Le Canada verra 733 nouveaux bureaux bilingues sur les 8750 qui offrent des services fédéraux.
Trente-neuf d’entre eux deviendront unilingues, dont 15 en français au Québec et le reste en anglais en Ontario. Par ailleurs, 534 nouveaux bureaux fédéraux ont été ajoutés en dehors des grandes villes.
Cette annonce découle des mises à jour aux règlements sur les Langues officielles à propos des communications avec le public. Les règlements encadrent l’application de la Loi sur les langues officielles modernisée en juin 2023.
Les nouveaux bureaux ont un an pour se conformer à cette nouvelle exigence. Les bureaux nouvellement unilingues ont aussi un an pour informer les communautés de langue minoritaire qui les entourent du changement.
Cette annonce survient alors que le gouvernement fédéral a signalé dans le budget de 2025 qu’il voulait réduire le nombre de fonctionnaires.
«Il va y avoir une réduction importante des employés de la fonction publique. On va créer des bureaux, mais est-ce qu’il va y avoir des gens pour y travailler? Est-ce que ça va être des services automatisés? Quelle forme vont prendre ces services?», soulève la professeure émérite à l’Université d’Ottawa, Linda Cardinal.
Le gouvernement projette de réduire les effectifs de la fonction publique d’environ 40 000 postes. Le nombre de fonctionnaires a atteint un niveau record de 368 000 personnes en 2023-2024. Au cours de la dernière année seulement, quelque 10 000 emplois ont déjà été retranchés.
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Le ministère de la Transformation du gouvernement, des Travaux publics et de l’Approvisionnement, Joël Lightbound, n’a pas répondu à cette question avant l’heure de tombée.
La professeure Linda Cardinal affirme que le Conseil du Trésor ne comprend pas que «l’inertie dans le domaine des langues officielles n’est pas à l’avantage de la francophonie canadienne. Ça continue de maintenir cette idée que le Conseil est un peu le parent pauvre des langues officielles.»
L’élément du temps choisi pour publier ces règlements a souvent été souligné par l’opposition pendant les comités des langues officielles.
«Pourquoi est-ce que ça prenait trois ans pour préparer les règlements découlant de la nouvelle Loi sur les langues officielles? […] On ne comprend pas les chiffres qui sont donnés. On ne sait pas sur quel type de processus ça repose […] Donc il y a toujours une certaine opacité», critique Linda Cardinal.
Elle affirme que les «éléments contingents», comme les élections et les vacances, permettent de ralentir la machine, plutôt que de l’accélérer.
«M. Carney n’a pas l’air d’être à l’aise avec des procédures qui sont trop lentes. […] On ne sait pas pour les langues officielles s’il veut que ça bouge. Mais on sait que dans les autres secteurs, il veut que ça bouge, il crée toutes sortes d’initiatives pour faire avancer les choses plus rapidement.»
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Par ailleurs, Linda Cardinal affirme que l’annonce s’est faite dans la plus grande discrétion, sans réaction des groupes linguistiques du pays.
«On ne sait pas si c’est bien reçu dans le milieu, mais on ne peut pas non plus être contre la vertu. On ajoute 733 bureaux bilingues», indique la professeure, qui inclut «tout le travail fait auparavant pour ne pas perdre des bureaux».
«Quand il y a la révision des règlements, ç’a toujours été une inquiétude dans les milieux minoritaires que la loi du nombre influence trop l’attribution des bureaux», ajoute-t-elle.
Une inquiétude atténuée par le fait que la moitié des bureaux désignés bilingues le sont grâce à la condition qu’il y ait une école de la langue minoritaire dans le territoire qu’ils desservent.
«Ça, ça a été une avancée dans la définition du règlement», commente Linda Cardinal.
«Notre but, c’est d’être rassembleur», lance André Roy, animateur et producteur du Grand ménage des Fêtes.
Grève des enseignants en Alberta et de Postes Canada, guerre commerciale avec les États-Unis, changements climatiques, interdiction des téléphones cellulaires dans les écoles : les Newbies (Christian Essiambre, Luc LeBlanc et André Roy) reviennent une nouvelle fois sur les écrans pour passer 2025 au crible, toujours avec humour et en musique.
Cette année encore, le trio entend bien faire rire toute la francophonie, d’ici et d’ailleurs – l’émission sera diffusée sur TV5Monde. «On se ressemble tous. Peu importe d’où on se parle aujourd’hui, on vit un peu les mêmes solitudes, les mêmes débats», remarque André Roy.
Les Québécois et Québécoises ne seront pas en reste : «On veut s’assurer qu’on parle à tout le monde et qu’on n’exclue personne.»
«Si on ne parle pas aussi à eux, comment on fait pour les embarquer? […] Si tout d’un coup, le Québec, on n’en parle pas, c’est comme si on jouait à l’autruche. Puis nous autres, comme francophones minoritaires, [ça serait comme si] on n’assume pas qu’il y a une majorité. Parce qu’en se ralliant avec eux, tout d’un coup, on devient plus forts», commente l’animateur.
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Du côté d’Improtéine (Olivier Nadon, Martin Laporte, Vincent Poirier, Nadia Campbell et Stéphane Guertin), la solidarité canadienne occupe également une grande partie de l’intrigue.
Dans Improtéine Expose 2025, les cinq complices mènent toujours l’enquête dans un faux documentaire pour tenter de déchiffrer une obscure prophétie annonçant l’effondrement du pays lorsque les six piliers de la société canadienne s’écrouleront… Leur devoir : agir pour sauver le pays. Rien de moins.
«Notre plaisir, c’est d’aller trouver les fausses raisons derrière toutes les nouvelles. Ça fait qu’on s’amuse beaucoup comme ça», confie Vincent Poirier en entrevue avec Francopresse. Quitte à passer pour de vrais faux complotistes quand les fausses nouvelles se rapprochent de la vérité.
«Des fois – surtout en politique –, il y a des choses ridicules qui se passent et on n’est pas trop loin d’une réalité parallèle», plaisante-t-il.
Pour l’écriture de l’émission, les nouvelles ne se sont pas fait attendre. «Il y a des années où on est rendu au printemps pis on se dit : “Mince, il semble qu’il n’y a rien de gros, rien de frappant”. Mais cette année, dès le 6 janvier, Trudeau a démissionné», raconte Vincent Poirier.
«L’actualité était très nationale, très politique, très globale, note de son côté Nadia Campbell. Ça a été plus difficile d’aller trouver ou de cibler les “petites nouvelles”, parce que notre intérêt national était vraiment sur ce qui se passait au sud du Canada.»
On est francophones, mais on est aussi Canadiens. Notre grande bataille, ça a été de défendre notre côté canadien contre les États-Unis plutôt que notre côté francophone contre les anglophones.
Mais cela n’a pas empêché l’équipe de parcourir le pays d’un océan à l’autre, de l’Alberta au Nouveau-Brunswick, en passant par l’Arctique. Coco Belliveau, Georges Laraque ou encore Alain Rayes se sont également prêtés au jeu du groupe franco-ontarien.
Dans le Grand ménage, le mot Canada revient souvent, et «c’est voulu», confirme André Roy. «S’il y a une chose qui est ressortie cette année, c’est comment nous, comme citoyens canadiens, on réagit quand il y a une menace. Ça a changé un peu nos habitudes, ça nous a requestionnés sur nos valeurs, nos façons de faire.»
«Le numéro d’ouverture, pour moi, c’est un choix éditorial», précise-t-il. Pas de divulgâche, mais les Newbies se sont rendus à Ottawa pour rencontrer une personne, disons, haut placée…
La solidarité se ressent aussi sur scène et dans les prestations musicales de l’émission, où les artistes jouent et chantent ensemble. Une belle harmonie, dans tous les sens du terme, avec parfois quatre mains sur un piano.
Pour la première fois, les Newbies ont dévoilé lors de leur phase de promotion un extrait d’une chanson sur le réchauffement climatique qui a été envoyé aux radios partout au Canada, Y fa chaud bro!, accompagnés de Gildor Roy et Fabiola Nyrva Aladin.
Tournée à Moncton, Le grand ménage des Fêtes réunit autour des Newbies de nombreux invités et les artistes Mentana (Acadie-Québec), Vishtèn (Île-du-Prince-Édouard) Damien Robitaille (Ontario) et Maude Cyr-Deschênes (Nouveau-Brunswick), gagnante de La Voix 2024, qui assurent l’ambiance musicale.
«C’est vraiment dans cet esprit-là d’une troupe. Il y a plein de comédiens qui apparaissent, qui disparaissent […] Je pense que les gens vont taper du pied et des mains en même temps en regardant l’émission», espère André Roy. On n’en doute pas.
Improtéine Expose 2025 sera diffusée le 31 décembre à 18 h 05 (HE) sur ICI TÉLÉ et ICI TOU.TV pour les téléspectateurs et téléspectatrices d’Ottawa-Gatineau, de l’Ontario et de l’Ouest.
La revue sera diffusée à l’ensemble du pays le 1er janvier 2026 à 1 h 30 sur ICI TÉLÉ et ICI.TOU.TV, ainsi qu’en rediffusion le 4 janvier à 21 h HE sur ICI TÉLÉ, et à 19 h 30 HA sur ICI TÉLÉ Acadie.
Le grand ménage des Fêtes sera diffusé le samedi 20 décembre à 20 h (HE) sur Unis TV et sera aussi disponible sur le site Web TV5Unis.
Tout a commencé quand un citoyen a lancé un défi au ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick, John Dornan. Lequel? Aller attendre à l’urgence de l’hôpital de Moncton, au Nouveau-Brunswick, comme n’importe quel patient.
Le ministre a accepté et a finalement passé deux journées de 12 heures à l’urgence, les 14 et 15 novembre dernier, pour un total de 24 heures.
Là-bas, il a vu des gens fatigués, inquiets et parfois découragés. «Les gens qui attendent ont peur de perdre leur place, s’ils quittent la salle d’attente. Donc ils restent là, et ce n’est pas confortable», a-t-il expliqué au journal Acadie Nouvelle.
Le ministre dit avoir trouvé l’attente très longue… alors qu’il est en forme. «Depuis cette expérience, j’éprouve davantage d’empathie pour les personnes qui sont malades et qui doivent attendre longtemps. Nous devons faire mieux», a-t-il affirmé.
Au Nouveau-Brunswick, il faut attendre environ 4 heures et demie à l’urgence avant de voir un médecin. Mais à certains endroits, c’est encore plus long. Par exemple, à l’hôpital de Moncton, des patients doivent parfois attendre jusqu’à 19 heures.
Beaucoup de personnes viennent à l’urgence parce qu’elles n’ont pas d’autre option. Si elles n’ont pas de médecin de famille ou n’ont pas accès à une clinique, elles doivent se tourner vers l’urgence de l’hôpital, même pour des problèmes qui ne sont pas graves. Résultat? Les salles d’attente se remplissent beaucoup plus vite et tout le monde doit patienter plus longtemps.
Après ses 24 heures à l’urgence, John Dornan a affirmé qu’il voulait améliorer le système de santé. Il souhaite l’ouverture de plus de cliniques collaboratives au Nouveau-Brunswick.
Ces cliniques, ce sont des endroits où plusieurs professionnels de la santé (infirmières, médecins, psychologues…) travaillent ensemble. L’idée est simple : permettre aux gens de recevoir de l’aide rapidement, sans avoir à aller à l’urgence pour le moindre petit bobo!
Source : Acadie Nouvelle
Se chauffer et cuire un repas quand on n’a pas d’argent, de logement, d’électricité, c’est un réel défi. On a donc pensé à un poêle très simple : il est fait à partir d’une boîte de conserve dans laquelle on allume un feu pour chauffer la nourriture. Pendant qu’on cuit notre repas, on peut aussi y placer des roches.
Elles emmagasinent de la chaleur. Au moment d’aller se coucher, on les récupère pour garder nos mains et nos pieds au chaud dans la tente. Nos ancêtres faisaient ça! On peut se chauffer ainsi pendant environ deux heures.
L’équipe du Laboratoire d’ingénierie pour le développement durable et les poêles qui ont été distribués à la Nuit des sans-abris le 17 octobre dernier à Montréal. Monsieur Philippe est à droite.
Ça te surprend parce qu’à notre époque, le réflexe est souvent de répondre à tous les problèmes par une nouvelle technologie, si possible plus compliquée que la précédente. Et qui finit souvent au dépotoir parce qu’on n’arrive pas à la réparer. Nous, on a plutôt visé la low-tech. C’est une façon de se servir de la technologie pour développer des solutions simples qui vont vraiment répondre aux besoins des gens.
Oui. Il fallait un objet facile à fabriquer, à utiliser, à transporter, à réparer… De là est né notre petit poêle. Mais on n’a rien inventé. Il est fait avec des matériaux gratuits et faciles à trouver dans la rue : des boîtes de conserve. On n’a pas besoin d’outils pour le fabriquer et on brûle ce qui est disponible dans la rue (bois, carton, journal). Pas besoin de carburant polluant et explosif. Mais je rappelle qu’il ne faut pas faire le feu dans la tente! Ce serait dangereux.
Nous donnons des ateliers sur le terrain. C’est très facile à fabriquer et ça ne prend que 20 minutes. Nous avons aussi préparé des plans gratuits, sans mots, avec des illustrations. C’est très important que les personnes se sentent autonomes et compétentes. Il y a même des groupes de retraités qui se sont mis à fabriquer des poêles! Ils les donnent à des campements près de chez eux.
Les besoins sont nombreux chez les personnes en situation d’itinérance. Être au sec et faire sécher ses habits en est un. L’été, la conservation des aliments est un vrai défi. Pour l’instant, nous n’avons rien de concret, mais on garde toujours les trois principes du low-tech en tête :
1. Répondre à de vrais besoins;
2. Concevoir des objets simples et accessibles qui sont faciles à réparer;
3. avec le moins d’impacts négatifs sur l’environnement et le plus d’impacts positifs sur la société
Et toi, as-tu déjà participé à une activité pour aider les gens dans le besoin? Raconte-moi!
Les sapins de Noël naturels piquent la vedette… mais sont-ils plus écologiques? «Il n’y a pas une réponse claire, il faut vraiment analyser toutes les étapes et le cycle de la vie du sapin», amorce Laurence Bolduc, spécialiste en communication et engagement à la Fondation David Suzuki.
Certains sapins vendus dans la ferme familiale d’Yvon Brabant ont fait des bourgeons. Photo : Courtoisie
«Un sapin artificiel peut être réutilisé plusieurs fois, mais il n’est pas recyclable», rappelle la professeure au département des Sciences économiques et administratives de l’Université du Québec à Chicoutimi, Myriam Ertz.
Pour que son impact environnemental soit réduit, «cela nécessite quand même de l’utiliser pendant un certain temps – entre 5 et 20 ans, selon différents rapports – et, évidemment, ça dépend beaucoup des composantes qui entrent dans sa production», nuance la chercheuse.
L’empreinte carbone des sapins artificiels reste trois fois plus importante que celle des sapins naturels, rapporte la Fondation David Suzuki. Ils génèrent d’importantes émissions de gaz à effet de serre lors de leur production et la plupart sont importés.
Mais si le sapin naturel semble prendre l’avantage, la partie n’est pas encore gagnée.
La demande de sapins de Noël naturels a explosé durant la pandémie et continue d’augmenter chaque année, observe la directrice générale de Christmas Tree Farmers of Ontario, Shirley Brennan.
L’industrie des arbres de Noël au Canada représente près de 163 millions de dollars par année. Un chiffre qui pourrait légèrement baisser cette année en raison de la perte de certaines commandes destinées aux États-Unis, précise la responsable.
Le secteur se divise en deux volets : «Au Québec et dans les Maritimes, il s’agit principalement d’une industrie de gros. Ce sont les arbres que vous voyez abattus et qui sont exportés vers d’autres pays.»
En Ontario et en Colombie-Britannique, c’est plutôt «une exploitation de type “you cut”, où les gens viennent à la ferme et abattent eux-mêmes leur arbre».
«On parle beaucoup du naturel versus l’artificiel, mais ce ne sont pas les seules options possibles. Même parmi les sapins naturels, il y a des sous-catégories», indique Myriam Ertz.
Il faut savoir que la plupart des sapins qu’on vend, par exemple sur les stationnements, ce sont des arbres qui vont être traités avec des composantes chimiques pour donner une petite couleur vert foncé, bleutée, alors qu’un sapin biologique n’est pas traité.
Les méthodes de production varient également d’un champ à l’autre. «Si c’est une monoculture, ça peut fragiliser les sols, ça réduit la biodiversité. Il peut aussi y avoir des pesticides, etc. Versus un endroit où il va y avoir d’autres plantations avec les sapins», relève de son côté Laurence Bolduc.
Quant au sapin en pot, il faut le prendre avec des pincettes, prévient la spécialiste. Contrairement au sapin coupé, celui en pot reste vivant : ses racines lui permettent de continuer à pousser. Mais il nécessite un entretien rigoureux pour survivre après la replantation.
«C’est un peu comme si vous prenez des poissons et que vous les mettez dans un bassin. Il y en a peut-être certains qui vont survivre, mais d’autres non, parce qu’on le coupe quand même de son environnement naturel», illustre Myriam Ertz.
«Quand les sapins poussent, ça capture le CO2, donc ça, c’est aussi positif», note Laurence Bolduc.
Selon Shirley Brennan, le succès des sapins naturels s’explique en partie par le fait que «la jeune génération recherche des produits naturels et que les nouveaux arrivants au Canada veulent adopter cette tradition».
Shirley Brennan est formelle : à ses yeux, l’industrie est déjà écologique, car elle propose un «produit 100 % biodégradable» et elle veut le devenir davantage.
«Ce sont les petites choses qui ont le plus grand impact» en matière de lutte au changement climatique. Elle cite l’utilisation de filets biodégradables autour des arbres, le fait d’acheter des fournitures en plus grandes quantités ou de ne pas utiliser de plastiques jetables.
«Beaucoup d’arboriculteurs ne disposent pas de systèmes d’irrigation, ils arrosent leurs arbres à la main. Nous travaillons également beaucoup sur la restauration des terres et la gestion responsable des cours d’eau pour lutter contre l’érosion des sols.»
Le transport – l’un des facteurs les plus polluants – pèse aussi dans la balance. «Si ton sapin naturel a parcouru je ne sais pas combien de kilomètres pour venir, tu n’es plus dans un choix écologique», souligne Laurence Bolduc. La meilleure option reste alors la production locale.
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«Il y a beaucoup de fermiers qui se retournent vers les procédés de nos parents et grands-parents : ne pas retourner la terre trop haut, diminuer les engrais chimiques le plus possible, planter des barrières contre le vent avec des lignes d’arbres, ce qui réduit l’érosion», décrit Yvon Brabant.
Cela fait 23 ans qu’Yvon Brabant est propriétaire de la ferme de Sapin de Noël Brabant, à Casselman, en Ontario. Il utilise des méthodes naturelles pour entretenir ses arbres, comme étendre du compost sur ses champs pour les protéger du soleil ou disposer de la cendre autour pour les enrichir.
La production d’un sapin de 2,5 mètres nécessite 14 ans de travail entre l’ensemencement et la coupe, selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
Yvon Brabant dispose d’environ 10 champs en croissance. Il s’attendait à en avoir sept à huit en production; actuellement, il n’en a que quatre.
«À cause des changements climatiques, ça a été retardé d’au moins deux ans, sinon trois.» Les épisodes de sècheresse lui ont fait perdre de 250 à 300 arbres. «Ils étaient verts puis en trois mois ils sont tombés jaunes, puis rouges. Puis là, ils ont tous perdu leurs aiguilles très rapidement.»
À 80 $ l’arbre, le manque à gagner se fait vite ressentir. «J’ai probablement une perte de 20 à 30 % de revenus.»
À cause de la composition de son terrain, plein de ravins, il ne peut pas utiliser de gros équipements. Il a donc dû s’adapter : faire creuser un puits de surface, installer une pompe et, comme sa ferme n’a pas d’électricité, mettre en place un système de batteries alimenté par panneaux solaires. Il devra sans doute aussi investir dans un canon à eau.
«C’est toute une activité que je ne m’attendais pas à devoir faire. Je pensais pouvoir juste me concentrer à tailler, planter et vendre des arbres, puis couper le gazon, mettons; mais c’est beaucoup plus que ça», raconte le septuagénaire.
Depuis plusieurs années, d’autres joueurs se taillent une place sur le marché, comme les sapins en bois ou en feutre. «Pour les enfants, c’est particulièrement amusant. Ça permet en fait de coller et de décoller les décorations», fait remarquer Myriam Ertz.
Un sapin fait de livres.
Mais le sapin traditionnel a encore de beaux jours devant lui. Ces options émergentes restent «marginales», estime la chercheuse. «Ça a augmenté légèrement, on dit que c’est “en vogue”, mais ça ne s’est clairement pas généralisé.»
Elle souligne toutefois que les utilisateurs aiment avoir le choix. «Les gens sont souvent en mode exploration test : une année, ça va être naturel, l’année d’après on va tenter le bois, etc.»
D’autres options Do it yourself existent, comme créer un sapin avec des livres ou décorer une plante.
Les sapins naturels peuvent être amenés dans des centres de collecte ou directement déposés dans des bacs à déchets, selon ce que proposent les municipalités.
Ils peuvent servir de compost, être transformés en paillis ou encore servir à la confection d’huiles essentielles. «Tu peux aussi le mettre dans ta cour, ça fait comme un refuge naturel pour les oiseaux», énumère Laurence Bolduc.
«On peut être tenté de le bruler dans son foyer domestique. On le déconseille quand même parce qu’il y a un risque d’incendie assez important, d’encrassement de la cheminée aussi et d’émissions polluantes», prévient Myriam Ertz.
Avec des informations de Julien Cayouette et de Camille Langlade.
Lors du Comité permanent des langues officielles, mardi matin, les partis d’opposition, la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) et Droits collectifs Québec ont jugé les nouveaux pouvoirs de sanctions administratives pécuniaires du commissaire aux langues officielles insuffisants.
Un des règlements de la nouvelle Loi sur les langues officielles, déposé à la fin novembre, permet au commissaire de donner des amendes allant de 5000 $ à 50 000 $ aux transporteurs sous juridiction fédérale et aux aéroports qui ne respectent pas la Loi.
Règlements tant attendus : Selon eux, les sanctions devraient s’étendre à d’autres entités fédérales et être bien plus élevées que 50 000 $ – «pourquoi pas 1 million de dollars», a lancé l’avocat de la FCFA. Ils dénoncent aussi les lourdeurs administratives à prévoir et une mesure pas assez dissuasive à leurs yeux.
L’une des sept recommandations de la FCFA vise à étendre les sanctions à toutes les entreprises fédérales du domaine du transport qui offrent une expérience au public voyageur.
La FCFA espère aussi que les sanctions seront proportionnellement applicables au nombre de plaintes
Raymond Théberge tirera sa révérence le 29 janvier prochain, après deux extensions de six mois de son mandat. Le ministre Miller n’a pas encore répondu sur l’identité du successeur de M. Théberge.
Pour son dernier passage devant le Comité permanent des langues officielles avant sa retraite le 29 janvier, Raymond Théberge a rappelé que le français est une «langue négligée dans les communications gouvernementales».
Une langue que «les institutions fédérales relaient à une langue de traduction plutôt que de viser l’égalité réelle des deux langues officielles. Les 766 plaintes recevables déposées auprès du Commissariat aux langues officielles en témoignent. La Loi [sur les langues officielles, NLDR] est pourtant claire», a-t-il déclaré.
Inquiétudes principales : Raymond Théberge a réitéré ses inquiétudes sur ses pouvoirs et sur la procédure administrative, trop lourde, précisés fin novembre sous forme de règlement à la Loi sur les langues officielles.
Invité à s’exprimer sur l’usage du français dans les communications gouvernementales – notamment le 17 % de français utilisé par Carney depuis son élection avancé par Radio-Canada –, il n’a pas commenté, expliquant en marge du comité que «critiquer un individu n’est pas forcément la marche à suivre».
Devant les députés, Raymond Théberge a reconnu que le premier ministre avait fait des «efforts» dans son utilisation du français. «C’est extrêmement important que tous les leadeurs et hauts dirigeants soient en mesure de communiquer dans les deux langues officielles de façon équitable et égale.»
Le président du Conseil du trésor, Shafqat Ali, a déposé le rapport 2023-2024 du Conseil du trésor, dans lequel il note que moins d’une réunion sur deux est réalisée dans les deux langues officielles au sein de la fonction publique.
Les interprètes pigistes accréditées qui travaillent sur la Colline du Parlement ont dénoncé mardi par voie de communiqué un «pied de nez à l’égalité des langues officielles».
Pour l’Association internationale des interprètes de conférence (AIIC Canada), les nouvelles règles d’approvisionnement mises en place par le fédéral «privilégient les prix les plus bas au détriment de la qualité et vont à l’encontre des conditions d’exercice de leur profession».
Baisse de qualité : Les interprètes fustigent les changements opérés «en douce» par le Bureau de la traduction (BT) à son processus d’accréditation, comme l’abaissement du niveau d’accréditations.
L’association s’insurge aussi contre la décision du BT d’intégrer au jury un évaluateur externe, dont le vote pèserait autant que celui des quatre interprètes principaux accrédités. «Attendez-vous à un miracle, car l’idée est d’inonder la Colline de soi-disant interprètes accrédités», lâche la porte-parole de l’AIIC-Canada, Nicole Gagnon.
Le Rapport annuel sur les langues officielles 2023-2024 déposé par le Conseil du Trésor mardi fait état de plusieurs lacunes persistantes au sein de la fonction publique canadienne.
Difficile de travailler en français : Moins d’une institution fédérale sur deux (47 %) dit mener «toujours» ou «presque toujours» des réunions dans les deux langues officielles, permettant aux fonctionnaires de parler dans la langue de leur choix.
Seulement 69 % des hautes directions communiquent «presque toujours» dans les deux langues officielles et 79 % d’entre celles qui doivent être bilingues peuvent réellement s’acquitter de leurs tâches dans les deux langues officielles.
Le Conseil du Trésor note tout de même que ces données sont en légère hausse.
Mais la communication reste bonne : Du côté de la communication avec le public, les choses ont progressé davantage. La cible de 90 % de conformité a été dépassée pour l’affichage bilingue, les sites Web et la publicité dans les deux langues officielles.
Le député de Markham – Unionville élu cette année, Michael Ma, a rejoint les rangs libéraux le jour de la relâche du Parlement pour les Fêtes.
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À l’instar de son collègue Chris d’Entremont, le député conservateur Michael Ma a annoncé jeudi soir qu’il traversait le parquet de la Chambre des communes pour rejoindre le caucus libéral. Il représente la circonscription torontoise de Markham–Unionville en Ontario et a été élu aux élections fédérales de 2025.
Les libéraux sont désormais 171 : il ne manque plus qu’un député à Mark Carney pour que son gouvernement devienne majoritaire.
Dans une déclaration transmise sous la bannière libérale jeudi soir, Michael Ma affirme en être venu à la conclusion que «le premier ministre Mark Carney propose l’approche stable et pratique dont nous avons besoin […]».
Il affirme également avoir intégré la fonction publique pour «aider les gens, en mettant l’accent sur les solutions – et non sur les divisions», sans nommer son ancien chef, Pierre Poilievre.
Le débat s’est envenimé mardi autour d’une motion conservatrice visant à contraindre le gouvernement à clarifier sa position sur un projet d’oléoduc de l’Alberta vers la côte britannocolombienne. Cette motion a été largement défaite, avec l’appui du Nouveau Parti démocratique (NPD) et du Bloc québécois, avec 196 voix contre et 139 pour.
Mot pour mot : Le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre, a proposé une motion appuyant explicitement le pipeline et la modification de l’interdiction des pétroliers. Le PCC a ensuite amendé la motion pour y intégrer le captage du carbone et les consultations autochtones, afin de tenter de diviser les libéraux.
Plusieurs ministres ont qualifié la manœuvre de «cynique», tandis que des élus autochtones ont dénoncé une instrumentalisation de leurs communautés.
Des représentants de la nation haïda et de Coastal First Nations ont réaffirmé leur opposition à tout pipeline et à la levée de l’interdiction des pétroliers.
Le vote, non contraignant, n’oblige pas le gouvernement, qui s’est engagé à consulter les dirigeants autochtones sur tout projet.
Une lettre comme une flèche : Le même jour, l’ex-ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a publié une lettre dans La Presse et le Toronto Star, qui critique en détail l’entente qu’Ottawa a signée avec l’Alberta il y a quelques semaines.
Le gouvernement Carney appuiera finalement l’amendement du Bloc québécois visant à retirer l’exemption religieuse du projet de loi C-9 sur le discours haineux.
Cette décision, critiquée par des groupes religieux, est dénoncée par les conservateurs, qui y voient une atteinte aux libertés. Le gouvernement affirme que la mesure ne criminalisera pas les pratiques religieuses.
Le projet de loi C-12 sur l’immigration adopté in extremis le 11 décembre, jour de la relâche du Parlement, par le gouvernement Carney avec l’appui des conservateurs. Le texte modifiera les règles d’accès à l’asile au Canada. Selon les députées du NPD Leah Gazan et Jenny Kwan, la Loi violera les droits des immigrants et des réfugiés au Canada.
Le document propose que toute personne entrant de façon irrégulière depuis les États-Unis soit automatiquement jugée inadmissible à présenter une demande d’asile, éliminant ainsi la possibilité de déposer une telle demande après 14 jours au Canada.
Ces personnes pourraient tout de même soumettre une demande d’examen des risques avant renvoi, sauf si elles proviennent d’un pays visé par un moratoire. Dans ce dernier cas, elles n’auraient alors plus aucun recours pour faire reconnaitre les risques qu’elles invoquent.
«Dangereux» : Des députées néodémocrates et plusieurs organismes avaient demandé mardi le rejet de ce projet de loi, qu’ils jugent dangereux pour les droits des migrants, particulièrement pour les femmes et les personnes marginalisées.
Selon Leah Gazan, du NPD, la mesure «tournerait le dos aux promesses en matière d’égalité entre les sexes» et fragiliserait les demandeuses d’asile fuyant la violence.
Le ministre de la Justice a annoncé la criminalisation des féminicides cette semaine.
Dans une conférence de presse mardi, le ministre de la Justice, Sean Fraser, a annoncé un projet de loi pour durcir le Code criminel en classant certains féminicides comme des meurtres au premier degré, même sans préméditation, lorsqu’ils s’inscrivent dans des contextes de haine, de contrôle ou de violence sexuelle basée sur le genre.
Le projet de loi C-16 crée aussi une infraction visant les comportements coercitifs en contexte conjugal. Des organismes saluent ces mesures, mais craignent un manque de ressources pour les appliquer, notamment au sein de la police.
Le texte inclut aussi des dispositions contre les crimes sexuels en ligne, l’usage de deepfakes, oblige les réseaux sociaux à signaler le matériel pédopornographique et présente une infraction pour empêcher l’implication de mineurs dans des crimes.
Le règlement déposé à la Chambre des Communes par le président du Conseil du Trésor, Shafqat Ali, cible la partie de la Loi sur les langues officielles modifiée qui favorise «l’épanouissement des communautés de langues officielles en situation minoritaire» – aussi appelée partie VII.
Le milieu de l’éducation en français langue première faisait partie de ceux qui attendaient ce règlement avec impatience.
Or, il semble manquer d’emblée un élément central : l’insertion de clauses linguistiques dans les ententes entre le fédéral, les provinces et les territoires – pourtant l’une de ses raisons d’être.
«Nous avons certaines préoccupations avec les dispositions du règlement entourant les ententes qui méritent une analyse plus approfondie de mon équipe», a déclaré le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, par courriel à Francopresse.
Les clauses linguistiques permettraient notamment plus de transparence dans l’utilisation des fonds fédéraux dédiés aux langues officielles par les provinces et territoires, avait avancé la présidente du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSFCB), Marie-Pierre Lavoie, lors de son passage au comité des langues officielles le 18 novembre.
Marie-Pierre Lavoie, présidente du conseil d’administration du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique, avait rappelé qu’elle attendait ce règlement pour que les provinces soient transparentes dans leur utilisation des fonds fédéraux pour ‘éducation en français.
Dans le régime actuel, «rien n’est clair» à ce niveau, avait-elle dit.
La CSFCB avait présenté un mémoire sur le sujet. Son conseil d’administration attendait les règlements de pied ferme, espérant ainsi cesser «la lutte constante pour avoir des réponses» à propos des fonds, comme l’avait formulé Marie-Pierre Lavoie le mois dernier en marge du comité.
Le cas du CSFCB n’est pas un cas isolé; une affaire similaire est actuellement traitée en Cour fédérale à Terre-Neuve-et-Labrador.
Raymond Théberge reconnait que l’on retrouve dans le règlement une clarification des obligations des institutions fédérales, notamment à propos des «éléments qui déclenchent une analyse d’impact».
Ces analyses d’impact déterminent si les actions ou les oublis du ministère Patrimoine canadien – qui attribue les fonds fédéraux pour les langues officielles – causent un préjudice ou non aux minorités linguistiques. Les analyses se font dans le cadre des ententes entre le gouvernement fédéral et les provinces ou les territoires.
Certaines clarifications [cependant] limitent la portée de la Loi, ce qui ferait en sorte que des décisions échapperaient à l’obligation de mener une analyse d’impact.
Récemment, il a justement statué que Patrimoine canadien avait été incapable de démontrer s’il avait effectué une analyse d’impact ou s’il avait évalué les besoins pour des mesures positives pour l’épanouissement de la communauté francophone de la Colombie-Britannique.
Ce constat découlait d’une plainte du CSFCB. Dans le rapport obtenu par Francopresse, le commissaire estime que Patrimoine ne s’est pas acquitté pleinement de ses obligations de consultation et d’étude d’impact.
«L’obligation qu’ont les institutions de faire des consultations est clarifiée, mais elle est grandement restreinte en ce qui concerne les mesures positives. Il va sans dire que les consultations sont essentielles pour la mise en œuvre d’une partie de la loi qui vise la progression vers l’égalité réelle des communautés de langue officielle minoritaire» appuie Raymond Théberge à Francopresse.
Le commissaire aux langues officielles a émis de premières inquiétudes sur le règlement censé apporter de la transparence dans la distribution du financement aux communautés francophones en situation minoritaire.
Le règlement oblige les institutions fédérales à «donner un préavis raisonnable aux minorités francophones et anglophones» avant de les consulter, ce qui était loin d’être le cas.
Plusieurs intervenants francophones ont dit ne toujours pas savoir s’ils étaient en pleine consultation avec le ministère, car cela ne leur avait pas été notifié, selon ce qu’a appris Francopresse par une source proche du dossier qui préfère rester anonyme.
D’autres organismes et personnes qui défendent des dossiers liés à la francophonie en situation minoritaire ont été contactés par Francopresse pour commenter le règlement. Ils préfèrent analyser ce dernier de manière plus approfondie avant de réagir.
Si on considère l’ensemble de l’océan Arctique, la superficie recouverte de glace en octobre était, selon une analyse du programme européen Copernicus, de 6,8 millions de km2 : c’était 12 % de moins que la moyenne 1991-2020, mais c’était malgré tout, loin d’un record.
En revanche, si on ne considère que la «bordure atlantique» de l’Arctique, des iles du Nord canadien jusqu’à la Norvège en passant par le Groenland, c’est là que les pertes ont été les plus prononcées pendant la majeure partie de 2025, selon l’analyse du Centre américain de données sur la glace et les neiges (NSIDC).
En date du 28 novembre, la baie d’Hudson, la mer de Baffin (entre le Canada et le Groenland) de même que la mer de Barents (entre le Groenland et la Norvège) affichaient toutes leur plus faible couverture glaciaire depuis 1978, soit la date des premières mesures prises en continu par le NSIDC.
Couverture glaciaire en date du 28 novembre. La ligne jaune désigne la médiane 1981-2010.
Et si on ne considère que la baie d’Hudson, la surface recouverte par les glaces pendant la semaine prenant fin le 26 novembre représentait seulement 2 % du total de la baie, contre une médiane de 27 % dans la période 1991-2020, selon le Service canadien des glaces.
Des records battus l’an dernier y ont été à nouveau battus cette année. Les glaces avaient tendance à disparaitre plus tôt dans l’année sur le flanc québécois de la baie, mais la partie ouest aura été presque entièrement libre de glaces cet automne.
Déjà en juillet dernier, l’organisme Polar Bears International notait qu’avec la disparition totale des glaces dans la baie d’Hudson – ce qui n’est pas un évènement historique, mais une rareté aussi tôt en été – les ours polaires s’aventuraient sur la terre ferme, à l’ouest et au sud de la baie, plus loin et plus tôt que d’habitude. «Nous calculons généralement le temps que les ours passent sur la terre ferme à partir de la date où il ne reste que 30 % de la glace dans la baie.»
Pour le président-directeur général du Réseau de développement et d’employabilité (RDÉE Canada), Yan Plante, le fait d’accueillir une délégation de 90 représentants de la francophonie dans le monde stimulerait l’économie locale, avec la location de chambres d’hôtel, les restaurants, la location de salle de congrès, etc.
Pour les entreprises au sein des communautés francophones hors Québec, l’effet n’est pas à négliger non plus. Yan Plante voit dans cette candidature – si elle aboutit – une occasion unique de faire connaitre et de vendre les produits et services des 116 000 entreprises francophones en situation minoritaire.
Le Sommet de la francophonie est organisé tous les deux ans par l’Organisation internationale de la francophonie. Le pays hôte préside l’évènement et conserve le rôle jusqu’au Sommet suivant.
Cet évènement a pour rôle de donner une orientation commune aux pays participants pour la promotion et le rayonnement de la francophonie au niveau international.
Tous les quatre ans, les 93 pays membres élisent aussi la nouvelle personne qui tiendra le rôle de Secrétaire général de la francophonie.
Le Sommet de 2026 aura lieu au Cambodge à l’automne. Le pays hôte pour 2028 sera choisi à ce moment.
Pour Yan Plante, si Ottawa décroche l’accueil du Sommet pour la francophonie en 2028, la francophonie canadienne pourra montrer que parler français ne se fait pas uniquement au Québec.
Yan Plante entrevoit déjà une opportunité pour les entreprises francophones du Canada de se rapprocher de personnalités politiques francophones étrangères.
«Si on travaille d’avance avec le gouvernement, on peut imaginer que des entreprises un peu partout dans le monde vont venir au Canada, pis on peut essayer de faire des maillages.»
«Tant qu’à avoir une masse critique ici, si on est capable de connaitre leurs profils et leurs intérêts, on peut leur faire rencontrer des gens qui ont les mêmes profils et les mêmes intérêts», avance le PDG du RDÉE.
À ses yeux, c’est aussi une «opportunité extraordinaire» de sensibiliser les différents représentants gouvernementaux «pour leur faire comprendre que la francophonie au Canada, ce n’est pas juste au Québec», poursuit-il.
«La communauté, les différentes organisations, les entreprises; on est capable de faire une démonstration de force de toutes les opportunités potentielles […]. Juste de démontrer ça à une délégation internationale qui débarque à Ottawa, je fais le pari qu’après, ça peut aboutir à de vrais contrats, de vrais liens d’affaires.»
Fabien Hébert affirme que la francophonie canadienne pourra se démarquer si Ottawa accueille les représentants de la francophonie à l’étranger.
Dans un contexte où le français du premier ministre Mark Carney est au banc des accusés depuis octobre et que les propos de son nouveau ministre des Langues officielles, Marc Miller, ont créé des remous ces derniers jours, cette annonce est la concrétisation d’un travail de coulisses mis en place depuis le début de l’année 2025.
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Sans commenter le contexte, le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Fabien Hébert, affirme de son côté que «les actions sont plus puissantes que les mots. Et c’est une action concrète pour mettre la francophonie en valeur».
«Nous avons été entendus par le premier ministre et nous sommes très heureux qu’il reconnaisse tout le potentiel de la Francophonie – forte de 90 pays membres – pour la diversification des marchés de notre pays», s’est réjouie la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), Liane Roy, dans un communiqué.
L’organisme national est à l’origine d’une lettre au premier ministre pour pousser le Canada à être candidat.
Pour Jules Chiasson, si le Sommet se tient à Ottawa, cela représenterait «l’occasion parfaite» pour la Nouvelle-Écosse de s’y investir activement, alors que la province vient tout juste d’obtenir le statut de membre observateur à l’OIF.
Le document est cosigné avec l’AFO, la Société nationale de l’Acadie, la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE) et la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick.
Du côté de la FANE, la satisfaction est d’autant plus grande que «la proposition à la FCFA a été faite par la présidente de la FANE [Denise Comeau-Desautels, NDRL], alors c’est sûr qu’on est très très content», commente le directeur général de l’organisme, Jules Chiasson.
La province de la Nouvelle-Écosse a justement obtenu le statut d’observateur à l’Organisation internationale de la Francophonie en 2025.
«On travaille de très près avec le ministre des Affaires acadiennes et de la Francophonie [de la Nouvelle-Écosse, Colton LeBlanc, NDRL], alors pour nous c’est une bonne nouvelle et pour la province», conclut le responsable.
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