Le système métrique, ou «Système international d’unités» de son nom officiel, est un produit de la Révolution française. C’est l’un des legs positifs de cette période trouble où presque n’importe qui pouvait se faire guillotiner pour n’importe quelle raison.
Le mètre étalon exposé à la place Vendôme, à Paris. Son matériel a défini le mètre de la Révolution française jusqu’à 1960.
Comme dans plusieurs pays de l’époque, la France utilisait un système chaotique pour mesurer, peser et calculer une multitude de choses. En fait, plus de 700 unités de mesure étaient alors en usage dans l’Hexagone.
L’idée de simplifier tout ce désordre était inspirée de l’idéal d’égalité qui motivait ceux qui ont renversé l’Ancien Régime. Avec un système universel et standard, on estimait que les citoyens pourraient mieux gérer leurs intérêts et commercer équitablement. L’égalité par le mètre.
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Au début de 1791, des scientifiques français se mettent d’accord sur le choix du mètre comme base de la mesure de la distance. Le mètre donnera d’ailleurs son nom au système comme tel.
Ce panneau de limite de vitesse en Ontario en 1977 illustre bien la conversion au système métrique. Sous le chiffre 40 (km/heure), on devine l’ancienne limite de 25 miles à l’heure.
On définit alors le mètre (mot dérivé du grec «metron», qui signifie «mesure») comme étant égal à la dix-millionième partie d’un méridien (longitude) entre le pôle Nord et l’équateur. C’est simple, mais il fallait y penser.
Mais même si la France revendique l’invention du système métrique, il est aussi établi que l’évêque britannique John Wilkins, fondateur de la prestigieuse British Royal Society, avait proposé plus de 120 ans auparavant la standardisation de plusieurs mesures, comme celles de la distance, du volume et de la masse.
Même si sa démarche est restée lettre morte dans son pays, ses recherches ont jeté les bases du système métrique élaboré ensuite en France.
En 1799, Napoléon rend le nouveau système métrique obligatoire en France.
Dans les décennies qui vont suivre, les nouvelles mesures adoptées en France se propagent dans de nombreux autres pays.
À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, le système métrique s’était répandu dans presque tous les pays d’Europe, d’Amérique centrale et du Sud, dans la majeure partie de l’Afrique, au Moyen-Orient, en Chine et dans plusieurs pays voisins.
La vente de la viande dans les épiceries est l’un des bastions du système impérial au Canada, avec le prix à la livre affiché bien plus visiblement que celui au kilo.
Le monde anglo-saxon, plusieurs pays africains sous l’égide du Royaume-Uni ainsi que l’Inde résistent alors à l’envahisseur métrique.
En 1960, on peaufine et précise les unités métriques lors de la onzième Conférence générale des poids et des mesures et l’on crée le Système international d’unités (SI), dont l’abréviation française est utilisée dans toutes les langues. Si la France avait perdu son empire depuis longtemps, son système de mesures avait conquis le monde. Ou presque…
L’année 1965 sera un jalon important puisque le Royaume-Uni, voulant s’intégrer économiquement au reste de l’Europe, cède à son tour aux unités françaises et laisse tomber son système impérial de mesures, une conversion que plusieurs scientifiques préconisaient depuis une centaine d’années.
Dans la foulée, le Canada montera lui aussi dans le train quelques années plus tard, même si son voisin du Sud, et son plus grand partenaire commercial, refusera – et refuse toujours – d’adopter le SI.
Aux débuts des années 1970, le gouvernement canadien de Pierre Elliot Trudeau, élu deux ans auparavant et féru d’idées réformistes dans plusieurs secteurs, se lance dans l’aventure métrique.
Après quelques années d’études et de préparation, le premier pas est franchi le 1er avril 1975, alors que le service météorologique canadien adopte officiellement le degré Celsius. Quelques mois plus tard, c’est au tour des précipitations d’être mesurées en centimètres ou millimètres.
La conversion se fait par étapes. En 1975 et 1976, on voit apparaitre les unités métriques sur un nombre croissant de produits ménagers. L’année suivante, en 1977, les kilomètres prennent leur place sur les panneaux routiers. Le kilomètre-heure s’affiche sur les indicateurs de vitesse des voitures, mais coexistera pendant longtemps avec le mille à l’heure.
Au début de 1979, le litre commence à remplacer le gallon dans les stations-service. Cette étape a particulièrement suscité la grogne au sein de la population. À la Chambre des communes, une quarantaine de députés progressistes-conservateurs ont défendu des pétitions contenant des milliers de signatures contre l’adoption du litre à la pompe.
Au printemps de la même année, l’arrivée du gouvernement de Joe Clark marque une pause dans l’implantation du système métrique au pays. Après seulement quelques mois au pouvoir, ce gouvernement minoritaire est remplacé par les libéraux, qui remettent la machine en marche.
En marche, mais pas toujours rondement. En 1983, un Boeing 747 d’Air Canada, parti de Montréal à destination d’Edmonton, doit atterrir d’urgence au Manitoba. Les réservoirs de l’appareil n’avaient été remplis qu’à moitié en raison d’un mauvais calcul des unités métriques.
Situation du SI dans le monde. Vert : conversion complète; jaune : presque complète; orange : partielle; rouge : peu de mise en œuvre.
L’élection de Brian Mulroney à la tête du pays en 1985 change encore la donne. Le nouveau premier ministre progressiste-conservateur abolit la Commission du système métrique créé en 1971. Dorénavant, le SI, en implantation depuis 10 ans, sera volontaire.
Logo utilisé sur de nombreux produits lors de la période de conversion au système métrique.
Mais le système est là pour rester, notamment dans les instances gouvernementales. Les Canadiens et les Canadiennes cependant vivent toujours, 50 ans plus tard, dans deux univers parallèles. On roule en kilomètres, mais une bonne partie de la population continue de mesurer leur taille et leurs matériaux de construction en pieds et en pouces, et leur poids en livres.
Les températures extérieures et intérieures se mesurent en Celsius, mais dans plusieurs chaumières, on chauffe le four en Fahrenheit. Et un pied de neige semble plus concret que 30 centimètres.
À l’épicerie, la grande majorité des produits est vendue en grammes ou en millilitres, mais le prix à la livre prévaut pour la viande, avec la conversion en kilos affichée plus discrètement. Le beurre est bien vendu «métriquement», en emballage de 454 grammes, même si on persiste à dire qu’on achète une livre de beurre.
N’empêche, le SI a bel et bien établi son emprise sur la planète. Seuls trois pays résistent toujours et encore : les États-Unis, le Liberia et le Myanmar. C’est bien l’un des rares secteurs où le pays de l’Oncle Sam n’a pas réussi à s’imposer.
Autrice-compositrice-interprète de Mahone Bay en Nouvelle-Écosse, Kristen Martell a voulu se rapprocher de ses racines acadiennes avec son quatrième opus, Allume mon courage.
Elle a lancé cet album francophone avec son univers folk rempli de nostalgie à la fin de mars 2025. Tout en douceur, on est séduits par des textes puissants qui nous interpellent sur la fragilité du cœur, les souvenirs parfois heureux, parfois douloureux. Les orchestrations folks aux allures pop sont irrésistibles. Les guitares et le piano sont souvent maitres du jeu et très accrocheurs.
Avec sa voix un peu mielleuse, Kristen Martell charme l’oreille tout au long des six chansons. Comment c’était avant dévoile toute la pureté de sa voix. La pièce titre, Allume mon courage, est un excellent exemple de la richesse de son timbre. L’autrice-compositrice-interprète termine son album avec une superbe version instrumentale de la pièce-titre.
Petite oasis francophone dans la carrière anglophone de l’artiste, ce nouvel album réussit à séduire. Avec beaucoup de musicalité et de justesse dans la voix, la Néoécossaise livre un produit fort réussi qui nous caresse tendrement. Allume mon courage est un univers exceptionnel auquel il faut tendre l’oreille.
L’auteur-compositeur-interprète fransaskois Étienne Fletcher revient avec un quatrième album, cette fois sur le thème de l’espoir d’un monde meilleur où chaque être humain a droit à la liberté d’expression. Il s’inspire de l’extinction des kauaʻi ʻōʻō, une espèce d’oiseau qui vivait sur l’une des iles d’Hawaii, pour décrire le danger de perdre son identité, sa langue.
L’une des chansons maitresses de cet album, Poète, est une quête de vérité. Elle nous invite à tendre davantage l’oreille aux poètes, qui font souvent appel à la fraternité.
Tout au long de ce disque, Étienne Fletcher prêche pour l’espoir et l’importance de la liberté d’expression pour un monde meilleur. Il nous interpelle sur la peur du non-respect, de la différence, de l’incompréhension de l’autre.
Parmi les chansons qui composent cet album, il y a Assis-toi et À quoi on joue?, deux merveilleuses pièces qui soulignent le besoin de garder en soi l’espoir d’arriver à créer un monde meilleur. Étienne Fletcher nous invite aussi à prendre le temps de respirer et de réfléchir à l’essentiel avec Pas le temps.
Berceuse pour Riel tire sa puissance dans le non-dit. Cette trame instrumentale au piano accompagne les mots d’un enfant qui parle seulement en anglais. L’artiste montre ainsi l’importance de se battre afin de garder le français vivant.
Avec des pièces parfois énergiques et d’autres plus en douceur, l’auteur-compositeur-interprète lance un appel au recueillement et à l’écoute de soi afin de prendre la place qui nous revient. L’intériorité des mélodies vient appuyer la puissance du message. Kauai O’o offre un univers musical captivant pour un message important.
Il y a un an déjà, Paul Cournoyer, auteur-compositeur-interprète originaire de Calgary, proposait un deuxième opus solo, Victoires et défaites.
Le bassiste franco-albertain y résume l’ensemble de ses expériences sur 11 plages à saveur folk rock et pop rock où les jeux de guitare et les trames de piano sont des éléments importants qui sont à l’origine de la séduction.
Avec des orchestrations solides, une voix tout en douceur et des textes profonds, l’artiste propose des thèmes comme l’essentiel, la vérité, l’intégrité et le moment présent.
La profondeur des orchestrations n’a d’égale que celle des textes. La plume de Paul Cournoyer ramène à l’essentiel, au moment présent et à l’intégrité.
L’album a ses moments forts, entre autres la pièce C’est bien comme ça, qui nous rappelle que l’on peut faire plusieurs détours, mais que l’important c’est soi-même. Parfois est une superbe balade sur l’avenir et l’inconnu, alors que l’artiste visite l’univers blues pour parler de nos racines et de notre destin avec Ça coule dans notre sang.
La pièce-titre, Victoires et défaites, rappelle qu’il y a toujours un prix à la réussite, à la victoire.
Marc Lalonde, dit le Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir à partager la richesse musicale francophone dans 16 stations de radio partout au pays chaque semaine.
Au lendemain de l’élection fédérale, les organismes francophones ont rappelé leurs demandes auprès du prochain gouvernement de Mark Carney.
La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) et la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) rappellent qu’elles attendent les règlements d’application de la Loi sur les langues officielles.
Elles souhaitent aussi des politiques qui englobent davantage les jeunes, notamment en ce qui concerne le logement, les bourses au postsecondaire ou encore le cout de la vie.
Côté culture, la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) veut plus d’investissement de la part du fédéral, aussi bien sur le plan financier que stratégique, pour protéger les artistes et promouvoir le contenu francophone auprès de la population canadienne.
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Selon Élections Canada, plus de 19,5 millions de Canadiennes et Canadiens ont voté lors de l’élection fédérale du 28 avril. Le taux de participation dépasse les 68 %, six points de pourcentage de plus qu’en 2021 (62,6 %).
Une Chambre en deux tons : Le gouvernement de Mark Carney siègera donc à la Chambre des Communes avec 168 députés, soit 16 de plus que sous le dernier gouvernement Trudeau.
Les conservateurs ont réalisé un gain de 24 sièges, avec 144 députés, en grande partie grâce aux votes dans l’ouest du pays et en Ontario.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a subi une cuisante défaite, n’ayant pas remporté assez de circonscriptions pour automatiquement avoir le statut de parti officiel. Ils sont passés de 25 à 7 sièges. Le chef du parti, Jagmeet Singh, a démissionné dans la foulée.
Le cochef du Parti vert, Jonathan Pedneault, a démissionné après avoir terminé dernier dans la circonscription d’Outremont, à Montréal, avec moins de 10 % des suffrages exprimés.
De son côté, le Bloc québécois passe de 33 à 23 sièges.
Le Parti vert passe de deux sièges à un seul. Sa cocheffe, Élizabeth May, a remporté sa circonscription en Colombie-Britannique, mais son compère, Jonathan Pedneault, a démissionné après avoir terminé dernier dans la circonscription montréalaise d’Outremont. Les verts ont obtenu seulement 1,2 % des votes.
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Le chef de l’opposition officielle a terminé deuxième dans la circonscription ontarienne de Carleton – qu’il représentait depuis 2004 –, face au libéral nouveau venu en politique, Bruce Fanjoy.
Pierre Poilievre a perdu son siège de député, mais a signifié aux Canadiens qu’il continuera «de se battre» pour eux. Il reste néanmoins le chef de son parti à l’extérieur de la Chambre.
Vue de la fenêtre : Pierre Poilievre reste le chef du Parti conservateur du Canada, mais ne pourra pas diriger son parti dans la Chambre des communes; un autre élu conservateur devra prendre sa place lorsque les travaux parlementaires reprendront, selon plusieurs analystes.
Pour que Pierre Poilievre puisse reprendre sa place de chef de parti à la Chambre, un député conservateur devra démissionner afin qu’il puisse se présenter et remporter une élection partielle, déclenchée par Mark Carney. Ce processus pourrait prendre quelques mois.
L’actu : Des Nunavimmiuts (habitants du Nunavik, dans le Nord-du-Québec) se sont cogné le nez sur des portes de bureaux de vote fermées le jour de l’élection, selon Radio-Canada.
La conséquence : Dans certains villages, ils ont soit ouvert plus tard que prévu, soit fermé plus tôt, empêchant ainsi plusieurs personnes de voter. De plus, le vote par anticipation n’a pas non plus été possible dans plusieurs de ces communautés.
Élections Canada a mentionné la mauvaise météo et les problèmes de recrutement pour expliquer la situation. Ils se sont excusés et mèneront une enquête.
L’Association canadienne des libertés civiles (ACLC) a rappelé que «des obstacles historiques, systémiques et juridiques ont longtemps privé ces groupes marginalisés du plein exercice de leurs droits politiques».
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Le produit intérieur brut (PIB) réel du Canada a diminué de 0,2 point en février 2025, a annoncé Statistique Canada mercredi. Une hausse de 0,4 % avait été enregistrée en janvier.
Cette diminution s’expliquerait par un ralentissement de «l’extraction minière, de l’exploitation en carrière, de l’extraction de pétrole et de gaz et celui de la construction», selon le communiqué de l’agence.
Plusieurs évènements météorologiques auraient en partie contribué au ralentissement de ces activités.
Le gouvernement canadien subventionne depuis 2022 de l’engrais qui dissémine des microplastiques dans les sols, selon un reportage de Radio-Canada.
Le gouvernement fédéral subventionne de l’engrais polluant
Le gouvernement canadien autorise depuis 2022 l’utilisation d’un engrais enveloppé d’une fine couche de plastique qui laisserait des microplastiques dans le sol, selon un reportage de Radio-Canada.
Cette fine couche de plastique éviterait l’importante production de gaz à effet de serre qui se dégage des engrais. Toutefois, en 2022, des scientifiques qui conseillaient le gouvernement ont indiqué que cette pellicule n’était pas efficace pour limiter la propagation de ces gaz.
La Cour suprême refuse d’entendre une cause climatique
La Cour suprême du Canada a refusé d’entendre la cause de sept jeunes écologistes âgés de 16 à 28 ans. Ces derniers soutiennent que les politiques environnementales de l’Ontario sont inconstitutionnelles et nuisent à la santé des générations futures.
Ils avaient déjà essuyé un premier échec devant la Cour d’appel de l’Ontario.
Aucune raison n’est jamais avancée par la Cour suprême pour justifier son refus d’entendre une cause.
Le Parti libéral du Canada (PLC), qui a sécurisé un quatrième mandat le 28 avril, envoie à Ottawa 168 députés avec Mark Carney comme premier ministre. La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) attend avec impatience son discours du trône, qui énonce les objectifs du gouvernement.
Liane Roy (au centre) se dit sereine face au gouvernement libéral élu. Elle retrouve des alliés de longue date, comme Ginette Petitpas Taylor (à droite), mais regrette certains élus qui ont perdu leurs sièges, comme Niki Ashton (Nouveau Parti démocratique) et Marc Serré (Parti libéral).
«On va surveiller le discours du trône pour confirmer les intentions du gouvernement en matière de francophonie, de langues officielles», explique la présidente de la FCFA, Liane Roy.
Au début de la campagne électorale, Mme Roy avait l’impression que les partis politiques «se servaient» de la francophonie pour distinguer le Canada des États-Unis, mais sans expliquer comment ils comptaient la renforcer.
«Au fur et à mesure que la campagne a évolué, on a vu [les enjeux francophones] dans les plateformes, les différents débats, mais surtout le débat sur les enjeux de la francophonie canadienne», raconte-t-elle. «On a ajouté de la chair.»
«Dans son discours de victoire, Mark Carney a dit qu’il voulait que les choses bougent vite, rappelle Liane Roy. Ça tombe bien, nous aussi on a des choses qu’on veut qui bougent vite.»
En commençant par la mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles (LLO) qui, modernisée en 2023, n’a toujours pas de règlements pour préciser sa mise en application. Viennent ensuite la réduction des barrières à la main-d’œuvre bilingue, la nomination du nouveau commissaire aux langues officielles et celle d’un ministre des Langues officielles.
Tant qu’un ministre porte les Langues officielles dans son titre, la FCFA dit qu’elle sera contente. L’Association des communautés francophones de l’Alberta (ACFA) va plus loin dans son communiqué de presse du lendemain d’élection, exigeant la nomination d’un ministre «dont le seul mandat sera celui des langues officielles». Le PLC n’a toujours pas promis qu’un tel ministre serait nommé.
Dans sa plateforme électorale, le parti s’est notamment engagé à fixer la cible d’immigration francophone hors Québec à 12 % pour 2029 et à moderniser et augmenter de 150 millions de dollars le financement CBC/Radio-Canada.
Il a aussi promis de faciliter l’accès aux travailleurs bilingues pour les entrepreneurs des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
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L’ACFA a félicité Mark Carney pour sa victoire dans un communiqué de presse le 29 avril et a immédiatement dressé la liste de ses attentes.
«Nous sommes prêts à collaborer avec le gouvernement pour mettre en œuvre des actions concrètes et rapides afin que la Loi sur les langues officielles, modernisée il y a près de deux ans, soit pleinement mise en œuvre», écrit sa présidente, Nathalie Lachance.
L’organisme attend aussi la nomination du prochain commissaire aux langues officielles et espère que ce gouvernement, dont le premier ministre a passé beaucoup de temps en Alberta, «reconnaisse les défis particuliers rencontrés dans l’Ouest canadien».
Du côté des jeunes
En plus de demander un ministre des Langues officielles, la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) demande la création d’un ministère de la Jeunesse, une possibilité qui n’a pas été évoquée par le PLC pendant la campagne, regrette le président de l’organisme, Simon Thériault.
«Il y a de nombreux alliés dans les gens qui ont été élus de tous les côtés du gouvernement et de l’opposition», dit Simon Thériault.
«On entend souvent que les jeunes ne s’intéressent pas à la politique, mais nous ce qu’on sent, c’est que les partis politiques ne s’intéressent pas à nous, lâche-t-il. Dans les derniers 10 ans, avec le gouvernement libéral, on a travaillé fort pour justement mettre de l’avant les priorités de la jeunesse. On va continuer ça avec ce nouveau gouvernement.»
De nombreux gains ont été effectués cette dernière décennie, estime Simon Thériault, qui cite l’adoption de la Politique jeunesse du Canada et un rapport sur l’état de la jeunesse auquel a participé la FJCF.
Lors de cette campagne électorale, l’organisme a surtout voulu mettre de l’avant les enjeux liés à l’économie, au logement et au postsecondaire francophone en milieu minoritaire, explique son président.
Il demandait notamment la création d’un incitatif économique pour les études postsecondaires en français. Dans sa plateforme, le PLC s’est engagé à créer une bourse pour les étudiants francophones d’établissements postsecondaires francophones hors Québec.
«Il faudrait évidemment qu’on regarde les détails de cette bourse, commente M. Thériault. Une promesse que j’ai remarquée, c’est au niveau des bourses d’études pour les métiers.» Cette subvention prévue n’est pas spécifique aux jeunes francophones, mais Simon Thériault pense qu’elle les aidera tout de même.
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du point de vue de la francophonie canadienne.
Marie-Christine Morin parle d’un «retard historique» dans le financement des arts et de la culture francophones.
Arts et culture
Dans un communiqué postélectoral, la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) appelle, entre autres, le gouvernement à investir davantage en arts et en culture en français, à travailler sur la découvrabilité du contenu francophone et à mieux protéger les artistes et travailleurs culturels en leur facilitant l’accès au filet social.
Les libéraux ont promis d’augmenter le financement d’agences comme le Conseil des Arts du Canada, Téléfilm, le Fonds des médias du Canada et l’Office national du film.
«On s’attend à des actions musclées du côté de la langue française, de la promotion et de la protection de la langue française», affirmait quelques jours avant le scrutin la directrice générale de la FCCF, Marie-Christine Morin.
Car, pour elle, «une chose est certaine : sur la question de la langue française, il y a définitivement un déclin; il y a définitivement une urgence d’agir».
La question de la souveraineté canadienne soulevée pendant la campagne interpelle non seulement la francophonie, mais aussi le milieu culturel dans son ensemble, poursuit Mme Morin.
Selon elle, le financement fédéral du milieu culturel et artistique franco-canadien reste insuffisant par rapport aux besoins : «Il y a un retard historique.»
Pour justifier l’intérêt purement économique de financer les arts et la culture francophones, elle rappelle que ce secteur a généré environ 5,8 milliards de dollars au PIB de l’économie canadienne en 2022, selon une analyse d’impact effectuée pour la FCCF par la firme de recherche Hill Strategies.
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Au Yukon, Julian plonge dans un lac gelé avant de concocter des pâtes fraiches. Dans le Nord de l’Ontario, Audrey-Anne pêche sur la glace et joue du ukulélé, tandis que sur la Côte-Nord, au Québec, Shapatu monte sur scène avec une pièce de théâtre innue.
KAPSUR fait le pari de faire découvrir le Canada francophone hors des sentiers battus, à travers le quotidien de 20 jeunes, qui partagent leurs passions, leurs émotions et leur attachement profond à leur territoire, mais aussi à leur langue.
Chaque épisode revient aussi sur l’histoire et la géographie de chaque lieu, ou sur les légendes autochtones qui les peuplent, avec en bonus des jeux-questionnaires ludiques et des capsules.
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Au gré des saisons et d’un océan à l’autre, KAPSUR nous plonge dans une mosaïque de personnages inspirés et inspirants, et ça fait du bien. Loin des discours pessimistes de déclin du français, de jeunes derrière leurs écrans ou d’assimilation, la série dresse un portrait encourageant de la francophonie d’aujourd’hui et de demain.
Qu’ils soient originaires du Canada, du Maroc, de France, d’Ukraine ou du Burundi, ces jeunes dessinent une francophonie loin des statistiques et des grandes villes.
Cout de la vie, postsecondaire, enjeux autochtones : l’immersion n’élude pas les défis auxquels ils font face, parfois contraints de travailler quelques jours par semaine pour financer leurs études.
La série se regarde sans effort, à tout âge, avec en bonus de superbes images qui donnent envie de voir du pays!
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KAPSUR
Deux nouveaux épisodes sont diffusés chaque mardi sur TFO. Toutes les capsules restent disponibles sur la plateforme.
Pas toujours facile de trouver l’âme sœur sur l’asphalte. Proche cousine de L’amour est dans le pré, la téléréalité Cœur de trucker suit quatre camionneurs et camionneuses en quête d’une personne avec qui partager leur quotidien atypique, sur les routes du Québec, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick, en passant par la Nouvelle-Écosse.
Dans cette troisième saison, toujours animée par l’humoriste québécois P-A Méthot, on suit Jérémie (28 ans), Josiane (24 ans), Nathalie (52 ans) et Christian (41 ans) lors de leur première date, leurs interrogations, et, surtout, leur passion.
Jérémie, veuf et orphelin depuis peu, ne lâcherait son bolide pour rien au monde. Pourtant, son père, lui-même amateur de moteur, a toujours espéré qu’il ne deviendrait pas camionneur, «parce que c’était un métier de pauvre et un métier dur», disait-il à la mère de Jérémie. Le décor est planté.
Dès les premières minutes, accompagnées de riffs de guitare électrique et d’une voix off dramatique façon doublage de téléréalité américaine, on redoute le pire. Et pourtant, que nenni! Derrière ses airs de téléréalité calibrée pour les initiés, Cœur de trucker se révèle vite être un concentré de sensibilité et d’authenticité.
Car derrière leur carapace, ces aventuriers et aventurières de la route cachent des parcours de vie parfois émouvants. L’occasion aussi de déconstruire au passage quelques clichés qui collent à ce métier indispensable à l’économie canadienne.
Un peu comme certains prétendants et prétendantes, on plonge dans un monde dont on ne connait pas forcément les codes, mais un monde qui a beaucoup à nous apprendre.
Loin des émissions cantonnées aux grandes villes et à leur public citadin, Cœur de trucker bifurque vers d’autres chaussées, où résonnent différents accents et réalités. Comme pour nous rappeler que la vie, avec ses virages serrés et ses nids-de-poule, reste un long trajet où chaque détour a son histoire. À voir si l’amour sera au rendez-vous…
La troisième saison de Cœur de trucker est diffusée tous les jeudis à 21 h sur Unis TV et reste disponible sur TV5Unis, comme les deux éditions précédentes. L’émission comprend dix épisodes de 60 minutes, réalisés par Stéphane de Grosbois.
Des couches transformées en litière, une piste de ski sur le toit d’une centrale ou de vieux néons recyclés : dans la nouvelle saison d’Espèces d’ordures, l’animateur Frédéric Choinière poursuit son tour du monde des poubelles.
À Dakar, Paris, Bogota, Las Vegas ou encore Montréal, cette série documentaire va à la rencontre de celles et ceux qui innovent, recyclent et bousculent les mentalités, comme cet «homme plastique» sénégalais ou ce tiktokeur éboueur parisien, qui lâche un «j’en ai marre de marcher dans la merde» bien senti.
Ce dernier met en garde contre les micros-déchets, et pour cause : à Paris, 4 millions de mégots de cigarette sont ramassés chaque jour.
À la recherche des bacs de recyclage à Las Vegas – quasi inexistants –, on réalise aussi à quel point les mentalités peuvent être différentes d’un bout à l’autre de la planète.
Néanmoins, Espèces d’ordures prouve que, face à la montagne de déchets que nous produisons dès la naissance, chacun et chacune peut agir. Un tour du monde ludique, humain et nécessaire.
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Les 10 épisodes sont diffusés les mardis à 19 h depuis le 22 avril sur TV5. Ils sont aussi disponibles sur TV5Unis.
Bien que les résultats définitifs ne soient pas encore tous tombés au moment d’écrire ces lignes et que, tard dans la nuit, les enjeux étaient encore très serrés dans plusieurs circonscriptions, les Canadiens et Canadiennes ont porté un gouvernement libéral au pouvoir. Ce gouvernement sera sans doute minoritaire.
Les conservateurs ont tout de même gagné des sièges de plus par rapport à la dernière législature.
Dans son discours de victoire, Mark Carney a lancé que «si les États-Unis ne veulent plus jouer un rôle de premier plan dans l’économie mondiale, le Canada le fera», ce qui a déclenché les applaudissements des militants et militantes du Parti libéral du Canada (PLC).
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Gains conservateurs chez les francophones
Selon le politologue Frédéric Boily, «les conservateurs se sont quand même bien débrouillés, un petit peu plus fort que ce qu’on pensait, […] notamment du côté de Terre-Neuve-et-Labrador».
En Ontario, les conservateurs ont remporté des circonscriptions francophones et remplacé des députés qui portaient les dossiers francophones lors de l’adoption de la nouvelle Loi sur les langues officielles, comme le libéral Marc Serré.
Ce dernier représentait Nickel Belt depuis 2015. Il a été battu à plates coutures par Jim Bélanger dans Sudbury-Est–Manitoulin–Nickelbelt, en Ontario.
Un conservateur francophone, Gaétan Mallette, remporte aussi la circonscription nord-ontarienne redécoupée de Kapuskasing–Timmins–Mushkegowuk, qui englobe une bonne partie de l’ancienne circonscription représentée par la néodémocrate Carol Hugues, vice-présidente sortante de la Chambre des Communes.
La conservatrice Laïla Goodridge a conforté son ancrage en Alberta dans la circonscription de Fort McMurray–Cold Lake.
Libéraux francophones élus en Ontario
Les Franco-Ontariennes Mona Fortier et Marie-France Lalonde ont été réélues dans leur circonscription respective d’Ottawa–Vanier–Gloucester et d’Orléans, et c’est Giovanna Mingarelli qui succède au Franco-Ontarien Francis Drouin dans Prescott–Russell–Cumberland, circonscription de l’Est ontarien.
Arielle Kayabaga, qui est devenue ministre pour la première fois dans le cabinet formé par Mark Carney en mars dernier, est réélue dans London–Ouest, dans le sud-ouest de l’Ontario.
Dominique O’Rourke fera son entrée à la Chambre des communes comme la première Franco-Ontarienne à représenter la circonscription de Guelph, aussi dans le sud de la province. La fondatrice du Réseau francophone de Guelph succède ainsi au libéral Lloyd Longfield.
Deux ministres acadiens réélus
Les ministres libéraux sortants Dominic LeBlanc et Ginette Petitpas Taylor ont été réélus au Nouveau-Brunswick. La province accueille une nouvelle recrue libérale dans Madawaska–Restigouche : Guillaume Deschênes-Thériault.
Ce dernier succède au libéral René Arseneault, qui représentait la circonscription depuis 2015. M. Arseneault a présidé le comité permanent des Langues officielles pendant environ quatre ans.
«Les gens sont fous»
Jusqu’à tard dans la soirée, le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, était en voie de perdre son siège.
La défaite de Pierre Poilievre dans Carleton a été confirmée tôt mercredi matin.
Après 20 ans de politique fédérale et malgré la défaite de son parti, le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre a réaffirmé son engagement auprès des Canadiens.
Pierre Poilievre a pris la parole devant ses partisans vers 1 h du matin. Il a concédé la victoire à Mark Carney, sous les huées de la salle, et a déclaré qu’il entendait rester à la tête de son parti.
«Ce sera un grand honneur de continuer à me battre pour vous, pour les valeurs conservatrices pour lesquelles vous avez voté et pour continuer d’avancer la promesse du Canada pour avoir une belle vie», a-t-il lancé, devant à peine quelque 200 personnes dans une salle prévue pour plus du double.
Il dit tirer une «leçon de cette soirée» pour viser «de meilleurs résultats la prochaine fois que les Canadiens décideront».
«Ils ont opté pour un gouvernement avec une très courte majorité», a-t-il souligné.
Pierre Poilievre a aussi félicité les candidats de tous les autres partis, qui ont «participé au processus démocratique».
Les centaines de partisans qui parsemaient la salle bleue, aux couleurs du Parti conservateur du Canada, à Ottawa lundi soir, sont rapidement partis lorsque l’annonce de la défaite de Pierre Poilievre se profilait.
Le soir de l’élection, le Parti conservateur a essuyé un revers majeur, qu’un partisan conservateur déplore amèrement : «Le Canada nous a failli. Les gens sont fous.» Ce dernier dit voter conservateur pour éviter «la hausse du cout de la vie».
Ancien «combattant de la liberté lors du Convoi des camionneurs à l’hiver 2022», Mathieu, originaire de Timmins en Ontario, affirme que ce sera la «catastrophe» sous Mark Carney. Il répète les slogans de Pierre Poilievre et part rejoindre la salle où le chef conservateur était attendu pour faire son discours.
La dégringolade du NPD
De son côté, le NPD n’a pas obtenu assez de sièges pour avoir le statut de parti officiel. Même son chef, Jagmeet Singh, n’a pas réussi à se faire élire dans sa circonscription de Burnaby-Centre, en Colombie-Britannique, où il est arrivé troisième.
Jagmeet Singh a annoncé qu’il quittait le poste de chef du NPD lors d’un discours empreint d’émotions, qu’il a prononcé entièrement en anglais, avant d’ajouter «merci infiniment».
Il a félicité Mark Carney pour la victoire. «Ça a été l’honneur de ma vie de représenter Burnaby-Centre. Ils ont choisi un nouveau membre pour le parlement et je leur souhaite le meilleur.»
La défaite historique du NPD s’est étendue à la francophone Nikki Ashton, qui représentait la circonscription rurale de Churchill–Keewatinook Aski, au Manitoba, depuis 2008. C’est la libérale Rebecca Chartrand qui lui succède.
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00 h 45
Le chef néodémocrate Jagmeet Singh a connu une défaite crève-coeur, terminant en troisième place dans la circonscription de Burnaby-Centre (C.-B.). Dans la foulée, il a annoncé qu’il quittait le poste de chef du NPD.
00 h 30
Le ministre libéral de l’Environnement et du Changement climatique lors de la dissolution du gouvernement, Terry Duguid, conserve son siège de Winnipeg-Sud (Man.), devant la conservatrice Janice Morley-Lecomte. Les libéraux Ben Carr dans Winnipeg-Centre-Sud, Kevin Lamoureux dans Winnipeg-Nord et Doug Eyolfson dans Winnipeg-Ouest ont tous été élus. La circonscription de Winnipeg Centre, quant à elle, a été remportée par la néodémocrate Leah Gazan.
00 h 20
La critique sortante pour les langues officielles du Nouveau Parti démocratique, Niki Ashton, a perdu la circonscription de Churchill–Keewatinook Aski, dans le Nord du Manitoba, aux mains de la libérale Rebecca Chartrand. Niki Ashton siégeait au Comité permanent sur les langues officielles.
00 h 10
La députée libérale sortante Viviane Lapointe a réussi à conserver un point rouge dans le Nord-Est de l’Ontario. Elle a devancé le candidat conservateur Ian Symington. Mme Lapointe a été élue pour la première fois en 2021.
23 h 53
Dans Sudbury-Est–Manitoulin–Nickel Belt (Ont.), le libéral Marc Serré a perdu son siège dans la nouvelle circonscription du Nord de l’Ontario. Connaisseur des dossiers liés à la francophonie minoritaire, il laisse son siège aux Communes au conservateur Jim Bélanger, qui remporte cette course avec plus de 50 % des voix.
Dans cette circonscription, 31,6 % de la population a le français comme langue officielle parlée.
23 h 50
Le candidat conservateur Gaétan Malette remporte la circonscription de Kapuskasing–Timmins–Mushkegowuk. Cette nouvelle circonscription était orange avant la dissolution de la chambre, puisqu’elle comprend des secteurs de Timmins–Baie James, ancienne circonscription du néodémocrate Charlie Angus, et d’Algoma–Manitoulin–Kapuskasing, occupée par la néodémocrate Carol Hughes depuis 2008.
23 h 16
La francophile Laïla Goodridge a remporté sa circonscription de Fort McMurray–Cold Lake en Alberta avec plus de 79 % des voix d’avance sur son adversaire, la libérale Kaitlyn Staines.
Dans cette circonscription, 2,9 % de la population a le français comme langue officielle parlée.
23 h 08
La circonscription redessinée de Yellowhead (Alb.) accueille le conservateur William Stevenson, qui bat le libéral Michael Fark à plates coutures avec 80,4 % contre 14,8 % des voix.
Le NPD ne récolte que 2,8 % des voix en la personne d’Avni Soma.
Dans cette circonscription, 2,9 % de la population a le français comme langue officielle parlée.
23 h 05
Députée libérale depuis 2019, Marie-France Lalonde est réélue dans la circonscription ontarienne d’Orléans (Ont.), où 34,8 % de la population a le français comme première langue officielle parlée.
23 h 03
Élue pour la première fois en 2015, la ministre libérale des Services aux Autochtones sous Justin Trudeau et Mark Carney a remporté la bataille avec 52,1 % des votes, contre le conservateur Bob Herman, qui récolte 35,2 % des votes. La candidate du NPD, Joy Wakefield, ne récolte que 10 % des suffrages.
Dans cette circonscription, 3,8 % de la population a le français comme langue officielle parlée.
23 h
Le conservateur Eric Duncan réélu dans la circonscription ontarienne de Stormont–Dundas–Glengarry, dont environ 19 % de la population a le français comme première langue officielle parlée.
22 h 44
Le conservateur Randy Hoback conserve son siège dans la circonscription francophone de Prince Albert (Sask.), avec 66,5 % des voix, laissant loin derrière ses rivaux, le libéral Christopher Hadubiak (21,2 %) et la néodémocrate Virginia Kutzan (12,3 %).
Dans cette circonscription, 1,9 % de la population a le français comme langue officielle parlée.
22 h 45
La candidate libérale Giovanna Mingarelli est élue dans cette circonscription, où 58,7 % de la population a le français comme première langue officielle parlée. Elle succède au libéral Franco-Ontarien Francis Drouin, qui a annoncé qu’il quittait la politique fédérale en juillet 2024.
22 h 35
La députée libérale franco-ontarienne Mona Fortier conserve son siège dans la circonscription d’Ottawa–Vanier–Gloucester (Ont.), où environ 30 % de la population a le français comme première langue officielle parlée.
22 h 32
Le conservateur Ted Falk conserve son siège dans la circonscription de Provencher. Élu depuis 2013, le député remporte 68 % des suffrages exprimés, avec une avance de 1 489 voix sur le libéral Trevor Kirczenov (22,7 %) et le néodémocrate Brandy Schmidt (5,2 %).
Dans cette circonscription, 8,5 % de la population a le français comme langue officielle parlée.
22 h 34
Le chef libéral Mark Carney est élu pour la première fois à la Chambre des communes dans la circonscription de Nepean, à Ottawa.
22 h 20
Le ministre sortant de la Sécurité publique, qui a accédé au cabinet pour la première fois en décembre 2024, David McGuinty est réélu dans la circonscription d’Ottawa-Sud (Ont.), où plus de 16 % de la population a le français comme première langue officielle parlée.
22 h 12
Résultats préliminaires : 128 libéraux contre 89 conservateurs. Il reste à savoir si les libéraux formeront un gouvernement majoritaire.
À lire aussi : Le prochain gouvernement sera libéral (Le Droit)
21 h 50
Député depuis 2015, le député libéral sortant Robert Morrissey conserve son siège dans Egmont, à l’Île-du-Prince-Édouard.
L’Île-du-Prince-Édouard est d’ailleurs entièrement rouge.
21 h 45
L’ancien chroniqueur de Francopresse est élu pour la première fois au gouvernement fédéral sous la bannière libérale dans la circonscription de Madawaska–Restigouche. Il bat son adversaire conservateur, Michel Morin, après une course très serrée.
Guillaume Deschênes-Thériault succède ainsi au libéral René Arseneault, qui représentait la circonscription depuis 2015. M. Arseneault a présidé le comité permanent des Langues officielles pendant environ quatre ans.
21 h 15
Le libéral Jaime Battiste conserve son siège dans Cape Breton–Canso–Antigonish (N.-É.), où la course a été serrée entre libéraux et conservateurs. M. Battiste était secrétaire parlementaire depuis décembre 2021.
Le conservateur Chris d’Entremont demeure député d’Acadie–Annapolis (N.-É.), où la course était aussi serrée. Dans cette circonscription, 13 % de la population a le français comme première langue parlée.
20 h 40
Présidente sortante du Conseil du trésor et ancienne ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor conserve son siège dans Moncton-Dieppe (N.-B.), où plus de 34 % de la population a le français comme première langue officielle parlée. Élue depuis 2015, elle récolte ce soir une majorité écrasante dans sa circonscription.
20 h 30
Radio-Canada dit que le ministre sortant du Commerce international et des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, conserve son siège dans Beauséjour (N.-B.), où plus de 60 % de la population a le français comme première langue officielle parlée.
Son adversaire conservatrice, Nathalie Vautour, arrive en deuxième position.
19 h 45
Résultats préliminaires : Le député libéral sortant Robert Morrissey devrait garder son siège dans Egmont, à l’Île-du-Prince-Édouard. En deuxième place se trouve le candidat conservateur Logan McLellan. Le candidat vert dépasse le néodémocrate, qui arrive en dernier, selon les résultats préliminaires.
Dans cette circonscription, 6,8 % de la population a le français comme première langue officielle parlée.
19 h 30
Résultats préliminaires : La circonscription de St. John’s-Est, à Terre-Neuve-et-Labrador, s’annonce rouge. La ministre libérale des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Joanne Thompson, conservera vraisemblablement son siège.
Dans cette circonscription, 1,9% de la population a le français comme langue officielle parlée.
Le doyen de la Faculté de théologie de l’Université Saint-Paul à Ottawa, Michel Andraos, souligne que le pape François, décédé le 21 avril, s’est présenté comme un réformateur dès le départ et il a travaillé sur cette vision jusqu’à la fin.
«La dernière semaine avant sa mort, il parlait de la réforme de toutes les notions apostoliques et la réforme de la représentation politique du Vatican […] parce qu’elles jouent un rôle majeur dans la nomination des évêques», explique le professeur.
Il a tenté de se rapprocher des personnes qui sont dans la «marge», c’est-à-dire des personnes qui sont parfois oubliées ou ignorées. «Il est allé rencontrer les réfugiés politiques, les migrants qui sont des victimes de nos systèmes de gestion au niveau mondial.» Il a aussi tenté de faire une plus grande place aux femmes dans des rôles de responsabilités dans l’Église.
Ses prises de position dépassaient l’Église et la religion catholique. Il a critiqué le capitalisme pour ses effets sur l’environnement, demandé la fin de la guerre en Ukraine, signé le Document sur la fraternité humaine avec le Grand Imam Ahmed al-Tayeb, pour ne nommer que ces quelques actions.
À lire : Les excuses du pape François et l’histoire du colonialisme (chronique)
Le premier ministre Justin Trudeau, le pape François et la gouverneure générale Mary Mary Simon à la cérémonie d’accueil du pape au Canada, le 24 juillet 2022, à Edmonton.
Michel Andraos se garde bien d’idéaliser le pape François. Ce dernier a aussi fait des déclarations controversées. De plus, les excuses officielles aux Premières Nations du Canada pourraient ne mener à aucune amélioration.
Près de trois ans après la visite du pape au Canada, l’analyse du professeur n’a pas changé : «On n’a pas la structure, il n’y a pas assez de gens dans les églises, même s’il y a eu des consultations pendant les deux dernières années. Mais on n’a pas la capacité, on n’a pas des personnes formées. Qui va mener, gérer ces réformes?», s’interroge celui qui est également coordonnateur du Centre vérité et réconciliation de l’Université Saint-Paul.
La moyenne d’âge des ecclésiastiques canadiens est élevée et très peu de jeunes, qui pourraient être plus ouverts à mettre en place de nouvelles pratiques, se préparent à l’ordination.
Il y a beaucoup de frustrations parmi les ainés autochtones, chrétiens et catholiques avec qui nous sommes en contact [à l’Université Saint-Paul], parce qu’ils sont un peu déçus. […] Il n’y a pas de place pour leurs rites à l’intérieur de l’Église
«Il y a beaucoup de résistance de toutes les instances à l’intérieur du Vatican même», ce qui ralentit toute tentative de réforme, note Michel Andraos.
Pourtant, selon Michel Andraos, le pape François tentait de décoloniser l’Église et la théologie. C’était l’un des objectifs de ses excuses, mais aussi d’autres actions et déclarations concernant les populations autochtones de l’Amérique centrale et du Sud.
La décolonisation n’a cependant pas encore pris son envol. «Il y a de bonnes intentions ici et là, en attendant, un autre sujet prend priorité, et là on oublie et on continue. Mais donc il y a un manque structurel à l’intérieur de l’Église», ce qui fait qu’elle ne peut pas répondre à la demande.
Malgré cela, le passage du pape François au Canada a tout de même semé des lueurs d’espoir. Par exemple, si le rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada «a donné la permission» d’avoir des programmes d’enseignement par les ainés autochtones dans les écoles de théologie, les excuses du pape ont donné «le mandat de le faire.»
«Mais on est loin, même avec tous ces efforts, de répondre d’une manière systématique, programmatique à long terme qui va vraiment garantir un changement d’après cette vision et pas seulement [servir] de Band-Aid.» Michel Andraos ne croit pas voir de résultats concrets de son temps.
À lire : Les évêques «manquent de capacités» pour la réconciliation
Les déclarations variées de François 1er à propos des personnes homosexuelles ou membres de la communauté 2ELGBTQIA+ ont également provoqué des réactions mitigées.
Assez tôt dans son mandat, il avait laissé présager un changement d’attitude de l’Église en déclarant : «Si une personne est homosexuelle, qu’elle est en quête de Dieu et qu’elle a de la bonne volonté, qui suis-je pour la juger?»
L’ouverture reste cependant très limitée. Le pape n’appuyait pas pour autant les unions de même sexe. Il a permis le baptême des personnes trans, mais a rejeté la «théorie du genre».
Les associations représentant la communauté 2SLGBTQIA+ contactées par Francopresse ont préféré ne pas commenter le legs de François 1er. Le Comité FrancoQueer de l’Ouest, situé à Edmonton, a tout de même répondu par écrit en précisant qu’il «n’est pas un organisme spécialisé en questions religieuses».
«Nous compatissons avec les personnes qui pleurent la mort du pape François. Cela dit, nous rappelons que l’Église catholique demeure une institution dont l’héritage envers les personnes 2ELGBTQIA+ est lourd : tolérance des thérapies de conversion, exclusion des femmes du sacerdoce, rejet des identités trans et persistance d’une doctrine qui qualifie l’homosexualité “d’intrinsèquement désordonnée”».
«Il nous semble prématuré de parler de réelle ouverture tant que ces fondements demeurent inchangés.»
À lire : Purge LGBT au Canada : en parler «pour ne pas que l’histoire se répète»
En 2021, plus d’une personne sur dix au Canada avait déjà été en situation d’itinérance dans leur vie. Les Autochtones étaient près de trois fois plus susceptibles de faire partie de ce groupe. Et parmi les personnes qui se sont déjà retrouvées dans la rue, 44 % d’entre elles l’avaient été pour la première fois lorsqu’elles avaient moins de 25 ans.
Les personnes âgées ne sont pas épargnées par la crise du logement. En 2024, une étude recensait que la proportion des 50 ans ou plus ayant recours à des refuges était en hausse.
Voici une liste non exhaustive de promesses des partis politiques.
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Pour sortir les gens de la rue, le Bloc Québécois «exigera l’augmentation, la pérennisation et l’indexation du financement en itinérance, en arrimage avec la stratégie québécoise et sans condition», lit-on dans sa plateforme.
Dans la veine de son slogan «Canada d’abord», la plateforme du Parti conservateur du Canada (PCC) met de l’avant une approche axée sur le «logement d’abord» dont l’objectif est «d’éliminer l’itinérance pour que les personnes en situation d’itinérance puissent avoir un lieu de vie stable». Accélérer la construction de logements et augmenter la densité font partie du plan conservateur.
Le chef, Pierre Poilievre, souhaite donner aux policiers le pouvoir de démanteler les campements d’itinérants.
L’itinérance n’est pas explicitement mentionnée dans la plateforme du Parti libéral du Canada (PLC), mais la construction de logements et le soutien au logement abordable figurent dans les promesses formulées.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) propose la création d’un «Fonds pour les communautés en premier». Les provinces qui voudront recevoir de l’argent de ce Fonds devront proposer une stratégie de sécurité du logement pour mettre fin aux campements et à l’itinérance.
Le Parti vert du Canada (PVC) estime que son programme «mettra fin» à l’itinérance d’ici dix ans. La première étape : inscrire dans les lois fédérales que le logement est un droit humain et déclarer que l’itinérance est une urgence nationale.
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du point de vue de la francophonie canadienne.
Le Bloc Québécois promet qu’il «exigera que la SHCL [Société canadienne d’hypothèques et de logement] offre l’assurance prêt hypothécaire aux résidences pour personnes âgées de moins de 50 unités, hors des grands centres, et investisse dans la rénovation de celles-ci».
Le parti souhaite ainsi «favoriser le maintien des ainés dans leur communauté d’appartenance».
Le Bloc promet aussi de soutenir le remboursement de la TPS sur les maisons neuves pour les premiers acheteurs. Il veut aussi aider ceux-ci à financer leur mise de fond en proposant une «aide fédérale majeure aux acheteurs d’une première propriété de valeur raisonnable», et potentiellement permettre aux parents de décaisser de leurs REER pour contribuer à la mise de fonds de leurs enfants sans payer d’impôts.
Les campements d’itinérants ont augmenté depuis la pandémie de COVID-19. La hausse a été particulièrement marquée dans les communautés rurales, selon des données du gouvernement canadien.
Le PCC veut faciliter l’accès à la propriété pour les jeunes, notamment en éliminant la taxe sur les produits et services (TPS) pour les logements neufs dont la valeur est inférieure à 1,3 million de dollars. La plateforme du parti stipule que «les ainés doivent choisir entre se chauffer ou manger», mais ne précise pas de mesures en logement pour ainés.
Le PLC éliminerait la TPS pour les acheteurs et acheteuses d’une première maison dont le prix est inférieur ou égal à 1 million de dollars. Pour les personnes âgées, il mise sur un meilleur accès au logement abordable.
Un gouvernement néodémocrate élargirait l’accès à la propriété «en libérant le pouvoir financier» de la SCHL afin d’offrir des prêts hypothécaires à faible taux d’intérêt garanti par l’État. En même temps, le parti serrerait la vis aux locateurs en interdisant les «rénovictions» et d’autres «pratiques prédatrices des propriétaires visant à évincer les locataires de leur logement et à augmenter les loyers».
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Les jeunes sont souvent locataires. Le NPD et le PVC proposent tous les deux un contrôle des loyers; un contrôle qui serait national dans le cas néodémocrate, mais plutôt exercé par chaque province ou territoire dans le cas des verts.
Ces derniers proposent d’augmenter le financement fédéral destiné aux refuges pour jeunes et aux logements de transition ainsi que de «soutenir» les modèles de logement coopératif pour les jeunes.
Aux personnes âgées, le PVC promet d’offrir des logements «surs et abordables» et d’élargir des programmes de rénovation domiciliaire. Le parti promet aussi de soutenir les programmes de partage de logement et d’autres solutions de logement abordable pour aider les ainés et ainées à continuer d’habiter dans leur domicile et dans leur communauté.
Comme indiqué dans sa plateforme, le Bloc québécois proposera des investissements en «logement résilient» dans les communautés nordiques. Il promet aussi de «soutenir» ces communautés face au dégel du pergélisol, qui accentue les besoins de rénover les logements.
En 2019, l’ONU dénonçait les conditions de logement «abominables» dans lesquelles vivent des communautés autochtones. Photo de construction de logements familiaux dans la réserve Black Sturgeon, au Manitoba, en 2019.
Le PCC promet dans sa plateforme de donner un «accès direct» à des fonds pour des projets de logement dirigés par les Autochtones. Le parti prévoit aussi inclure les communautés autochtones dans les objectifs nationaux en matière de logement.
Le PLC s’engage à élargir l’accessibilité au logement pour les acheteurs et acheteuses d’une première maison et pour les Autochtones. Il promet également d’appuyer la construction de logements abordables – notamment pour la population étudiante, les personnes âgées, les Autochtones et les personnes handicapées – et de refuges.
Dans son programme, le NPD propose une approche «par et pour» les Autochtones accompagnée d’«investissements de plusieurs milliards de dollars» en logement. Au Nunavut, il promet de soutenir la construction de 3000 logements d’ici 2030.
Le PVC veut créer une Stratégie de logement par et pour les Autochtones, qui inclurait un financement stable plutôt que des programmes ponctuels de financement. Il veut transférer des terrains fédéraux à des organismes de logement dirigés par des Autochtones. Les verts proposent aussi de financer directement, hors marché, des projets de logement autochtones.
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