Depuis sa création, le Congrès de l’Acfas vise à «nourrir la vitalité de la recherche en français» dans l’ensemble du territoire, souligne Sophie Montreuil, directrice générale de l’Acfas.
Pour elle, ce rendez-vous reste aussi une bonne occasion pour les chercheuses et les chercheurs francophones de venir présenter les résultats de leur travail.
Il s’agit de la douzième édition du Congrès qui se déroule à l’Université d’Ottawa. L’évènement a eu lieu pour la première fois dans la capitale en 1940. L’université s’est chargée de trouver les 200 bénévoles nécessaires au bon déroulement.
Un rendez-vous multidisciplinaire
Plus de 220 colloques sont proposés tout au long de la semaine, notamment en sciences de la santé et naturelles, en génie, sur les arts, les sciences sociales et l’éducation.
Le Congrès permet également d’avoir une idée des recherches et des problématiques actuelles de la société, commente Sophie Montreuil.
Pour Mathieu Wade, professeur en sociologie à l’Université de Moncton, il est important de travailler et de mettre en valeur les recherches en français qui dépassent la composante linguistique et identitaire.
«Nous, les chercheurs qui travaillons sur la francophonie, on a tendance à oublier un peu qu’on est des êtres complexes qu’on ne se limite pas à des minorités linguistiques», déclare-t-il.
D’ailleurs, la particularité du Congrès reste son aspect multidisciplinaire, rappelle Sophie Montreuil. «Ça fait un rassemblement inédit parce qu’on peut croiser sur le campus des chercheurs dans toutes les disciplines.»
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Construire des réseaux
C’est aussi un lieu d’échanges scientifiques et un lieu de rencontre pour les chercheuses et les chercheurs qui n’ont pas l’habitude de se voir régulièrement en raison de la distance géographique, ajoute-t-elle. «Ça fait émerger des idées nouvelles, des collaborations nouvelles.»
Une idée que partage Mathieu Wade, qui considère ces évènements comme un moyen de construire des réseaux de chercheurs et de travailler ensemble sur un nouvel objet d’étude.
Le professeur remarque aussi que le Congrès est une occasion de montrer les études réalisées par des professeurs francophones en milieu minoritaire, pas uniquement des recherches québécoises.
Sophie Montreuil informe en outre que l’Acfas travaille aussi tout au long de l’année avec des chercheurs issus des francophonies canadiennes «par l’entremise de nos antennes régionales».
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Quel futur pour les recherches en français?
Afin d’assurer la pérennité de la recherche en français en milieu minoritaire, les professeurs ont besoin de financement, interpelle Lucie Hotte, directrice du Centre de recherche sur les francophonies canadiennes et professeure titulaire au département de français à l’Université d’Ottawa.
Elle s’inquiète de voir de moins en moins de recherches menées sur les francophonies canadiennes, notamment la francophonie ontarienne.
Lucie Hotte tient à rappeler que la recherche en français n’est pas une perte de temps ou d’argent. Au contraire, ces travaux permettent de justifier les besoins des francophones et d’accueillir les nouveaux arrivants.
Le Congrès permet aussi de mettre sur la table différentes interpellations telles que les préoccupations des chercheurs en milieu minoritaire quant au suivi de la recherche en français et des lacunes persistantes dans le secteur.