le Samedi 14 décembre 2024
le Vendredi 1 novembre 2024 6:30 Politique

Feuilleton de la Colline : le Bloc québécois prêt à faire tomber le gouvernement

Pourquoi faire confiance à Francopresse.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, lors de l’annonce de l’arrivée à échéance de son ultimatum au gouvernement libéral, le 29 octobre.  — Photo : Inès Lombardo – Francopresse
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, lors de l’annonce de l’arrivée à échéance de son ultimatum au gouvernement libéral, le 29 octobre.
Photo : Inès Lombardo – Francopresse
FRANCOPRESSE – Cette semaine sur la Colline : des millions pour les médias communautaires francophones, obstruction au Comité des langues officielles, une commission d’enquête sur les enfants autochtones disparus réclamée, le Bloc québécois négocie avec les autres partis pour renverser le gouvernement et le CRTC approuve l’entente avec Google.
Feuilleton de la Colline : le Bloc québécois prêt à faire tomber le gouvernement
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  • 12,6 millions $ pour les médias communautaires en situation minoritaire

Le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, Randy Boissonnault, a annoncé la distribution d’une partie des 16,8 millions de dollars prévus dans le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028 pour les médias en situation minoritaire. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

Le gouvernement fédéral déboursera 12,6 millions de dollars, dans le cadre du Plan d’action pour les langues officielles 2023–2028, pour les médias communautaires en situation minoritaire : 7,6 millions visent à financer des projets structurels et 5 millions devraient permettre de rémunérer 125 stages partout au pays.

L’enjeu : Sur la totalité des 16,8 millions de dollars dédiés aux médias en situation minoritaire dans le Plan d’action, 1,6 million pour les médias communautaires en situation minoritaire n’ont pas encore été alloués.

À lire aussi : De l’argent pour des médias communautaires qui attendent encore 1,6 million $

  • Le Comité permanent des langues officielles bloqué

Mardi, lors d’une séance du Comité permanent des langues officielles, libéraux et conservateurs ont multiplié questions et points d’ordre sur une motion du député libéral Angelo Iacono. Les deux témoins de Statistique Canada qui devaient être entendus ce jour-là n’ont eu que quelques minutes pour s’exprimer sur le continuum d’éducation dans la langue de la minorité.

Le cœur du débat : La motion portait sur les propos et le comportement de deux députés conservateurs, Larry Brock de Brantford–Brant en Ontario, et Rachael Thomas, de Lethbridge, en Alberta.

Les deux ont dénigré la langue française en Chambre. Larry Brock a notamment provoqué la colère du ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Jean-Yves Duclos.

«La question est en anglais», avait lancé Larry Brock au ministre, qui venait de répondre à sa question en français. Ce dernier a demandé des excuses. Larry Brock l’a fait seulement sur le réseau X, le 24 octobre.

Les conservateurs du Comité ont voté contre la motion qui demandait les excuses du député, ainsi que la reconnaissance du français et la dénonciation de «l’inaction du chef conservateur face aux propos anti-francophones répétitifs de ses députés», selon le texte de la motion.

La motion a été soutenue par le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique (NPD).

Les débats ont repris jeudi. Les conservateurs ont déposé deux amendements à la motion du député Iacono, sans succès. Leur objectif était de faire accepter les excuses du député Larry Brock et de retirer la partie concernant «l’inaction» de Pierre Poilievre.

Ce qu’ils disent : «On reconnait que le député n’aurait pas dû tenir ces propos, ça a créé un doute. C’est inacceptable», a admis Joël Godin, député porte-parole conservateur en matière de langues officielles.

La députée de Sarnia–Lambton, Marilyn Gladu, s’est quant à elle outrée du blâme des libéraux : «On met tous les conservateurs dans le même panier. Certains, comme moi et [Marc] Dalton, on fait la promotion du français.»

CANADA

  • Une enquête indépendante sur les enfants autochtones disparus demandée

Kimberly Murray a rendu mardi son rapport final pour appeler le gouvernement canadien a lancé une enquête publique sur les enfants autochtones disparus et les sépultures anonymes. 

Photo : Courtoisie

L’interlocutrice spéciale indépendante pour les lieux de sépulture non marqués autochtones, Kimberly Murray, a appelé mardi le gouvernement fédéral à mettre sur pied une commission d’enquête sur les enfants autochtones disparus et les sépultures anonymes.

Pourquoi c’est important : Dans son rapport final présenté à Gatineau, Kimberly Murray est arrivée à trois conclusions :

  • de nombreux enfants disparus ont en fait été portés disparus par l’État pendant la période des pensionnats;
  • il faut créer une commission d’enquête sur les enfants autochtones disparus et les sépultures anonymes;
  • il existe une culture de l’amnistie et de l’impunité au Canada.

L’interlocutrice spéciale insiste sur la nécessité d’établir un cadre de réparation dirigé par les Autochtones en respectant les obligations légales et éthiques du Canada. Elle a formulé 42 recommandations pour y parvenir.

Ce qu’elle dit : Mardi, Kimberly Murray a critiqué également la culture d’impunité, affirmant que «seul un petit nombre de personnes qui ont commis des crimes contre des enfants autochtones dans un pensionnat pour Autochtones ont été poursuivies».

Selon elle, il faut passer d’une «culture d’amnistie» à une «culture de responsabilité», en intégrant des lois autochtones et des principes de justice. Elle appelle les Canadiens à s’engager activement dans ce processus de réconciliation, en écoutant les témoignages des survivants et en combattant le négationnisme qui a longtemps entouré ces questions.

  • Yves-François Blanchet votera contre le gouvernement «à la première occasion»

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a annoncé en point de presse mardi que l’ultimatum du 29 octobre – lancé cinq semaines plus tôt aux libéraux pour faire adopter deux projets de loi – était arrivé à échéance. «Le gouvernement n’a pas respecté cette date butoir», a-t-il constaté.

En coulisse : Le leadeur parlementaire du Bloc québécois, Alain Therrien, a envoyé une lettre aux autres partis d’opposition pour indiquer que le Bloc est prêt à discuter de la possibilité de renverser le gouvernement libéral dès que l’occasion se présentera.

Pas si vite : Mercredi, toutefois, le chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh, a assuré qu’il ne «jouera pas le jeu» du Bloc québécois.

En Chambre, Alain Therrien a assuré que, de ce fait, le gouvernement libéral et le NPD formaient de nouveau un couple.

Le Bloc québécois pourrait appuyer les conservateurs si ces derniers proposent une motion portant uniquement sur la confiance du gouvernement, mais ils ont besoin du NPD pour arriver à leur fin. Car, pour faire tomber le gouvernement, les trois partis d’opposition doivent s’allier sur une motion de censure pour s’assurer d’obtenir la majorité des voix de la Chambre.

  • Baisse des niveaux d’immigration : «On a fait confiance un peu trop longtemps aux universités et aux collèges»

Le ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, est revenu lundi sur son Plan sur des niveaux d’immigration 2024–2028, dévoilé la semaine dernière, dans lequel le gouvernement libéral marque un tournant majeur en diminuant ses cibles d’attribution de résidences permanentes.

«Le consensus a changé», a justifié Marc Miller en entrevue avec Radio-Canada.

Le ministre du Logement et ancien ministre de l’Immigration, Sean Fraser, a assuré que les programmes temporaires, la pression d’immigration extérieure et la mauvaise gestion des étudiants étrangers par certaines provinces ont poussé le gouvernement à baisser ses cibles d’immigration permanente. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

Ce qu’ils disent : «On a fait confiance un peu trop longtemps aux universités et aux collèges, et même aux provinces. C’est eux qui ont fait du cash là-dessus à court terme», a affirmé le ministre, pointant du doigt les permis temporaires, de travail et d’étude.

Le ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, Sean Fraser, a ajouté que les engagements du Canada envers l’Ukraine et l’Afghanistan pour accueillir des réfugiés ont provoqué «une grande augmentation de la pression» dans les demandes d’immigration.

En outre, selon le ministre Fraser, certains gouvernements provinciaux n’ont «pas bien géré, en particulier le programme des étudiants internationaux».

«Certaines communautés ont reçu plus de gens que ce qu’elles avaient la capacité de réussir à intégrer ou d’absorber. Donc nous travaillons maintenant pour construire cette infrastructure.»

À lire aussi : Ottawa réduit l’immigration permanente, mais augmente sa cible francophone

  • Exemption accordée à Google

Lundi, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a approuvé la demande d’exemption de Google à la Loi sur les nouvelles en ligne.

L’enjeu : Le montant de 100 millions de dollars sera distribué à partir de janvier 2025 par le Collectif canadien de journalisme (CCJ), selon Cathy Edwards, directrice générale de Canadian Association of Community Television Users and Stations et membre du CCJ, en entrevue avec Francopresse.

À lire aussi : Entente Google : la distribution des 100 millions peut commencer

  • Un vote secret sur le leadeurship de Trudeau?

Mercredi, alors que des députés libéraux demandaient un scrutin secret sur le leadeurship de leur chef, Justin Trudeau, les députés en sont sortis silencieux, selon plusieurs sources internes au parti.

Pourquoi les médias en parlent : Si une majorité parmi les 153 élus libéraux votait en faveur du départ de Justin Trudeau, même si ce vote n’est pas contraignant, la pression serait plus forte sur le chef pour qu’il démissionne. Une course à la chefferie et des élections fédérales devraient alors être lancées.

Type: Actualités

Actualités: Contenu fondé sur des faits, soit observés et vérifiés de première main par le ou la journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

Ottawa

Inès Lombardo

Correspondante parlementaire

Adresse électronique: