le Jeudi 23 janvier 2025
le Vendredi 10 janvier 2025 6:30 Politique

Feuilleton de la Colline : démission de Justin Trudeau et menaces internationales

Pourquoi faire confiance à Francopresse.
Justin Trudeau laissera sa place de chef du Parti libéral et de premier ministre dès qu’un successeur aura été élu à la tête du parti.  — Photo : Inès Lombardo – Francopresse
Justin Trudeau laissera sa place de chef du Parti libéral et de premier ministre dès qu’un successeur aura été élu à la tête du parti.
Photo : Inès Lombardo – Francopresse
FRANCOPRESSE – Cette semaine sur la Colline : fin de l’ère Justin Trudeau, prorogation du Parlement, 100 millions de dollars pour les médias et des relations canado-américaines tendues.
Feuilleton de la Colline : démission de Justin Trudeau et menaces internationales
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  • Démission de Justin Trudeau et prorogation

Poussé par des voix de plus en plus dissonantes au sein de son parti et partout au pays, le premier ministre, Justin Trudeau, a annoncé sa démission lundi.

L’enjeu : Il a aussi prorogé le Parlement jusqu’au 24 mars : les travaux s’arrêtent et les projets de loi meurent au feuilleton, mais les ministres en poste maintiennent les affaires courantes. Les députés restent aussi en place.

Une course à la chefferie libérale, ainsi que les règles qui l’accompagnent, devrait avoir lieu très rapidement.

Les partis d’opposition ont critiqué la prorogation, alors que le président américain désigné, Donald Trump, qui menace le Canada de tarifs douaniers à hauteur de 25 %, entre en exercice le 20 janvier.

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FRANCOPHONIE

  • Le bilinguisme est-il un critère pour être chef libéral?

Lors de la réunion du caucus libéral mercredi, les députés ont discuté des critères essentiels pour être candidat ou candidate à la chefferie du parti. Steven MacKinnon, Jean-Yves Duclos et Yasir Naqvi ont notamment souligné l’importance du bilinguisme.

Pour Steven MacKinnon, être bilingue est même un «facteur primordial», a assuré le ministre du Travail aux journalistes mercredi. «J’essaie de déterminer si moi je peux remplir toutes ces conditions-là.»

Qui se lancera? : Pour l’heure, François-Philippe Champagne, Mélanie Joly Steven McKinnon et Chandra Arya font partie des quelques députés libéraux qui ont indiqué aux médias cette semaine qu’ils souhaitaient ou réfléchissaient à se présenter à la course à la chefferie.

Interrogé à l’émission Power and politics de CBC jeudi soir, Chandra Arya a assuré que pour les Québécois, ce n’est pas «la langue qui compte, mais ce qui leur est livré», excluant à la fois le fait français au Québec et ailleurs au pays.L’animateur s’est fait insistant : «Si vous souhaitez être premier ministre, vous devez savoir que la langue française est importante». Le principal concerné a riposté :

«Faites-moi confiance, ce qui compte le plus pour les gens, c’est de savoir comment leurs enfants et petits-enfants vont s’épanouir dans ce pays.»

L’ex-première ministre de la Colombie-Britannique, Christy Clark, s’est aussi dite intéressée selon Radio-Canada.

Chrystia Freeland n’a encore rien annoncé officiellement tandis que les ministres Dominic LeBlanc et Guddie Hutchings ont fermé la porte à cette option.

Les noms de la leadeure du gouvernement à la Chambre, Karina Gould, de l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et deMark Carney circulent également. 

Un sondage de Sparks Advocacy effectué entre le 21 et le 23 décembre, soit quelques jours après la démission de Chrystia Freeland, place cette dernière en 1re place pour diriger le parti, avec 23 % des voix sur les 2500 personnes interrogées. M. Carney et Mme Joly arrivent respectivement en 2e et 3e position.

À lire aussi : Les jeunes tournent-ils le dos au Parti libéral?

L’actuel ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail, Steven MacKinnon, fait partie des personnes qui souhaitent être candidates à la chefferie libérale. 

Photo : Marianne Dépelteau – Francopresse

La ministre Mélanie Joly serait également candidate. P

hoto : Marianne Dépelteau – Francopresse

Le Québécois François-Philippe Champagne fait lui aussi partie des potentiels candidats en réflexion. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

CANADA

  • Google remet 100 millions de dollars au Collectif Canadien de Journalisme

Le 3 janvier, Google a versé 100 millions de dollars au Collectif Canadien de Journalisme afin que ce dernier les redistribue aux médias canadiens admissibles.

Le Collectif Canadien de Journalisme devrait commencer le versement des fonds dès la fin janvier. 

Photo : Alban – Unsplash

Qui est touché? : Cette somme est versée par Google contre une exemption de cinq ans pour éviter au géant du Web de négocier avec chaque média canadien pour le partage de leurs nouvelles, comme le demande la Loi sur les nouvelles en ligne.

Le Collectif déterminera comment l’argent sera redistribué et s’il inclura les médias qui ne répondent pas aux critères d’admissibilité de la loi, ce qui touche plusieurs médias de langue officielle en situation minoritaire.

Google et Meta avaient très mal réagi lors de l’adoption de la Loi sur les nouvelles en ligne, qui les oblige à dédommager les médias canadiens qui partagent les nouvelles sur leur plateforme. Si Google a négocié et payé 100 millions de dollars, Meta a préféré bloquer les médias et les nouvelles canadiennes sur ses plateformes.

À lire aussi : Entente Google : la distribution des 100 millions peut commencer

Donald Trump se montre encore plus menaçant envers le Canada depuis la démission de Justin Trudeau. 

Photo : Courtoisie Office of U.S.
  • Trump aimerait annexer le Canada; Ottawa se prépare à riposter

Donald Trump a multiplié les menaces contre le Canada depuis l’annonce de la démission de Justin Trudeau, lundi. Il a également indiqué qu’il voulait absorber le Groenland et prendre le contrôle du canal de Panama.

Le sujet : Quelques heures après l’annonce du premier ministre canadien, Donald Trump a assuré qu’il y aurait plein davantage si le Canada devenait le «51e état» des États-Unis.

Il a récidivé le lendemain, assurant qu’il utiliserait la «force économique» contre le Canada, ce dernier étant «subventionné» selon lui par les États-Unis pour sa protection.

«Jamais, au grand jamais, le Canada ne fera partie des États-Unis», a répondu Justin Trudeau, mardi, sur X. Plusieurs autres chefs fédéraux et provinciaux ont répondu la même chose.

«Les commentaires du président élu Trump démontrent une incompréhension totale de ce qui fait du Canada un pays fort», a de son côté dénoncé la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, toujours sur la plateforme X.

Selon Radio-Canada, Ottawa dresserait actuellement une liste de produits américains à taxer si Donald Trump concrétise le tarif douanier de 25 % sur les produits canadiens importés aux États-Unis.

À lire aussi : Les minorités canadiennes et l’élection de Donald Trump

Pierre Poilievre a présenté plusieurs alternatives économiques aux menaces économiques de Donald Trump, pour que «les deux pays s’y retrouvent», s’il devient premier ministre. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse
  • Pierre Poilievre tend la main aux Américains, avec un avertissement 

Dans une conférence de presse aux allures de lancement officiel de campagne électorale jeudi soir dans un hôtel d’Ottawa, Pierre Poilievre a redemandé à Justin Trudeau de déclencher une élection et appelé les Américains à la coopération économique. Une réponse aux menaces continues de Donald Trump cette semaine. 

Ce qu’il demande : Pierre Poilievre a assuré qu’il fallait «parler [à nos] alliés naturels», en faisant référence aux États-Unis. Pour cela, il faut, selon lui, viser «les chefs syndicaux», les «entreprises technologiques et le domaine de la construction qui achètent le bois d’œuvre canadien, car «ce sont des forces qu’on peut [leur] offrir». 

Pour lui, la liste de produits américains qu’Ottawa compte taxer pour répondre aux tarifs douaniers de Donald Trump – qui contient du jus d’orange, des produits en acier et des accessoires en céramique pour les salles de bain –  ne «sert pas à grand-chose». 

«On devrait rapidement construire des infrastructures d’énergie pour l’exporter aux étrangers outre-mer », a-t-il fait valoir. «On fait un gros cadeau en exportant notre gaz et notre pétrole aux États-Unis à très bas prix».

«Il faut mettre le Canada d’abord. Pour cela, il faut bâtir des infrastructures pour nous permettre d’être plus autosuffisants et moins dépendants des Américains.»

  • Les conservateurs appellent aux élections fédérales

Comme leur chef, Pierre Poilievre, l’a fait la veille, les députés conservateurs Luc Berthold et Andrew Scheer ont demandé la tenue d’une élection fédérale mardi, en conférence de presse.

Le Québécois Luc Berthold a déploré que la motion de censure qui devait être présentée au Comité permanent des comptes publics mardi, et qui aurait pu faire tomber le gouvernement, ne puisse pas être déposée en raison de la prorogation demandée par Justin Trudeau la veille. Celle-ci a pour effet de faire mourir au feuilleton les travaux à la Chambre et des comités.

«On ne peut pas déclencher des élections. Trudeau a trouvé une porte de sortie et ce sont les Canadiens qui vont en payer le prix», a déclaré Luc Berthold.

Le député a aussi ajouté qu’une prorogation, au lieu d’élections fédérales, nuit au Canada. Le Parti libéral sera en pleine course à la chefferie du au lieu d’avoir un «premier ministre fort» en place pour contrer les menaces de Donald Trump.

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Type: Actualités

Actualités: Contenu fondé sur des faits, soit observés et vérifiés de première main par le ou la journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

Ottawa

Inès Lombardo

Correspondante parlementaire

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