le Mercredi 12 février 2025
le Vendredi 31 janvier 2025 6:30 Politique

Feuilleton de la Colline : immigration francophone et relations Canada–États-Unis

Pourquoi faire confiance à Francopresse.
Le Canada attend de voir si l’administration Trump appliquera 25 % de taxes sur les produits canadiens importés aux États-Unis, prévues pour le 1er février.  — Photo : Vmenkov – Wikimedia Commons – Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0
Le Canada attend de voir si l’administration Trump appliquera 25 % de taxes sur les produits canadiens importés aux États-Unis, prévues pour le 1er février.
Photo : Vmenkov – Wikimedia Commons – Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0
FRANCOPRESSE – Cette semaine en politique fédérale : deux nouveaux programmes pilotes d’immigration, dernières tentatives échapper aux tarifs douaniers des États-Unis, pas d’ingérence étrangère et un retour à la tête du Parti vert.
Feuilleton de la Colline : immigration francophone et relations Canada–États-Unis
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FRANCOPHONIE

  • Nouveaux programmes pilotes lancés

Le ministère d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a annoncé, jeudi, le lancement de deux programmes pilotes visant à attirer et retenir des travailleurs qualifiés – francophones pour l’un – dans 18 collectivités canadiennes.

Les objectifs : Le Programme pilote d’immigration dans les communautés francophones (PPICF) favorise l’établissement de nouveaux arrivants francophones à l’extérieur du Québec pour renforcer le poids démographique et économique des francophones.

Quant au Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales (PPICR), il vise à répondre aux pénuries de main-d’œuvre et à soutenir les entreprises locales.

Chaque collectivité, représentée par un organisme de développement économique, collaborera avec IRCC pour identifier ses besoins en personnel, recommander des employeurs et sélectionner des candidats à la résidence permanente.

À lire aussi : Un nouveau programme pour l’immigration francophone

Les communautés participantes :

  • pour le Programme pilote d’immigration dans les communautés francophones: Péninsule acadienne (N.-B.), Sudbury (Ont.), Timmins (Ont.), Région Supérieur Est (Ont.), Saint-Pierre-Jolys (Man.), Kelowna (C.-B.).
  • pour le Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales: Pictou (N.-É.), North Bay (Ont.), Sudbury (Ont.), Timmins (Ont.), Sault-Ste-Marie (Ont.), Thunder Bay (Ont.), Steinbach (Man.), Altona/Rhineland (Man.), Brandon (Man.), Moose Jaw (Sask.), Claresholm (Alb.), West Kootenay (C.-B.), North Okanagan-Shuswap (C.-B.), Peace Liard (C.-B.).

CANADA

  • Le Canada tente d’éviter des tarifs américains

Le candidat du président américain Donald Trump au poste de secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a fait valoir, mercredi, que l’administration Trump envisage d’imposer des tarifs sur les importations en provenance du Canada en deux temps : dès le 1er février puis en avril.

La première série de tarifs vise à inciter le Canada et le Mexique à mettre en place des mesures concrètes pour sécuriser la frontière, en s’attaquant à l’immigration clandestine et au trafic de drogue.

Si le Canada veut éviter ces tarifs, le gouvernement de Justin Trudeau doit mettre fin au trafic de fentanyl vers les États-Unis, a déclaré M. Lutnick.

Ce qu’ils ont dit : Lundi, la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, et le ministre de la Sécurité publique, David McGuinty, ont assuré lors d’un point de presse que le Canada travaillait à prévenir l’imposition de tarifs américains sur les produits canadiens, ainsi qu’à préparer une réponse si ces tarifs venaient à être appliqués.

La ministre Joly a rencontré Marco Rubio, le secrétaire d’État américain, pour tenter de le convaincre de ne pas imposer les tarifs douaniers.

Selon Radio-Canada et CBC, des fonctionnaires fédéraux canadiens auraient produit une vidéo pour montrer au président Donald Trump que le Canada déploie tous les moyens pour renforcer la sécurité à la frontière canado-américaine.

Mercredi, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a fait état de son plan pour «produire et acheter» au Canada, afin de «protéger les travailleurs pendant la guerre commerciale».

À lire aussi : L’économie franco-canadienne doit se tourner vers l’est et l’ouest

  • Ingérence étrangère : «pas de traitres», mais des inquiétudes

La juge Marie-Josée Hogue a rendu son rapport final sur l’ingérence étrangère mardi. 

Photo : Capture d’écran CPAC

La juge Marie-Josée Hogue, présidente de la Commission d’enquête publique sur l’ingérence étrangère, a rendu son rapport mardi, établissant qu’il n’y avait «pas de traitres» parmi les parlementaires, en ce qui concerne des échanges d’informations ou des tentatives d’influences exercées par d’autres pays.

Les enjeux : Certains États étrangers tentent de s’ingérer dans les processus électoraux et les institutions démocratiques d’autres pays, cela n’est «pas nouveau», a assuré la juge Hogue. La nouveauté, ce sont les «moyens que déploient ces États», a-t-elle précisé en point de presse, faisant référence à des outils technologiques sophistiqués.

Si les institutions canadiennes ont instauré des mécanismes de prévention et sont «demeurées robustes» face aux tentatives d’ingérence étrangère, Marie-Josée Hogue souligne que le gouvernement a été un «mauvais communicateur».

Les Canadiens et les Canadiennes ont appris les risques dans les médias, «ce n’aurait pas dû être le cas», a-t-elle déploré.

Pierre Poilievre refuse toujours d’obtenir sa cote de sécurité, nécessaire pour savoir qui, au sein de son parti, aurait pu être lié à des activités d’ingérence étrangère. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

En réaction à l’une des recommandations du rapport, le Bloc québécois et le NPD ont pressé Pierre Poilievre de demander sa cote de sécurité, nécessaire pour accéder à des informations confidentielles sur la sécurité nationale.

Néanmoins, le chef du Parti conservateur a de nouveau refusé, argumentant qu’il ne pourrait plus critiquer le gouvernement sur ces questions.

Car une fois en possession d’une cote de sécurité, il serait soumis à des règles strictes concernant ce qu’il pourrait dire en public. Plus précisément, cela l’empêcherait de critiquer librement le gouvernement sur des questions de sécurité nationale, car il aurait accès à des informations classifiées.

Qu’est-ce qu’une cote de sécurité?

La cote de sécurité est une vérification de sécurité faite par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC), des personnes dont l’emploi nécessite un accès à des renseignements classifiés ou des sites sensibles.

Dans le cas de l’ingérence étrangère, la personne qui obtient sa cote de sécurité a accès à des documents incluant notamment les noms de parlementaires impliqués dans des activités d’ingérence étrangère.

Dans un communiqué de presse, le Parti conservateur du Canada (PCC) a repris les mots du rapport, indiquant que l’ingérence étrangère «a pu avoir un certain impact sur le résultat d’une course à l’investiture [libérale] ou sur le résultat d’une élection dans une circonscription donnée».

Toutefois, il omet la suite de la phrase : «[…] rien ne démontre que nos institutions aient été gravement affectées par une telle ingérence ou que des parlementaires soient redevables de leur élection à des entités étrangères».

À lire aussi : Ingérence étrangère : qu’est-ce que la «résilience démocratique»?

  • Le retour du deuxième chef du Parti vert

Sous réserve de ratification des membres du Parti vert du Canada, Jonathan Pedneault redeviendra cochef, aux côtés d’Elizabeth May. 

Photo : Capture d’écran CPAC

Six mois après avoir démissionné pour des raisons de santé, Jonathan Pedneault revient au Parti vert du Canada comme cochef, aux côtés d’Elizabeth May.

Le Parti vert l’a approché pour qu’il revienne, sous réserve d’une approbation des membres d’ici la semaine prochaine.

Ancien travailleur humanitaire en zone de conflit, il a expliqué mardi en point presse que la réélection de Donald Trump l’a motivé à reprendre un rôle politique. Il a qualifié le retour de ce dernier de «menace» pour le Canada.

Il se dit prêt pour d’éventuelles élections fédérales ce printemps.

  • Diminution du taux directeur

La Banque du Canada abaisse son taux directeur de 25 points de base, à 3 %, une sixième baisse consécutive. Cette décision réduit les paiements d’intérêts des prêts hypothécaires à taux variable et des lignes de crédit.

Après un pic à 5 %, le taux recule depuis avril 2024. En octobre et décembre, des baisses plus marquées de 50 points avaient été instaurées. La mesure est justifiée par une inflation maitrisée, avec une hausse annuelle de l’indice des prix à la consommation de 1,8 % en décembre, selon Statistique Canada.

Type: Actualités

Actualités: Contenu fondé sur des faits, soit observés et vérifiés de première main par le ou la journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

Ottawa

Inès Lombardo

Correspondante parlementaire

Adresse électronique: