Au Sénat, il se joint à l’Acadien néoécossais Réjean Aucoin. La Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse se réjouit de la nomination d’Allister Surette, annoncée le 19 décembre.
«Originaire de la région d’Argyle, M. Surette est une figure bien connue de l’Acadie, grâce à son engagement dans la politique, l’éducation et la communauté», a-t-elle indiqué par communiqué.
Allister Surette a été député et ministre libéral provincial de la Nouvelle-Écosse de 1993 à 1998. Ensuite, jusqu’en 2003, il a été président-directeur général du Collège de l’Acadie. De 2011 à juin 2024, il a été recteur et vice-chancelier de l’Université Sainte-Anne, l’unique université francophone en Nouvelle-Écosse.
Par ailleurs, Allister Surette a été président du Congrès mondial acadien qui a eu lieu dans cette province en aout 2024.
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Francopresse a discuté avec le nouveau sénateur de sa nomination et de ses aspirations.
Francopresse : Comment vous sentez-vous depuis le 19 décembre?
Allister Surette : Je suis très honoré. Je vois ça un peu comme une continuation de tout mon travail et de mes efforts des 25-30 dernières années, non seulement comme recteur, comme député et ministre, mais aussi tout le bénévolat que j’ai fait au niveau de la province, des provinces atlantiques et du Canada, que ce soit présider le conseil d’administration de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne ou de la Fondation canadienne pour le dialogue des cultures.
Quelles seront vos priorités en tant que sénateur?
C’est difficile à dire. Pour le moment, ce qui m’intéresse, c’est surtout les communautés acadiennes et francophones du Canada et de mettre à profit mon expérience, que ce soit dans le développement économique, le développement de nos communautés ou le domaine de la pêche.
C’est toujours un défi, la prospérité de nos régions. Donc c’est sûr que le développement économique, ça ne s’arrêtera jamais parce que les choses changent assez rapidement et l’économie de nos jours nous crée des défis, surtout dans les régions acadiennes rurales.
Le postsecondaire est lié à ça. On peut faire de la recherche, appuyer le secteur de la pêche, le secteur agricole. Avec la recherche, on peut s’assurer qu’on fait du progrès dans le domaine économique.
Vous connaissez bien le milieu du postsecondaire francophone en situation minoritaire. Comment traduirez-vous cette expérience dans votre nouveau rôle de sénateur?
Je pense que ça joue aussi dans le développement des communautés acadiennes et francophones, comme le secteur de l’éducation en général. Le secteur du postsecondaire francophone a des rôles clés dans le développement culturel, social, économique, éducationnel de nos régions en situation minoritaire. Je connais très bien le dossier et j’espère que je peux profiter de ça pour apporter de bonnes discussions au Sénat.
La sénatrice Lucie Moncion a demandé une stratégie nationale sur le postsecondaire francophone. Faites-vous la même demande?
Absolument, oui. Je connais bien la sénatrice; on a travaillé de près pendant les dernières années dans des dossiers similaires. Peu importe le domaine, on peut toujours améliorer les choses. Dans ce cas-ci, si on attire l’attention sur le dossier postsecondaire francophone, ça peut juste être un appui à nos communautés.
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Votre passé comme député et ministre libéral en Nouvelle-Écosse pourrait susciter les critiques de la part de ceux et celles qui accusent Justin Trudeau de nommer d’anciens libéraux afin de l’appuyer au Sénat. Comment comptez-vous vous assurer de faire un travail indépendant?
J’apprécie beaucoup d’être nommé comme indépendant. Ça fait quand même depuis 1998 que je ne suis plus directement engagé dans la politique partisane. Dans mes rôles de président du Collège communautaire, vice-recteur et recteur de l’Université pendant 25 ans, je m’assurais de travailler pour le mieux de nos communautés et au postsecondaire.
J’ai travaillé avec des gouvernements néodémocrates, [progressistes-]conservateurs et libéraux. Je n’ai pas été très partisan par rapport à ça. Ça se peut que je m’aligne un peu plus [aux libéraux] par rapport à mes valeurs. Mais du côté partisan, ça fait des années que je n’ai pas travaillé à ce niveau-là.
Comptez-vous joindre un groupe de sénateurs?
Ça, ce n’est pas certain. Je vais prendre mon temps comme non-affilié, regarder ce qu’il se passe, regarder les différents groupes et, après ça, je prendrai une décision.
Allez-vous vous joindre à l’Association acadienne des parlementaires du Canada?
Fort probable! C’est sûr que ça m’intéresse. Si j’ai l’occasion, c’est sûr que je vais m’engager.
Moi, je viens du côté opposé de la province, dans le sud-ouest. On aura des intérêts similaires, mais on apporte quand même différentes perspectives.
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Vous arrivez au Sénat au moment où on attend la règlementation de la nouvelle Loi sur les langues officielles. Comment voyez-vous les choses? Certains de vos collègues au Sénat ont exprimé de l’impatience. La partagez-vous?
C’est sûr qu’on a toujours des défis par rapport à cela, et connaitre exactement le timing est difficile. C’est un autre dossier sur lequel j’ai travaillé de près durant les consultations pour la nouvelle Loi.
Avec mes différents chapeaux, surtout à la Fédération canadienne pour le dialogue des cultures, on a travaillé avec des communautés acadiennes et francophones. J’ai suivi ça de près. Le plus rapidement qu’on peut avancer les règlements, le mieux ça serait pour tout le monde.
Les propos ont été réorganisés pour des raisons de longueur et de clarté.