le Samedi 15 novembre 2025

Le projet de loi 7 du Québec déposé le 5 novembre à l’Assemblée nationale touche un allié important pour les francophones de l’extérieur du Québec. Il change le statut du Centre de la francophonie des Amériques, le faisant passer d’organisme du gouvernement du Québec à organisme à but non lucratif (OBNL).

Le projet loi supprime également les références au Centre de la francophonie des Amériques dans plusieurs lois québécoises.

Cette formalité pourrait apparaitre administrative uniquement, mais le nom du projet de loi 7 – Loi visant à réduire la bureaucratie, à accroître l’efficacité de l’État et à renforcer l’imputabilité des hauts fonctionnaires – laisse présager d’autres intentions.

Créé par Québec et totalement financièrement dépendant de la province, le Centre devra miser sur des subventions et des sources de financement ne venant plus uniquement de la province.

Contacté par Francopresse, le Centre a redirigé les questions vers le ministère de la Langue française de Jean-François Roberge.

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Le Centre de la francophonie des Amériques a été créé en 2008 par le gouvernement du Québec. Il était jusqu’à présent presque entièrement dépendant de l’État québécois.

Le rôle du Centre est de relier les 33 millions de locuteurs francophones du continent américain.

Jean-François Roberge, ministre de la Langue française au Québec, insiste sur le fait que même si Québec se déleste du Centre de la francophonie des Amériques, Québec reste engagé dans la francophonie canadienne et dans le financement du centre. Photo : Courtoisie

Courtoisie

Mutiplier les sources de financement

«Ce nouveau statut va permettre au centre de faire plus de partenariats, de développer davantage son autonomie, puis de recevoir des fonds du gouvernement fédéral, parce que l’ancien statut limitait en quelque sorte le Centre de la francophonie dans son établissement de partenariats», affirme le ministre de la Langue française du Québec, Jean-François Roberge, en entrevue avec Francopresse.

Ce dernier fait valoir que le Centre de la francophonie avait approché le fédéral pour obtenir du financement, sans succès, en raison de son statut d’organisme du gouvernement du Québec, soutient encore le ministre.

Jean-François Roberge se veut rassurant en affirmant que le gouvernement du Québec continuera aussi de soutenir financièrement le Centre. Le financement décroitra progressivement, passant de 2,1 millions de dollars en 2026-2027 à 1,8 million de dollars en 2027-2028.

«Il est vrai que le soutien financier du gouvernement du Québec va être réduit, mais de manière limitée. Je suis convaincu qu’à la fin, le centre sera mieux financé et pourra déployer ses ailes, puis faire davantage que ce qu’il fait aujourd’hui.»

Jean-François Roberge comprend que «certains peuvent avoir des inquiétudes, mais […] il faut voir les opportunités derrière cette transformation-là».

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Martin Théberge, président de la SNA, affirme que beaucoup de questionnements entourent cette nouvelle décision de Québec de moins financer le Centre de la francophonie des Amériques et de lui donner son indépendance. 

Courtoisie

Québec ne se veut pas «paternaliste» 

Le changement de l’organisme gouvernemental en OBNL amène des questions quant à un possible «désengagement» du gouvernement québécois envers la francophonie canadienne et à la francophonie des Amériques, avance le président de la Société nationale de l’Acadie (SNA), Martin Théberge.

En entrevue avec Francopresse, celui-ci contrecarre les arguments du ministre québécois : «Ce n’est pas parce qu’un organisme n’est soudainement plus gouvernemental qu’il pourra aller chercher d’autres financements.»

Jean-François Roberge est catégorique sur ce point : Québec diminue son financement du centre, mais «renforce» la francophonie, car le projet de loi 7 comporte une nouvelle marche à suivre en francophonie canadienne.

Le ministre de la Langue française du Québec sera responsable d’orienter et de coordonner «l’action gouvernementale en matière de francophonie canadienne afin d’en favoriser la vitalité et d’assurer le rôle de premier plan que joue le Québec pour la promotion et la valorisation de la langue française au Canada», lit-on dans le projet de loi.

Le rôle du gouvernement du Québec, ce n’est pas un rôle paternaliste envers les communautés francophones à travers le Canada, observe le ministre. Moi, je nous vois comme un partenaire de premier plan.

— Jean-François Roberge, ministre de la Langue française du Québec

Les mandats du Centre ne devraient pas changer, affirme encore le ministre, qui promet une «transition douce», en affirmant que les personnes qui travaillent dans les équipes du Centre actuellement restent à leur poste.

Mais le ministre Roberge remet la question d’éventuels départs entre les mains du Centre : «À terme, il appartiendra à la nouvelle direction d’établir des balises».

Contactée sur ce dossier, la Fédération des communautés francophones et acadienne n’a pas souhaité commenter le dossier.

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FRANCOPHONIE

La Cour suprême a entendu jeudi les arguments concernant le bilinguisme de la personne qui occupe le rôle de lieutenant-gouverneur au Nouveau-Brunswick. La Société acadienne du Nouveau-Brunswick (SANB) conteste la nomination par le premier ministre Justin Trudeau d’une lieutenante-gouverneure unilingue anglophone, Brenda Murphy, en 2019.

Personne ou institution? : Puisque le jugement de la Cour d’appel du Nouveau-Brunswick indiquait que c’était l’institution qui représente la couronne britannique qui doit être bilingue, et non la personne, les parties en présence ont principalement présenté des arguments sur ce point et sur les conséquences d’une déclaration d’invalidité de la nomination.

En plus de la SANB et des gouvernements du Nouveau-Brunswick et du Canada, la Fédération des communautés francophones et acadienne, le Commissariat aux langues officielles du Canada et l’Association des juristes d’expression française du Nouveau-Brunswick ont présenté leurs arguments.

La Cour a pris la cause en délibéré et rendra une décision dans les prochaines semaines.

Le ministre québécois de la Langue française, Jean-François Roberge, a fait valoir que les pistes évoquées par le commissaire de la langue française étaient «très intéressantes» concernant le parcours d’intégration des immigrants. 

Courtoisie

Le commissaire à la langue française au Québec, Benoît Dubreuil, a présenté un rapport qui propose plusieurs mesures pour améliorer l’intégration des personnes immigrantes dans la province.

Propositions phares : Il suggère notamment la création d’un parcours d’intégration obligatoire qui comprendrait 40 heures d’activités sociales en français, qui deviendrait une condition pour obtenir la résidence permanente.

Le commissaire insiste aussi sur la nécessité de favoriser les rapprochements interculturels dans les écoles, soulignant que les jeunes ont tendance à se regrouper selon leur origine. Il propose des voyages scolaires au Québec, plutôt qu’à l’étranger, afin de renforcer le sentiment d’appartenance à la culture québécoise.

Enfin, il recommande de confier aux municipalités la responsabilité de recommander les candidatures à l’immigration économique, afin d’assurer une meilleure implantation locale. Une technique mise de l’avant par les Programmes pilotes d’immigration dans les communautés rurales et francophones du fédéral.

Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, a salué le rapport, affirmant qu’il contient des pistes «extrêmement intéressantes» à explorer avec ses collègues.

CANADA

La deuxième tranche de grands projets en compte six, dont trois qui concernent les minéraux critiques. Ils verront le jour dans six provinces et territoires. Ils devraient entrainer un investissement de 1000 milliards de dollars sur les cinq prochaines années, affirme le gouvernement.

«Cela augmentera notre PIB de 3,5 % […]. Nous sommes prêts à devenir une superpuissance énergétique», a lancé le premier ministre Mark Carney en conférence de presse jeudi.

Les quatre projets liés à l’énergie sont :

  1. La Ligne de transport d’électricité de la côte nord (de la Colombie-Britannique au Yukon) : Ce projet doit combiner le développement minier et la conservation environnementale et prévoit notamment la construction de routes, le transport d’énergie et des télécommunications du Yukon jusqu’à la Colombie-Britannique. Cette ligne a nécessité un prêt de 139,5 millions de dollars.
  2. Le terminal de GNL Ksi Lisims (Colombie-Britannique) : Mené par la Nation Nisga’a, il deviendra la deuxième plus grande installation de gaz naturel liquéfié au Canada et l’une des plus propres au monde. Ce projet coute 30 milliards de dollars.
  3. Hydroélectricité pour Iqualuit : La capitale du Nunavut veut diminuer sa dépendance au diésel pour la production de l’électricité avec un projet d’hydroélectricité.

Les trois projets liés aux minéraux critiques :

  1. Projet nickélifère Crawford (Ontario) : Une production de nickel à faible émission de carbone à partir de la deuxième plus grande réserve mondiale. Il nécessitera 5 milliards de dollars d’investissements.
  2. Mine Matawinie (Québec) : Exploitation de graphite pour les batteries et la défense, intégrée à l’usine de Bécancour. Ce projet devrait créer plus de 1000 emplois selon les libéraux et amener 1,8 milliard de dollars d’investissements.
  3. Mine Sisson (Nouveau-Brunswick) : Production de tungstène pour fabriquer de l’acier nécessaire à la défense qui devrait créer des «centaines de nouveaux emplois», indique le gouvernement, sans indiquer de chiffres précis.

Influence américaine? Dans la foulée de l’annonce, le Parti vert a demandé au premier ministre Mark Carney de retirer le projet de GNL Ksi Lisims de la liste des projets majeurs.  

Selon ce parti, le projet, détenu par la société texane Western LNG et financé par Blackstone et Apollo, accorde un pouvoir excessif à des acteurs américains controversés, au détriment des intérêts canadiens. Le parti dénonce notamment l’influence de milliardaires liés à Donald Trump.

Le chef conservateur mettrait de la pression sur les députés conservateurs qui pensent claquer la porte. 

Inès Lombardo – Francopresse

En conférence de presse mercredi, le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a lancé une première pointe à Chris d’Entremont, le député acadien de la Nouvelle-Écosse qui a claqué la porte conservatrice pour ouvrir celle des libéraux la semaine dernière.

«À cause de M. Carney et M. d’Entremont, les familles de Nouvelle-Écosse vont devoir payer plus pour leurs épiceries et les maisons», a fait valoir Pierre Poilievre, le 12 novembre, devant les journalistes.

L’Albertain Matt Jeneroux a aussi démissionné du caucus conservateur dans la même semaine. Chris d’Entremont a fait valoir avant de traverser la Chambre que d’autres collègues conservateurs réfléchissaient à passer du côté du parti au pouvoir, sans donner de nom.

Dans les couloirs du Parlement, à Ottawa, certains évoquent que l’équipe de direction conservatrice utilise des «moyens de pression» pour menacer ceux qui pensent changer de camp.

INTERNATIONAL

Les ministres des Affaires étrangères du groupe des sept pays parmi les plus industrialisés (G7) a appelé à un cessez-le-feu immédiat et urgent en Ukraine, tout en réaffirmant son soutien à la souveraineté de Kiev.

Ukraine : Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a demandé au G7 de poursuivre ses investissements dans la défense de son pays. Notamment dans la production de missiles, de drones et dans la protection des infrastructures énergétiques, alors que les attaques russes s’intensifient. Ottawa a annoncé de nouvelles sanctions contre Moscou le 12 novembre.

Soudan : Les ministres du G7 ont également exprimé leur vive inquiétude face à la guerre au Soudan, qui oppose depuis 2023 l’armée du général Al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide.

Ils ont particulièrement dénoncé les violences contre les civils, la famine et les violences sexuelles, qualifiant la situation de «pire crise humanitaire mondiale».

Les États-Unis ont demandé l’arrêt des livraisons d’armes aux paramilitaires, alors que des organisations non gouvernementales accusent les Émirats arabes unis de soutenir les paramilitaires.

Sujets écartés : Deux sujets n’ont toutefois pas fait partie des discussions : le Venezuela, malgré les opérations militaires américaines récentes dans les Caraïbes, et le différend commercial entre le Canada et les États-Unis.

Steven Guilbeault, ministre de l’Identité et de la Culture canadiennes, ex-ministre de l’Environnement et du Changement climatique sous Justin Trudeau, a tenté de défendre le bilan carbone du Canada avant la COP30, qui se tient actuellement aux abords de l’Amazonie, à Belém au Brésil, jusqu’au 21 novembre.

Inès Lombardo – Francopresse

Le premier ministre Mark Carney n’est pas à la COP30 sur le climat, qui se déroule jusqu’au 21 novembre à Belém, au Brésil.

En revanche, les ministres Julie Dabrusin (Environnement et Changement climatique) et Steven Guilbeault (Identité et culture canadiennes) représentent le Canada. Du côté de l’opposition, c’est le député Patrick Bonin, du Bloc québécois, qui est présent.

Leur objectif est de promouvoir la réduction des émissions, le renforcement de l’économie verte et la lutte contre la crise climatique.

Mauvais élève : Cependant, le Canada est critiqué pour ses résultats environnementaux. Ses émissions de gaz à effet de serre n’ont pas diminué en 2024. Depuis 2005, elles n’ont baissé que de 8,5 %, loin de la cible de 40 % d’ici 2030.

Le gouvernement Carney est aussi critiqué pour avoir abrogé certaines politiques climatiques de Justin Trudeau, dont la Remise canadienne sur le carbone.

Malgré cela, Ottawa veut jouer un rôle de médiateur à la COP30 et soutenir le financement climatique mondial.

Steven Guilbeault, de son côté, défend le bilan du gouvernement. Il cite les mesures sur la tarification du carbone, les carburants propres et l’électricité propre, tout en admettant que la lutte climatique est devenue plus difficile depuis le changement d’administration aux États-Unis.

Pour Alain Roy, «les archives et les bibliothèques sont un vecteur important de la vie culturelle des communautés». 

Photo : Lê Hai Huong Vu – Francopresse

Alain Roy, historien et codirecteur du collectif qui vient de faire paraitre Bibliothèques et archives dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire : enjeux et devenirs, décrit ce livre comme «exceptionnel» dans le monde éditorial, car il est le premier à mener une réflexion pancanadienne sur le rôle des centres d’archives et des bibliothèques dans la perspective des communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM).

Le lancement du livre a été l’occasion de tenir une table ronde sur le sujet qui a été animée par Alain Roy et à laquelle ont participé les collaborateurs à la rédaction de l’ouvrage et des spécialistes du domaine. Le cœur de la discussion a porté sur le concept de vitalité mémorielle, qui a nourri une grande partie de l’approche conceptuelle du livre d’après les panélistes.

En entrevue avec Francopresse, Alain Roy explique que si les études sur la vitalité des CLOSM s’attardent surtout à la compétence linguistique, l’aspect de la mémoire a été peu exploré jusqu’à présent.

«La langue ne peut exister sans la culture», et la mémoire est un élément crucial de la culture. Par conséquent, elle fait aussi partie de la vitalité linguistique des communautés, selon Alain Roy.

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Sarah Shaughnessy est d’avis que la documentation est importante, car celle-ci légitime les réalités des communautés francophones en contexte minoritaire.

Photo : Lê Hai Huong Vu – Francopresse

Perpétuer la mémoire

Mélanie Lanouette, conseillère stratégique et adjointe de la conservatrice à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), trouve que l’ouvrage invite les communautés francophones en situation minoritaire à dépasser la simple préservation pour aller vers l’activation des archives.

Lors de la table ronde, elle a rappelé qu’«une communauté est vivante lorsqu’elle est capable de se souvenir, de se transmettre et de se reconnaitre dans le temps».

Le directeur général de la Société historique francophone de l’Alberta (SHFA), Denis Perreaux, a expliqué que l’activation des traces du passé permettra de placer «la mémoire, le patrimoine et l’histoire au cœur de l’action culturelle de façon tangible. On n’est pas juste en train de faire de la nostalgie».

La conseillère stratégique de la BAnQ a souligné que préserver l’héritage documentaire, par exemple dans les bibliothèques, permet aux communautés en contexte minoritaire de subsister et de renforcer leur identité.

Souvent jugé «moins évident» et «parfois même sous-estimé», le rôle mémoriel des bibliothèques en milieu linguistique minoritaire retrouve toute sa place grâce à cet ouvrage, s’est-elle réjoui Mélanie Lanouette.

Pour elle, les bibliothèques ne sont pas que des lieux de prêts; ce sont des «espaces où se construisent des communautés», des endroits de socialisation et de formation. Ces lieux soutiennent l’affirmation identitaire des CLOSM, car ils rendent visibles des identités parfois «tenues à l’écart du récit dominant».

Denis Perreaux a quant à lui mis en évidence le pouvoir culturel de l’archivage et a noté que la conservation vient après la médiation, qui est la «partie clé» pour faire vivre les documents.

La médiation est le rôle d’intermédiaire que jouent les bibliothèques et les centres d’archives entre les collections et le public. Elle englobe les efforts de ces établissements pour mettre le public en relation avec les collections et l’aider à les déchiffrer et les contextualiser.

Mélanie Lanouette a trouvé «tout à fait incompréhensible de constater la quasi-absence des mesures concernant l’enjeu des langues officielles au sein de bibliothèque». 

Photo : Lê Hai Huong Vu – Francopresse

Le directeur général de la SHFA propose une approche de médiation culturelle où la collecte d’archives devient elle-même un acte de rencontre et de transmission. Comme le décrit Denis Perreaux, ce dernier nécessite que des personnes aillent «dans les cuisines des personnes pour collecter» entre autres les lettres, les photos, les archives, d’autres documents et des témoignages.

Sarah Shaughnessy, bibliothécaire pour les arts et les sciences au Campus Saint-Jean en Alberta, suggère que la collecte peut être faite par le biais de l’enseignement. À son avis, l’enseignement à partir des archives aidera certaines personnes qui ne les utilisent pas habituellement en leur donnant des outils pour les interpréter. Cette méthode, à ses yeux, aide le public à être moins intimidé par rapport aux archives.

Plus on parle des archives, plus elles gagnent en intérêt, car cela renforce l’idée que les documents qui s’y trouvent ont de la valeur, explique la bibliothécaire au Campus Saint-Jean.

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Denis Perreaux a averti que si les histoires et le vécu des communautés ne sont pas conservés, «les communautés disparaissent génération après génération». 

Photo : Lê Hai Huong Vu – Francopresse

La francophonie «mise de côté»?

Mélanie Lanouette déplore que les politiques de promotion des langues officielles ne tiennent pas compte du rôle des bibliothèques. Pour elle, cet aspect mériterait une attention accrue.

La conseillère stratégique de la BAnQ a trouvé «tout à fait incompréhensible de constater la quasi-absence de mesures concernant l’enjeu des langues officielles au sein de bibliothèques».

Face aux défis politiques, Alain Roy juge qu’il faut «amener la question des politiques des bibliothèques publiques au niveau des provinces et territoires» et que la prochaine Conférence des ministres de la Culture serait une bonne tribune pour le faire. Il explique que la question du patrimoine et des bibliothèques n’est pas toujours considérée comme étant une priorité.

Le codirecteur du livre a souligné que les politiques sont plus «néolibérales», axées sur l’efficacité et les données, et qu’elles évaluent les livres selon leur utilisation plutôt que leur importance culturelle. Par conséquent, il craint que les communautés marginalisées soient «mises de côté».

Le chercheur principal et coordonnateur de l’enquête, Abdoul-Malik Ahmad, a défini les barrières systémiques ainsi : «l’effet combiné d’orientation, de structure et de biens individuels et collectifs inscrits dans les politiques migratoires et les pratiques administratives qui produisent des effets différents selon l’origine nationale, la race, le genre, etc.».

Qu’est-ce que l’Observatoire de l’immigration francophone au Canada (OIFC) ?

L’OIFC a pour mission de diffuser, d’analyser et de diffuser les savoirs liés à l’immigration francophone, à partir des communautés locales jusqu’au niveau national. Il est affilié à l’Université de l’Ontario français à Toronto .

Abdoul-Malik Ahmad a annoncé la diffusion prochaine de la deuxième phase de l’enquête pour renforcer la base de données. 

Photo : Courtoisie OIFC

Les cinq barrières systémiques et leur impact

Lors du webinaire, l’équipe de l’OIFC a présenté les résultats de l’enquête compris dans un rapport publié récemment et qui détaille les fruits de leurs recherches. L’équipe de recherche a identifié cinq principaux obstacles systémiques. Il s’agit des barrières linguistiques, administratives, juridiques, financières et pour la reconnaissance des acquis professionnels.

Un total de 76 % des personnes qui ont répondu ont dit avoir été servis en français par le personnel du ministère Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) lors d’échanges électroniques. Abdoul-Malik Ahmad identifie cependant l’absence de contact humain direct comme un problème. Les personnes immigrantes d’expression française (PIEF) interagissent principalement avec des plateformes et des formulaires.

Les barrières administratives et juridiques ralentissent aussi le processus, selon la chercheuse associée qui a aussi contribué au rapport, Eya Benhassine. Plus de la moitié des répondants, soit environ 54 %, ont passé six mois ou plus à collecter des informations. De plus, 44 % ont attendu six mois ou plus pour une réponse finale d’IRCC. Ces retards peuvent affecter la stabilité professionnelle et personnelle des immigrants : 47 % des répondants ont indiqué que le délai de décision d’IRCC les affecter négativement.

D’après la même chercheuse, les biais dans la structure administrative responsable de la mise en œuvre des politiques d’immigration rendent les décisions institutionnelles opaques. Quarante-deux pour cent des sondés n’ont pas reçu d’explication pour les retards et 17 % n’ont pas compris les raisons du refus.

Abdoul-Malik Ahmad a constaté que des barrières existent aussi pour la reconnaissance des compétences professionnelles. Seulement 43 % des répondants ont demandé l’équivalence de leurs diplômes étrangers. Le chercheur pense que cela montre que les immigrants, principalement des pays du Sud, s’attendent à ce que leurs diplômes soient remis en question.

Les obstacles financiers sont, selon Abdoul-Malik Ahmad, une «barrière systémique qui est invisible». Selon lui, 23 % des répondants ont eu du mal à trouver des informations sur les couts du processus d’immigration sur les sites gouvernementaux.

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Eya Benhassine a souligné que l’échantillon de la première phase de l’enquête est trop petit pour généraliser les résultats concrets.

Photo : Courtoisie OIFC

Sous la surface du système d’immigration

Le chercheur principal indique que la recherche se concentre sur le recrutement, y compris la promotion, la sélection et la communication avant l’arrivée des candidats au Canada. Les barrières systématiques identifiées se trouvent tout au long du continuum de l’immigration.

Elles ne sont pas le fruit du hasard, mais résultent d’instruments et d’outils mis en place par l’administration publique, indique Abdoul-Malik Ahmad.

Il affirme que les instruments du gouvernement influencent les décisions des acteurs pour atteindre leurs objectifs. Un immigrant francophone peut rencontrer des obstacles liés à la langue et à la communication lorsqu’il remplit des formulaires, comme l’a montré l’expert de l’OIFC durant le webinaire.

À travers une analyse intersectionnelle, Abdoul-Malik Ahmad a montré comment les contraintes se combinent pour compliquer encore plus le parcours des PIEF.

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Vers des démarches adaptées

Les PIEF, selon Abdoul-Malik Ahmad, relancent souvent les plateformes d’IRCC et s’appuient sur leur réseau de soutien – comme leurs proches, les forums ou les médias sociaux – pour obtenir de l’aide.

Kimberly Jean Pharuns, la directrice générale de l’OIFC, a assuré que son organisme travaillera sur des pratiques prometteuses à l’issue des résultats de cette enquête. 

Photo : Courtoisie OIFC

Les répondants demandent «humanisation du traitement des dossiers en permettant quelque part un contact direct», indique le chercheur principal. Les PIEF souhaitent aussi une simplification des démarches administratives et une réduction des délais de traitement.

Le coordonnateur de la recherche évoque qu’ils voudraient d’ailleurs une meilleure accessibilité géographique et linguistique aux services d’IRCC, notamment par l’ouverture de bureaux en Afrique francophone.

La directrice générale à l’OIFC, Kimberly Jean Pharuns, a ajouté que d’autres intervenants, comme les services qui suivent le recrutement et l’arrivée des personnes immigrantes, peuvent contribuer à l’humanisation.

Abdoul-Malik Ahmad a observé que les instruments publics, supposément neutres, renforcent les inégalités de pouvoir entre les candidats et ont tendance à privilégier certains groupes socioéconomiques par rapport à d’autres.

Profil des participants

Eya Benhassine a souligné que l’échantillon de cette première phase de l’enquête est trop petit pour généraliser les résultats à toutes les PIEF. Elle a été diffusée au printemps 2025 auprès des PIEF récentes. Lors de cette phase, 133 personnes y ont répondu, dont 81 ont fourni des réponses complètes. La méthode de distribution pourrait aussi avoir favorisé des personnes qui étaient plus au fait des services.

La plupart des personnes interrogées ont entre 30 et 49 ans, de plus, environ 56 % s’identifient comme femmes. Eya Benhassine précise que ces dernières sont entrées au Canada principalement via un programme d’immigration économique et vivaient avec leur famille lors de leur demande de résidence permanente.

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Je t’explique ce qui s’est passé, et ce qu’il faut faire lorsqu’on est témoin d’une telle situation!

Des géants marins en détresse 

Le rorqual commun échoué en Gaspésie mesurait près de 20 mètres et pesait environ 40 tonnes. Imagine, c’est aussi long que 2 autobus scolaires! Les scientifiques connaissaient bien ce rorqual, puisqu’il avait été observé plusieurs fois dans le fleuve Saint-Laurent depuis les années 90.

Quelques jours plus tard, trois cachalots se sont retrouvés coincés dans des eaux peu profondes à East Bideford, à l’Île-du-Prince-Édouard. Malheureusement, les secours sont arrivés trop tard pour les sauver… 

Aurait-on pu les sauver?

Dans les deux situations, ce sont des citoyens qui ont alerté les autorités.

Plusieurs habitants étaient bouleversés devant les trois cachalots à l’Île-du-Prince-Édouard. Ils trouvaient que les secours mettaient trop de temps à arriver et voulaient aider les baleines eux-mêmes. Sur les réseaux sociaux, les photos et les messages de tristesse et de frustration se sont multipliés.

Mais déplacer un aussi gros animal, ce n’est pas simple! Même avec de la bonne volonté.

Une opération très complexe 

Lorsqu’une baleine ou un autre gros mammifère marin s’échoue, il ne faut jamais tenter de l’aider soi-même, bien qu’on ait envie de lui venir en aide. Pourquoi? Parce que ces animaux sont immenses… mais fragiles! Les tirer vers l’eau, les arroser ou les pousser peut leur causer des blessures graves, et même les tuer. 

En plus, les toucher peut leur transmettre des maladies. Et à l’inverse, ils peuvent être porteurs de bactéries dangereuses pour les humains!

Alors, que faire si tu vois un animal échoué?

La meilleure chose à faire, c’est de garder tes distances et d’appeler rapidement les secours. Au Canada, des organismes comme Baleines en direct ou Marine Animal Response Society s’occupent de ces situations. Certains offrent même une formation pour apprendre aux gens comment soutenir les experts pendant une opération de sauvetage. De cette façon, tout le monde reste en sécurité, y compris l’animal! 

Et toi, as-tu déjà vu un animal marin de près? Lequel? 

Sources : La Voix Acadienne, Radio-Canada, Le Devoir

D’où vient cette fête?

Célébrer le jour des Morts est une tradition mexicaine depuis des milliers d’années. Elle remonte à l’époque des Aztèques, un grand peuple qui vivait au Mexique bien avant l’arrivée des Européens. Pour les Aztèques, la mort ne marquait pas une fin, mais plutôt le début d’un voyage vers un autre monde.

Quand les Espagnols sont arrivés au Mexique, ils ont mélangé ces anciennes traditions avec une fête chrétienne, la Toussaint. Aujourd’hui, le 1er novembre est consacré aux enfants disparus et le 2 novembre aux adultes.

Pendant ces journées, on croit que les esprits des personnes aimées reviennent sur terre pour passer du temps avec leur famille.

Comment on la célèbre?

Lors du jour des Morts, les familles préparent des tables décorées, qu’on appelle des autels. On y dépose des photos des êtres chers, des bougies, des fleurs d’oranger appelées cempasúchil, et les mets préférés des personnes décédées. 

Mais la fête ne se passe pas seulement à la maison! Dans les rues et les villes, il y a des défilés colorés, de la musique, des danses et les gens se déguisent en squelettes et en personnages colorés. Ça te rappelle peut-être le film Coco, qui se déroule justement pendant le jour des Morts au Mexique.

Qu’est-ce qu’on y mange? 

Lors de cette célébration, on prépare le Pan de Muerto, un pain sucré décoré de formes d’os. On mange aussi des tamales, un mets fait de pâte de maïs, et on boit du chocolat chaud ou de l’atole, une boisson chaude à base de maïs. Tout cela est offert aux esprits… mais les vivants peuvent en profiter aussi! Miam!

Le jour des Morts est une occasion de se souvenir des gens qu’on aime et de les garder vivants dans nos cœurs. 

Et toi, quelles personnes aimerais-tu honorer si tu préparais ton propre autel pour le jour des Morts?

«Bien que la stratégie de compétitivité climatique présente certaines mesures importantes pour réduire les émissions de GES, telles que le renforcement de la règlementation sur le méthane, la volonté de remédier aux lacunes de la tarification du carbone industriel et des lignes directrices en matière d’investissement durable, elle passe à côté de l’essentiel», affirme la directrice climat à la Fondation David Suzuki, Sabaa Khan, dans un communiqué.

De son côté, Équiterre indique par voie de communiqué qu’il «considère que le gouvernement de Mark Carney manque de cohérence dans sa réponse aux menaces qui planent sur le pays».

Ce gouvernement souhaite couper dans les programmes qu’il juge inefficaces […], mais ne semble pas vouloir appliquer la même rigueur aux milliards de dollars qu’il injecte dans des projets industriels aux retombées incertaines, comme la capture et le stockage de carbone.

— Charles-Édouard Têtu, analyste en politiques climatiques et énergétiques chez Équiterre

L’Institut climatique du Canada note que le budget est «un pas dans la bonne direction pour renforcer la compétitivité climatique du Canada». Dans leur communiqué, ils soulignent cependant que «des détails importants restent à régler» pour confirmer l’efficacité des mesures.

L’Assemblée canadienne de la jeunesse sur le climat a déposé un rapport présentant ses sept recommandations deux jours après le dépôt du budget. Elle demande entre autres de réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier, d’augmenter la reddition de comptes climatique des entreprises et de financer des programmes favorisant l’adoption de rénovations et de technologies durables.

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Plus pour les grands, moins pour les petits

Selon l’analyste principal en matière de politiques climatiques à la Fondation David Suzuki, Thomas Green, le budget 2025 fait peu de choses pour diminuer le fardeau financier des foyers; il offre plutôt de l’aide aux grandes entreprises. C’est entre autres le cas avec la fin de la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes et l’annulation des incitatifs pour l’achat de voitures électriques.

Thomas Green souligne que le lobby de l’industrie des énergies fossiles a eu «beaucoup accès à ce gouvernement» et que ça se reflète dans le budget. 

Photo : Courtoisie Fondation David Suzuki

«En ce moment, les foyers sont liés à des énergies fossiles et les prix des énergies fossiles viennent des marchés internationaux. Nous avons très peu de contrôle là-dessus. Tandis que l’électricité, on fait ça chez nous, on a beaucoup plus de contrôle et les technologies électriques sont beaucoup plus efficaces que les technologies fossiles», explique Thomas Green.

L’analyste en mobilité durable chez Équiterre, Blandine Sebileau, rappelle que la fin du Programme d’incitatifs pour les véhicules zéro émission a eu un effet négatif sur les ventes des voitures électriques. Les gens attendent de savoir s’il sera réinstauré avant de prendre une décision sur l’achat d’une voiture.

Pour ceux qui n’ont pas les moyens de se payer un véhicule, les nouvelles ne sont pas meilleures. «Le fonds pour le transport en commun de 3 milliards annoncé par le précédent gouvernement devait être des investissements pérennes. Là, on ne sait pas en fait ce qu’il arrive. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il y a une partie des sommes qui sera réattribuée au fonds pour bâtir des communautés fortes», dit-elle.

Le gouvernement manque également une chance de se différencier des États-Unis, selon elle. «On est en train de plier devant les Américains, au lieu de dire qu’on a décidé d’investir dans l’électrification, que l’on va continuer d’encourager cette tendance-là qui favorise l’environnement, qui est bonne pour l’air qu’on respire et puis qui soutient, qui permet d’encourager toute la filière électrique et batterie à travers le pays.»

Crédits d’impôt en question

Pour les entreprises, le budget fédéral introduit trois nouveaux crédits d’impôt pour encourager les entreprises à investir et produire des technologies propres ainsi qu’un crédit d’impôt pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone.

Pour Thomas Green, même si des crédits d’impôt peuvent avoir leur utilité à long terme, leur portée peut être limitée. Surtout lorsqu’elles cohabitent avec le retrait ou la réduction d’autres mesures, comme la tarification du carbone pour les particuliers.

Le crédit d’impôt pour le captage du carbone est encore plus mal avisé selon l’analyste. «On sait que cette technologie n’a pas beaucoup de succès et aussi on est en train de subventionner [l’industrie pétrolière] qui a fait tellement d’argent dans ces dernières années et n’a rien investi pour diminuer ses émissions. Pourquoi le public devrait subventionner une industrie fossile qui fait tellement d’argent en détruisant la planète?»

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Mesures à préciser

Le budget fédéral 2025 laisse des questions en suspens.

Blandine Sebileau indique qu’Équiterre a sollicité le gouvernement pour avoir plus de détails sur certaines annonces et sur l’absence d’autres mesures.

«Une subvention de 5000 $, ça fait quand même une différence» pour décider d’acheter une voiture électrique, dit Blandine Sebileau. «Je pense que les gens décident de garder leur voiture six mois, un an de plus» en attendant de voir si le programme de subventions reviendra. 

Photo : Courtoisie Équiterre

Thomas Green rappelle que l’examen de 60 jours sur la cible de vente de véhicules électriques au pays prenait fin le même jour que le dépôt du budget. Ce dernier précise qu’une annonce suivra dans les prochaines semaines.

«On n’a aucune garantie que le gouvernement va continuer à soutenir l’achat de véhicules électriques, alors qu’on a investi dans ces politiques-là depuis des années», ajoute Blandine Sebileau.

L’Institut climatique du Canada note de son côté que peu de détails sont fournis sur les investissements «pour rendre les infrastructures plus résilientes à la météo extrême d’origine climatique». Les 51 milliards de dollars réservés pour les investissements en infrastructures doivent privilégier les projets qui renforcent la résilience aux changements climatiques.

Si la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes disparait, rien n’est mentionné à propos du Programme canadien pour des maisons abordables plus vertes, lancé en juin. Francopresse n’a pas pu confirmer avant publication si ce dernier allait dépasser les frontières du Manitoba.

Le député acadien d’Acadie–Anapolis en Nouvelle-Écosse, Chris d’Entremont, est passé du côté libéral, mardi. Sa décision est motivée par une déception des actions du Parti conservateur.

Inès Lombardo – Francopresse

FRANCOPHONIE

Le député acadien et néoécossais Chris d’Entremont est passé du camp de Pierre Poilievre à celui de Mark Carney, mardi, juste après le dévoilement du budget fédéral 2025.

Il a affirmé qu’il s’agissait de la meilleure solution pour ses commettants et pour les Canadiens. Le député a également justifié cette décision par le fait qu’il ne «voyait plus» dans le camp conservateur une volonté de rendre le pays meilleur.

Ce n’est qu’un aurevoir : Dans une déclaration officielle du Parti libéral du Canada (PLC), l’élu insiste sur le fait qu’il «existe une meilleure voie pour notre pays […], non pas en nous plaignant, mais en ayant confiance en un avenir prometteur».

«Le premier ministre Mark Carney propose cette voie par un nouveau budget qui répond aux priorités que j’ai le plus souvent entendues dans ma circonscription : bâtir des infrastructures communautaires fortes et bâtir une économie plus forte.»

D’autres départs : Le député albertain de la circonscription d’Edmonton Riverbend, Matt Jeneroux, a démissionné jeudi. Il pourrait rester en poste jusqu’au printemps, a suggéré Pierre Poilievre sur X, jeudi.

Plusieurs députés conservateurs, dont la Québécoise Dominique Vien, réfléchiraient également au même geste, soit de quitter pour rejoindre les libéraux, soit de partir définitivement.

Le vote du budget dans les prochaines semaines pourrait offrir une occasion pour ces derniers.

Dans un communiqué publié dans la foulée du budget, l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (Acfas) reconnait que le budget fédéral 2025 mentionne le rôle central de la recherche scientifique et la décision de limiter les compressions aux conseils subventionnaires.

Inquiétudes : En revanche, l’association déplore l’absence de mesures spécifiques pour la recherche en français et rappelle que les chercheurs francophones – qui représentent 21 % de la communauté scientifique – reçoivent un financement insuffisant.

L’organisme insiste pour que la modernisation du système de recherche tienne compte de la diversité linguistique.

Il accueille positivement les investissements destinés à attirer des talents étrangers, tout en relevant les effets possibles de la baisse des permis d’études sur la relève francophone.

L’Acfas attend enfin que les recommandations du Groupe consultatif prévues en 2026 contribuent à renforcer la vitalité de la recherche en français au Canada.

CANADA

Le gouvernement Carney a passé un premier test de confiance à la Chambre des communes avec le vote sur un sous-amendement conservateur lié à son «budget générationnel» jeudi et d’un amendement du Bloc québécois, vendredi.

Le gouvernement a choisi de rendre les votes sur ces deux amendements des partis d’opposition déterminants.

Les votes : Dans leur sous-amendement au budget libéral, les conservateurs proposaient de réduire le déficit à 43 milliards, de couper davantage dans les dépenses et d’abolir la taxe carbone industrielle.

Mais leur amendement a été rejeté par 198 voix contre 139, malgré l’abstention de quatre de leurs députés.

Vendredi, le Bloc a de son côté obtenu le soutien des sept députés du NPD et de la députée du Parti vert, Elizabeth May, un résultat insuffisant, car les conservateurs ont voté contre, en alliance avec les libéraux. Les résultats non définitifs vendredi après-midi affichaient 30 voix pour et 306 contre.

Ce dernier vote a évité aux Canadiens de retourner aux urnes cet hiver.

Malgré près de 80 milliards de dollars de déficit public, le premier ministre a défendu un «budget générationnel».

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Investissements records pour un déficit record : Le premier budget du gouvernement Carney, présenté par le ministre François-Philippe Champagne, propose un plan d’investissements massifs de 280 milliards $ sur cinq ans afin de renforcer la résilience du Canada dans un contexte économique instable.

Les priorités incluent les infrastructures (115 G$), la productivité et l’innovation (110 G$), la défense (30 G$) et le logement (25 G$).

Ces mesures visent à stimuler la croissance, moderniser le pays et atteindre les cibles de l’OTAN en matière de défense. Malgré ces ambitions, le déficit devrait grimper à plus de 78 G$ en 2025-2026 avant de diminuer légèrement, et la dette continuera d’augmenter à court terme.

Le gouvernement prévoit aussi des économies de 60 G$ et une réduction de 40 000 postes dans la fonction publique, jugées modestes par certains experts.

Critiques principales : Si le budget est salué pour ses mesures favorables à l’innovation et à la recherche, il est critiqué pour le manque d’engagement environnemental et risque de rencontrer une forte opposition politique, le gouvernement minoritaire ayant besoin d’appuis pour éviter des élections anticipées.

Également, il n’affiche que peu d’éléments qui permettent de rassurer les communautés francophones en situation minoritaire (CLOSM). Il coupe aussi près de 2 milliards de dollars dans les services aux Autochtones et plus de 200 millions dans les Relations Couronne-Autochtones.

Le chef de l’opposition, Pierre Poilievre, l’a accusé d’être trop dépensier et de faire «profiter aux banquiers».

Yves-François Blanchet, le chef du Bloc québécois, l’a pour sa part tancé de se faire de l’argent «sur le dos des Québécois» et de donner aux entreprises pétrolières du pays.

«Ce sont les banquiers qui en profitent. Les Canadiens devront dépenser 55 millions $ sur l’intérêt des dépenses nationales. […], pourquoi le premier ministre peut-il diriger l’argent de la santé pour dépenser plus pour les banquiers?», a-t-il déclaré.

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Nouveauté : Le premier ministre Carney a annoncé en octobre qu’il changeait le cycle budgétaire, précédemment dévoilé au printemps, pour le déplacer à l’automne. Il a aussi fait en sorte de séparer les dépenses courantes des investissements, une manière de rompre clairement avec les manières de faire de ses prédécesseurs.

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Cette semaine, le sénateur conservateur Leo Housakos a déposé un projet de loi visant à déterminer des peines plus sévères pour les personnes  qui détiennent des images pédopornographiques. Il souhaite notamment invoquer la clause dérogatoire pour cela.

Ce projet de loi fait suite à la décision de la Cour suprême, la semaine dernière, d’invalider les peines minimales (un an) pour détention d’images pédopornographiques.

Leo Housakos, le chef de l’opposition au Sénat, a déposé le projet de loi S-240 pour demander l’utilisation de la clause dérogatoire après que la Cour suprême a révoqué les peines minimales pour les détenteurs de pornographie juvénile. 

Courtoisie Sénat

Le contexte : La Cour suprême du Canada a invalidé, par une décision partagée, la peine minimale d’un an de prison pour possession ou accès à de la pornographie juvénile, jugeant qu’elle contrevient à la Charte canadienne des droits et libertés en pouvant constituer une peine cruelle et inusitée.

Cinq juges contre quatre ont estimé qu’une telle peine peut être exagérément disproportionnée dans certains cas, comme celui d’un jeune de 18 ans recevant une image intime non sollicitée de sa conjointe mineure, et qu’il faut laisser aux juges la possibilité d’imposer des sanctions moins sévères.

Cette décision confirme un arrêt de la Cour d’appel du Québec, rendue dans le dossier d’un ex-militaire.

Réactions politiques : Après avoir été accusé d’être inactif sur ce dossier par Pierre Poilievre mercredi lors de la période de questions, le premier ministre Carney a rétorqué gravement :«Je me joins à tous les députés de cette Chambre pour condamner de tels actes. […] On présentera des mesures législatives pour pénaliser ceux qui sont responsables.»

Aux côtés de la sénatrice Mary Coyle, l’Assemblée canadienne de la jeunesse sur le climat (ACJC) a établi sept recommandations à l’adresse des parlementaires dans leur dernier rapport, après des consultations de 33 jeunes tirés au sort pour débattre et dégager des priorités.

Ils espèrent que cela débouche sur un projet de loi.

Les sept recommandations sont :

  1. Investir dans la création d’une norme fédérale et créer un organe qui travaille avec tous les ordres de gouvernement y compris les Autochtones. Pour cela, «il faut prioriser la sensibilisation et l’éducation», a souligné une membre de l’ACJC, en conférence de presse, jeudi.
  2. Encourager la collaboration avec les provinces et territoires pour s’attaquer aux traumatismes liés au climat. L’ACJC demande que des ressources soient disponibles pour les Canadiens comme des lignes d’aide, ou des groupes de soutien.
  3. Sur la reddition de compte, l’association demande de fournir des rapports. «Les parlementaires devraient communiquer activement sur les questions sur lesquelles ils travaillent important pour renforcer la confiance», a affirmé une autre membre jeudi.
  4. Collaborer avec les jeunes en amont pour avoir des politiques qui intègrent l’avis des jeunes Canadiens.
  5. L’ACJC demande aussi aux Autochtones de s’assurer que leurs organismes sont impliqués dans le processus selon la Loi sur la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
  6. Les membres de ACJC souhaitent que les parlementaires exigent des grandes entreprises particulièrement émettrices et du secteur public qu’ils divulguent publiquement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).
  7. Sur la réduction des émissions de GES : l’ACJC demande de réduire progressivement les financements au secteur des hydrocarbures et que cela s’accompagne de limites rigoureuses en matière de GES.

«On doit agir sur tous les systèmes qui ont une incidence et proposer des solutions. On veut que les journalistes diffusent le rapport. On veut que les parlementaires prennent des mesures à la lecture du rapport. […] On veut qu’ils comprennent que (les changements climatiques) ont des répercussions sur les générations à venir», a affirmé l’un des membres de l’assemblée, en conférence de presse jeudi.

Les superlatifs ne manquaient pas, à un tel point qu’il a aussi dû modérer les attentes. Il nous prévenait donc qu’il n’y aurait toutefois pas de grandes surprises.

Le ministre avait raison. Il y a très peu de surprise dans ce budget. Beaucoup de mesures qui y sont présentées avaient déjà été annoncées, comme la baisse d’impôt pour les particuliers, le programme Maisons Canada et les investissements substantiels en défense.

Ce que propose le budget fédéral

Les nouvelles initiatives, car il y en a quand même, s’inscrivent dans la continuité des déclarations faites par le premier ministre depuis qu’il est devenu chef du Parti libéral. Le gouvernement annonce de nouvelles sommes pour trois grands secteurs qu’il semble chérir : le logement, les infrastructures et la défense.

Le budget présente aussi des mesures pour encourager les entreprises privées canadiennes à diversifier leur marché et à être plus compétitives et plus productives. On apprend toutefois qu’il privilégie les incitatifs fiscaux pour y parvenir.

Le gouvernement va récompenser les entreprises qui adoptent certains comportements, comme investir rapidement pour augmenter leur capacité de production. Celles qui le feront paieront moins d’impôt.

On élimine aussi certaines failles qui permettaient à des entreprises de se soustraire à l’impôt canadien.

Le budget met aussi l’accent sur les minéraux critiques et les infrastructures de transport. Encore une fois, rien de bien nouveau.

On se doutait que le gouvernement n’allait pas proposer d’ambitieux programmes environnementaux. Le budget le confirme.

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S’agit-il alors d’un budget réellement «générationnel»? …

Si on analyse le budget en fonction de son impact sur différentes générations, oui, on peut affirmer qu’il s’agit d’un budget générationnel. Les dépenses prévues aideront surtout les futures générations.

Le nouveau Fonds pour bâtir des collectivités fortes, par exemple, doté d’un budget de 51 milliards de dollars pour les 10 prochaines années, permettra de financer de nombreux projets qui auront une longue durée de vie. Comme des installations portuaires, des routes, des parcs, des centres communautaires et sportifs, etc.

Mais ce seront aussi les générations futures qui paieront la note. La plupart des projets seront financés par des emprunts. Les contribuables de demain devront donc payer les intérêts sur la dette et, le cas échéant, rembourser cette dette ou encore la refinancer.

… et d’un budget «transformationnel»?

Par contre, il ne s’agit pas d’un budget «transformationnel». On ne change ni la structure industrielle du pays ni le rôle du gouvernement fédéral dans l’économie canadienne.

Son principal objectif est de créer un environnement propice au développement des affaires par le biais de la fiscalité. Pour le gouvernement, le Canada doit devenir un pays plus attrayant pour faire des affaires que les autres pays.

Pour atteindre ce but, le premier ministre Carney ne propose que des mesures qui ont déjà été utilisées par le passé. On diminue les impôts – par le biais de crédits d’impôt – pour encourager les entreprises à produire plus et mieux et ainsi créer des emplois et de la richesse.

En fait, le budget de Mark Carney ressemble beaucoup aux budgets qu’avaient présentés avant lui Stephen Harper, Jean Chrétien ou Brian Mulroney.

Ces autres budgets avaient-ils réussi à transformer l’économie canadienne? Tous ces premiers ministres avaient l’ambition de le faire, mais peu ont réussi. Notre économie a été de tout temps et est encore de nos jours une économie très dépendante des marchés étrangers, surtout des États-Unis.

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Un premier ministre en manque d’imagination?

Après avoir lu le budget du gouvernement Carney, on reste sur notre faim. Le premier ministre nous avait promis beaucoup de choses en campagne électorale. Il nous promettait notamment une nouvelle ère de prospérité économique inédite. Bref, un vaste plan «transformationnel».

Cependant, on ne voit aucun signe suggérant que le gouvernement envisage sérieusement cette transformation.

Pourtant, une telle transformation serait possible. Ne pourrait-on pas, par exemple, mettre la lutte aux changements climatiques au cœur de nos priorités? En conciliant à la fois la protection de l’environnement, les énergies vertes et la croissance économique?

Mark Carney a été l’émissaire spécial du secrétaire général des Nations unies pour le financement de l’action climatique. On sait qu’il connait très bien ce dossier et aurait des suggestions à faire à ce sujet.

Cette transformation pourrait aussi être industrielle. Pourquoi ne pas créer une ou quelques industries proprement canadiennes?

Dans sa plateforme de 2025, le Parti libéral s’engageait notamment à bâtir un réseau de construction automobile «100 % canadien». Pourquoi alors ne pas proposer un plan détaillé pour mettre en œuvre ce réseau, sachant dans quelle position difficile se trouve actuellement l’industrie canadienne?

On pourrait aussi s’attaquer à la transformation de nos ressources naturelles. Nous n’en transformons qu’une très faible proportion en produits de consommation et en produits industriels ici au pays. Le temps n’est-il pas venu de changer nos façons de faire et ainsi créer un marché qui dépendrait moins des exportations de matières premières?

Bref, plusieurs pistes auraient pu être explorées.

Avec son premier budget, le premier ministre Carney avait l’occasion de démontrer à la population canadienne qu’il arrivait avec de nouvelles idées, ambitieuses et… transformatrices. C’est certainement ce que les Canadiens et Canadiennes espéraient.

Ce n’est malheureusement pas ce qu’ils et elles ont eu.

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La présidente de la FCFA, Liane Roy, déplore des cibles en immigration francophone inférieures à celles promises par Mark Carney lorsqu’il était en campagne électorale au printemps dernier.

Courtoisie FCFA

La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), Liane Roy, a une vision acerbe du budget : «Il y a de bonnes annonces pour l’augmentation de la petite enfance, l’augmentation en santé. Mais il n’y a rien qui nous dit que les communautés francophones et acadienne, ou Monsieur et Madame Tout-le-Monde vont avoir des services en français avec ça.»

Elle se dit néanmoins heureuse pour le maintien des programmes culturels et du financement pour la Fête nationale de l’Acadie.

Un mystère demeure cependant pour elle : «Dans les investissements faits dans ce budget, va-t-il y avoir une lentille francophone?»

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La promesse brisée du gouvernement Carney : l’immigration francophone

En revanche, Liane Roy voit trop peu de détail à propos de l’immigration francophone. À part un de taille : les cibles promises par Mark Carney en campagne électorale visaient 12 % de résidents permanents francophones d’ici 2029. Le budget annonce seulement 10,5 % en 2028.

Selon elle, la cible de 12 % d’immigration serait protégée, mais la présidente de la FCFA n’en sait pas plus et préfère se fier à ce qui est rédigé dans le budget.

«Ça fait depuis septembre qu’on se demande si on va avoir des clarifications sur la façon dont on va se rendre au 12 %.»

Éducation : pas d’investissement dans la dualité linguistique

En revanche, le milieu de l’éducation en français, notamment comme langue seconde, déplore par la voix de la présidente de Canadiens parents for french (CPF), Kate Ashley, par communiqué, que «le budget 2025 représente une occasion manquée de renforcer la souveraineté du Canada en investissant véritablement dans notre identité bilingue».

Parmi les mesures concrètes demandées par la CPF pour soutenir l’enseignement dans la langue seconde, l’une des priorités est de rendre permanentes les augmentations de financement prévues dans le Plan d’action pour les langues officielles (notamment les 80 millions de dollars par année pour le postsecondaire promis par l’ex-gouvernement Trudeau).

La CPF souhaite aussi voir le fédéral augmenter les transferts fédéraux pour l’enseignement de la langue seconde, avec des «mécanismes clairs de reddition de comptes et de transparence».

L’économie francophone à valoriser

Le RDÉE Canada partage l’inquiétude de la FCFA concernant les compressions de 2 milliards de dollars observées au sein des ministères d’Immigration, réfugiés et citoyenneté Canada ainsi que d’Emploi et Développement social, notamment en lien avec la «réorientation des programmes», selon leur communiqué.

«Nous comprenons la nécessité d’un examen des dépenses publiques, mais il faudra s’assurer que les programmes contribuant directement à la vitalité économique des communautés francophones et acadienne en situation minoritaire continuent d’être appuyés», souligne Yan Plante, président-directeur général du RDÉE Canada.

— Yan Plante, PDG du Réseau de développement et d'employabilité Canada

Le RDÉE applaudit la stratégie de diversification du commerce dans le budget, même si pour l’organisme, c’est le commerce interprovincial qui prime sur les marchés internationaux.

«Les 116 000 entreprises francophones et acadiennes en situation minoritaire forment à elles seules un corridor économique d’un océan à l’autre, capable de stimuler les échanges et de renforcer la productivité», peut-on lire dans le communiqué.

Les investissements pour construire des logements abordables et la création du Fonds d’infrastructure pour l’Arctique sont des annonces de bon augure, indique encore le RDÉE, de même que les mesures liées à la vie abordable, que le RDÉE avait déjà présenté comme une priorité

Soukaina Boutiyeb répète au ministère de Femmes et Égalité des genres que les femmes francophones ne sont «pas un groupe homogène» et qu’il faut un financement structurel et permanent pour aider des femmes en situation d’urgence. 

Courtoisie

Un peu de sécurité pour les femmes

Il manque des détails, soupire de son côté la présidente de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC), Soukaina Boutiyeb, qui affirme : «On est passées d’une coupe de 80 % de financement au ministère Femmes et Égalité des genres à un revirement de bord».

En effet, le gouvernement fédéral a annoncé une semaine avant le budget plus de 660 millions de dollars sur cinq ans pour honorer une série de champs de bataille, comme la lutte contre la violence basée sur le genre.

Pour justifier les besoins de financements stables et durables, Soukaina Boutiyeb prend l’exemple d’une femme victime de violence conjugale.

«Les ressources sont souvent insuffisantes», affirme-t-elle, en indiquant que certaines maisons de transition ne comptent que quelques appartements et peinent même à entretenir leurs bâtiments.

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Du côté de la culture francophone, la Fédération de la culture canadienne-française (FCCF) salue la reconduction des aides au secteur artistique et les nouveaux fonds accordés à l’Office national du film, ainsi que l’augmentation de 150 millions de dollars au budget de Radio-Canada/CBC et l’instauration d’un droit de suite pour les artistes.

Elle demeure toutefois préoccupée par le faible financement de 6 millions de dollars accordée au Conseil des arts du Canada sur les 140 millions demandés et affirme qu’elle aussi restera vigilante quant aux compressions budgétaires.