Il y a des années, l’intimidation était identifiable et restreinte dans un espace donné – comme une cour d’école –, mais avec l’arrivée des réseaux sociaux, l’intimidation a dépassé ces frontières pour pénétrer dans l’intimité des personnes qui en sont victimes, c’est-à-dire chez soi, informe Michel Dorais, professeur retraité de l’Université Laval et sociologue de la sexualité.
Toutefois, la cyberintimidation comme les menaces de mort en ligne est «un acte criminel, donc il faut faire attention à ce qu’on écrit», alerte Stéphane Villeneuve, professeur à la faculté d’éducation au département de didactique scolaire à l’Université de Québec à Montréal et directeur du Programme en intégration du numérique en milieu scolaire.
Anxiété, dépression, suicide…
Mis à part le cadre légal, la violence en ligne «peut causer beaucoup de détresse, mais aussi beaucoup de sentiment d’insécurité et d’isolation», déclare Andréanne Deschamps, vice-présidente et directrice clinique de Jeunesse, J’écoute.
Pour Andréanne Deschamps, discuter de son vécu à une personne extérieure permet d’avoir une perspective différente et sans jugement. Photo : Courtoisie
Le déferlement de haine sur les réseaux sociaux n’est pas à prendre à la légère. Il peut causer des problèmes de santé mentale, comme du stress, de l’anxiété, de la dépression ou des idées suicidaires et des troubles d’apprentissages pour les jeunes, ajoute Stéphane Villeneuve.
Les victimes peuvent ressentir des douleurs physiques comme un faible appétit, des maux de ventre, des problèmes de sommeil. Dans les cas les plus extrêmes, les jeunes peuvent commencer à consommer des substances illicites, explique le professeur.
Stéphane Villeneuve rappelle toutefois que les intimidateurs peuvent aussi souffrir de problèmes de santé mentale.
Comme parents et éducateurs, si ces signes apparaissent chez l’adolescent, il ne faut pas hésiter à ouvrir la conversation afin d’éviter d’aggraver la situation, informe Andréanne Deschamps.
En parler pour s’en sortir
Pour surmonter la cyberintimidation, Stéphane Villeneuve et Andréanne Deschamps incitent aussi les jeunes à en parler pour se libérer du fardeau et pour recevoir l’aide nécessaire.
Parmi les confidents, le professeur Villeneuve invite le jeune à se confier à ses parents qui doivent «se mettre vraiment en mode écoute et de non-jugement».
Selon Stéphane Villeneuve, il devrait y avoir une formation uniforme dans les écoles pour sensibiliser contre la cyberintimidation.
Dans le cas où la relation est compliquée, il y a des personnes formées pour leur venir en aide, comme «les psychologues scolaires et les travailleurs sociaux», précise-t-il.
Le service Jeunesse, J’écoute offre différents appuis aux jeunes, dont les victimes de cyberintimidation dans l’ensemble du territoire en anglais et en français.
Les jeunes peuvent appeler le service pour parler à cœur ouvert ou s’informer sur les ressources juridiques à proximité de leur domicile. Pour les jeunes qui préfèrent les textos, ils peuvent utiliser le service de clavardage avec un agent en direct.
Ces services permettent aux jeunes «d’avoir une perspective différente de quelqu’un qui n’est pas du tout là pour juger, mais vraiment essayer d’aider et à comprendre la situation», précise Andréanne Deschamps.
Stéphane Villeneuve appelle toutefois les jeunes victimes de cyberintimidation à prendre avec des pincettes les conseils de leurs amis, car ils «ne sont pas toujours les meilleures personnes outillées pour aider […], ils peuvent mettre de l’huile sur le feu encore plus».
L’éducation pour la prévention
Parmi les jeunes, 47,3 % des adolescents non binaires et transgenres déclarent avoir subi de la cybervictimisation.
La cybervictimisation est une action commise sur les plateformes en ligne dans le but de porter atteinte à autrui.
La cyberintimidation est la répétition des actes préjudiciaux sur autrui en ligne.
Source : Statistiques Canada
Ce pourcentage important révèle le manque de discussion sur la communauté LGBTQIA2S+ dans le système scolaire, mais aussi «beaucoup de désinformation, de mésinformation et d’ignorance», commente Michel Dorais.
Il faut conscientiser les jeunes et les adultes à connaitre et découvrir la différence, informe Michel Dorais, sociologue de la sexualité.
Selon Michel Dorais, le manque de discussion et de savoir sur la diversité favorise le risque de cyberintimidation.
Mettre en place des exercices de sensibilisation permettrait de faire «accepter les autres jeunes et leurs parents aussi, parce qu’il y a des parents qui sont transgenres, non binaires aussi», considère-t-il.
Stéphane Villeneuve encourage, quant à lui, le développement de l’empathie chez les adolescents pour diminuer le phénomène de cyberintimidation chez les jeunes à long terme.
«C’est l’empathie qui fait vraiment que lorsqu’on écrit un commentaire à quelqu’un, avant de l’envoyer, on essaie de se mettre dans la peau de l’autre et de se dire “si je recevais ça, comment je me sentirais?”», précise le professeur.
Pour atteindre ces objectifs, l’uniformisation des formations dans les écoles est primordiale, indique Stéphane Villeneuve. Certains établissements invitent une personne victime de cyberintimidation ou un policier et d’autres choisissent d’en faire une activité de théâtre pour sensibiliser, raconte-t-il.
Mis à part les formations, il y a des enseignants qui n’ont pas assez d’informations sur la façon d’enseigner la sensibilisation face à la cyberintimidation, ajoute Stéphane Villeneuve.
Ainsi, pour assurer un environnement plus sain et sécuritaire pour les jeunes, il faut faire découvrir la diversité dans toutes ses formes, considère Michel Dorais.
Mercredi matin, la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jenna Sudds, a annoncé que son gouvernement acceptait l’amendement au projet de Loi sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants au Canada (C-35), mis de l’avant par le sénat.
«Il s’agit de veiller à ce que les communautés minoritaires de langue officielle aient accès à l’éducation préscolaire et aux services de garde d’enfants, quel que soit leur lieu de résidence», a-t-elle lancé en mêlée de presse.
Depuis que le projet de loi amendé avait été renvoyé à la Chambre des communes, le gouvernement libéral refusait, jusqu’à aujourd’hui, d’indiquer s’il appuyait ou rejetait la proposition du Sénat.
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Une avancée importante
Liane Roy accueille favorablement l’annonce de la ministre concernant la motion du projet de loi C-35.
Quelques semaines plus tôt, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) et la Commission nationale des parents francophones (CNPF) avaient lancé une campagne d’action auprès des élus fédéraux afin qu’ils appuient l’amendement.
«C’est vraiment une avancée très importante que le gouvernement confirme qu’il acceptera l’amendement, soutient la présidente de la FCFA, Liane Roy. Pour nous par contre, il est trop tôt pour crier victoire, parce que le processus législatif n’est pas terminé.»
De son côté, René Cormier, le sénateur du Nouveau-Brunswick qui avait proposé l’amendement, accueille favorablement l’annonce de la ministre Sudds.
«Cet amendement, visant à ajouter les mots “communautés de langue officielle en situation minoritaire” (CLOSM) à la première phrase de l’article 8 de cette législation, est sans conteste le fruit d’un travail de concertation et de collaboration», peut-on lire dans un communiqué du bureau du sénateur.
«Les communautés de langue officielle en situation minoritaire ne demandent pas un privilège avec cet amendement, ajoute René Cormier dans le communiqué, elles demandent simplement que les programmes et services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, notamment ceux destinés aux CLOSM, soient financés à long terme pour assurer l’avenir de leurs enfants.»
François Larocque a bon espoir que le projet de loi C-35 sera adopté tel qu’amendé par le Sénat.
François Larocque, l’avocat qui avait recommandé cet ajout au comité en octobre dernier, se dit lui aussi enthousiaste.
«Je trouve que ça fait un projet de loi qui est plus cohérent pour les minorités de langues officielles, déclare-t-il. C’est un gain énorme. Ces quelques mots-là qui ont été ajoutés à l’article 8 de la loi vont engager le financement à long terme des programmes de garde et des programmes d’apprentissage et de garde pour les jeunes enfants de communauté de langues officielles en situation minoritaire et pour les enfants autochtones aussi», affirme l’avocat et professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa.
Le NPD et le Bloc québécois confirment leur soutien
Bien que le gouvernement libéral ait accepté le projet de loi tel qu’amendé par le Sénat, le processus législatif n’est pas terminé. La Chambre doit maintenant débattre de la motion proposée avant de tenir un vote sur cette dernière.
Le texte devra recevoir une majorité des votes des députés de la Chambre des communes avant d’être renvoyé au Sénat, pour ensuite recevoir la Sanction royale.
De leur côté, le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Bloc québécois ont confirmé leur appui à la motion au projet de loi. Ce qui signifie que le projet pourrait être adopté tel quel.
Le Bloc Québécois soutiendra l’amendement visant à assurer le financement à long terme des garderies francophones hors Québec. Nous sommes aux côtés des Acadiens et des communautés francophones du Canada.
Alexandre Boulerice, député néodémocrate de Rosemont–La Petite-Patrie, a pour sa part reconnu en mêlée de presse le mercredi 31 janvier que c’était une priorité pour les francophones partout au pays.
La date prévue pour le débat en Chambre n’est pas encore connue.
En 2022, des fonctionnaires d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) avaient averti le gouvernement que le Canada pourrait perdre des immigrants, révèlent des documents obtenus grâce à la Loi sur l’accès à l’information.
«Les immigrants récents dotés d’un capital humain élevé risquent d’émigrer en raison du cout de la vie, du manque d’opportunités et de la reconnaissance des titres de compétences étrangers», précise une analyse interne à laquelle Francopresse a eu accès.
Les fonctionnaires citent dans le document les résultats d’un sondage Léger mené pour l’Institut pour la citoyenneté canadienne, selon lequel 22 % des personnes interrogées (tous des immigrants devenus citoyens) ont indiqué qu’ils prévoyaient quitter le Canada dans les deux prochaines années.
Des avis «mis de côté»
«On n’écoute pas nos propres fonctionnaires qui sont probablement les mieux placés pour dire au gouvernement ce qui se passe sur le terrain», déplore Alexis Brunelle-Duceppe.
«Ça fait deux avis des fonctionnaires du ministère de l’Immigration qui sont mis de côté par le gouvernement en place», déplore Alexis Brunelle-Duceppe, porte-parole du Bloc québécois en matière d’immigration.
«On a celui-là […] et on avait aussi celui sur le fait que si on continuait avec des seuils importants, il y aurait un impact sur le logement et ça a été mis de côté.»
À la mi-janvier, des documents d’IRCC obtenus par La Presse canadienne montraient qu’Ottawa avait été averti de potentielles répercussions de la forte augmentation de l’immigration sur les prix du logement et sur les services.
«[Que le gouvernement] n’écoute pas les partis d’opposition, qu’il n’écoute pas le Québec, les provinces et les territoires, c’est une chose, mais qu’il n’écoute pas ses propres fonctionnaires, ça en est une autre», poursuit le député Brunelle- Duceppe.
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«Le système d’immigration du Canada est de calibre mondial, défend Loic Ouellette, porte-parole d’IRCC. Cependant, les tendances migratoires changent et le monde devient de plus en plus complexe.»
Selon lui, il faut que les programmes et activités d’IRCC s’adaptent aux nouveaux défis. «Il s’agit notamment d’attirer et de retenir les gens que nous voulons et dont nous avons besoin, de veiller à ce que les collectivités puissent les intégrer et les soutenir, et de maintenir l’intégrité des frontières du Canada», dit-il.
De nouveaux défis en immigration
Selon Mikal Skuterud, professeur d’économie à l’Université de Waterloo, l’intégration des nouveaux arrivants est un problème de longue date : «Dans les années 1990, le débat portait sur les taux de pauvreté parmi les immigrants, et il s’agissait d’immigrants qualifiés. Ce n’est donc pas nouveau.»
Ce qui est exceptionnel en ce moment, dit-il, c’est la crise du logement. Ce qui l’inquiète encore plus, c’est le déséquilibre entre le nombre de résidences permanentes octroyées et le nombre de résidents temporaires admis au pays.
Mikal Skuterud est particulièrement inquiet des difficultés d’accès à la résidence permanente.
Bien que l’analyse des fonctionnaires d’IRCC ne s’étende pas sur ce qui est inclus dans le terme «manque d’opportunités», Mikal Skuterud croit que ce déséquilibre pourrait en faire partie.
«La population de résidents temporaires grandit beaucoup plus rapidement que celle des nouveaux résidents permanents admis, ce qui signifie que la probabilité de devenir résident permanent est plus basse.»
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«Le statut de résidence permanente devient une sorte de loterie, poursuit-il. C’est en grande partie la raison pour laquelle il y a un sentiment de frustration, les gens abandonnent et retournent plus souvent chez eux, c’est possible.»
L’économiste rappelle cependant que les immigrants n’ont pas toujours les moyens de quitter le Canada. Dans le cas où ils n’accèderaient pas à la résidence permanente, ils perdraient alors tout statut légal au pays.
«Ils n’ont aucun droit légal aux soins de santé ou à quoi que ce soit d’autre. C’est très malsain pour une société. Il s’agit maintenant d’un citoyen de seconde zone.»
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Un risque pour la réputation du Canada
Les documents témoignent également de l’inquiétude des fonctionnaires pour l’image du pays : «Cela pourrait nuire à la réputation du Canada en tant que destination pour les immigrants et aux efforts visant à favoriser la croissance économique.»
Alexis Brunelle-Duceppe s’inquiète «de la fausse publicité» qui est faite à l’étranger.
On promet mers et mondes à des gens en ne leur donnant pas nécessairement le vrai portrait de ce qui arrivera lorsqu’ils fouleront le sol canadien.
«Je vois des nouveaux arrivants qui se retrouvent dans des refuges pour sans-abri ou qui sont clients de banques alimentaires, alors qu’ils sont venus ici trouver une vie meilleure, ce n’est pas normal», ajoute-t-il.
Selon Statistique Canada, le taux d’emploi des immigrants récents a diminué de 2,3 points de pourcentage entre juillet 2022 et juillet 2023.
Le porte-parole d’IRCC rappelle que «tous les résidents permanents et les personnes protégées à l’extérieur du Québec sont admissibles aux services d’établissement financés par IRCC avant et après leur arrivée au Canada», ce qui inclut des services d’emplois.
Alexis Brunelle-Duceppe estime que «si c’était travaillé plus en amont, si les choses étaient dites de façon plus honnête envers les gens qui veulent venir s’établir ici, peut-être qu’on ne se retrouverait pas avec une immigration subséquente comme celle qu’on a présentement».
Pour grimper sur le podium, les chefs doivent préparer des plats locaux et canadiens dans un temps limité avec un budget.
Douze chefs issus de différentes régions canadiannes concourent pour espérer remporter le prix du meilleur chef au Championnat culinaire canadien.
Les chefs en lice, aidés par les sous-chefs et les étudiants en programme des arts culinaires au collège Algonquin à Ottawa, doivent relever trois défis : le vin mystère, la boite noire et la grande finale.
À la réception de bienvenue du jeudi soir, les chefs ont reçu un vin non étiqueté et un budget de 500 $ pour la première épreuve. Le lendemain, les participants se sont pressés d’acheter les ingrédients locaux pour concevoir leur plat en accord avec le vin, encore inconnu.
Le samedi matin, les chefs ont attaqué la deuxième épreuve en préparant en une heure une recette composée d’ingrédients de la boite noire. Enfin, pour la grande finale, les chefs ont dû préparer un repas pour 550 invités.
Parfum des Maritimes et légumes racines
Le chef Garrett Thienes de Saskatoon en Saskatchewan a décidé de créer une assiette avec de la viande de lapin, car «c’est un aliment consommé partout au Canada depuis des années», assure-t-il.
La recette est faite de champignons de Saskatchewan, de pommes de terre, de purée d’artichaut, d’estragon, de baie d’argousier et de navets marinés.
«C’est techniquement un plat très difficile sur lequel nous avons travaillé pendant plusieurs mois», témoigne le Saskatchewanais.
Le Championnat culinaire canadien à pour objectif de faire rayonner la culture canadienne et de promouvoir la consommation locale.
Le chef, originaire de la ville de Shaunavon, a voulu relever le défi de «promouvoir [sa] petite communauté».
Le plat de Kyle Puddester de Terre-Neuve-et-Labrador est, lui, composé de légumes racines. Après quelques participations à la compétition, le chef a souhaité proposer une recette inédite.
Présenter une assiette composée de légumes est aussi un moyen de partager sa passion pour l’agriculture, informe le chef.
«Je suis vraiment tombé amoureux du jardinage, de l’agriculture et du travail nécessaire à la récolte de ces légumes. Je voulais donc juste leur rendre hommage et les utiliser de différentes manières», raconte-t-il.
Un peu plus loin, Raghav Chaudhary a décidé de mettre les saveurs de l’Acadie à l’honneur avec des huitres, du crabe, de la truite et des algues. L’assiette au parfum des Maritimes fait découvrir la richesse des produits acadiens, explique le chef.
Quant au chef Kristopher Kurus de Winnipeg au Manitoba, il a cuisiné une terrine de porc manitobaine au chou, accompagnée de pérogies et d’un hachis de champignons, d’une purée de cèleri-rave, de cornichons du Manitoba avec un coulis de tomates.
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«Bâtir ton nom» parmi les grands
Après les dégustations de viandes, de fruits de mer, de légumes et de vins, les invités et les chefs se sont installés dans une autre salle pour célébrer la fin de la soirée en attendant de connaitre les lauréats.
Le chef JP Dublado d’Edmonton présente un plat qui concilie la culture culinaire canadienne et ses influences asiatiques.
En troisième place, le chef JP Dublado d’Edmonton en Alberta remporte la médaille de bronze pour son plat de morue charbonnière de la Colombie-Britannique et pétoncles d’Hokkaido Kinilaw, avec une tartelette de betteraves, du maïs, du foie gras, du miso et de l’amarante.
Le chef d’Edmonton a souhaité mettre de l’avant un mélange de la cuisine canadienne, de la «cuisine d’origine philippine et [ses] influences asiatiques».
Son ami d’enfance, le chef Rupert Garcia de Calgary, décroche la deuxième place. Il a préparé une assiette de truite arc-en-ciel, avec de la crème fraiche, de la gelée de jus de canneberges, des pommes et de radis salés.
L’Ouest canadien a raflé toutes les places du podium. En troisième place (à droite) le chef JP Dublado et en deuxième position (à gauche) le chef Rupert Garcia de Calgary. La première place revient au chef Jasper Cruickshank de Vancouver.
Le chef a partagé la vision de son restaurant qui se consacre à «la cuisine des prairies, fraiche, locale et qui se dirige vers le zéro déchet», affirme-t-il.
Le grand vainqueur du championnat culinaire canadien 2024 est le chef Jasper Cruickshank de Vancouver en Colombie-Britannique, avec une assiette à base de fruits de mer qu’il qualifie de «meilleurs ingrédients de la Colombie-Britannique».
La cheffe ottavienne Briana Kim, gagnante de l’année précédente, lui a remis le prix.
Quel que soit le gagnant, pour Yannick Lasalle, chef exécutif à la Cour suprême du Canada et grand gagnant de l’édition 2019, cette compétition «donne la chance à bâtir ton nom [en tant que chef] à travers le Canada».
Les forêts canadiennes sont loin d’être tirées d’affaire. D’est en ouest, le manque de neige pourrait se traduire par une saison des feux particulièrement intense au printemps.
Ellen Whitman s’inquiète des feux zombies qui persistent en ce moment dans les Territoires du Nord-Ouest. Ils sont difficiles à combattre et peuvent ressurgir au printemps.
«Ce n’est pas toujours le cas, mais si l’on regarde les tendances du passé, les années El Niño à faible enneigement sont associées à une plus grande superficie brulée», révèle Ellen Whitman, chercheuse au sein du Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada, en Alberta.
Selon la scientifique, dans le sud et l’ouest des Territoires du Nord-Ouest, de même que dans le nord de l’Alberta, l’épaisseur du manteau neigeux est inférieure de 10 à 20 centimètres à la moyenne.
«Nous avons un enneigement bien en deçà de la normale sur une assez large partie de l’ouest du Canada. C’est même assez spectaculaire à certains endroits», constate la spécialiste.
Les prévisions météorologiques ne rassurent pas Ellen Whitman : «Nous anticipons du temps très chaud au cours des prochaines semaines, avec plus de précipitations sous forme de pluie que de neige.»
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Printemps chaud et sec hautement à risque
L’ensemble du pays se trouve dans une situation similaire. Philippe Gachon, professeur au Département de géographie de l’Université du Québec à Montréal, parle d’«année exceptionnellement sèche, en particulier dans les territoires du nord».
La «perte continue de neige dans un climat qui se réchauffe signifie que les feux de forêt bruleront pendant de nombreux jours supplémentaires chaque année au Canada», affirme Philippe Gachon, hydroclimatologue à l’Université du Québec à Montréal.
«Les conditions fluctuent énormément, mais cette année nous avons moins de neige que d’habitude», confirme l’hydroclimatologue.
Il rappelle que le mois de décembre 2023 a été le plus chaud jamais enregistré au Canada depuis le début des relevés météorologiques.
Philippe Gachon s’inquiète de la sècheresse hivernale que traverse présentement le pays. Car plus la neige est abondante, plus le risque d’incendie diminue. Inversement, moins il y a de neige, plus ce risque augmente. Au printemps, la fonte des neiges permet en effet d’humidifier les sols.
L’épaisseur de la neige n’est pas le seul facteur qui entre en ligne de compte. Tout va dépendre des précipitations et des températures de l’air au printemps.
«Des températures élevées associées à un déficit de pluie pourraient entrainer une disparition rapide de la neige à partir du mois d’avril, ce qui donnerait lieu à des feux de forêt inhabituellement précoces», observe Philippe Gachon.
«Il suffira d’un peu de vent ou d’un orage pour que les feuilles et les aiguilles [de conifères] s’enflamment. C’est un combustible extrêmement inflammable, car complètement déshydraté après avoir passé l’hiver sous la neige», poursuit-il.
C’est exactement le scénario catastrophe qui s’est produit en 2023 lorsque 18 millions d’hectares de forêt canadienne sont partis en fumée.
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Des feux qui refusent de mourir
Les chercheurs prévoient par ailleurs une saison d’enneigement plus tardive et plus courte dans les années à venir à cause du réchauffement climatique.
«Cette perte continue de neige dans un climat qui se réchauffe signifie que les feux de forêt bruleront pendant de nombreux jours supplémentaires chaque année au Canada, surtout dans le nord», affirme Philippe Gachon.
Un autre phénomène préoccupe les scientifiques : les incendies zombies, surnommés ainsi car ils semblent ressusciter d’entre les morts.
Ces feux souterrains se déclarent durant l’été et couvent sous la neige pendant tout l’hiver, même lorsque le thermomètre tombe à -40 °C.
«Il y en a actuellement dans le sud des Territoires du Nord-Ouest, où la sècheresse est extrême et une accumulation de neige un peu réduite par rapport à la normale», détaille Ellen Whitman.
Comment ces incendies peuvent-ils survivre au froid glacial de l’hiver arctique? Ellen Whitman explique que les tourbières des hautes latitudes contiennent beaucoup de matière organique, qui sert de combustible, et d’oxygène, qui entretient la combustion.
«La neige et la litière de mousse et d’aiguilles constituent des barrières qui protègent ces feux des conditions hivernales défavorables, comme la pluie ou l’excès d’humidité, et limitent les pertes de chaleur», ajoute-t-elle.
Compliqué à combattre
Une étude parue dans la revue Nature en 2021 a montré que des températures estivales extrêmes, qui entrainent des sècheresses intenses et allongent la saison des feux, favorisent particulièrement les incendies zombies.
«C’est alarmant, car ils peuvent ressurgir en surface au printemps suivant si le temps est de nouveau chaud, sec et venteux», avertit Ellen Whitman.
Ces feux, presque impossibles à repérer sur les images satellites et situés dans des zones éloignées et d’accès compliqué, sont difficiles à combattre.
D’après les résultats de l’étude, ils raseraient des superficies relativement restreintes. Ils seraient responsables, selon une moyenne établie entre 2002 et 2018, de moins de 1 % des surfaces brulées dans les Territoires du Nord-Ouest et en Alaska. Mais ce chiffre varie fortement selon les années – atteignant jusqu’à 38 %.
La hausse des températures pourrait entrainer une augmentation du phénomène à l’avenir, alors que l’Arctique se réchauffe à un rythme plus de deux fois supérieur au reste du monde.
«Les incendies zombies sont étroitement liés à la sècheresse et aux années de grands incendies, pour lesquels nous observons une tendance prononcée à la hausse avec le dérèglement climatique», indique Ellen Whitman.
Pour l’instant, le phénomène épargne l’est du Canada, «mais les conditions pourraient devenir favorables s’il y a toujours moins de neige et de précipitations», prévient Philippe Gachon.
Le Diefenbunker est un grand complexe sous-terrain qui devait servir d’abri nucléaire aux dirigeants du Canada – juste au cas. Il a été construit au début des années 1960, en pleine guerre froide.
John Diefenbaker, alors qu’il était premier ministre du Canada, 1960.
Le site choisi se trouve sous les terres d’une ancienne ferme dans la localité de Carp, située à une trentaine de kilomètres à l’ouest d’Ottawa et aujourd’hui incluse dans l’agglomération de la capitale nationale.
Les bombes ne sont jamais venues. Le premier ministre canadien John Diefenbaker – d’où le surnom de Diefenbunker – qui en avait ordonné la construction, ne l’a même jamais visité.
Petite mise en contexte.
Vers la fin des années 1950, les tensions entre les pays dits «occidentaux», avec en tête les États-Unis, et les nations communistes, menées par l’Union soviétique, ne cessent de croitre. Cette «guerre froide», comme on l’a appelée, suscite de plus en plus la crainte d’un conflit nucléaire.
En réponse à cette menace, plusieurs pays construisent des bunkers pour fournir aux dirigeants un abri sûr qui leur permettra de sauver leur peau… autrement dit de continuer à gérer le pays. Ou les deux.
Et Diefenbaker créa le Diefenbunker
Le Canada n’est pas en reste. En 1958, le premier ministre John Diefenbaker lance la construction d’une cinquantaine d’abris nucléaires aux quatre coins du pays. Au public, on présente le tout comme un «système fédéral décentralisé de gouvernement d’urgence avec des éléments centraux, régionaux et locaux.» La langue de bois ne date pas d’hier…
L’une des affiches du programme de sensibilisation du public à la menace nucléaire lors de la guerre froide.
Le projet est nommé «Centre expérimental des transmissions de l’armée».
Bref, le gouvernement souhaite garder ces bunkers ultrasecrets. Mais c’est sans compter la perspicacité et la ténacité d’un journaliste du nom de George Brimmell, du Toronto Evening Telegram, un journal aujourd’hui disparu.
George Brimmell trouve suspects les travaux de construction qui se déroulent à Carp. Il pose des questions aux autorités, mais n’obtient que des réponses évasives. On est muets comme une carpe.
Le journaliste décide de survoler le site en avion. Il aperçoit 78 toilettes qui se font engouffrer sous terre. Après avoir gratté un peu, Brimmell découvre la véritable nature du projet… et dévoile le tout dans son journal en septembre 1961. Ah, les journalistes! Ils trouvent toujours le moyen de foutre le bordel. Une chance.
Un complexe imposant
La révélation du journal met Diefenbaker en furie. C’est à ça aussi que servent les médias!
La construction du Diefenbunker s’achève en 1961. Elle a nécessité 32 000 verges cubes de béton et 5 000 tonnes d’acier. Le cout : 22 millions de dollars. Une fortune pour l’époque.
Porte de la chambre forte de la Banque du Canada aménagé au dernier sous-sol du Diefenbunker et destiné à entreposer les réserves d’or du pays en cas d’attaque nucléaire.
L’abri est conçu pour résister à une attaque nucléaire de 5 mégatonnes, soit 250 fois la puissance des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Il a une superficie de plus de 30 000 mètres carrés répartis sur quatre étages et peut accueillir plus de 500 personnes. On y retrouve notamment :
Le dernier sous-sol abrite une chambre forte dans laquelle la Banque du Canada aurait pu entreposer les réserves d’or du pays.
Le bunker est aussi doté de puits souterrains pouvant fournir jusqu’à 1 800 litres d’eau. Des générateurs ont été aménagés avec de grands réservoirs de carburant pour assurer une alimentation en énergie. La machinerie et la plomberie étaient protégées par un système de ressorts et de tuyaux flexibles capable de soutenir le choc d’une explosion.
Mais ce bunker n’a jamais servi.
Pas de bombe, pas de problème!
La seule occasion où l’on a envisagé sérieusement d’envoyer les dirigeants et l’or du pays sous terre est survenue en 1962, lors de la crise des missiles de Cuba.
Par la suite, comme la nature a horreur du vide, le bunker a abrité une station des Forces armées canadiennes, en tant que quartier général d’urgence du gouvernement du Canada.
En 1997, le Diefenbunker est devenu un lieu historique national et le site du Musée canadien de la guerre froide.
Le nom Diefenbunker perdure encore, et il est aujourd’hui possible de visiter l’endroit pour y voir du matériel, des photographies, des films, des plans, des cartes ainsi que des meubles de l’époque. Pas besoin d’attendre la prochaine attaque!
Le complexe offre même une activité de simulation de type «salle d’évasion», au cours de laquelle les participants doivent tenter d’arrêter la séquence de lancement d’une bombe et de transmettre une alerte au monde extérieur. Tout pour un dimanche après-midi bien rempli!
Le bunker a également servi pour le tournage d’une scène dans le film La Somme de toutes les peurs (The Sum of All Fears). Eh oui, si aucun premier ministre du Canada – sauf Pierre Elliott Trudeau en 1977 – n’a mis les pieds dans le Diefenbunker, ce n’est pas le cas pour de grands acteurs, comme Morgan Freeman, Ben Affleck et d’autres.
Quant aux autres bunkers prévus à l’origine par Diefenbaker, seulement six seront construits, Pierre Elliot Trudeau ayant mis fin aux autres projets.
Deux sont encore en activité : celui de la base militaire de Val Cartier, près de Québec, sert de centre de simulation et abrite les bureaux de l’administration de la base, et celui de Debert, non loin de Truro, en Nouvelle-Écosse, a été rénové et est ouvert aux visiteurs.
Pour terminer, un clin d’œil aux Trudeau. Pendant la guerre froide, le gouvernement fédéral a mené une campagne au moyen de dépliants et d’affiches pour encourager la population à se préparer à la possibilité d’une attaque nucléaire, juste au cas. L’un des personnages utilisés pour transmettre ces messages s’appelait… «Justin Case». Ça s’invente pas.
Pulsations acadiennes
Gabriel Malenfant, dit GABIO, auteur-compositeur et membre du duo Radio Radio, nous présente une facette plus personnelle avec son premier projet solo, intitulé Vers la mer.
Pochette de l’album Vers la mer.
L’album nous invite à voguer sur les rythmes des années 1980 aux couleurs de DJ Jazzy Jeff and the Fresh Prince, Rakim ou encore de Grandmaster Flash. La trame mélodique de cet opus est fortement réussie. On se sent transporté de plage en plage autant par la musicalité des mots que par les arrangements proposés.
GABIO nous convie sur les planchers de danse avec des vers d’oreille qui seront des succès garantis. Ça commence avec Frenchys Run, un air disco sur lequel on peut entendre Jacobus son collègue de Radio Radio. Tchisse tu t’prennais pour sonne plus pop années 1980 alors que Jacké est un son plus Radio Radio.
Pas Jamaïca but pas loin est un cocktail fort réussi de tempos et de trames mélodiques qui se rapprochent plus du style reggae. Gabio termine l’album avec Ensemble : un appel à la fraternité, entonné avec des enfants. Cette pièce a une certaine importance en ces temps de guerres dans d’autres coins du globe.
Chanson après chanson, GABIO nous séduit avec cet album solide, plein d’énergie : une véritable invitation à s’évader pour le temps de quelques pulsations.
Douce mélancolie
Moins zéro, le nouvel album folk de l’auteur-compositeur-interprète Joey Robin Haché, est un moment de recueillement teinté de nostalgie.
Pochette de l’album Moins Zéro.
Avec des orchestrations épurées et une fragilité dans sa voix, le musicien partage ses émotions profondes. Il nous interpelle avec beaucoup de retenue, autant au niveau des interprétations que des musiques.
Juge-moi dresse l’univers mélancolique du disque. Up and down est un autre moment fort grâce aux arrangements mélodiques. Il en va de même avec Jerrycan et sa couleur années 1970.
Joey Robin Haché porte un regard satirique sur un classique de la télévision américaine avec le p’tit air country The Price is Right. La pièce titre, Moins zéro, est empreinte d’une fragilité, qui en fait un moment magique de l’album.
Sans tambour ni trompette, mais avec une grande tendresse dans l’âme, Joey Robin Haché nous invite à de beaux moments d’intimité. Contrairement à ses derniers opus, il choisit la douceur pour créer un rendez-vous empreint de nostalgie.
Entre ombre et lumière
Transportons-nous en souvenir dans une région magnifique de l’Ontario, la baie Géorgienne. Il y a déjà cinq ans, la formation Georgian Bay nous présentait son projet folk en deux volumes et 18 pièces : Courage.
Le premier volume, Soleil, est comme l’astre du jour. La chaleur, la clarté, la joie de vivre et la liberté sont les thèmes qui transparaissent dans l’album. Dès les premières notes de Canyon on est séduits par des mélodies folks chaleureuses et de magnifiques textes remplis de positivisme.
Pochette de l’album Courage.
Roi et Océan débordent de cette même belle énergie. Plus les musiques défilent, plus on est captivé, mais plus on sent une certaine nostalgie s’installer. August et Toronto semblent nous apporter cette brise d’automne qui nous invite au changement.
Le second disque Moon est plus mystérieux comme l’est souvent l’astre de la nuit. Il se dégage de la lenteur des mélodies et des prestations vocales, un sentiment de mystère et d’incertitude. Cette profondeur ressort particulièrement dans Mining Town, Cœur fragile et Stardust.
Les pièces maitresses sont Storm, Tout c’que j’ai et Miroir. Les orchestrations sont extrêmement puissantes. On termine le tout avec Willows, un folk tout en douceur, comme l’aube qui reprend sa place après une nuit mystérieuse.
En résumé, Soleil et Moon sont deux belles métaphores de la vie, du jour et la nuit, de la confiance et du doute.
NOTICE BIOGRAPHIQUE
Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.
Francophonie et culture
Mardi, Catherine Tait s’est expliquée sur les mises à pied annoncées en décembre devant le Comité permanent du patrimoine canadien.
Parmi les 600 postes qui pourraient être supprimés, Catherine Tait avait soutenu que Radio-Canada et CBC se partageraient les compressions à parts égales.
Alors que cette annonce avait créé une vague d’inquiétude chez les francophones en situation minoritaire, elle a soutenu que la Société d’État devrait tenir compte de son obligation «pour la promotion, la protection et la pérennité de la langue française [au] Canada».
Par ailleurs, questionnée sur les primes attribuées aux cadres, elle a répondu que la décision finale revient au conseil d’administration.
La ministre de Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, a annoncé l’octroi de 100 millions de dollars sur deux ans à Téléfilm Canada dans le but d’appuyer le secteur audiovisuel.
Pascale St-Onge annonce un financement de 100 millions de dollars pour l’industrie audiovisuelle.
Cette enveloppe servira, entre autres, «à maintenir les 183 716 équivalents temps plein directs du secteur et sa contribution annuelle de 20,3 milliards de dollars au produit intérieur brut du Canada», selon le communiqué.
Le financement permettra la production de 40 à 60 longs métrages par année fiscale.
Logement pour les demandeurs d’asile et financement pour une aide humanitaire à Gaza
Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (IRCC), Marc Miller a annoncé, mercredi, une aide financière de 362,4 millions de dollars pour le Programme d’aide au logement provisoire (PALP) pour l’année 2023-2024.
Marc Miller annonce un financement pour le logement pour les demandeurs d’asile.
«Par l’intermédiaire du PALP, le gouvernement du Canada fournit des fonds aux gouvernements provinciaux et aux administrations municipales, selon le principe du partage des frais, explique le communiqué de presse, afin de répondre aux pressions extraordinaires en matière de logement provisoire résultant de l’augmentation du nombre de demandeurs d’asile.»
Cette somme s’ajoute aux 212 millions de dollars qui avaient été annoncés en juillet dernier pour le PALP.
Gaza : 40 millions pour une aide humanitaire à Gaza
Le ministre du Développement international, Ahmed Hussen a annoncé un financement supplémentaire de 40 millions de dollars pour une aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Cette nouvelle survient après la suspension du financement canadien à l’Office de secours et des travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à la suite d’allégation d’implication d’employés de l’Office dans les attaques du 7 octobre dernier.
La nouvelle enveloppe de 40 millions de dollars sera distribuée entre six différents organismes, dont 6 millions pour l’UNICEF et 2 millions pour le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies.
Un montant supplémentaire de 5 millions de dollars sera accordé à des organisations partenaires non gouvernementales canadiennes qui ont de l’expérience, indique le communiqué de presse.
Aide médicale à mourir
Le ministre de la Santé, Mark Holland a présenté, jeudi, un projet de loi visant à prolonger de trois ans, l’exclusion temporaire de l’admissibilité à l’aide médicale à mourir pour les personnes atteintes seulement de maladie mentale.
La loi canadienne sur l’aide médicale à mourir, adoptée en juin 2016, stipule que les personnes souffrant uniquement de maladie mentale et qui répondent aux critères d’admissibilité pourraient recevoir l’aide médicale à mourir à partir du 17 mars 2024.
Mark Holland propose un projet de loi qui a pour but de prolonger de trois ans, l’exclusion temporaire de l’admissibilité à l’aide médicale à mourir pour les personnes atteintes seulement de maladie mentale.
Cette annonce survient quelques jours après la demande de suspension indéfinie du projet de plusieurs provinces et territoires et le dépôt de recommandations d’un Comité mixte spécial sur l’aide médicale à mourir.
«En fixant un délai de trois ans, on indique que les systèmes doivent se préparer, a lancé le ministre de la Santé Mark Holland en mêlée de presse, et dans deux ans, il est possible de procéder à un nouvel examen et d’évaluer l’état de préparation du système par le biais d’un processus parlementaire».
«Pendant [l]es consultations avec les provinces, les territoires, les professionnels de la santé, les personnes ayant une expérience en la matière et d’autres intervenants, le gouvernement du Canada a entendu et reconnait que le système de santé n’est pas encore prêt pour cette expansion», peut-on lire dans le communiqué de presse.
Ottawa souhaite également qu’un comité parlementaire mixte examine l’admissibilité des personnes souffrant seulement la maladie mentale à l’aide médicale à mourir.
Les intérêts hypothécaires ont battu des records en 2023. Ils ont progressé de 28,5% atteignant « la plus forte hausse jamais enregistrée », selon l’Indice des prix à la consommation.
Résultat, « il y a beaucoup de personnes, qui ne sont pas capables d’acheter une maison », commente Avi Friedman, directeur du Programme de la maison à cout abordable de la Faculté d’architecture de l’Université McGill à Montréal.
La solution est de « construire des maisons sociales, des maisons à cout abordable et beaucoup de maisons », considère le professeur.
Le logement d’ici 2030
Le parc de logements devra atteindre plus de 22 millions d’unités d’ici 2030 pour rétablir l’abordabilité pour tous les Canadiens. Cette estimation signifie qu’environ 3,5 millions de logements supplémentaires devraient être construits au Canada dans les six prochaines années.
Source : Statistique Canada
Optimiser l’espace
Pour diminuer le prix des logements, Avi Friedman propose le développement d’habitations moins spacieuses situées dans les quartiers plus denses.
Selon Avi Friedman, professeur en architecture et directeur du Programme de la maison à cout abordable de l’Université McGill, il faut construire des petites maisons dans des quartiers plus denses.
Cela dit, il n’est pas question de construire des quartiers compactés et renfermés, mais de trouver «une bonne balance entre une bonne densité, un espace ouvert et un espace vert», nuance-t-il.
Avi Friedman privilégie aussi la mise en place de stationnement en commun à la place de stationnements privés qui «coutent beaucoup d’argent».
Pour le matériel de construction, il est possible de «choisir des matériaux de finition qui ne coutent pas trop cher» afin d’amoindrir le prix des maisons.
Toutefois, les matériaux de base doivent être sélectionnés avec attention pour éviter toute mauvaise surprise, informe Avi Friedman.
Augmenter le logement social
De son côté, Louis Gaudreau, professeur à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal, encourage le développement du logement social «à but non lucratif […] public ou communautaire ».
Autrement dit, un logement qui ne génère pas de revenus et affiche un loyer indépendant de l’offre et de la demande sur le marché.
Selon Louis Gaudreau, professeur à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal, il faut élargir le programme des logements sociaux pour permettre à plus de personnes d’y avoir accès.
Par exemple, les habitations à loyer modéré (HLM) ou certains logements coopératifs, dans lesquels «les locataires ne payent que 25% [au Québec] de leur revenu», détaille celui qui est aussi chercheur au sein du Collectif de Recherche et d’ACtion sur l’Habitat (CRACH).
Ce montant fixe diffère des loyers payés par les locataires des habitations de type abordable qui continuent, même à faible prix, de suivre les prix du marché de l’immobilier.
Si les logements sociaux peuvent être une solution pour de nombreuses personnes, ils représentent seulement 3,5% du parc immobilier sur l’ensemble du territoire canadien.
«Il faut élargir la portée de ces programmes-là pour qu’un ensemble plus grand de ménages puisse y avoir accès également», souligne Louis Gaudreau.
À ses yeux, la construction de nouveaux logements sociaux et l’élargissement des critères d’admissibilité «pourraient participer progressivement d’un changement de culture et d’un changement dans les perceptions du logement social».
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Contrer l’itinérance
La construction de logements plus accessibles est aussi un moyen de diminuer le nombre d’itinérants. Actuellement, il n’existe pas de solutions permanentes pour loger les personnes en situation d’itinérance, explique Carolyn Whitzman, professeure adjointe et chercheuse sur le logement à l’Université d’Ottawa.
«Les refuges d’urgence sont la seule option offerte aux personnes qui n’ont pas d’abri. Dans ces refuges, vous n’avez aucun endroit sûr pour entreposer vos affaires à long terme».
Selon Carolyn Whitzman, professeure adjointe et chercheuse sur le logement à l’Université d’Ottawa, la diminution de l’itinérance va de pair avec le développement de logements permanents à bas prix. Photo : Courtoisie
Le manque de stabilité dans les refuges pousse les personnes en situation d’itinérance à rester dans des tentes, déplore Carolyn Whitzman.
«Comme tout le monde, les sans-abris ont besoin d’un endroit où rester et les refuges ne sont pas des logements adéquats», ajoute-t-elle.
Carolyn Whitzman propose ainsi de miser davantage sur le programme Logement d’abord, directement inspiré du modèle finlandais.
Cette approche consiste à donner un logement à bas prix et à long terme aux personnes en situation d’itinérance tout en leur offrant des services d’aide.
La chercheuse évoque des services en santé mentale, de l’accompagnement pour surmonter les problèmes de dépendance à l’alcool ou aux drogues, ou encore des services pour aider les personnes handicapées à cuisiner ou à s’habiller.
Pour répondre à la crise, les chercheurs sont unanimes, le développement de programmes de logements sociaux, abordables et permanents offre une alternative aux prix dispendieux du marché.
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Au début du mois de décembre, Radio-Canada avait annoncé la décision de supprimer 600 postes et d’en abolir 200 autres vacants afin de combler un déficit budgétaire de 125 millions.
Cependant, parmi les 600 postes actifs, Catherine Tait avait soutenu que Radio-Canada et CBC pourraient se partager les compressions à parts égales. Une situation qui préoccupait déjà les communautés francophones.
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Mardi, lors de la réunion du Comité permanent du patrimoine canadien, la PDG a été interpelée à plusieurs reprises à ce sujet.
«Nos obligations, surtout pour la promotion, la protection et la pérennité de la langue française est au cœur de tous nos actions», a-t-elle tenu à rappeler devant les députés.
«On prend tout ça en considération»
Catherine Tait a été convoquée au Comité parlementaire du patrimoine canadien pour s’expliquer sur les compressions budgétaires annoncées en décembre dernier.
Selon Catherine Tait, «les crédits parlementaires» se divisent entre 56 % pour CBC et 44 % pour Radio-Canada, alors que la totalité des revenus se divise entre 54 % pour CBC et 46 % pour les services français.
«On parle d’une parité quasi proportionnelle, quand on regarde les compressions à CBC-Radio-Canada, notre approche c’est de regarder les deux marchés différents», a-t-elle expliqué.
«Il faut regarder l’ensemble des compressions et des coupures, on parle aussi des postes, mais aussi les dépenses sur la production indépendante, alors chez CBC on propose une coupure de 25 millions de dollars et chez Radio-Canada 15 millions de dollars.»
Martin Champoux, député du Bloc québécois dans la circonscription de Drummond, a souligné la différence dans les parts de marché dans la programmation télévisée au pays entre Radio-Canada et CBC, qui, selon lui, s’établissent respectivement 23 % et 4,4 %.
«Les Québécois et les francophones se reconnaissent à travers la télévision», a-t-il lancé en direction de Catherine Tait, lui demandant si cela sera pris en considération avant de prendre une décision définitive sur les compressions.
«Absolument, on prend tout ça en compte», a assuré Catherine Tait en précisant que le marché anglophone au Canada est plus compétitif que le marché francophone.
«On fait très très attention, on est en train de prendre le processus qui est devant nous, prendre le temps pour voir ou on va faire nos coupures», a ajouté Dany Meloul, la nouvelle vice-présidente principale de Radio-Canada aussi présente lors du comité. «L’important c’est de s’assurer que l’ampleur de la couverture de [l’information] et du divertissement demeure», a-t-elle ajouté.
Selon Catherine Tait, il faudrait «un investissement du gouvernement, remplacer les fonds qu’on a perdus et une amélioration dans nos revenus commerciaux, surtout dans le marché québécois» afin d’éviter des coupures dans les services francophones.
La question des primes mise en avant
Catherine Tait était aussi sur la sellette en raison des primes prévues pour les cadres pour l’année 2023.
Cependant, dans son témoignage, Catherine Tait a précisé que «CBC/Radio-Canada n’attribue pas de prétendues primes. Ce que nous versons, comme toute autre société d’État, c’est une rémunération à risque basée sur le rendement».
Bien que la PDG ait mentionné qu’elle éclairera le conseil d’administration sur la décision concernant les primes, elle a avoué que la décision finale reviendra à ce dernier.
Sans mentionner si elle se priverait d’une prime pendant cette période de crise, elle a ajouté que «tout est sur la table».
Selon Marco Dubé, chef de la transformation et vice-président principal, Personnes et Culture, il existe au sein de la Société d’État un processus rigoureux qui prend un compte sept indicateurs de performance clé avant de déterminer comment seront distribuées les primes.
«L’équipe de direction est concentrée sur l’amélioration des résultats et la réduction des suppressions de postes dans toute mesure du possible», a lancé la PDG.
Par ailleurs, Catherine Tait reste positive face au futur de la Société d’État. «J’espère que nous augmenterons les revenus publicitaires et réduire tous les défis auxquels nous sommes confrontés».