Le ministère des Langues officielles était le portefeuille principal de Ginette Petitpas Taylor, dont le mandat a mené à la modernisation de la Loi sur les langues officielles.
Selon Frédéric Boily, professeur de science politique au Campus Saint-Jean en Alberta, il y a un lien fort entre l’emploi, le développement de la main-d’œuvre et les langues officielles.
Lors du remaniement de juillet, le ministère des Langues officielles a été confié au Franco-Albertain Randy Boissonnault, en supplément de celui de l’Emploi et du Développement de la main-d’œuvre.
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Frédéric Boily, professeur de science politique au Campus Saint-Jean en Alberta, est d’avis que «nommer Randy Boissonnault pour s’occuper des langues officielles, ça reste une bonne idée de la part du premier ministre».
Selon lui, «on a quelqu’un qui connait très bien la francophonie de l’Ouest canadien […] les enjeux particuliers de cette francophonie qui ne sont pas les mêmes que les autres».
Randy Boissonnault est ministre de l’Emploi et du Développement de la main-d’œuvre et ministre des Langues officielles.
Randy Boissonnault a représenté la circonscription d’Edmonton-Centre, en Alberta, de 2015 à 2019, puis a été de nouveau élu en 2021. Il a été ministre associé des Finances et ministre du Tourisme.
En tant que secrétaire parlementaire de la ministre du Patrimoine canadien (Mélanie Joly) en 2015, il a participé à l’élaboration du plan d’action pour les langues officielles de 2018.
Dix ans auparavant, il a présidé le comité d’organisation des Jeux de la francophonie canadienne à Edmonton.
Frédéric Boily ne voit pas le mariage des portefeuilles comme une rétrogradation : «Je pense plutôt qu’il y a une volonté de lier les dossiers.»
Une tête, trois chapeaux
Le professeur se doute bien que les langues officielles pourraient bien être reléguées à l’arrière-plan. «Mais cette possibilité ne se matérialisera pas automatiquement, nuance-t-il. Ça va dépendre du doigté de Randy Boissonnault.»
François Charbonneau, professeur d’études politiques à l’Université d’Ottawa, partage cet avis.
C’est difficile d’imaginer que ça va changer quoi que ce soit dans la livraison des services. Il faut quand même garder en tête que, quand un ministre partage plusieurs responsabilités, ses capacités d’attention et de pousser les dossiers peuvent être limitées.
Frédéric Boily voit un troisième chapeau que devra porter Randy Boissonnault : celui de porte-parole de l’Alberta, un rôle qui pourrait être exigeant vu les objectifs libéraux de transition énergétique et qui pourrait aisément avoir des points communs avec le dossier de la main-d’œuvre.
«Il peut y avoir quand même un effet d’une certaine subordination de ses responsabilités en matière de Langues officielles, prévient le professeur. C’est clair que ça va poser un défi pour lui. Il devra trouver une manière de lier les dossiers.»
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Des dossiers congruents
Les responsabilités d’un ministère ne doivent pas forcément nuire à celles de l’autre. D’après Frédéric Boily, «les questions de l’emploi et de la main-d’œuvre peuvent être liées aux langues officielles».
Liane Roy, présidente de la FCFA, est heureuse que le ministre Randy Boissonnault soit issu d’une communauté francophone en situation minoritaire.
Liane Roy, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), compte «donner la chance au coureur». «Madame Petitpas Taylor avait aussi [la responsabilité de] l’Agence de promotion économique du Canada atlantique», fait-elle remarquer.
La pénurie de main-d’œuvre est une question importante pour la FCFA. «Étant donné la conjoncture actuelle […], ce sont des dossiers que nous trouvons qui se marient bien, affirme Liane Roy. Ça pourrait possiblement venir nous aider qu’il ait ces dossiers-là.»
François Charbonneau fait remarquer que les ministères collaborent constamment entre eux et qu’il incombe à tous de tenir compte des langues officielles. «Il faut bien séparer ce qui relève de la dynamique interne du gouvernement fédéral […] des sommes d’argent transférées.»
«En matière de langues officielles, une partie de ce qu’on fait au gouvernement fédéral, c’est transférer de l’argent aux provinces, dit-il. Que ça passe par un ministère ou un autre, c’est essentiellement les mêmes fonctionnaires avec les mêmes enveloppes. L’argent va continuer d’aller aux provinces.»
Ce qui peut changer en fonction des personnes au pouvoir, c’est l’utilisation du français à l’interne, un sujet qui fait encore du bruit.
«C’est un secret de Polichinelle, mais au gouvernement fédéral, ça se passe en anglais, assure François Charbonneau. La volonté de transformer l’appareil fédéral pour atteindre ce qu’on a appelé l’égalité réelle se réalise. C’est très difficile à faire si vous êtes un sous-ministère.»
Qui prendra le flambeau?
«La question, c’est qui porte le flambeau à l’interne. Qui fait faire des progrès ou des gains?»
François Charbonneau est professeur d’études politiques à l’Université d’Ottawa.
François Charbonneau accorde moins d’importance à l’annexe des langues officielles à un autre portefeuille qu’aux gens au pouvoir. Mona Fortier, qui a été destituée de ses fonctions ministérielles, était à ses yeux une porteuse du flambeau francophone.
«Pour les principaux conseillers qui entourent le premier ministre, qui sont souvent des gens de Toronto et ainsi de suite, la position des langues officielles dans leur échelle de priorités est limitée.»
La composition du ministère revêt aussi une grande importance pour la présidente de la FCFA : «On a travaillé de près avec [Marie-France] Lalonde, avec [Marc] Serré, Francis Drouin, mais là on a hâte de voir s’ils vont changer et qui ça va être.»
Elle insiste pour préciser «qu’il y a les ministres, mais il y a aussi les staffers et les secrétaires parlementaires […] On va voir aussi ce qu’il y a dans les lettres de mandat.»
Il y a quelques semaines, j’ai quitté mon emploi à la direction d’un organisme féministe. J’adorais ce travail qui me permettait de mettre mes compétences au service de la cause qui me tient le plus à cœur, et qui m’offrait la chance de pouvoir faire une réelle différence dans ma communauté.
Mais après trois ans de labeur, j’étais à bout, physiquement et mentalement. Épuisée face à l’ampleur de la tâche, face à l’indécence d’un système capitaliste patriarcal qui ne faiblit pas et face aux positions réactionnaires d’un gouvernement déconnecté de nos réalités.
Cet épuisement porte un nom : le burnout militant. Il fait référence à un état d’épuisement physique, émotionnel et psychologique qui peut toucher les personnes fortement engagées dans des causes sociales, politiques ou militantes en raison du stress chronique et de la pression associés à leur engagement.
Cet épuisement, je suis loin d’être la seule à l’avoir vécu.
Elles sont nombreuses, les personnes brillantes et compétentes, à avoir jeté l’éponge au fil des années. Je les ai vues quitter le navire les unes après les autres, à bout de souffle, pour des jobs plus reposantes ou de meilleures conditions de travail.
Selon un rapport de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, dans les deux tiers des organismes, la durée moyenne en poste est inférieure à trois ans. Ce chiffre est révélateur de la fragilité de nos organismes communautaires.
Les gouvernements se déresponsabilisent de leurs obligations de fournir des services essentiels à la population, mais refusent de rétribuer à leur juste valeur les organismes et les personnes qui assurent ce travail.
Lorsqu’on sait que 80 % des employé·es des organismes communautaires et de bienfaisance sont des femmes, on voit là l’injustice et les logiques patriciales qui permettent et maintiennent cette situation.
Le privé est politique
Les multiples oppressions que j’observe au quotidien forgent ma vision du monde. Elles affectent également ma santé mentale.
Oui, bien sûr, j’ai eu de la joie à militer aux côtés de personnes incroyables, passionnées et déterminées à faire changer les choses. Je suis fière de ce que nous avons accompli ensemble et je reconnais et célèbre nos victoires et nos avancées. Mais je ne peux passer sous silence la lassitude, le découragement, le désespoir qui accompagnent nos combats. Mes émotions sont inextricablement liées à mon engagement. La colère qui nourrit mon activisme est aussi celle qui me tient éveillée la nuit.
Et je ne peux que constater qu’autour de moi, tout le monde se noie.
L’anxiété, la dépression, les surmenages gangrènent nos lieux de travail et s’insinuent jusque dans nos maisons. Ces maux ne relèvent pas de l’intime, du personnel : ils sont le résultat d’un système profondément malsain et d’une stratégie visant à nous affaiblir.
«Le privé est politique» est une expression qui a été popularisée par les féministes dans les années 1970. Elle signifie que les problèmes qui affectent les individus au niveau personnel ont souvent des implications politiques et peuvent être influencés par des structures sociales et des systèmes de pouvoir en place.
Cette expression a souvent été utilisée pour souligner le fait que les problèmes tels que l’oppression de genre, les violences domestiques, les inégalités économiques et les discriminations raciales ne sont pas seulement des problèmes personnels : ils sont liés à des structures sociales et politiques plus larges.
Garder espoir
Prendre conscience du caractère systémique et collectif de nos malêtres m’a beaucoup aidée à remonter la pente.
Aujourd’hui, j’ai appris à retrouver la joie dans la douceur et la solidarité, aux côtés d’autres qui imaginent des futurs plus joyeux en refusant d’obéir. Aux côtés de celles et ceux qui tissent des réseaux d’entraide dans les marges et résistent dans chacun de leurs gestes, en cultivant des jardins ou en brandissant des pancartes.
Parce que les révolutions sont déjà là. Parce que perdre espoir, c’est accepter la victoire du patriarcat et du capitalisme. Parce que l’avenir appartient à celleux qui luttent.
Originaire de Belgique, Julie Gillet est titulaire d’une maitrise en journalisme. Militante éprise de justice sociale, voici près de quinze ans qu’elle travaille dans le secteur communautaire francophone et s’intéresse aux questions d’égalité entre les genres. Elle tire la force de son engagement dans la convergence des luttes féministes, environnementales et antiracistes. Elle vit aujourd’hui à Moncton, au Nouveau-Brunswick.
Depuis la déclaration du ministre fédéral du Logement, Sean Fraser, d’étudier la possibilité de limiter l’émission de visas aux étudiants étrangers, de nombreuses voix s’élèvent dans les communautés francophones en milieu minoritaire.
Le directeur de la recherche stratégique et des relations internationales à l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC), Martin Normand, s’oppose à l’idée d’un plafond pour les établissements membres.
Le directeur de la recherche stratégique et des relations internationales à l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne Martin Normand soutient la nécessité d’avoir des partenariats entre les établissements postsecondaires francophones hors Québec et le secteur privé afin de trouver des solutions en termes de logements pour les étudiants étrangers.
Toutefois, il reconnait que le nombre d’étudiants étrangers au Canada a augmenté considérablement dans les dix dernières années. «C’est une question en soi qui va au-delà des questions de logement : est-ce que c’est soutenable d’avoir une croissance aussi rapide et continue du nombre d’étudiants étrangers?»
Pour Martin Normand, avant de plafonner le nombre d’étudiants étrangers dans les établissements canadiens, il serait nécessaire de considérer les différentes réalités des universités et des collèges des communautés francophones en milieu minoritaire.
«Il ne peut pas y avoir une seule solution pancanadienne, maintient-il. Il faut qu’il y ait des solutions nuancées, ajustées au contexte, et trouver précisément des solutions et des approches qui sont distinctes pour les établissements de la francophonie canadienne».
Selon le Bureau canadien de l’éducation internationale (BCEI), il y a eu plus de 807 750 étudiants étrangers au Canada, tous niveaux d’instruction confondus, à la fin de l’année 2022. Entre 2021 et 2022, la population d’étudiants en provenance de l’étranger a augmenté de 31 %.
«À la fin de 2022, le Canada a connu une croissance de 43 % au cours des cinq dernières années, et de près de 170 % au cours de la dernière décennie», peut-on lire sur le site internet du BCEI.
Pour Mariève Forest, présidente et chercheuse pour la firme de recherche sociale appliquée Sociopol, l’immigration est une manière importante pour les communautés francophones en milieu minoritaire de combler les enjeux démographiques. «Une proportion significative des étudiants internationaux transite vers la résidence permanente», explique-t-elle.
Mariève Forest, présidente et chercheuse à Sociopol, croit qu’il est légitime d’instaurer une mesure pour limiter le nombre d’étudiants étrangers, cependant elle ne devrait pas s’appliquer aux établissements des communautés francophones.
Par conséquent, une telle mesure appliquée aux établissements postsecondaires de langues françaises hors Québec contribuerait «à réduire ces possibilités de combler les lacunes démographiques causées par un manque à gagner en immigration francophone depuis des dizaines d’années».
Mariève Forest rappelle que «la politique fédérale en matière d’immigration francophone prévue dans le projet de loi C-13 gagne à inclure un volet concernant l’accueil, l’appui au logement et l’appui à l’obtention de la résidence permanente des étudiants internationaux qui étudient en français à l’extérieur du Québec».
Même son de cloche chez Martin Normand. «L’idée d’un plafond pour les étudiants internationaux francophones à l’extérieur du Québec est incompatible avec ces objectifs-là, lance-t-il en entrevue».
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Dans sa réflexion, Mariève Forest redoute aussi des conséquences financières de la mesure de plafonnement pour les établissements postsecondaires en contexte minoritaire.
Selon une étude préparée par sa firme, la part du budget provenant des droits de scolarité des étudiants étrangers est plus grande qu’auparavant, alors que le financement des gouvernements provinciaux et fédéral n’a augmenté que très peu depuis les années 2000. Cela dit, les frais de scolarité des étudiants étrangers représentent une proportion considérable des budgets des universités et collèges.
«Pour les établissements postsecondaires en situation minoritaire, l’enjeu financier est déjà énorme, constate-t-elle. La plupart ont une situation financière qui est assez précaire […], c’est une pérennité qui peut être mise en péril à court et à moyen terme».
Selon le directeur de la recherche stratégique et des relations internationales à l’ACUFC, un plafond équivaudrait à limiter le type de revenus que les établissements francophones peuvent aller chercher.
Alors que les établissements anglophones ont un plus grand bassin d’étudiants étrangers, Martin Normand soutient qu’«il ne faut pas créer un déséquilibre en développant des politiques publiques qui s’appliquent de la même façon partout au pays».
Le député libéral Francis Drouin, qui a suivi le processus de modernisation de la Loi sur les langues officielles, soutient qu’un avantage devrait être accordé aux établissements qui offrent du logement sur leurs campus.
Selon le député libéral de Glengarry-Prescott-Russell, Francis Drouin, les universités et les collèges doivent prendre leurs responsabilités afin d’assurer un accueil adéquat en matière de logement pour les étudiants étrangers.
«On devrait favoriser les universités et les collèges qui, eux, bâtissent du logement pour leurs étudiants, plutôt que ceux et celles qui le laissent à main libre et qui causent des pressions sur nos communautés».
Mais pour Martin Normand, les universités et les collèges membres de son association font le travail nécessaire dans ce sens.
«Ce n’est pas nécessairement une course effrénée aux étudiants internationaux, on est vraiment dans une perspective où on veut les attirer, les retenir et s’assurer qu’il y a des conditions de vie décentes. Et dans ce contexte-là, le logement fait partie de la réflexion.»
Bien que les universités et les collèges membres soient conscients de la disponibilité de logements dans leurs régions respectives, selon Martin Normand, un dialogue est tout de même nécessaire entre les établissements, les différents paliers gouvernementaux et les acteurs du secteur privé afin de soutenir les projets de logements pour les étudiants.
Francis Drouin conçoit que les étudiants en provenance de l’étranger peuvent jouer un rôle important, notamment pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre dans les communautés francophones. Francis Drouin, qui est membre du Comité permanent des langues officielles, assure qu’il viendrait protéger les établissements francophones en milieu minoritaire si une telle décision était prise au sein de son gouvernement.
Dans un courriel à Francopresse, la porte-parole du ministre de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) soutient que le gouvernement fait face à de nombreux défis liés à l’immigration nécessitant la mise en place d’un plafond, «mais cela ne peut pas être la seule mesure, car cela ne résout pas l’ensemble du problème».
Toujours en quête de rassemblement, des passionnés de cosplay se sont réunis de façon informelle, mais costumés, sur une plage d’Ottawa au début juillet.
En raison de la pandémie, au cours des dernières années, les adeptes se sont surtout rassemblés virtuellement. Le retour des rencontres en personne fait une grande différence pour plusieurs d’entre eux.
Ces rencontres redonnent confiance à Emma Huston. «Avant, je détestais prendre des photos de moi, aujourd’hui j’adore ça, car je peux montrer mon cosplay.»
Les comiccons et le cosplay
Les comiccons, des termes en anglais comics et convention, sont des conventions culturelles qui rassemblent des amateurs de cosplay et des professionnels du domaine de la bande dessinée.
Les participants à l’évènement incarnant des personnages de bandes dessinées sont appelés des «cosplayers».
Lors de sa 12e édition en 2022, le Comiccon de Montréal a reçu plus de 62 000 visiteurs et amateurs de cosplay.
L’enfer des réseaux sociaux
Si le cosplay aide Emma Huston à se sentir mieux, elle se dit victime d’intimidation régulièrement par des personnes hors de la communauté.
«J’ai été harcelée sur les réseaux sociaux, car c’est plus facile de le faire derrière les écrans. Ils font ça car ils ne comprennent pas ce que c’est, mais je m’en fiche. Le cosplay me rend heureuse», témoigne la jeune femme.
Durant la rencontre à la plage, les amateurs ont confié que l’intimidation faisait partie des défis auxquels ils étaient confrontés au quotidien. Les femmes semblent en être particulièrement la cible.
Selon Emma Huston, le cosplay lui a redonné confiance en elle.
Face aux critiques, Emma Huston n’hésite pas à parler parfois avec ses détracteurs pour leur expliquer le sens du cosplay, mais «certaines personnes ne veulent juste pas accepter», précise-t-elle.
D’autres individus malveillants s’amusent quant à eux à voler des photos des créations des cosplayers sur les réseaux sociaux, pour se faire un gain d’argent.
Cierra Abel fait du cosplay et crée des costumes depuis 8 ans. Ce sont des proches qui l’ont avisée qu’elle avait été victime d’usurpation d’identité.
«Quelqu’un a volé un tas de photos sur mon compte Instagram et les a publiées sur OnlyFans [réseau social à contenu notamment érotique et pornographique] pour gagner de l’argent», déplore-t-elle.
Des images qui dérangent
De nombreux préjugés plombent l’image des amateurs dont les attributs physiques ne correspondent pas à ceux des personnages fictifs qu’ils incarnent.
Cortina Sparks encourage les personnes de grandes tailles intéressées par le cosplay à ne pas écouter les critiques.
«Je suis plus grande et je me fais humilier à cause de mon poids, car certains pensent que si tu n’as pas le profil exact du personnage, tu n’as pas le droit de jouer, déplore Athena Sparks. Ces critiques ont des conséquences sur l’estime de soi.»
«J’ai entendu des personnes dire : “je veux tellement faire du cosplay, mais je n’ai pas le corps qui convient ou les compétences, car je ne veux pas qu’on se moque de moi”», ajoute-t-elle.
Sa sœur, Cortina Sparks, a elle aussi subi des moqueries en raison de son poids, mais ces critiques ne l’ont pas empêchée de poursuivre sa passion.
«Je voudrais leur dire [aux personnes de grandes tailles] de suivre leur cœur et d’ignorer les commentaires méchants. Restez concentrés sur ce que vous faites», encourage-t-elle.
Création et débrouillardise
Les costumes et accessoires flamboyants utilisés dans la fabrication des costumes peuvent laisser croire aux amateurs potentiels que le cosplay est un passetemps onéreux. Une idée reçue que déconstruit Alexander Orton, qui appuie l’organisation du Comiccon d’Ottawa.
«Il n’est pas nécessaire d’acheter des costumes dispendieux […] La plupart des personnes commencent leur premier contact avec le monde du cosplay en s’achetant des costumes trouvés dans un magasin d’Halloween.»
Pour se présenter aux compétitions de cosplay et gravir les niveaux de la pratique, Alexander Orton recommande de fabriquer au moins un aspect du costume.
Selon Alexander Orton, il n’est pas question d’argent, mais de créativité pour commencer le cosplay.
D’ailleurs, la fabrication d’un costume peut se faire avec des objets du quotidien. «Ça peut être aussi simple que d’assembler différents éléments avec du ruban adhésif ou à partir de pièces achetées au Village des valeurs», souligne-t-il.
Les créateurs de costumes de cosplay se retrouvent sur les réseaux sociaux pour partager leurs trucs et astuces pour créer des costumes à petit prix. Certains créateurs de contenus mettent en ligne des vidéos «pour montrer comment faire un cosplay pour juste 50 $», poursuit Alexander Orton.
Les cosplayeurs présents à l’évènement imaginent eux-mêmes des techniques pour reproduire le plus fidèlement possible certains détails de leurs costumes. Athena Sparks confie avoir conçu elle-même son masque pour un prix raisonnable.
Son masque inspiré du personnage de l’infirmière dans le jeu vidéo et le film Silent Hill est «fait avec des bandes de tissu enroulées tout autour de ma tête et collées à l’aide de latex liquide. Puis je l’ai peint et je l’ai aussi rembourré pour qu’il ait des joues. J’ai ajouté le chapeau. Les dents sont en fait scotchées, car le latex liquide ne colle pas à la colle chaude», décrit Athéna Sparks.
Athena Sparks, l’organisatrice de l’évènement, a conçu elle-même son masque pour moins de 50 $.
«Ce n’était vraiment pas cher, ç’a dû me couter entre 25 $ et 30 $. Le plus cher était d’acheter le latex liquide. La création m’a pris 4 heures pour ce masque», détaille-t-elle.
Les créateurs trouvent leur plaisir dans la confection, mais aussi dans la communauté de cosplayeurs créateurs.
L’organisatrice de l’évènement de juillet souhaite programmer d’autres rassemblements avant la fin de l’été pour permettre aux amateurs du cosplay de montrer une nouvelle fois leurs créations et d’échanger ensemble.
Jennifer Skene est gestionnaire de solutions pour la lutte contre les changements climatiques au sein de l’organisme américain National Resources Defense Council.
À l’heure où la nature sauvage disparait sous nos yeux, les forêts primaires sont encore indemnes, jamais défrichées, exploitées ou modifiées. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) les définit comme «des forêts naturellement régénérées d’essences indigènes où aucune trace d’activité humaine n’est clairement visible et où les processus écologiques ne sont pas sensiblement perturbés».
À l’échelle du globe, le Canada possède environ 16 % de ces écosystèmes vierges, principalement en Colombie-Britannique et dans les latitudes élevées du pays.
Outre leur valeur culturelle et patrimoniale, les grands arbres pluricentenaires jouent un rôle écologique essentiel. Ils constituent une gigantesque réserve de biodiversité et font le bonheur de toutes sortes d’insectes, d’oiseaux et de mammifères.
Ils stockent aussi du carbone, ce qui en fait des atouts précieux dans la lutte contre le réchauffement climatique.
«La forêt boréale canadienne intacte stocke plus de carbone par hectare que tout autre écosystème terrestre, entre 30 % et 50 % de plus que celles qui sont exploitées et deux fois plus que celles en zone tropicale», relève Michael Polanyi, responsable de la campagne pour les solutions climatiques naturelles à Nature Canada.
«Le Canada est considéré comme l’un des principaux puits de carbone de la planète», renchérit Jennifer Skene, gestionnaire de solutions pour la lutte contre les changements climatiques au sein de l’organisme américain National Resources Defense Council (NRDC).
Les forêts boréales canadiennes stockent plus de carbone par hectare que tout autre écosystème terrestre.
Bataille de chiffres
Les frontières des forêts primaires ne cessent pourtant de reculer. En se basant sur des données de Global Forest Watch, le NRDC a classé le Canada au 3e rang mondial en matière de perte de forêts primaires et intactes, derrière le Brésil et la Russie. Et ce, en raison de l’exploitation forestière.
Patrick M.A. James est professeur adjoint à la faculté de foresterie de l’Université de Toronto.
L’organisme avance qu’en 2021, pas moins de 550 000 hectares de forêts mixtes et boréales canadiennes ont fait l’objet de coupes massives.
«Le Canada reste dans un modèle où la majorité de l’exploitation forestière se fait dans les forêts primaires», appuie Michael Polanyi.
La «grande valeur économique» d’arbres vieux de plusieurs siècles explique cette convoitise des compagnies forestières, soutient Patrick M.A. James, professeur adjoint à la faculté de foresterie de l’Université de Toronto.
L’industrie forestière conteste totalement ces critiques. «C’est inapproprié de le présenter comme ça, les plus grandes étendues qu’on perd, c’est dû aux feux de forêt», défend Étienne Bélanger, vice-président de l’Association des produits forestiers du Canada (APFC).
Dans son rapport de 2022 sur l’état des forêts, Ressources naturelles Canada indique de son côté que sur 348 millions d’hectares de forêts, seulement 710 333 hectares ont été récoltés (0,20 %), et à peine 49 352 hectares déboisés (0,01 %). Les autorités fédérales soutiennent ainsi que le taux annuel de déforestation du pays est inférieur à 0,2 %.
Grandes absentes du paysage administratif
Étienne Bélanger est vice-président de l’Association des produits forestiers du Canada (APFC), responsable des relations avec les Autochtones et foresterie.
Mais impossible de savoir si ce déboisement affecte les forêts primaires, car aucune mention n’en est faite dans les documents officiels.
Pour Michael Polanyi, il s’agit d’une «lacune» connue et préoccupante : «Le fédéral n’utilise jamais ce terme. Il y a un manque de transparence, il ne donne pas d’informations sur la proportion de forêts primaires qui disparait.»
Les écarts de chiffres s’expliquent aussi par la méthode de calcul d’Ottawa. Le gouvernement fédéral considère que les territoires déboisés dont l’usage demeure réservé à l’exploitation forestière sont toujours des forêts. Seules les zones rasées et converties en espaces agricoles ou urbains sont considérées comme déboisées.
Aux yeux des scientifiques et environnementalistes interrogés, cette méthodologie tente de masquer une autre menace moins connue que la déforestation : la dégradation des forêts, due entre autres à l’exploitation du bois.
Janette Bulkan est professeure adjointe à la faculté de foresterie de l’Université de Colombie-Britannique.
Des règlementations en développement
L’Union européenne vient d’adopter un règlement qui vise à assurer que les produits forestiers vendus sur le continent ne proviennent pas de forêts primaires. À compter du 30 décembre 2024, les entreprises canadiennes devront prouver que le bois qu’elles exportent vers l’Europe n’est pas issu de terres déboisées après décembre 2020.
«Cela va changer la donne, les compagnies ne pourront plus se contenter de dire que leur bois est certifié par des labels environnementaux», se félicite Janette Bulkan, professeure adjointe à la faculté de foresterie à l’Université de Colombie-Britannique.
La règlementation, parmi les plus ambitieuses au monde, considère notamment les forêts dégradées comme des terres déboisées. Selon le journal britannique The Guardian, le Canada aurait tenté sans succès de faire retirer cette notion de forêts dégradées.
«Nous sommes inquiets, ce n’est pas une vision adaptée à la situation canadienne», partage Étienne Bélanger de l’APFC.
«L’écosystème met des siècles à se reconstituer»
Michael Polanyi assure que près de 80 % des forêts exploitées sont coupées à blanc. Autrement dit, la totalité des arbres d’une parcelle est abattue avant d’en planter de nouveaux.
«Cette pratique n’est pas durable, elle cause des dommages irrémédiables et met en péril l’habitat d’espèces menacées comme le caribou», estime-t-il.
Michael Polanyi est responsable de la campagne pour les solutions climatiques naturelles à Nature Canada.
Ressources naturelles Canada affirme au contraire par courriel que la législation forestière canadienne, «l’une des plus strictes au monde […] protège les forêts et garantit le respect de pratiques de gestion forestière durable dans tout le pays».
Même discours du côté de l’industrie forestière. Si l’APFC reconnait que les coupes à blanc constituent toujours la norme, Étienne Bélanger parle d’aménagement forestier durable et rappelle que les exploitants ont l’obligation légale de replanter.
«Après avoir coupé les arbres, nous régénérons la forêt pour la ramener en production après 100 ans, voire plus», souligne le responsable.
Les chercheurs récusent ce raisonnement. «Des arbres millénaires disparaissent irrémédiablement, l’écosystème met des siècles à se reconstituer», insiste Patrick M.A. James.
Le professeur explique que les forêts secondaires replantées ont une valeur écologique moindre que celles perdues. Elles sont, selon lui, moins diversifiées, plus vulnérables au feu, recèlent une biodiversité moins élevée et stockent moins de carbone.
Là encore, Étienne Bélanger réfute : «On replante les mêmes espèces locales et diversifiées pour ramener les écosystèmes tels qu’ils existaient avant la coupe.»
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Urgence climatique
Face à l’urgence climatique, la communauté scientifique appelle à la mise en place de mécanismes de conservation, en particulier sous la gouverne des Premières Nations.
Shane Moffatt est responsable de la campagne nature et alimentation de Greenpeace Canada.
En mars 2022, 90 scientifiques ont adressé une lettre ouverte en ce sens au premier ministre Justin Trudeau. Les signataires demandent que les forêts primaires soient protégées dans le cadre du nouveau plan national de réduction des gaz à effet de serre.
Une responsabilité particulière pèse également sur les provinces et les territoires, qui gèrent l’immense majorité des forêts primaires. Pour le moment, aucun gouvernement n’a eu le courage de se priver de cette ressource souvent essentielle à l’économie.
«Il existe quelques règlementations, mais elles sont peu contraignantes et inadéquates. Les différents niveaux de gouvernements se renvoient la balle», déplore Shane Moffatt, responsable de la campagne nature et alimentation de Greenpeace Canada.
Signes d’espoir
Certains signes et avancées satisfont cependant les acteurs de terrain. 7 % de la superficie forestière du pays sont d’ores et déjà protégés.
En 2016, la Colombie-Britannique a fini par sanctuariser 85 % de la forêt humide du Grand-Ours, la plus vaste forêt primaire pluviale tempérée de la planète. Plus de trois-millions d’hectares sont désormais interdits de coupe.
L’accord a mis fin à une guerre du bois de vingt ans entre les compagnies forestières et les groupes environnementaux et autochtones.
À l’occasion de la 15e Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP 15), le Canada s’est engagé à restaurer 19 millions d’hectares de terres dégradées et déboisées d’ici à 2030.
«La protection des forêts semble de nouveau être à l’ordre du jour», veut croire Shane Moffatt. Le Canada s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 à 45 % d’ici à 2030. Le temps presse.
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Janvier : 11 % du personnel de Postmedia est mis à pied.
Février : Québecor annonce la suppression de 240 postes et l’entreprise ne paie plus son loyer à Québec depuis aout.
Juin : Bell supprime 1300 postes et ferme 6 stations de radio.
11 aout : le journal Métro au Québec suspend ses activités.
En francophonie minoritaire, Le Franco se relève d’un début d’année difficile et des radios communautaires de l’Atlantique et de l’Ouest sont sur le respirateur artificiel.
Depuis le début de l’année, le secteur des médias encaisse à nouveau le coup, alors que les géants du Web récoltent jusqu’à 80 % des revenus publicitaires en ligne.
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À qui la facture?
Pour Jean-Hugues Roy, professeur à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), la responsabilité de financer les médias reste «partagée».
«Historiquement, ça a beaucoup été financé par la publicité, mais ce modèle n’est plus viable, affirme-t-il. Dans les régions où les francophones sont en situation minoritaire, c’est encore plus difficile.»
La solution qu’il propose : diversifier les sources de financement. «La publicité, il y en a encore un peu. Certains ont des modèles d’abonnement, […] des dons […] En milieu francophone minoritaire, ça pourrait être une bonne source de revenus.»
Nicolas Servel est directeur général de Médias ténois, qui inclue le journal L’Aquilon et Radio Taïga dans les Territoires du Nord-Ouest.
C’est d’ailleurs ce que fait Nicolas Servel, directeur de Médias ténois, aux Territoires du Nord-Ouest, qui comprend le journal francophone L’Aquilon et Radio Taïga. Le financement du journal et de la radio vient principalement de subventions fédérales et territoriales, de projets spéciaux et de publicité.
Mais dans tous les cas, les Médias ténois ont du mal à s’en sortir.
En réévaluant son modèle d’affaires, l’équipe de Médias ténois envisage notamment d’offrir des services de formation, du contenu audiovisuel pour d’autres secteurs comme le cinéma, ou encore de se tourner vers les marchés privé et associatif.
Selon Jean-Hugues Roy, l’appui communautaire ne doit pas être négligé.
Les médias répondent aux besoins d’une communauté. Il faut que la communauté fasse sa part d’une certaine manière. […] Les gens doivent s’abonner.
Pour Marie-Linda Lord, professeure titulaire en information-communication à l’Université de Moncton, c’est tout à fait envisageable en milieu francophone minoritaire.
«Les communautés sont attachées à leurs médias régionaux. Si on prend l’exemple, au Nouveau-Brunswick, de Radio-Canada Acadie ou l’Acadie Nouvelle, ce sont deux médias importants en Acadie au Nouveau-Brunswick qui ont un public très loyal.»
La responsabilité gouvernementale
Mais pour Jean-Hugues Roy, le fédéral en fait déjà beaucoup avec, entre autres, l’Initiative de journalisme local (IJL) et les crédits d’impôt.
Sur les 29 journaux locaux francophones hors Québec, dont les 21 membres de Réseau.Presse, sept sont admissibles au crédit d’impôt du fédéral et seulement trois (La Liberté, l’Acadie Nouvelle et Le Droit) y ont accès en ce moment.
Le Québec est la seule province à avoir superposé un programme de crédits d’impôt à celui du fédéral, mais le professeur croit que les autres provinces pourraient lui emboiter le pas, selon la situation politique.
«L’Alberta n’a peut-être pas un gouvernement très favorable aux médias en ce moment. En Ontario, je pense que le gouvernement conservateur ne serait pas forcément favorable […] par rapport aux Franco-Ontariens. Mais il faut demander, il faut que les élus soient redevables», martèle-t-il.
L’auteur de Pour un Fonds des médias nouveau et amélioré estime aussi que les compagnies de télécommunications comme Bell, Vidéotron, Shaw et Rogers ont une part de responsabilité, car ils font de l’argent sur le dos des médias en vendant les moyens de diffusion des nouvelles.
C–18 «à repenser»
La Loi sur les nouvelles en ligne (C-18) a poussé Meta à bloquer les nouvelles canadiennes sur ses plateformes Facebook et Instagram.
D’après Jean-Hugues Roy, «il faut repenser cette loi, ou à plus court terme, trouver une façon de s’entendre avec les plateformes».
Jean-Hugues Roy, professeur à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), croit qu’il faut diversifier les sources de financement.
L’une des choses à rectifier à son avis est la part du gâteau que prend Radio-Canada.
«Radio-Canada, c’est une grande institution et on l’adore. Mais le fait qu’elle puisse bénéficier des sommes prévues dans le cadre de la loi C-18, pour moi, c’est une erreur. Ça détourne des sommes qui devraient bénéficier aux médias francophones en milieu minoritaire.»
«Il y a d’autres aberrations à Radio-Canada ; le fait qu’elle sollicite de la publicité, poursuit-il. Ça prive des médias de publicité. Le journal Métro me l’a bien dit : Radio-Canada nuisait à leur campagne pour solliciter de la publicité dans bien des marchés. […] Ça n’a pas de sens pour moi.»
«Il y a d’autres aberrations à Radio-Canada ; le fait qu’elle sollicite de la publicité, poursuit-il. Ça prive des médias de publicité. Le journal Métro me l’a bien dit : Radio-Canada nuisait à leur campagne pour solliciter de la publicité dans bien des marchés. […] Ça n’a pas de sens pour moi.»
Le gouvernement maintient le cap
Le premier ministre Justin Trudeau s’est prononcé lundi sur le blocage des nouvelles en ligne, lors d’un point de presse à Charlottetown en marge de la retraite de son cabinet.
«[META] refuse d’assurer que les journalistes locaux soient payés de façon adéquate pour informer et partager les nouvelles des Canadiens. Il préfère laisser des personnes en danger plutôt que de faire sa juste part pour appuyer la démocratie et le journalisme local», a-t-il lancé.
«Dans une démocratie, un journalisme local de qualité est important, et il l’est aujourd’hui plus que jamais, alors que les gens s’inquiètent pour leur maison, pour leur communauté. C’est le pire été que nous ayons connu depuis longtemps en termes d’évènements météorologiques extrêmes.»
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Nouvelles habitudes de consommation
Marie-Linda Lord croit aussi qu’il faut un nouveau modèle de financement des médias, mais adapté aux nouvelles habitudes de consommation. «Les gens aiment pouvoir consulter sur leurs tablettes, leurs téléphones.»
Selon elle, les habitudes de consommation ont trop changé pour revenir en arrière, vers le 100 % non numérique. «Quand je pose la question en classe “qui écoute la radio?”, j’ai peut-être 30 % de mes étudiants qui le font, alors qu’il y a 30 ans, c’était 100 %.»
Tout en maintenant l’impression de l’édition papier de L’Aquilon «pour ceux qui aiment encore le papier», Nicolas Servel doit attirer le nouveau public : «On essaie d’évoluer et d’être plus présents en ligne, d’explorer la voie des balados, des réseaux [sociaux] et d’expérimenter avec divers formats.»
«Le tissu même de notre société»
Pour Marie-Linda Lord, professeure en information-communication, les médias locaux doivent trouver un nouveau modèle économique qui tienne compte des nouvelles habitudes de consommation de l’information.
Si la crise se poursuit, la disparition des médias locaux pourrait entrainer de graves conséquences.
«C’est le tissu même de notre société, souligne Jean-Hugues Roy. Ce serait dramatique si, par exemple, Le Voyageur disparaissait.»
«Dans quel miroir les francophones en milieu minoritaire pourraient se regarder? Oui, il y aurait encore Radio-Canada, mais je pense que c’est bon de ne pas avoir un seul miroir.»
Pour Marie-Linda Lord, c’est également une question d’accès à l’information : «Il y a des informations qui se trouvent dans les médias locaux et pas ailleurs.»
«Je suis à Moncton, au Nouveau-Brunswick, et je suis abonnée à L’Aquilon, raconte-t-elle. Il faut qu’on soit informés les uns des autres, mais le point de départ pour ça, c’est le média local.»
«Il y a des exemples de succès, mais aussi de défis, comme des causes scolaires [francophones] à Yellowknife. Si L’Aquilon n’en parle pas, qui va en parler?»
Plus sur la francophonie
Le premier ministre Justin Trudeau implore Meta de débloquer des nouvelles canadiennes en ligne.
Le déclin du nombre de francophones en Ontario rapporté dans les données de Statistique Canada mardi a fait réagir le premier ministre Trudeau.
Sans s’étendre sur les données de Statistique Canada, le premier ministre a souligné le besoin pour les communautés francophones de s’épanouir et d’«avoir les services, que ce soit les services de garde, des écoles comme l’université francophone de l’Ontario, des appuis communautaires ou juridiques avec la modernisation de la loi sur la langue officielle qui n’avait pas été faite depuis 50 ans».
Il a toutefois félicité son gouvernement d’avoir atteint la cible de 4,4 % d’immigration francophone hors Québec pour la première fois.
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Retraite du cabinet, Meta boycotté et ingérence étrangère
Les ministres du nouveau cabinet libéral ont tenu leur retraite annuelle à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard au début de la semaine.
La crise du logement et les coupes budgétaires à venir étaient les sujets prioritaires à l’ordre du jour pour Justin Trudeau et son équipe.
Dans les jours précédant la retraite, la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, a demandé à tous les ministères de faire des économies de 15,4 milliards au cours des cinq prochaines années.
Le nouveau ministre des Langues officielles, Randy Boissonnault a confirmé que les 4 milliards prévus pour la mise en œuvre du Plan d’action pour les langues officielles ne seraient pas affectés.
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En mêlée de presse à Charlottetown, le ministre du Logement, Sean Fraser, a indiqué qu’il envisageait la possibilité de plafonner le nombre de visas octroyés à des étudiants étrangers.
«Je crois que c’est une option qu’il faut considérer», a dit l’ancien ministre de l’Immigration, qui récupère le dossier d’une crise aigüe du logement qui pousse des étudiants étrangers à la rue.
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Le groupe de défense de la culture et des médias Les AMIS a encouragé les internautes à «Éteindre META» pendant 48 heures, les 23 et 24 aout, en réponse au blocage des nouvelles canadiennes sur ses plateformes.
«Meta sait que nos clics sur ses plateformes sont le bien le plus précieux dont elle dispose», a souligné la directrice générale, Marla Boltman, de l’organisme dans un communiqué de presse.
Martin Champoux est porte-parole en matière de Patrimoine pour le Bloc Québécois.
La démarche a d’ailleurs récolté le soutien du Bloc Québécois. Son porte-parole en matière de Patrimoine, Martin Champoux, a déclaré lundi que le parti allait s’abstenir, «par solidarité avec les médias québécois, de diffuser sur les réseaux sociaux de Meta les 23 et 24 aout prochains».
«Tant et aussi longtemps que Meta s’y refuse, le Bloc Québécois n’achètera aucune publicité sur ses plateformes», a-t-il affirmé.
Justin Trudeau ne s’est pas retenu de montrer sa frustration lundi en point de presse, à Charlottetown.
«Facebook fait passer ses profits d’entreprise avant la démocratie et notre bienêtre», a-t-il lancé.
La ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, a quant à elle accusé Facebook de «mettre ses intérêts commerciaux au-delà de la sécurité des gens dans des temps d’urgence», faisant référence aux feux de forêt qui ravagent la Colombie-Britannique et les Territoires du Nord-Ouest.
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Le ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a fait appel à l’expertise du juge en chef de la Cour suprême, Richard Wagner qui l’a conseillé sur «la bonne façon de procéder» dans le cadre de l’enquête publique sur l’ingérence étrangère. «J’ai trouvé ses conseils […] très utiles», a indiqué le ministre qui a assuré que le gouvernement était «très proche» de faire une annonce à ce sujet.
La cheffe du Parti vert du Canada Elizabeth May a affirmé ne pas être en mesure de déterminer la raisonnabilité des conclusions de David Johnston dans le cadre de son rapport sur l’ingérence étrangère.
De son côté, la cheffe du Parti vert du Canada, Elizabeth May, a exprimé son mécontentement envers l’information contenue dans deux documents confidentiels compilés par l’ancien rapporteur spécial David Johnston qu’elle a pu réviser la semaine dernière.
Elle affirme ne pas être en mesure de déterminer la raisonnabilité des conclusions de Johnston, dénonçant un manque de détails. Elizabeth May n’a pas été autorisée à consulter un sommaire de 20 pages des documents. «C’est une surprise pour moi que les documents essentiels ne soient pas disponibles», a-t-elle déploré.
Une action collective pour des femmes d’origine atikamekw qui auraient subi cette procédure a reçu l’autorisation de la Cour supérieure, ce mardi.
Les demanderesses réclament des dommages compensatoires et punitifs, alléguant que trois médecins ont violé la Charte des droits et libertés et le Code civil.
Le recours collectif contre les médecins a été autorisé, mais celui contre le Centre intégré de santé et de services sociaux (Hôpital de Joliette) a été refusé.
Il faut noter son rôle exceptionnel dans la définition des droits linguistiques du public et des employés de l’appareil fédéral en vertu de la Loi sur les langues officielles (LLO) de 1969 qui, il faut bien le dire, était plutôt faiblarde.
L’expression enquête de sa propre initiative fut interprétée comme une autorisation juridique d’aller au-devant des situations potentiellement contraires aux principes de la LLO. Les vérifications, larges et englobantes, menées de sa propre initiative, firent de lui un commissaire proactif, dynamique et promoteur des droits linguistiques.
Le principe de l’égalité des deux langues officielles fut aussi interprété avec ingéniosité : la langue de travail des employés du gouvernement fédéral et la participation des membres des deux communautés de langue officielle devenaient des obligations.
Ainsi, selon certains critères, le français devenait une langue de travail au même titre que l’anglais, de même que les unilingues francophones pourraient comme les anglophones unilingues travailler pour le gouvernement fédéral.
Sans ces interprétations ingénieuses, remarquables, le travail du commissaire aux langues officielles aurait porté sur une partie importante des cas d’injustice linguistique, relevés dans les plaintes, mais l’ampleur de son travail global aurait été si étriquée que l’action aurait été très lacunaire par rapport aux problèmes qui existaient dans le réseau des organismes et ministères du gouvernement du Canada.
Rappelons que l’iniquité en matière de participation francophone et de langue de travail dans l’appareil fédéral était criante. Il fallait du courage pour s’attaquer à ces volets des problèmes. Honneur au mérite.
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[1] Breton, Yves, Drôle de vie que voilà! Pulsions – Récit historique et biographique, Vermillon, Ottawa, 2014
«La dualité linguistique vient de perdre un ambassadeur hors pair. La francophonie canadienne vient de perdre un ami», regrette Liane Roy, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), dans une déclaration.
Keith Spicer a été journaliste, professeur d’université, assistant au ministre fédéral de la Justice Guy Favreau et le tout premier commissaire aux langues officielles du Canada, nommé par Pierre Elliott Trudeau.
Son mandat, de 1970 à 1977, était de faire la promotion de la Loi sur les langues officielles (LLO) adoptée en 1969.
«Il y a un demi-siècle, Keith Spicer a assumé la lourde tâche de veiller au respect d’une toute nouvelle loi à une époque où tout restait à faire, tant au niveau de la compréhension des obligations linguistiques que de l’acceptation sociale de l’idée même de deux langues officielles. Il s’est acquitté de cette responsabilité avec patience, persistance et éloquence», affirme Liane Roy.
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Celui qui a lancé le bal
«C’est un choc d’apprendre la nouvelle», se désole François Larocque, titulaire de la Chaire de recherche, Droits et enjeux linguistiques de l’Université d’Ottawa.
François Larocque a beaucoup étudié les rapports de Keith Spicer, et les considère comme étant dotés d’un ton que l’on n’aura pas retrouvé chez ses successeurs.
Celui qui a beaucoup étudié les travaux de Keith Spicer souligne «le rôle remarquable et historique au Canada qu’il a occupé en tant que premier commissaire aux langues officielles.»
«Ce n’était pas que le premier au Canada, mais le premier au monde. Jamais un autre pays n’avait créé un poste comme ça», note le chercheur.
Il explique que la LLO de 1969 prévoyait la nomination d’un commissaire aux langues officielles qui allait «conseiller le gouvernement sur ses obligations en vertu de cette loi».
«Je pense qu’on peut saluer le sérieux et l’aplomb avec lequel il a mené ce dossier pendant qu’il était en fonction.»
«Un homme de grande culture»
Selon François Larocque, les rapports de Keith Spicer sont uniques dans leur genre : «Quand on lit le ton des rapports de Spicer, comparés à ceux de Raymond Théberge et des commissaires précédents, on remarque que c’est très différent : le ton est plus littéraire.»
«Il y avait parfois même des envolées poétiques et ça montrait peut-être un peu sa personnalité, un homme de grande culture qui voyait son rôle comme champion des deux langues officielles au Canada, poursuit-il. Il voyait l’esthétique du rôle.»
Quelques moments marquants
Au cours de son mandat, Keith Spicer aura insisté sur le respect des deux langues au sein de l’appareil gouvernemental, fait la promotion de l’immersion française dans les écoles anglophones et participé à la création de Canadian Parents for French (CPF).
En 1976, il gère le dossier de la «crise des gens de l’air» commencée par la requête de l’Association des gens de l’air du Québec à faire appliquer la LLO dans l’espace aérien québécois afin d’y permettre l’utilisation du français.
Après une grève de contrôleurs aériens et de pilotes anglophones, le gouvernement crée la Commission d’enquête sur le bilinguisme dans les services de contrôle de la circulation aérienne au Québec.
Keith Spicer a aussi été président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de 1989 à 1996, où il a fait la promotion d’émissions de télévision canadiennes et du soutien aux artistes.
Keith Spicer s’est éteint à l’âge de 89 ans à l’Hôpital d’Ottawa.
Le nouveau ministre de l’Immigration, Marc Miller, souhaiterait établir la nouvelle cible d’immigration francophone à l’extérieur du Québec à 5 ou 6 %, plutôt que les 4,4 % actuels.
Le nouveau ministre de l’Immigration, Marc Miller, souhaiterait établir la nouvelle cible d’immigration francophone à l’extérieur du Québec à 5 ou 6 %.
«Même si pour le commun des mortels ça peut sembler un niveau peu ambitieux, c’est un niveau très ambitieux, a confié le ministre à Francopresse en marge de la retraite. Mis à part en Acadie et dans une partie de l’Ontario, dans des petites communautés francophones hors du Québec, ça va prendre beaucoup d’efforts sur le terrain. Plus souvent que d’autres, ce sont des communautés très précaires.»
La cible évoquée par le ministre reste bien en deçà des demandes de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA).
En 2022, l’organisme national avait proposé une cible progressive débutant à 12 % d’immigrants francophones en 2024, pour atteindre 20 % en 2036.
J’aimerais un chiffre qui défie toutes les attentes, j’aimerais viser le 20 %, mais il faut aussi être réaliste. Il y a eu de beaux gains et on va continuer, il ne faut vraiment pas lâcher.
En 2022, le Canada a atteint sa précédente cible de 4,4 %, fixée il y a près de vingt ans.
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«On va continuer à s’assurer que l’on attire plus d’immigrants francophones à travers le pays. Mais il y a plus que cela à faire, il faut qu’on s’assure que les communautés francophones en milieu minoritaire à travers le pays puissent s’épanouir, avoir les services que ce soit les services de garde, les écoles, les appuis communautaires et juridiques», a quant à lui indiqué le premier ministre Justin Trudeau lors d’une conférence de presse.
De gauche à droite : Randy Boissonnault, ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances et Anita Anand, présidente du Conseil du trésor.
«On va regarder toutes nos dépenses pour le gouvernement, mais à ma connaissance, on ne va pas toucher aux 4 milliards pour le Plan d’action sur les langues officielles», a assuré à Francopresse Randy Boissonnault, ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles.
Les ministres fédéraux ont jusqu’au 2 octobre pour faire parvenir au Conseil du trésor un plan de compressions budgétaires. Ils doivent trouver 15 milliards de dollars de dépenses publiques qui pourraient être sabrées.
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«Il n’y aura aucun impact sur les services auxquels peuvent s’attendre les Canadiens, et ça inclut les francophones en situation minoritaire», a affirmé Randy Boissonnault.
Lors d’un point presse, la présidente du Conseil du trésor, Anita Anand, a rappelé qu’il s’agissait d’«un exercice pour permettre aux départements d’examiner leur budget opérationnel» : «Peut-être que nous pourrons gérer un processus où l’on peut bouger les dépenses vers les priorités pour appuyer la population canadienne comme l’économie verte, la santé mentale.»
Le ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, Sean Fraser, n’a pas exclu la possibilité de plafonner le nombre d’étudiants étrangers.
Avec l’ambition de réduire la pression sur le marché immobilier, le ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, Sean Fraser, n’a pas exclu la possibilité de plafonner le nombre d’étudiants étrangers.
«Je pense que nous devons réfléchir sérieusement à la question. Si [les institutions d’enseignement postsecondaire] continuent de faire venir des étudiants en nombres records, elles devraient faire partie de la solution en s’assurant qu’ils ont un endroit où vivre», a déclaré le ministre.
Il n’existe aujourd’hui aucun plafond fixé pour le nombre d’étudiants étrangers accueillis au Canada. Leur nombre a explosé au cours des dernières années.
«Ce n’est pas une solution qui va avoir un élément de réponse, mais certainement un plafond c’est quelque chose que l’on va regarder en profondeur», a confirmé son collègue Marc Miller, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.
Les deux élus libéraux veulent mettre fin à certaines dérives du dispositif d’accueil des étudiants étrangers.
Lorsque l’on voit certaines de ces institutions qui ont cinq ou six fois plus d’étudiants inscrits qu’elles n’ont de places dans les bâtiments […], il faut commencer à se poser de sérieuses questions.
Le ministre du Logement a carrément accusé certaines institutions d’exploitation : «Je suis convaincu qu’elles n’existent que pour faire du profit sur le dos des étudiants internationaux vulnérables.»
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Pour Chrystia Freeland, ministre des Finances, la solution repose avant tout sur l’élargissement du parc immobilier : «Si nous voulons être un pays en croissance, on doit construire plus de logements, plus rapidement.»
Néanmoins, le gouvernement appelle à ne pas faire des nouveaux arrivants les boucs émissaires de la crise du logement. «Ça ne sert à rien de blâmer une personne ou un groupe de personnes pour un problème qui se développe depuis des décennies au Canada», a souligné le premier ministre Justin Trudeau.
Un avis que partage Sean Fraser : «Il convient d’examiner la cause réelle des problèmes auxquels nous sommes confrontés et de reconnaitre que l’immigration peut être utilisée comme un outil permettant d’attirer les travailleurs dont nous avons besoin pour construire davantage de logements.»
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Faut-il abaisser la cible d’immigration de 500 000 nouveaux arrivants par an d’ici 2025 pour affronter la crise du logement? Dans une entrevue accordée à Radio-Canada, Marc Miller n’a pas totalement fermé la porte à l’idée.
«Je ne suis pas une personne dogmatique qui va se tenir aux cibles coute que coute, je vais regarder les analyses de tous les acteurs», a-t-il confié.
Le ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a au contraire défendu l’objectif du gouvernement libéral. Selon lui, revoir cette cible à la baisse serait «une solution simpliste».
«Dans beaucoup de cas, les immigrants sont ceux et celles qui vont participer aux projets de construction», a-t-il observé en point presse.
En pleine vague d’incendies géants dans les Territoires du Nord-Ouest et en Colombie-Britannique, le premier ministre Justin Trudeau a fortement critiqué la décision de Meta, maison mère de Facebook et Instagram, de bloquer les liens vers les articles d’information sur ses réseaux sociaux.
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«Facebook fait passer ses profits d’entreprise avant la démocratie et le bienêtre des Canadiens», a condamné Justin Trudeau lors d’une conférence de presse.
«Ils refusent d’assurer que les journalistes locaux soient payés de façon adéquate pour informer et partager les nouvelles des Canadiens. Ils préfèrent laisser des personnes en danger plutôt que de faire leur juste part pour appuyer la démocratie et le journalisme local», a-t-il encore ajouté.
La nouvelle ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, a déploré le blocage des nouvelles sur Facebook alors que le projet de loi C-18 n’est pas encore entré en vigueur.
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Depuis le 1er aout, Meta bloque l’accès aux nouvelles sur ses plateformes, en réponse à l’adoption du projet de loi C-18 qui oblige les grandes entreprises du numérique à payer les éditeurs.
Vendredi 18 aout, les autorités ont demandé à Meta de suspendre le blocage, mais la société a refusé.
«Facebook prend la décision de mettre ses intérêts commerciaux au-delà de la sécurité des gens dans des temps d’urgence. Ce dont ont besoin les gens c’est de l’information de qualité vérifiée et malheureusement ils n’ont pas accès à ça présentement», a appuyé la nouvelle ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge.
Aux yeux de la ministre, la position de Meta est d’autant plus déplorable que la loi n’est pas encore entrée en vigueur.
Elle a rappelé qu’une période de consultation commencera bientôt : «Facebook est invité à commenter sur la règlementation. Il y a encore une période pour eux de venir à la table, de dire ce qu’ils pensent et pour moi de les écouter.»