le Mardi 10 décembre 2024
le Jeudi 19 décembre 2019 15:51 Francophonie

Palmarès Francopresse des personnalités influentes de 2019 : La presse souligne les gestes et la fierté du quotidien

Pourquoi faire confiance à Francopresse.
Adam, Dyane : avec l’autorisation de l’Université de l’Ontario français
Bernard, Angélique : Gracieuseté d’Angélique Bernard 
Chouinard, Stéphanie : Gracieuseté de Stéphanie Chouinard
Cormier, René : avec l’autorisation du Sénat du Canada
de Courville Nicol, Suzanne : Gracieuseté Suzanne de Courville Nicol 
Keelan-Bishop, Marc : Gracieuseté Marc Keelan-Bishop
Power Mark : Crédit Juriste Power 
Siakam Pascal : Crédit Keith Allison (WikiCommons)
Thériault, Claudette : Gracieuseté de Claudette Thériault 
Tremblay Ronald : Crédit Emilio Avalos (Radio-Canada Alberta)  — Montage : Chantal Lalonde
Adam, Dyane : avec l’autorisation de l’Université de l’Ontario français Bernard, Angélique : Gracieuseté d’Angélique Bernard Chouinard, Stéphanie : Gracieuseté de Stéphanie Chouinard Cormier, René : avec l’autorisation du Sénat du Canada de Courville Nicol, Suzanne : Gracieuseté Suzanne de Courville Nicol Keelan-Bishop, Marc : Gracieuseté Marc Keelan-Bishop Power Mark : Crédit Juriste Power Siakam Pascal : Crédit Keith Allison (WikiCommons) Thériault, Claudette : Gracieuseté de Claudette Thériault Tremblay Ronald : Crédit Emilio Avalos (Radio-Canada Alberta)
Montage : Chantal Lalonde
De l’apparition de panneaux d’arrêt jusqu’à la vedette sportive qui tient à s’exprimer en français dans les grands médias, le français rayonne dans les communautés en situation minoritaire. C’est la conclusion qu’on peut tirer du Palmarès Francopresse des personnalités influentes de la francophonie canadienne 2019, mis en place par les journalistes de la presse et de la radio communautaire du Canada.
Palmarès Francopresse des personnalités influentes de 2019 : La presse souligne les gestes et la fierté du quotidien
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En 2018, la solidarité dont ont fait preuve les communautés après la montée de partis politiques qui s’affichent contre le bilinguisme, les propos contestés de Denise Bombardier et les coupes annoncées par le gouvernement de l’Ontario avait fortement influencé le Palmarès Francopresse des personnalités influentes de la francophonie canadienne.

En 2019, les gestes d’éclat ont fait place aux actes de fierté identitaire qui marquent le quotidien, même si les lauréats se retrouvent souvent sous les projecteurs.

Dans les médias ou dans la rue…

La question du rayonnement du français — notamment au-delà des murs des écoles — fait souvent surface dans la francophonie en milieu minoritaire. Le Palmarès a retenu trois personnalités qui ont contribué à faire entendre la langue de chez nous dans l’environnement quotidien.

D’abord, relevons la présence d’un sportif à la liste : Pascal Siakam, devenu champion de la NBA avec les Raptors de Toronto en juin. Pendant les séries éliminatoires, le basketteur a multiplié les entrevues en français. À l’heure où l’insécurité linguistique est sur toutes les lèvres, il s’est imposé comme un modèle positif pour les amateurs de sports. «C’est quand même exceptionnel pour un athlète de revendiquer le droit de parler en français», estime le jury, évoquant le point de presse du 2 juin où le joueur de 6 pieds 9 pouces a demandé aux médias présents de lui poser des questions en français.

Par leurs commentaires, les jurés invitent un peu à faire comme le champion basketteur : demandez qu’on vous parle en français!

C’est tout autrement que la politologue Stéphanie Chouinard a marqué l’univers médiatique. Particulièrement active dans les médias depuis l’automne 2018, la professeure s’est imposée comme spécialiste de la francophonie en milieu minoritaire et a livré ses analyses sur bien des tribunes, parfois devant un auditoire très nombreux, comme à l’émission Tout le monde en parle de Radio-Canada. «Nous entendrons parler d’elle longtemps», conclut le jury.

À Calgary, ce n’est pas tant dans les médias que le français a gagné sa place, mais dans la signalisation routière. Suzanne de Courville Nicol a octroyé à l’autre langue officielle une nouvelle visibilité en s’attaquant à un dossier bien précis. Le Bureau de la visibilité de Calgary, dont elle est présidente, a obtenu qu’on bilinguise huit panneaux d’arrêt dans le quartier Rouleauville.

Sur les murs ou sur scène…

Peut-être sans le vouloir, Marc Keelan-Bishop et Ronald Tremblay ont mis leur passion au service de la francophonie — et ainsi, ont une influence sur le quotidien de tout un chacun.

Depuis quelques années, Marc Keelan-Bishop signe des images inspirées de l’Ontario français et qui circulent abondamment dans les médias sociaux. L’illustrateur franco-ontarien a produit en 2015 une série de 12 affiches qui révèle des rebelles de l’histoire de l’Ontario français. Il a aussi créé une kyrielle d’images à colorier, abordant des sujets qui touchent les francophones, petits et grands. Surtout, il a pris position en interpelant politiciens et chroniqueurs. «M. Keelan-Bishop a risqué sa carrière pour assurer la représentativité des francophones en Ontario», retient l’un des membres du jury.

Et que dire de la représentativité des musiciens de l’Ouest? Aux yeux du jury du Palmarès Francopresse, les concours de musique donnent une plateforme à des centaines d’artistes et permettent leur rayonnement — au quotidien, ou presque! C’est ainsi que le musicien Ronald Tremblay s’est inscrit au Palmarès des personnalités influentes de la francophonie canadienne en 2019. Il y a 30 ans, il participait à la fondation de manifestations culturelles qui viendraient appuyer et rassembler les musiciens francophones de l’Alberta et de l’Ouest : Polyfonik (autrefois le Gala albertain de la chanson) et Chant’Ouest.

Dans les grands rassemblements

Toujours dans cette optique de rassemblement, Claudette Thériault et son équipe ont fait vibrer l’Ile-du-Prince-Édouard et le sud-est du Nouveau-Brunswick, lors du Congrès mondial acadien 2019 tenu en aout. Depuis 2014, la présidente du comité organisateur a œuvré activement à la mise en place de l’évènement à grand déploiement et au recrutement de visiteurs. Résultat des 15 jours du Congrès : plus de 100 activités communautaires, plus de 35 rencontres de famille, deux grands spectacles, des activités artistiques et de réflexion et 100 000 participants, selon l’évaluation de Mme Thériault.

Dans les coulisses de l’éducation

À nouveau, les défenseurs de l’accès à l’éducation dans la langue de la minorité se taillent une place dans la liste des francophones influents de 2019.

En 2018, par exemple, le jury avait souligné le travail acharné d’Yvonne Careen, qui a lutté des années pour obtenir un gymnase dans l’école secondaire de Yellowknife qu’elle a dirigé.

Dans cette foulée, l’avocat Mark Power et l’administratrice Dyane Adam se retrouvent dans le palmarès 2019, puisqu’ils ont aussi travaillé à assurer l’accès à l’éducation équivalente pour les locuteurs des deux langues officielles.

D’ailleurs, Mark Power s’inscrit pour la troisième fois dans le palmarès de fin d’année Francopresse. Cette année, l’expert constitutionnel a plaidé devant la Cour suprême du Canada dans la cause qui oppose le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique et la Province, argüant que les francophones ont droit à l’égalité en matière d’éducation. Le dénouement de cette cause aura des incidences sur l’ensemble de la francophonie en situation minoritaire au Canada.

Au-delà de l’accès aux écoles élémentaires et secondaires, le concept de complétude institutionnelle (soit l’accès aux services à la petite enfance et aux études postsecondaires dans la langue de la minorité) fait partie des enjeux de la francophonie canadienne.

En ce sens, Dyane Adam a permis au dossier de l’Université de l’Ontario français de franchir un nouveau jalon en 2019. Mme Adam a multiplié les partenariats et poursuivi le recrutement de professeurs bénévoles, et ce, malgré l’annulation du financement annoncée par le gouvernement provincial en novembre 2018 — grâce à l’appui financier du fédéral. Puis, la bonne nouvelle est tombée en septembre : une entente de financement est intervenue entre le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial pour mener à bien le projet. L’ancienne commissaire aux langues officielles du Canada devenue présidente du conseil de gouvernance de l’UOF «a été une porte-parole enthousiaste, contre vents et marées», peut-on lire dans son dossier de mise en candidature.

Au cœur des institutions

L’idée des langues officielles étant intimement liée aux institutions fédérales, des acteurs du système parlementaire se retrouvent, d’une année à l’autre, dans le palmarès. Députés et commissaires s’y sont inscrits, par le passé. C’est maintenant au tour d’un sénateur et d’une représentante de la Couronne.

D’abord, Angélique Bernard : la commissaire du Yukon (la représentante de la Reine pour ce territoire) était auparavant engagée dans des organismes communautaires francophones du Nord. Ce passé l’a suivie lorsqu’elle a été nommée commissaire en 2018. Dans le territoire qui reconnait officiellement le français et l’anglais et où les langues autochtones dominent, Mme Bernard pose des actions concrètes pour la francophonie. «Une influence admirable pour la francophonie», statue le jury du palmarès.

Le sénateur René Cormier s’est pour sa part démarqué par son travail de préparation à la modernisation de la Loi sur les langues officielles, espérée par de nombreux groupes de représentation des francophones en situation minoritaire. Président du comité sénatorial sur les langues officielles, le rapport déposé en juin est le fruit de deux années de consultations et de travail. «René Cormier fait un excellent travail de sensibilisation, autant de la Loi sur les langues officielles que des activités d’intérêt pour les communautés acadiennes et francophones du pays, relève le jury. Il est à l’affut de tout ce qui se fait en francophonie et n’hésite pas à appuyer ou dénoncer au besoin.»

Des candidates et des candidats de tout le pays

L’objectif du Palmarès Francopresse des personnalités influentes de la francophonie canadienne : souligner la contribution de francophones qui ont eu une influence positive à l’échelle régionale ou nationale et qui démontrent, parfois envers et contre tous, la vitalité du français au Canada. En 2019, par le caractère des accomplissements, le profil des lauréats permet de dresser un bilan de l’année.

Relevons qu’encore une fois, la courte liste compte autant de femmes que d’hommes. Depuis la première édition, la parité a été atteinte, exception faite de 2017, où sept des dix lauréats étaient des femmes.

Pour en venir à une liste de 10 lauréates et lauréats, un jury de sept journalistes issus de l’Association de la presse francophone, de l’Association des radios communautaires du Canada et d’ONFR+ (TFO) sont appelés à s’exprimer individuellement sur l’influence de chacun des finalistes — une quarantaine — à la liste. Les candidatures sont aussi proposées par les journalistes de Francopresse et de ces trois réseaux.

Les personnalités influentes de la francophonie canadienne Francopresse 2019

Dyane Adam a tenu le fort de l’Université de l’Ontario français contre vents et marées (grâce à un appui du fédéral) après l’annulation du financement par le gouvernement de l’Ontario le 15 novembre 2018, jusqu’à ce que les deux niveaux de gouvernement s’entendent pour accorder des fonds à l’institution.

Angélique Bernard : Depuis qu’Angélique Bernard a été nommée commissaire du Yukon en 2018, le français a beaucoup plus de place qu’avant dans toutes les actions portées par la représentante de la Reine au Yukon.

Stéphanie Chouinard : Par ses analyses et ses points de vue, la politologue a contribué à une meilleure compréhension des enjeux politiques et linguistiques à l’échelle provinciale et nationale. Intervenante clé dans les médias, elle s’est naturellement imposée comme une spécialiste de la francophonie en milieu minoritaire.

René Cormier : Militant acadien et président de nombreux organismes devenu sénateur, René Cormier a marqué l’année 2019 avec la publication du rapport sénatorial sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles, un travail titanesque, fruit de deux ans de consultations à travers le pays.

Suzanne de Courville Nicol : a plus d’une réalisation à son actif. Parmi celles-ci, le Bureau de la visibilité de Calgary, dont elle est présidente, a gagné 8 panneaux d’arrêt bilingues dans le quartier Rouleauville en 2019.

Marc Keelan-Bishop : Illustrateur de la fierté franco-ontarienne, en particulier de la résistance franco-ontarienne en novembre-décembre 2018, Marc Keelan-Bishop participe, par son art et par ses interventions, aux débats de la francophonie canadienne.

Marc Power est l’avocat de nombreuses causes linguistiques à travers le Canada depuis plusieurs années. En 2019, il a plaidé dans la cause en éducation devant la Cour suprême du Canada qui aura des incidences en Colombie-Britannique, mais aussi pour toute la francophonie en milieu minoritaire.

Pascal Siakam : Basketteur professionnel chez les Raptors de Toronto, et champion 2019 de la NBA, Pascal Siakam a multiplié les entrevues en français et n’a pas hésité à demander aux médias de lui poser des questions en français, devenant ainsi un modèle positif pour les amateurs de sports.

Claudette Thériault s’est donnée corps et âme pour que le Congrès mondial acadien 2019 connaisse le succès qu’il a connu. Présidente du comité organisateur depuis 2014, elle a joué un grand rôle dans la mise en place et le recrutement des visiteurs.

Ronald Tremblay a travaillé et consacré une bonne partie de sa vie dans la musique et dans les organismes liés à la francophonie. Ila contribué à la fondation de deux galas de la chanson, il y a 30 ans : le Gala albertain de la chanson et Chant’Ouest.