lui, les francophones du Nord-Est de l’Ontario comptent parmi les populations «les plus sous-scolarisées» au niveau universitaire dans la province, en comparaison avec les anglophones et les autres francophones. «On regarde ça et on se dit qu’il faut faire quelque chose.»
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Pour le recteur, professeur à l’Université Laurentienne avant la crise de 2021, une chose est certaine : «L’Université de Sudbury doit se faire connaitre. Et la meilleure façon de se faire connaitre, c’est de donner la meilleure expérience aux étudiantes et étudiants qui vont venir en septembre. Le plus qu’on est capables de faire pour les soutenir, le mieux ça va être pour les prochaines années.»
Le recteur de l’établissement, Serge Miville, souhaite que l’Université de Sudbury se fasse connaitre, notamment car il estime que la population francophone du Nord-Est de l’Ontario est «sous-scolarisée» par rapport aux anglophones.
L’enjeu est d’autant plus grand que, malgré les plus de 100 ans de l’Université, «ça fait longtemps qu’on n’a pas fait l’enseignement de manière autonome. On se lance là-dedans avec beaucoup d’optimisme et de gratitude», assure Serge Miville.
Au total, 33 programmes – dont une dizaine de nouveaux – seront offerts par l’établissement dès septembre, le tout en français. Les matières vont de l’administration et des sciences commerciales aux sciences de la santé, aux sciences humaines, aux sciences sociales et aux sciences pures.
De manière générale, et pour différentes raisons, les universités francophones du pays peinent à attirer, en raison d’un sous-financement chronique et d’une notoriété moindre que celles de leurs homologues anglophones.
Certains établissements, qui comptent notamment sur les étudiants étrangers pour remplir leurs salles – comme l’Université de Hearst, en Ontario – sont aussi dans le flou depuis l’annonce, l’an dernier, d’un quota pour ces étudiants imposé par le gouvernement fédéral.
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«Le cœur des Jeux, c’est le par et pour les jeunes. C’est de créer cette solidarité-là, cette camaraderie entre les participants et les participantes et leur donner surtout – et ça, c’est le nerf de la guerre – envie de parler en français sans gêne, sans complexe, dans toutes les nuances de la langue», déclare la directrice des communications et des partenariats des JeuxFC, Émilie Duquette.
Tous les bénévoles de l’évènement – pour la majorité du Québec – ont d’ailleurs suivi une formation sur l’insécurité linguistique, présentée par des membres du Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique.
«On sait qu’on a beaucoup de nos participants qui sont confrontés avec cette réalité», précise le directeur général du comité organisateur des JeuxFC, Marc DeBlois.
Émilie Duquette cite un des exemples donnés lors de la formation : «Un jeune qui a de l’anglais dans son français, le bénévole ne doit pas avoir l’automatisme de faire le switch en anglais. Il faut éviter ça à tout prix.»
Elle rappelle que l’évènement a pour vocation d’accepter et de mettre en valeur toutes les nuances de la langue française et de créer un environnement «sécuritaire, sain et inclusif».
Au Québec, l’insécurité linguistique, c’est pas un concept qu’on connait vraiment. Parce qu’on peut étudier en français, on peut écrire en français, on peut travailler en français. […] On a dû l’apprendre et le comprendre.
«Dans notre système scolaire, on a une phobie des anglicismes. Ces jeunes-là qui vont arriver de partout à travers le Canada, les anglicismes font partie de leur vocabulaire […] Fait que juste ça, c’est de déconstruire quelque chose, de désamorcer certaines choses avec lesquelles on est rendu habitués.»
Les JeuxFC servent aussi à faire connaitre les réalités de la francophonie canadienne : «C’est toujours une belle occasion de pouvoir tisser ces liens-là entre le Québec et les francophones de situation minoritaire», note la vice-présidente de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), Madeleina Daigneault.
Les JeuxFC, coorganisés par la FJCF et le comité organisateur, rassemblent tous les trois ans des jeunes d’expression française de 14 à 18 ans provenant des quatre coins du pays.
La dernière édition a eu lieu en 2017, à Dieppe et à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Les JeuxFC prévus en 2020 à Victoria, en Colombie-Britannique, ont été reportés puis annulés à cause de la pandémie de COVID-19.
«C’était vraiment dramatique pour nous de devoir annuler l’édition qui devait avoir lieu en 2020. Mais on en a profité pour faire une grande étude sur nos jeux», relate la gestionnaire des JeuxFC à la FJCF, Caroline Bujold.
«On a sondé nos jeunes pour savoir : “Est-ce que les Jeux sont encore pertinents? Est-ce que vous êtes toujours intéressés à participer? Quelle discipline on devrait garder ou pas?”»
Ce qui l’a marquée, c’est de voir la volonté des jeunes de se retrouver en personne : «Ça leur manquait.»
Marc DeBlois souligne aussi l’importance des bénévoles : «C’est l’ADN d’une communauté. C’est ce qui la fait vivre. Tu peux faire de belles politiques, les plus beaux règlements, mais ça prend des gens qui font vivre cette communauté-là.»
Il y aura plus de 600 bénévoles qui accompagneront les jeunes. Une soixantaine d’organismes de Laval se joignent aussi à la fête.
Toutes les provinces et tous les territoires seront représentés. «Chaque partenaire de recrutement fonctionne d’une façon différente, selon leur réalité et selon leurs moyens aussi. Il y en a qui ont des défis plus grands que d’autres», rapporte Émilie Duquette.
«Les mœurs de ces jeunes-là ont aussi un petit peu changé durant la pandémie. Donc il y a beaucoup de nouveaux défis auxquels les équipes de recrutement ont fait face.»
Les JeuxFC ne tournent pas uniquement autour du sport; on y parle aussi de leadeurship et d’art. Dans la première catégorie, les jeunes pourront s’essayer à l’art oratoire, à la justice sociale, aux médias, mais aussi… à la survie.
Dans la seconde, ils pourront s’illustrer dans des épreuves d’improvisation, de musique, de théâtre et – nouveau cette année – d’art culinaire.
Côté sports, le flag football fait son entrée au calendrier, aux côtés de l’athlétisme, du badminton, du basketball, de l’ultimate (disque volant) et du volley de plage.
«L’idée c’est de pouvoir rejoindre les intérêts de tous les jeunes, pas seulement les personnes qui sont artistiques ou sportives», commente la vice-présidente de la FJCF, Madeleina Daigneault.
À quelques heures de l’ouverture, l’excitation monte au sein du comité organisateur.
«Le défi, c’est la gestion de l’échéance et des imprévus qui vont arriver, mais le comité est prêt, il est solide», assure Marc DeBlois, qui espère que ces Jeux vont avoir une incidence sur «l’indice de bonheur de la communauté francophone à travers le Canada».
Pour l’édition 2025 des JeuxFC à Laval, plus de 600 bénévoles ont répondu à l’appel.
«Les participants et participantes vont socialiser, ils vont créer des liens et on espère qu’ils vont durer dans le temps. Parce que quand on parlait de pandémie, les gens se sont isolés, on a perdu ce contact.»
«D’autant plus que ce n’est pas une compétition […] où l’on donne des médailles aux plus méritants», fait remarquer le porte-parole de l’évènement, Serge Yvan Bourque.
Le simple fait d’être là, d’être un citoyen francophone canadien, de rencontrer d’autres personnes, c’est comme si en participant aux Jeux, tu avais déjà une médaille.
«Il y a la compétition bien sûr, mais le but ultime c’est toujours de se rapprocher avec cette identité francophone, de rencontrer d’autres francophones à travers le pays, de tisser ces amitiés», abonde dans le même sens Madeleina Daigneault.
«C’est la bougie d’allumage des prochaines rencontres. Pour plusieurs de ces jeunes-là, ils vont se rencontrer pour la première fois. Le but, c’est de leur offrir le plus beau moment et leur donner envie de se revoir», partage Émilie Duquette.
«Les jeunes entrepreneurs francophones sont une richesse. Ils font du bien à leur communauté en contribuant positivement à l’économie et à la vitalité de la langue», affirme la conseillère en développement durable pour le Conseil de développement économique de la Nouvelle-Écosse (CDÉNÉ), Réanne Cooper.
Réanne Cooper explique que le CDÉNÉ offre des cours d’entrepreneuriat aux élèves du Conseil scolaire provincial acadien (CSAP) en Nouvelle-Écosse.
L’Acadienne parle également des «valeurs différentes» des nouvelles générations, davantage soucieuses des enjeux sociaux et environnementaux : «Il y a de plus en plus une conscience durable dans les idées d’entreprises qui émergent.»
«Les jeunes entrepreneurs mettent de l’avant leurs valeurs tout en assurant la vitalité économique de leurs communautés, souvent rurales et éloignées, moins bien desservies que les grands centres urbains», abonde dans le même sens la gestionnaire bilingue chez Futurpreneur, Mégane Visette.
Depuis 1996, Futurpreneur a aidé plus de 20 000 entrepreneurs et entrepreneuses de 18 à 39 ans à lancer quelque 15 600 projets aux quatre coins du pays.
L’organisme bilingue à but non lucratif offre un accompagnement personnalisé et du mentorat durant les deux premières années de vie des organisations. Il propose par ailleurs des prêts sans garantie allant jusqu’à 75 000 dollars, étalés sur cinq ans maximum.
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En Nouvelle-Écosse, Réanne Cooper a elle-même créé une compagnie d’impression en sérigraphie sur des chandails lorsqu’elle était encore étudiante au baccalauréat. Elle a consacré quatre ans de sa vie à cette «entreprise sociale» dont elle a réinvesti les revenus dans des initiatives d’énergie renouvelable au Cameroun.
«On investit tellement pour l’apprentissage du français à l’école en immersion, ça n’a pas de sens d’arrêter au postsecondaire, les étudiants perdent leur français», regrette Justin Morrow, fondateur de Jeunesse canadienne pour le français.
À cette époque, le CDÉNÉ l’a aidée dans ses démarches et orientée parmi les ressources existantes. Sa mère, artisane à son compte, a également joué un rôle de mentor.
L’été dernier, à l’occasion du Congrès mondial acadien, la trentenaire a ouvert une nouvelle petite boutique artisanale saisonnière à Comeauville dans la baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse.
«Ces expériences m’ont appris à rester à l’écoute de ma communauté, de sa réalité, à bien identifier ses besoins pour y répondre le mieux possible», explique-t-elle.
Avec le soutien de plusieurs mentors, dont Futurpreneur, Justin Morrow a lui aussi fondé en 2021 l’organisme à but non lucratif Jeunesse canadienne pour le français pour répondre aux besoins des personnes anglophones qui parlent français et qui sont aux études postsecondaires.
«Il n’y avait rien qui correspondait à leur réalité. J’ai vu un gap dans le système et depuis je fais tout ce que je peux pour faire avancer le français dans les universités et les collèges au Canada anglais», partage celui qui a appris le français à l’âge de 23 ans.
Grâce à des fonds du ministère fédéral du Patrimoine canadien, Jeunesse canadienne pour le français organise des clubs de français dans les universités, des soirées jeux et films, des comités de discussion virtuels autour de sujets de société.
Selon Réanne Cooper, de plus en plus d’organismes, comme le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE Canada), appuient les jeunes entrepreneurs francophones : «Plus qu’on imagine. Mais il faut s’assurer que les jeunes savent que ça existe, les inclure davantage dans le réseautage.»
«Les entrepreneurs francophones (à l’extérieur du Québec) ont plus de mal à connecter avec d’autres et à accéder à du financement, car les réseaux d’investissement sont plus petits», indique Mégane Visette de Futurpreneur.
À cet égard, Mégane Visette estime que les jeunes entrepreneurs francophones en situation minoritaire souffrent d’un plus grand «isolement» que leurs pairs québécois ou anglophones.
«Ils ont tendance à ne pas s’identifier comme francophones, alors que le bilinguisme est un atout incontestable», ajoute la vice-présidente, communautés entrepreneuriales, de Futurpreneur, Maryse Gingras.
Réanne Cooper fait part de son côté des difficultés de financement des francophones, «de plus en plus ressenties dans le contexte économique actuel, surtout s’ils ont besoin d’un gros montant de fonds à l’avance.»
«Quand on lance son bizness, il y a toujours des défis, mais ce sont plus des leçons qui permettent de s’améliorer. En revanche, débloquer des financements reste le plus grand problème», confirme Justin Morrow, qui travaille bénévolement pour Jeunesse canadienne pour le français.
Titulaire d’un baccalauréat en administration des affaires, il a essayé sans succès de concevoir un modèle d’affaires qui ne dépend pas des subventions gouvernementales : «Il faut en permanence convaincre les gens que c’est un investissement positif et pas une dépense. Il y a beaucoup de préjugés.»
Pour inverser la tendance, Futurpreneur lance un tout nouveau programme d’accélérateur de croissance réservé aux entrepreneurs francophones, acadiens et québécois grâce à un financement du ministère de la Langue française du Québec.
«On a constaté qu’il y avait un manque après deux ou trois ans de lancement, que les jeunes avaient besoin d’aide pour passer à la prochaine étape», observe Maryse Gingras.
«C’est aussi l’idée de créer des ponts et de forger une identité commune, d’avoir une communauté de fiers ambassadeurs francophones, poursuit Mégane Visette. On veut partager des histoires à succès et montrer que c’est légitime de grandir son entreprise en français.»
À partir d’aout, quinze jeunes entrepreneurs suivront pendant six semaines des ateliers et des séminaires en ligne sur le financement, le marketing, la communication ou encore la santé mentale.
En octobre, ces jeunes se retrouveront tous à Montréal pour deux jours de rencontres et d’échanges. Les chefs d’entreprise en devenir participeront enfin à un concours où chaque personne devra présenter son plan de croissance. Les lauréats et lauréates recevront des prix en argent.
En Ontario, le Conseil scolaire du Grand Nord veut, lui, développer le gout pour l’entrepreneuriat le plus tôt possible. Grâce à un financement du ministère ontarien de l’Éducation, le conseil scolaire a lancé le programme C’est moi l’boss! il y a trois ans.
«Une fois leur entreprise lancée, les jeunes patrons doivent continuer à travailler d’arrachepied pour que ça marche», insiste Maryse Gingras de Futurpreneur.
Les élèves de la 7e à la 12e année qui le désirent peuvent participer à une quinzaine d’ateliers par an consacrés à la gestion financière, à l’élaboration d’un plan d’affaires, au service à la clientèle, au marketing ou encore à la vente.
Ces élèves bénéficient du soutien de mentors et peuvent obtenir un financement afin de démarrer leur projet, que ce soit le pelletage de la neige, la tonte du gazon, la fabrication de produits de beauté, de bijoux, de vêtements ou le nettoyage de véhicules.
«Ils acquièrent de nombreuses compétences super importantes qui peuvent s’appliquer à leur vie de tous les jours, dans le monde du travail, même s’ils ne poursuivent pas d’études dans le bizness», souligne la conseillère pédagogique, responsable du projet, Luce Lepage.
Près de 30 adolescents et adolescentes ont pris part au programme cette année, contre douze lors de la première édition. Parmi eux figure Mira Barrette, 14 ans. La jeune fille fabrique des bijoux en perles qu’elle vend sur des foires et des marchés.
«C’est moi l’boss! m’a vraiment aidée pour créer mon site internet, ma carte d’affaires, mon logo. J’ai eu aussi de l’argent pour acheter plus de billes, raconte-t-elle. Ça m’a donné envie d’agrandir mon bizness.»
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Dans le cadre de la septième édition de l’Université d’été sur la francophonie des Amériques, plus de 75 personnes se sont réunies à l’Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique, du 16 au 20 juin, pour réfléchir ensemble à la présence linguistique, culturelle et économique de la francophonie sur le continent américain.
Organisé par le Centre de la francophonie des Amériques depuis 2010, l’évènement avait cette année pour thème «les espaces francophones».
L’Université d’été sur la francophonie des Amériques a lieu tous les deux ans. Elle a déjà été accueillie par l’Université Laval, le Campus Saint-Jean et l’Université de Louisiane, à Lafayette, aux États-Unis.
Elle réunit des étudiants du cycle supérieur et des professionnels provenant à parts égales du Canada et des autres pays des Amériques.
Le cout d’un tel évènement s’élève à environ 200 000 dollars, financé conjointement par l’établissement hôte et le Centre de la francophonie des Amériques, avec le soutien de partenaires comme Patrimoine canadien, l’Organisation internationale de la Francophonie, l’Acfas et d’autres organismes.
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D’après la directrice générale adjointe et directrice de la programmation au Centre de la francophonie des Amériques, Flavie-Isabelle Hade, la formation a été «très nourrissante», offrant aux personnes participantes une occasion de réseauter.
En dehors des panels, plusieurs activités – comme des visites et le concert de l’artiste montréalais d’origine haïtienne Waahli – ont été organisées pour faire découvrir la vie francophone dans plusieurs secteurs du quotidien.
«C’est justement un grand atout pour ma profession […] [de pouvoir collaborer] avec des collègues des autres pays qui passent par la même situation que moi», témoigne Elaine Andrade, professeure de français langue étrangère au Brésil.
Elle a retrouvé à Vancouver des collègues du Mexique et du Chili qui vivent des défis similaires pour connecter leurs élèves à la culture francophone locale.
Étienne Rivard, professeur agrégé de géographie à l’Université de Saint-Boniface, au Manitoba, confirme que les réseaux – qu’ils soient physiques ou numériques – sont essentiels pour les communautés, car ils permettent de créer des liens et de rompre le sentiment de solitude.
En Amérique latine, poursuit-il, les francophones ou les passionnés de français se sentent souvent isolés. Il souligne que la capacité et le désir de parler français dans les Amériques sont plus importants qu’on ne le pense, mais que ces personnes et communautés restent souvent invisibles.
Dans sa région proche de Sao Paulo, Elaine Andrade constate que «les espaces francophones sont très rares et donc on doit les créer».
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Il faut que cette francophonie des Amériques émerge, soit connue. Plus elle est connue, plus elle va être étudiée. Plus elle va être documentée, plus ça va nous donner des outils pour qu’elle soit vivante.
Elaine Andrade, qui a fait sa formation en France, souligne l’importance de «sentir cette culture francophone» ici, sur le continent américain, et d’«oublier un peu la France métropole». «La francophonie, c’est une conception beaucoup plus large que la langue», ajoute-t-elle.
Étienne Rivard, pour sa part, insiste sur l’importance de reconnaitre la diversité des façons de parler, et de ne pas laisser l’insécurité linguistique freiner l’expression en français. Dans un monde dominé par l’anglais, «une alliance entre les autres langues importantes» lui semble essentielle.
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Les participantes et participants travaillent ensemble pour présenter leur vision des espaces francophones, renforçant la collaboration au sein de la communauté.
Pour Flavie-Isabelle Hade, le succès de ces universités d’été témoigne d’un besoin croissant. Elle cite d’autres initiatives, comme le Forum du CFA, une formation intensive d’une semaine destinée aux jeunes adultes.
Développer plus d’occasions de ce type pour faire rayonner les connaissances de la francophonie des Amériques et créer des liens entre les membres de la communauté reste essentiel, appuie Étienne Rivard.
Elaine Andrade, de son côté, suggère pour les prochaines éditions d’aborder davantage la francophonie dans un contexte de concurrence linguistique et de plurilinguisme dans les Amériques.
Pour elle, la francophonie est bien plus vaste que celle habituellement citée, mais demeure souvent méconnue.
L’Université de Sudbury bénéficiera d’un investissement de 10,8 millions de dollars sur trois ans de la part du gouvernement de l’Ontario. L’institution a également annoncé, lundi, la gratuité des droits de scolarité pour les étudiantes et étudiants de l’année 2025-2026.
Ce financement était réclamé depuis plusieurs mois par l’institution. Sans étudiants depuis 2021, à la suite de la crise de l’Université Laurentienne, l’établissement est en pleine restructuration et accueillera sa première cohorte à la rentrée de septembre 2025.
«Cet investissement en notre mission éducative reflète notre conviction profonde que l’éducation postsecondaire en français est un pilier essentiel du développement de notre région», a affirmé son recteur, Serge Miville.
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Le gouvernement de l’Ontario a annoncé, lundi, un investissement de 10,8 millions de dollars pour relancer les cours en français à l’Université de Sudbury.
Le gouvernement fédéral a lancé mercredi un examen d’envergure du fardeau administratif dans la fonction publique, qui durera 60 jours. Tous les ministères et organismes doivent analyser leurs pratiques internes et proposer des simplifications, avec rendu de rapport à l’appui.
L’objectif : réduire les formalités jugées inutiles, tout en maintenant l’efficacité des règlements essentiels à la santé et à la sécurité.
Le ministre des Finances et du Revenu national du Canada, François-Philippe Champagne a demandé lundi aux ministères fédéraux d’examiner comment réduire leurs dépenses au mieux, avec des objectifs ciblés.
Ce geste du gouvernement Carney correspond à un engagement électoral visant à éliminer les règlements désuets et à éviter les chevauchements avec les règles provinciales.
Parallèlement, le gouvernement exige des coupes de 15 % dans les dépenses fédérales sur trois ans, même pour le ministère de la Défense.
Le nouveau greffier du Conseil privé, Michael Sabia, a affirmé dans une lettre aux fonctionnaires le 7 juillet, lors de sa prise de fonction, qu’il fait de la simplification une priorité. Toutefois, l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) dénonce cette stratégie, qu’elle assimile à de l’austérité déguisée.
François-Philippe Champagnevait précédemment informé les ministres, lundi, qu’ils devaient trouver des moyens de réduire les dépenses de leurs programmes de 7,5 % à partir de l’exercice 2026-2027, puis de 2,5 % en 2027-20 28 et de 5 % en 2028-29.
Le Bureau de l’ombudsman de l’approvisionnement (BOA) a dévoilé mardi un rapport intitulé L’heure est aux solutions, dans lequel figure cinq pistes pour changer profondément le système d’approvisionnement fédéral.
L’approvisionnement fédéral est géré par le ministère Services publics et Approvisionnement, qui centralise l’achat des biens et produits nécessaires au fonctionnement des autres ministères du gouvernement.
Ce ministère passe aussi des contrats et des marchés publics par exemple, et veille au bon déroulement des prestations et services destinés aux Canadiennes et Canadiens.
De quoi s’agit-il? Parmi ces changements figure la création d’un poste à part entière de dirigeant principal des achats responsable de la fonction de l’approvisionnement fédéral. Une manière de clarifier les responsabilités et la reddition de compte, qui engendrent certains manques.
«On sait qu’il y a des fournisseurs qui offrent des services médiocres et qui continuent de travailler avec le gouvernement. De plus, un mauvais fournisseur qui travaille pour un ministère peut se tourner vers un autre ministère», a remarqué Alexander Jeglic, ombud de l’approvisionnement, lors de la présentation du rapport.
Un système de gestion de rendement des fournisseurs est également suggéré dans le rapport, pour injecter plus de transparence et de qualité dans les produits et services de ces derniers.
La course à la direction du Nouveau Parti démocratique (NPD), visant à remplacer Jagmeet Singh, débutera en septembre, avec un vote prévu pour la fin mars 2026, selon les informations de Radio-Canada.
Le cout d’inscription pour chaque candidature est de 100 000 $. Ces modalités ont été décidées par le conseil national du parti lors d’une réunion, jeudi après-midi. D’autres règles seront discutées ultérieurement.
D’ici là, la direction intérimaire est assurée Don Davies, député fédéral de Vancouver Kingsway, en Colombie-Britannique.
Cette année, trois membres du Sénat prendront leur retraite, dont Marie-Françoise Mégie (Québec), Judith Seidman (Québec) et David Richards (Nouveau-Brunswick), suivis de neuf autres en 2026.
Douze sièges seront laissés vacants : cinq au Québec, deux en Ontario et un dans chacune des provinces suivantes : la Colombie-Britannique, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador.
Pour l’instant, les intentions du premier ministre Mark Carney sur le Sénat, tant en ce qui concerne les nominations indépendantes que francophones, n’ont pas été clairement énoncées.
Si le Comité consultatif indépendant sur les nominations du Sénat s’appuie sur des critères géographiques, linguistiques, communautaires et culturels, aucune mesure spécifique ne garantit des sièges francophones au sein de la Chambre haute du Parlement.
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Les sénateurs et sénatrices sont nommés par la gouverneure générale du Canada, sur recommandation du premier ministre.
Historiquement, les membres du Sénat étaient affiliés à un parti politique. Mais en janvier 2014, Justin Trudeau – alors chef de l’opposition officielle – annonce l’expulsion des sénateurs libéraux du caucus national du Parti libéral du Canada (PLC), afin de limiter la partisanerie à la Chambre haute. Les 32 expulsés commencent à siéger comme indépendants.
En 2015, Justin Trudeau – devenu premier ministre – annonce un nouveau processus de sélection non partisan avec la création d’un Comité consultatif indépendant sur les nominations au Sénat, qui a pour mission de conseiller le premier ministre.
Depuis le changement opéré par Justin Trudeau, les conservateurs affirment que l’ex-premier ministre n’a jamais réellement rendu le Sénat indépendant et n’a nommé que des sénateurs et sénatrices à tendance libérale.
Avec cinq nominations en mars, juste avant son départ, Justin Trudeau totalise environ 90 nominations au Sénat.
Le sénateur acadien du Nouveau-Brunswick René Cormier ne voit «aucun signe» de changement de direction des plans de Mark Carney pour le Sénat par rapport à Justin Trudeau.
Le sénateur acadien René Cormier, ancien président du Comité permanent sénatorial des langues officielles, affirme ne pas douter de la sensibilité du premier ministre actuel par rapport aux langues officielles.
Le fait que Mark Carney ait mentionné les langues officielles dans le discours du Trône, qu’il ait replacé le titre de Langues officielles dans le portefeuille du ministre Steven Guilbeault et que son français se soit amélioré au fil de la campagne électorale est la preuve, pour le sénateur, qu’il n’y a pas de raison d’être inquiet.
Je n’ai reçu aucune indication que le processus va changer, donc on peut espérer que la représentativité francophone soit là.
«Je comprends aussi que le contexte actuel – avec les enjeux avec notre voisin du Sud – fait en sorte que les priorités qui ont été articulées ont été d’abord des grandes préoccupations économiques. Mais je ne pense pas que ça veut implicitement dire que les langues officielles seraient oubliées», ajoute le sénateur Cormier.
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Selon la professeure à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa, Geneviève Tellier, déterminer un pourcentage fixe de sénateurs francophones pourrait être «intéressant» pour garantir leur représentation dans la Chambre haute.
Si l’on ouvre la porte aux francophones, ça va ouvrir la porte à d’autres groupes, observe-t-elle. Je pense aux Autochtones, qui pourraient aussi le revendiquer.
Geneviève Tellier affirme que Justin Trudeau a laissé un «legs», en nommant notamment de nombreux sénateurs à tendance libérale.
Le processus de nomination des sénateurs se fait par l’entremise du Comité consultatif indépendant sur les nominations du Sénat, qui conseille le premier ministre en fonction de plusieurs critères pour assurer que tous les groupes raciaux, communautaires, culturels et linguistiques soient représentés. Mais c’est le premier ministre qui tranche.
«Ce sera au bon vouloir du premier ministre qui pourra changer d’idée quand il veut et qu’un nouveau premier ministre pourrait décider de ne pas suivre», explique-t-elle.
La politologue assure qu’un changement dans le processus de nomination – s’il y en a un – se ferait sans modifier la Constitution, notamment en raison de la réticence générale à réformer le Sénat, après les deux tentatives avortées du premier ministre Stephen Harper entre 2009 et 2013.
Lors de son avant-dernier jour comme premier ministre, Justin Trudeau a procédé à la nomination de cinq sénateurs, dont plusieurs francophones ou bilingues.
Dans quel but? «Ne pas répéter l’erreur de Stephen Harper», estime Geneviève Tellier, qui n’avait pas pu réformer le Sénat comme il le souhaitait, notamment après le scandale des dépenses du Sénat et de l’Affaire Mike Duffy.
Mais aussi parce que les changements souhaités par l’ancien premier ministre nécessitaient une réforme constitutionnelle, ce à quoi les Canadiens et Canadiennes s’opposaient.
En ne nommant plus aucun sénateur après l’échec de sa tentative de réforme, Stephen Harper s’est résolu à «laisser le Sénat mourir de sa belle mort», commente Geneviève Tellier.
«Cette erreur se répercute jusqu’à maintenant, car des conservateurs partent à la retraite, ce sont donc des sièges perdus pour eux […] parce que ça va être des libéraux ou des indépendants», analyse la professeure Tellier.
«Ça joue contre les conservateurs. Ils disparaissent, ils sont quasi inexistants maintenant. Et je pense que Trudeau avait ça en tête.»
La politologue évoque aussi la question du legs de Justin Trudeau : «C’est quand même important ce que Trudeau a fait. [Les sénateurs] sont plus critiques, ils se sentent moins liés au gouvernement, donc ils peuvent manifester leur désaccord.»
«Je n’ai pas l’impression que pour Mark Carney, c’est une grosse préoccupation», ajoute-t-elle.
Pour l’instant, le bureau du premier ministre n’a pas encore précisé ses plans concernant le Sénat, notamment si Mark Carney nommerait des sénateurs qui ne sont pas de tendance libérale ni conservatrice.
Une baie aux multiples facettes. La coréalisatrice Elisapie Isaac revient sur un pan de l’histoire canadienne peu – ou mal – connu : celui des unions entre des employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson et des femmes inuit.
L’artiste inuk part à la rencontre de Charlie Watts et de Johnny qui, comme elle, sont des «Hudson’s babies», ces enfants nés d’une mère autochtone et d’un homme blanc qui travaillait pour la société.
La Compagnie disposait d’environ 500 postes de traite aux quatre coins du pays, dont certains étaient encore en activité dans les années 1980.
Le film s’attache à révéler la face humaine – et trop souvent occultée – derrière cette entreprise jadis florissante. Une dimension longtemps romantisée et érigée en symbole national, avant d’être très récemment remise en question.
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Car derrière ces trajectoires personnelles se dessine aussi, en filigrane, l’histoire avec un grand H du Canada. Devant la caméra, plusieurs universitaires reviennent sur les dessous colonialistes de la Compagnie et son exploitation des communautés autochtones.
D’ailleurs – et c’est peut-être le seul bémol de ce documentaire – l’enchainement entre les parties témoignages et historiques est parfois un peu abrupt.
Quoiqu’il en soit, le film reste plus que jamais d’actualité, à l’heure où les Autochtones se réapproprient leur histoire.
Ces enfants «dont personne n’a voulu», comme le dit Johnny, tentent, chacun à leur manière, de se réconcilier avec un héritage qui fait partie de leur identité, mais qui a parfois été lourd à porter. Beaucoup ont fait l’objet de moqueries pour leurs traits et leur apparence de «Blancs».
Émouvant et éloquent, Hudson Bay(bies) est aussi un appel lancé à ces pères qui ont laissé derrière eux un ou plusieurs enfants. Il n’est pas trop tard pour établir le contact, assure Elisapie devant la caméra.
Hudson Bay(bies), l’héritage méconnu, réalisé par Sophie Proulx-Lachance et Elisapie Isaac, est disponible sur la plateforme ICI TOU.TV.
Récompensé par le Prix du public pour le meilleur long métrage documentaire au festival Inside Out 2SLGBTQ+ de Toronto, ce film documentaire rend hommage à celles et ceux qui ont dû se battre pour leurs droits et leur liberté.
Il retrace les moments clés qui ont mené à l’émergence du mouvement 2ELGBTQI+ au Canada et façonné une lutte toujours vibrante.
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Au moyen de rares images d’archives, on plonge au cœur de ce combat, dans les rues, au son des slogans et des témoignages de celles et ceux qui ont battu le pavé et pavé la voie pour les futures générations.
Entre descentes de police et spectacles de dragqueens, En marche raconte comment toute une communauté est sortie de l’invisibilité. Car quand l’homosexualité est décriminalisée en 1969, le combat est loin d’être terminé.
La nouvelle loi tolère les amours cachés, dans l’ombre du privé et de la chambre à coucher, pour les personnes de plus de 21 ans. Mais la discrimination envers les personnes 2ELGBTQI+ continue, dans toutes les sphères de la société.
Le documentaire met également en lumière les spécificités et les visions de chaque lutte : celle des hommes blancs gais, des lesbiennes, des personnes noires, des Latinos, des Asiatiques, des Autochtones. Une marche au pluriel, où chacun et chacune trouve sa place.
On en ressort galvanisé, mais aussi alerte, car ces droits acquis de longue haleine peuvent aisément être retirés – on l’a vu aux États-Unis et ailleurs. Comme le rappelle l’un des intervenants du film : «La lutte n’est pas terminée.»
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En marche : l’amour et la résistance queers, réalisé par Noam Gonick, est disponible sur la plateforme de l’Office national du film du Canada (ONF).
«Si l’on veut continuer à faire vivre la culture et la langue française, il faut créer du contenu Web qui parle à une génération plus jeune, qui parle de leur réalité», plaide le cocréateur du balado culturel De quoi tu parles de?, Nicholas Monette.
Selon le professeur Jason Luckerhoff, il n’y a pas assez de balados francophones à l’extérieur du Québec : «Il y a encore de la place pour de nouveaux contenus. Plus il y aura d’offres, plus il y aura de l’intérêt.»
Avec le musicien Marc-Antoine Joly, entre 2022 et 2024, il a réalisé 200 épisodes de ce balado et autant d’entrevues avec des personnes de l’industrie culturelle francophone à l’extérieur du Québec.
Le Franco-Ontarien en est persuadé, les balados, «avec leur facilité d’accès, leur côté plus informel et intimiste», sont l’une des cartes à jouer pour lutter contre le déclin de la francophonie.
«C’est un médium de plus en plus populaire, qui offre une grande liberté d’écoute et rejoint des besoins très précis des francophones en milieu minoritaire», abonde dans le même sens le professeur titulaire en communication et culture à l’Université du Québec à Trois-Rivières et directeur de la revue Minorités linguistiques et société, Jason Luckerhoff.
Il considère que les balados sont «très pertinents» en situation minoritaire, car ils «abordent des sujets de niche très variés et compensent l’offre médiatique réduite».
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Entre la diffusion sur les plateformes en ligne et les ondes de huit radios communautaires, chaque épisode du balado De quoi tu parles de? a enregistré quelque 10 000 écoutes.
Pourtant, l’aventure a pris fin en novembre 2024. Le duo d’animateurs manquait de temps pour mener à bien l’initiative chronophage dans laquelle il s’était lancé bénévolement.
Pour Samuel Lamoureux, il faut s’attaquer à l’asymétrie de l’économie numérique, en obligeant par exemple les géants du Web à contribuer à des fonds dédiés au financement des balados.
«Ça nous tenait à cœur de faire rayonner la culture, mais ça devenait de plus en plus compliqué avec nos emplois du temps chargé à côté, explique Nicholas Monette. Malgré nos recherches, on n’avait pas réussi à trouver de financement et de partenariats.»
Faute de temps, Éric Barrette a lui aussi dû mettre un terme à son balado sur l’histoire Assis Devant après quatre épisodes, qui comptabilisaient quelque 1500 écoutes chacun. Lui aussi a cherché en vain des fonds et des partenaires lorsqu’il a eu l’idée en 2021.
«Le bassin d’auditeurs est là, mais il n’y a pas beaucoup de financement disponible et ce n’est pas si facile de faire de l’argent», estime le Franco-Ontarien.
Il regrette à cet égard qu’aucune catégorie de subvention ne soit exclusivement dédiée aux balados, que ce soit au niveau du Conseil des arts du Canada ou de ses équivalents provinciaux.
«Les institutions culturelles ont encore du mal à comprendre ce que c’est. Elles sont lentes à s’adapter aux nouvelles formes culturelles, confirme le professeur en communication à l’Université TÉLUQ, Samuel Lamoureux. Elles s’interrogent sur le caractère artistique, divertissant ou informatif de ces pratiques.»
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Par conséquent, selon Samuel Lamoureux, la majorité des gens qui réalisent des balados «d’intérêt public» doivent le payer de leur poche : «Ça leur donne une passe pour faire d’autres activités culturelles rémunératrices, comme des conférences.»
«On veut offrir une tribune pour raconter des histoires sur l’économie francophone que l’on n’entend pas assez selon nous», explique Yan Plante, animateur du balado Franconomie du RDÉE Canada.
«Le problème, c’est que l’économie numérique est profondément asymétrique, ultrapolarisée entre les petits et les gros joueurs, qui captent la plus grande partie de la publicité, poursuit le chercheur. Il ne reste pas grand-chose pour les objets culturels indépendants, plus durs à monétiser en ligne.»
Samuel Lamoureux croit que le modèle de financement idéal repose sur un mélange de campagnes de sociofinancement, de fonds publics, d’abonnements payants et, le cas échéant, de publicité caméléon, commanditée par des entreprises et intégrée dans le contenu.
Le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE) Canada a attiré plusieurs partenaires privés pour lancer son nouveau balado mensuel, Parlons Franconomie, consacré à la francophonie économique canadienne.
L’organisme a signé une entente avec Air Canada, qui comprend de la visibilité pour la compagnie dans le balado, et une autre avec l’entreprise PAA Advisory | Conseils, qui a notamment permis d’acheter de l’équipement technique.
«Notre objectif n’est pas de faire de l’argent et d’avoir des milliers de clics. C’est un outil de communication de plus avec le public», observe le directeur général du RDÉE Canada et l’animateur de Parlons Franconomie, Yan Plante.
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Pour Jason Luckerhoff, l’enjeu de la rentabilité «n’a pas nécessairement de valeur» dans les communautés francophones en situation minoritaire : «C’est un tellement petit marché, ça ne peut pas être rentable de diffuser. Ça ne peut pas fonctionner sans soutien public.»
Éric Barrette explique qu’au départ, l’achat de matériel pour réaliser un balado ne coute pas très cher, quelques centaines de dollars tout au plus.
À ses yeux, la question n’est pas «le public est-il suffisamment large pour que les balados soient rentables?», mais plutôt : «Est-ce pertinent de diffuser des balados pour les francophones par rapport à la défense de leurs droits linguistiques, d’accès à la culture, à l’éducation, à l’information en français?»
À ce titre, il croit que les organismes communautaires, les institutions scolaires et universitaires doivent soutenir financièrement la création de balados, tout en aidant à les faire découvrir.
Nicholas Monette aimerait également voir davantage de collaborations entre les organismes francophones et les créateurs de contenus : «On a des plans qui mijotent dans nos têtes pour la suite, mais il faut qu’on trouve des façons économiquement plus viables de le faire.»
Éric Barrette ne ferme pas non plus la porte à une série de nouveaux épisodes. Il s’inquiète néanmoins de la découvrabilité de ses futures productions.
Le nerf de la guerre, c’est la promotion et le référencement sur les plateformes, qui valorisent systématiquement le contenu anglophone.