le Vendredi 14 novembre 2025

La mention de la Charte de la langue française du Québec et la place des langues autochtones ont mené les sénateurs à poser des questions à maintes reprises lundi soir, lors de l’étude du projet de loi C-13 en comité sénatorial.

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Deux sénateurs anglo-québécois, Marc Gold et Judith Seidman, ont d’entrée de jeu montré leur désaccord quant aux références à la Charte incluses dans le projet de modernisation de la Loi sur les langues officielles.

L’organisme de représentation des communautés anglophones du Québec, le Quebec Community Groups Network (QCGN), a aussi présenté ses arguments pour amener les sénateurs à retirer cette mention.

Ce travail avait été amorcé sans succès à la Chambre des Communes, par les députés québécois anglophones Anthony Housefather et Marc Garneau, qui a démissionné de son poste de député depuis.

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Dernière tentative des Québécois anglophones de modifier C-13

«Pourquoi vous compliquez cette loi?», a asséné la sénatrice Judith Seidman à la ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor, invitée à témoigner.

Pour la sénatrice anglo-québécoise, l’utilisation de la clause dérogatoire sera enchâssée dans C-13 si la référence à la Charte québécoise y demeure inscrite. La sénatrice a aussi déploré que le Québec soit la seule province citée dans le texte.

Je ne suis pas d’accord avec votre interprétation, avec tout le respect que je vous dois. [Cette mention] est juste à titre descriptif. N’allez pas croire que je ne suis pas sensible à la question [des droits linguistiques des Québécois anglophones]. La loi 96 et C-13 ne sont pas la même loi. Je pense que l’anxiété n’est pas face à C-13, mais par rapport à la loi provinciale.

— Ginette Petitpas Taylor

Ginette Petitpas Taylor a ajouté que la partie VII de la future Loi sur les langues officielles crée plus de possibilités, «car le fédéral devra analyser les décisions prises pour les communautés linguistiques minoritaires».

Interrogée à la suite de son témoignage, la ministre Petitpas Taylor a assuré à Francopresse qu’elle ne craignait pas d’obstruction de la part des sénateurs plus frileux envers C-13.

La ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor a défendu son projet pour qu’il passe rapidement au Sénat avant le 23 juin, fin de la session parlementaire.

Photo : Courtoisie Bureau du PM

«Je respecte le travail de tous les sénateurs. Les gens qui ont posé des questions […] veulent faire l’étude appropriée, mais je pense qu’ils attendent aussi avec impatience [l’adoption du projet de loi].»

Le commissaire aux langues officielles Raymond Théberge, qui comparaissait également devant le comité sénatorial, a lui aussi défendu le projet de loi C-13, notamment sur le traitement asymétrique des deux langues dans le texte.

«C-13 comprend encore des éléments d’asymétrie, mais certains autres aident à l’équilibrer, notamment la reconnaissance des différences des communautés linguistiques.»

Pour l’organisme QCGN, la Loi sur les langues officielles est une «bouée de sauvetage pour les minorités anglophones du Québec». Selon sa présidente, Eva Ludvig, les anglophones du Québec se sont tournés vers le fédéral après avoir subi des restrictions de leurs droits à cause de la loi 96.

«On compte sur le Comité pour protéger les droits de nos communautés», a-t-elle insisté. QCGN veut en effet voir le projet de loi C-13 retourné en troisième lecture au Sénat avec des amendements qui supprimeraient la référence à la Charte de la langue française.

Un «danger» pour les minorités francophones hors Québec

Par ailleurs, Eva Ludvig a mis en garde les communautés francophones en situation minoritaire. Selon elle, le retrait des mentions à la Charte n’aurait aucune incidence pour les francophones en situation minoritaire, mais il y aurait un «danger de les garder», notamment si d’autres provinces souhaitent se doter de «restrictions envers leurs minorités linguistiques».

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), ainsi que la ministre Petitpas Taylor, qui veulent que le projet de loi C-13 reçoive la sanction royale avant la fin de session parlementaire, le 23 juin, se sont attelées à éteindre cette étincelle.

Le but est de reconnaitre que la réalité des langues est différente sur le terrain. Citer les autres régimes linguistiques permet au gouvernement fédéral d’en faire plus dans certaines régions où il n’y aurait aucune loi linguistique ou aucun appui des gouvernements provinciaux.

— Alain Dupuis, directeur général de la FCFA

Ce dernier a insisté, un peu tendu : «On atteint l’équité quand on reconnait les différences de statut d’usage des langues un peu partout sur le territoire.»

La ministre Petitpas Taylor a abondé dans le même sens : «On ne cause pas de précédent avec C-13, on fait la description de la loi qui existe au Québec, au même titre que la spécificité du Nouveau-Brunswick et des autres provinces.»

Tensions entre communautés ravivées

Alain Dupuis et Liane Roy, présidente de la FCFA, ne voient pas de division entre les deux communautés. «On a consulté des constitutionnalistes, personne ne perd de droits avec ce projet de loi. Les mentions des régimes linguistiques, c’est un élément de contexte. Ils n’enlèvent les droits d’aucune des deux communautés en situation minoritaire», ont-ils martelé.

Pourtant, Eva Ludvig a souligné que C-13 ravivait de «vieux mythes» et de «vieux récits entre anglophones et francophones».

«Ces mythes sont monnaie courante au Parlement et dans l’espace public, a-t-elle déploré. Le chemin que nous avons parcouru depuis 2019 semble loin, depuis notre rapprochement.»

De son côté, la ministre Petitpas Taylor assure que «ce n’est pas une question de division. On veut appuyer toutes nos communautés de langue officielle en situation minoritaire qui incluent les Québécois d’expression anglaise. Leur langue n’est pas menacée, mais ils font partie des CLOSM».

La sénatrice Bernadette Clément a interrogé chaque témoins sur la place des langues autochtones dans le projet de loi C-13.

Photo : Courtoisie Sénat

Quid de la place des langues autochtones?

La sénatrice franco-ontarienne Bernadette Clément a adressé la question de la place des langues autochtones dans C-13 à tous les témoins.

Si les représentants de QCGN, qui représentaient les Anglo-Québécois lundi, ont assuré leur soutien aux Autochtones, ils ne veulent pas que ça réduise «leurs possibilités».

De leur côté, la FCFA, le commissaire aux langues officielles et la ministre Petitpas Taylor se sont dits sensibles à cette question, tout en soulignant que C-13 n’était pas la meilleure occasion d’en parler.

«Quand la Loi sur les langues autochtones est sortie, nous avons manifesté notre appui. Mais on ne pense pas que [C-13] soit le bon véhicule», a expliqué Liane Roy.

Selon la sénatrice Clément, il y a moins de tensions que «d’impatience» : «C’est le ton que j’ai senti ce soir. Mais on va avoir des discussions difficiles après l’adoption de la loi [en rapport aux langues autochtones].»

L’étude du projet de loi article par article débute lundi prochain, deux semaines avant la fin de la session parlementaire.

Eric Lavigne, professeur à la faculté de médecine de l’Université d’Ottawa et épidémiologiste principal à Santé Canada.

Photo : Courtoisie

Francopresse : Pourquoi l’inhalation de la fumée des feux de forêt est-elle nocive pour le corps humain?

Éric Lavigne : Il y a une certaine quantité d’études, qui ont montré que lorsque les niveaux de fumée augmentent, surtout à cause des particules qui sont dans l’air, le bois qui va bruler va émettre des particules fines.

Ces particules-là, qui vont dans l’air qu’on respire, vont causer des problèmes respiratoires et les particules qui vont être inhalé profondément dans les poumons, peuvent être absorbées dans la circulation sanguine.

Quels sont les effets de l’aspiration de la fumée des feux de forêt à court terme?

Souvent, quand il y a des épisodes de feux de forêt, les gens vont ressentir des symptômes comme l’irritation au niveau du nez, des voies nasales, une toux qui va être sèche, mais aussi des symptômes plus graves comme la difficulté respiratoire qui va nécessiter d’avoir recours à des services de santé. Parfois, davantage de personnes ont des infarctus myocardes, donc des crises cardiaques. On voit aussi une augmentation de la mortalité.

À chaque année au Canada, on dit qu’il y a environ 400 personnes qui vont mourir prématurément en raison des impacts aigus des feux de forêt.

État de la situation en date du 5 juin 2023

Quels sont les impacts à long terme pour les personnes qui sont fréquemment exposées à la fumée des feux?

Le fait d’être exposé de façon répétée à des feux de forêt augmente potentiellement un risque de développer des maladies respiratoires. Mais on n’a pas encore d’évidence claire sur tous les impacts qu’on pourrait observer, mais on pense qu’il pourrait y avoir des impacts quand même importants comme le développement de cancers ou même des problèmes au niveau de la santé mentale.

Qui sont les personnes les plus vulnérables?

On parle surtout des personnes âgées, de jeunes enfants qui sont très à risques. Les tranches d’âges adultes d’âge moyen sont peut-être moins à risque, mais si les gens ont des conditions de santé fragile, ils peuvent être considérés à risques.

Une population qui est quand même importante ici à considérer ce sont les femmes enceintes. On voit de plus en plus d’études qui montrent que le fait d’être exposé à des feux de forêt pendant une grossesse peut avoir des impacts négatifs sur le développement du fœtus. Ça peut potentiellement affecter sa croissance et augmenter le risque d’un accouchement prématuré ou même qu’un enfant naisse à faible poids. C’est une population qui est à risque, mais pas nécessairement discuté, mais qui est très importante à considérer.

Feux de forêt et pollution

La fumée des feux de forêt est composée d’un mélange de gaz, de particules et de vapeur d’eau qui contient des polluants tels :

Source : Gouvernement du Canada

Quelles mesures pouvons-nous prendre pour nous protéger des particules fines de la fumée des feux de forêt?

Si on sait qu’on est dans un secteur qui peut être affecté par les feux de forêt, c’est d’avoir un purificateur d’air qui est muni de la mention HEPA qui est une mention pour filtrer les particules fines. Ça peut être une bonne chose si on met le purificateur d’air portatif dans une pièce à laquelle on passe la majorité de notre temps.

Si les particules sont élevées, c’est mieux de garder les fenêtres fermer, d’éviter d’aller à l’extérieur pour faire une activité surtout une activité physique. Si on doit se déplacer à l’extérieur, on peut porter un masque surtout les masques de type N95 qui sont utiles pour filtrer les particules.

Les feux de forêt ont commencé plus tôt cette année. Est-ce un signe précurseur pour les années à venir?

Les modèles des experts dans le domaine du réchauffement climatique nous indiquent que si les concentrations à gaz à effet de serre augmentent, on va voir davantage des feux de forêt.

Maintenant, au Canada par exemple, ce ne sera pas toutes les régions qui vont être affectées de façon égale. On pense que l’Ouest canadien va être affecté davantage. De façon générale, on va voir davantage de feux de forêt qui vont être plus intenses, qui vont survenir plus tôt durant la saison, et qui vont durer plus longtemps.

Les propos ont été réorganisés pour des raisons de longueur et de cohérence.

Plus sur la francophonie

Mercredi, les sénateurs ont adopté le projet de loi C-13 en seconde lecture, ce qui amènera le texte sur la table du Comité sénatorial permanent des langues officielles dès lundi.

Le Comité accueillera d’ailleurs les ministres Petitpas Taylor et Fortier, respectivement ministre des Langues officielles et présidente du Conseil du Trésor. Des fonctionnaires de Patrimoine canadien et la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) seront également présents comme témoins.

Le commissaire aux langues officielles, qui a déposé son rapport annuel 2022—2023 mardi, sera également entendu.

Après l’étape du Comité sénatorial, il restera la troisième lecture avant que le projet de loi reçoive la sanction royale.

Dans son rapport annuel 2022-2023, le Commissariat aux langues officielles (CLO) montre à nouveau du doigt Air Canada qui a fait l’objet de 276 plaintes sur les 497 reçues sur les services aux voyageurs pendant l’année.

Le CLO a reçu un nombre total de 1788 plaintes entre avril 2022 et mars 2023. Une baisse importante comparativement aux 5 409 enregistrées en 2021-2022 qui portaient en grande partie sur l’unilinguisme du PDG d’Air Canada.

Le rapport de cette année, publié mardi, enregistre notamment une hausse du nombre de plaintes dans les secteurs des services au public et des exigences linguistiques, par exemple, pour la langue de travail dans la fonction publique fédérale.

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Le ministère d’Immigration, réfugiés et citoyenneté Canada a annoncé un avantage pour plusieurs catégories d’immigrants économiques, dont les francophones.

Inès Lombardo – Francopresse

L’annonce est tombée mercredi. Dans un ensemble de six catégories établies par Immigrations, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), les francophones qui voudront s’établir hors Québec ont désormais une catégorie qui leur est réservée dans le système Entrée express qui vise les candidats à des programmes d’immigration économique.

Ce changement permettra au ministère plus de souplesse dans la sélection des candidats, dans le cadre des programmes actuels gérés par Entrée express.

Pour être invité, un candidat devra être admissible à au moins un des trois programmes fédéraux actuellement gérés dans le cadre d’Entrée express : la Catégorie de l’expérience canadienne, le Programme des travailleurs qualifiés ou le Programme des travailleurs de métiers spécialisés.

Pour la catégorie de la compétence linguistique en français, des candidats seront invités à déposer leur candidature pour obtenir leur résidence permanente s’ils ont obtenu la note minimale de 7 à un test de français officiel.

Si par exemple, une infirmière francophone souhaite obtenir la résidence permanente, elle pourrait être invitée à déposer sa candidature à la fois à la catégorie de compétence linguistique en français et à la catégorie des professions de la santé.

Six catégories ont été sélectionnées pour inviter les candidats à présenter leurs demandes, toutes sous certaines conditions :

Le projet de loi sur la garde d’enfants, porté par la ministre fédérale de la Famille, des Enfants et du Développement social, Karina Gould, est passé à l’étape du rapport aux Communes mercredi.

Le projet de loi C-35, qui offre des places à 10 $ en services de garde, ne contient aucune garantie pour offrir des places en garderies francophones en milieu minoritaire.

Le Canada souffre d’un «manque criant» de places pour eux, selon le directeur général de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), Alain Dupuis.

La FCFA avait rappelé en comité parlementaire le mois dernier que le projet de loi devait être amendé pour remédier au manque de «clauses linguistiques robustes» et d’engagements financiers du fédéral dans les ententes provinciales.

Le projet de loi est globalement critiqué par les partis d’opposition pour un défaut d’accessibilité générale, anglophones ou francophones, dans les garderies du pays. Les libéraux ont choisi d’axer leurs discours en Chambre sur l’abordabilité des services de garde tel que proposé dans C-35.

Ingérence étrangère, élections albertaines et les feux de forêt

Tous les partis d’opposition ont voté en faveur de la motion portée par le NPD réclamant la démission de David Johnston alors que les libéraux s’y sont opposés.

En plus de demander à David Johnston de quitter ses fonctions de rapporteur spécial, le texte de la motion réclamait également que le gouvernement fédéral mette «d’urgence» sur pied une commission d’enquête publique sur l’ingérence étrangère.

Cette dernière, «dirigée par une personne choisie avec le soutien unanime de tous les partis reconnus à la Chambre», serait pour «examiner tous les aspects de l’ingérence étrangère de tous les États», avec un accent sur la Chine, l’Inde, l’Iran et la Russie.

Toutefois, David Johnston s’est imposé. «Je respecte profondément le droit de la Chambre des communes d’exprimer son opinion sur mon travail à venir, mais mon mandat émane du gouvernement. J’ai le devoir de poursuivre ce travail jusqu’à la fin de mon mandat», a-t-il déclaré dans un courriel envoyé aux journalistes.

La cheffe du Parti conservateur uni de l’Alberta, Danielle Smith a été réélue première ministre de la province lundi.

Facebook Danielle Smith 

Le Parti conservateur uni (PCU), dirigé par la première ministre de l’Alberta Danielle Smith, a remporté les élections provinciales par une mince majorité, avec 48 sièges. Son adversaire principal, le NPD, piloté par l’ancienne première ministre Rachel Notley, en a obtenu 38. Un député indépendant a aussi été élu. 

Les députés du PCU ont gagné bon nombre de régions rurales alors que le NPD a fait des gains dans les villes de Calgary et d’Edmonton. La cheffe néodémocrate albertaine a, quant à elle, été réélue dans sa circonscription d’Edmonton–Strathcona.

Le NPD a réussi à gagner les sièges de certains ministres du Cabinet Smith dont celui de Kaycee Madu, ministre du Travail et de l’Immigration, dans Edmonton–Sud Ouest et Nicholas Milliken, ministre de la Santé mentale et des Dépendances, dans Calgary–Currie.

Mercredi, le premier ministre de la province, Tim Houston, a appelé le fédéral à «apporter votre contribution avec ce que vous avez» en demandant de l’aide militaire, de l’équipement de lutte contre les incendies et de l’assistance aux personnes déplacées.

Ottawa a envoyé des pompiers, des hélicoptères ainsi que des camions et versera à la province une somme équivalente à tous les dons reçus par la Croix-Rouge canadienne.

Seize feux étaient encore actifs jeudi, dont quatre hors de contrôle, selon le point de presse du gouvernement néoécossais. Près de 20 000 personnes ont été évacuées à travers la province.

Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tom Houston, a réclamé l’aide des autres provinces, du gouvernement canadien et des États-Unis, qui jouxtent la frontière provinciale pour combattre les feux de forêt. 

Facebook Tim Houston

Aucun blessé n’a été déclaré, mais 200 habitations, en date de jeudi, ont été réduites en cendres, a affirmé le premier ministre Tim Houston.

Ottawa a annoncé lundi un soutien financier de 95,8 millions de dollars sur cinq ans destinés aux proches d’Autochtones disparus ou assassinés et les survivants d’actes criminels.

Sur l’enveloppe totale, 20,4 millions de dollars soutiendront de manière permanente les organismes d’aide sur le terrain.

Une ligne nationale téléphonique d’urgence sans frais, accessible tous les jours à toute heure a été créée : 1-844-413-6649.

De l’aide en lien avec les Autochtones disparus ou assassinés est aussi disponible via le site du Gouvernement du Canada.

La pauvreté d’information et le désert médiatique se définissent par l’absence de médias qui couvrent les institutions communautaires ou la faible couverture journalistique des divers enjeux qui touchent une communauté ou une région.

Les institutions communautaires renvoient notamment aux conseils municipaux, aux conseils scolaires, aux établissements d’enseignement ou aux associations qui représentent divers intérêts pour les collectivités.

Les médias locaux rapportent bien sûr les changements d’horaire de la collecte des ordures, l’augmentation des impôts fonciers ou le changement de nom d’une école. Ce sont là des informations d’intérêt public qui ont une incidence directe sur le quotidien d’une collectivité.

Mais les médias locaux ont aussi un important rôle de chien de garde, un rôle trop souvent mésestimé. Ils surveillent les décisions et actions des institutions de proximité pour veiller à ce qu’elles s’acquittent en bonne et due forme de leur devoir de transparence et de leur obligation de rendre des comptes aux citoyens ou aux administrations gouvernementales.

C’est souvent grâce au travail de journalistes locaux que la population découvre, par exemple, que la personne à la tête de la municipalité a accordé un contrat faramineux à un membre de sa famille.

Sans la présence de journalistes sur le terrain, ce genre de situation peut passer sous silence et laisser une trop grande liberté d’action aux élus.

Moins de médias, moins de couverture journalistique

En tant que francophones vivant en contexte minoritaire, nous nous retrouvons souvent dans une zone de pauvreté de nouvelles ou dans un désert médiatique.

Pourquoi? Les médias francophones en milieu minoritaire sont moins nombreux que leurs contreparties anglophones. Aussi, ils ont souvent moins de ressources ; c’est une réalité avec laquelle même Radio-Canada doit composer.

Et, c’est un secret de Polichinelle que le francophone en contexte minoritaire est généralement bilingue et s’abreuve aussi d’informations en anglais.

La couverture des institutions locales est d’ailleurs souvent assurée par les médias anglophones, vu qu’ils sont plus nombreux. En revanche, la perspective journalistique francophone risque de passer sous le tapis.

Par exemple, s’il est question d’octroyer des fonds municipaux à une activité destinée aux francophones, il est probable que le journaliste d’un média anglophone ne traite pas de la nouvelle parce qu’elle ne s’adresse pas à la majorité de son lectorat. Voilà à quoi peut ressembler la pauvreté de nouvelles.

Comprenons-nous bien, ce n’est pas par manque de volonté de la part de votre journal ou de votre radio s’il y a des zones ou des thèmes qui ne sont pas couverts. Tout est une question de ressources humaines et financières.

Les journalistes locaux sont souvent des hommes-orchestres et des femmes-orchestres. En plus de produire des textes journalistiques – ce qui n’est déjà pas une mince affaire  –, ils doivent souvent assumer d’autres tâches, comme la mise en ligne des articles, les publications dans les médias sociaux et la parution de l’infolettre.

Pour accomplir toutes ces tâches, les journalistes doivent parfois sacrifier la couverture de certains évènements. Après tout, il n’y a que 24 heures dans une journée… même pour les journalistes les plus dévoués.

Les citoyens font partie de la solution

L’une des clés du succès en journalisme est d’avoir un réseau de contacts. Ces personnes-ressources jouent souvent un rôle officiel auprès d’une institution. Elles permettent au journaliste de confirmer des informations ou de faire le point sur divers dossiers.

Cependant, dans le respect de leurs compétences, ces personnes livrent rarement des informations en dehors du discours officiel de l’institution qu’elles représentent.

C’est ici que la population entre en jeu. L’information ne se fait pas à sens unique, c’est-à-dire du média vers le citoyen. Le citoyen est un observateur important de l’actualité locale et prête mainforte aux journalistes.

Vous l’ignorez peut-être, mais vous êtes sans doute déjà une sentinelle de l’information locale.

Les journalistes n’ont souvent pas la possibilité de sillonner continuellement toute la région à laquelle ils s’adressent – surtout s’il s’agit d’une province ou d’un territoire en entier – et d’entretenir constamment leurs réseaux de contacts.

Parfois, ils doivent se rabattre sur les réseaux sociaux, comme les divers groupes Facebook, pour savoir ce qui se passe en dehors de leur zone de mobilité.

Il s’agit d’une façon de développer un réseau de contacts et de profiter de vos yeux et de vos oreilles pour savoir ce qui se passe dans votre coin du monde.

Mais l’engagement citoyen dans le monde de l’information peut aller encore plus loin. Vous pouvez prendre le téléphone, envoyer un courriel et communiquer directement avec les journalistes.

Étant des bêtes de nature curieuse, ils vont porter attention à ce que vous avez à raconter. Ils iront enquêter, poser des questions et finiront peut-être par écrire un article. Par un simple geste, vous aurez, à votre façon, participé à la vitalité de l’information locale.

Finalement, vous faites partie de la solution pour assurer la couverture journalistique en français.

Le ministère d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a annoncé mercredi un ensemble de six catégories au sein d’Entrée express pour faciliter l’immigration économique, dont «la compétence linguistique en français». Cette nouveauté accordera plus de souplesse au ministère dans la sélection des candidats, dans le cadre des programmes gérés par Entrée express.

Les candidats doivent passer par l’un des trois programmes fédéraux d’Entrée express pour bénéficier de plus de points : la Catégorie de l’expérience canadienne (CEC), le Programme des travailleurs qualifiés ou le Programme des travailleurs de métiers spécialisés.

À lire aussi : Bientôt un Observatoire de l’immigration francophone au Canada

Entrée express est un système d’immigration économique canadien qui fonctionne par un système de points : plus le candidat en obtient, plus il a de chance d’être retenu comme résident permanent à travers l’un des programmes que gère le système.

Test de français

Pour être sélectionnés dans l’un de ces trois programmes, en vertu de la compétence linguistique en français, les candidats seront invités à déposer leur candidature pour la résidence permanente s’ils ont obtenu la note minimale de 7 à un test de français officiel.

Le ministre d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada Sean Fraser n’a pas fait d’annonce formelle. La nouvelle est tombée via communiqué de presse le mercredi 31 mai.

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

À partir de l’obtention de cette note, le candidat pourra recevoir plus de points dans le système de classement global d’Entrée express.

Dans un courriel à Francopresse, Rémi Larivière, conseiller principal en communication pour IRCC, précise qu’il faut cependant que les candidats aient reçu une note minimale de 7 en compréhension de l’oral, en expression orale, en compréhension de l’écrit et en expression écrite. C’est ce qu’exigent les Niveaux de compétence linguistique canadiens (NCLC).

«Étant donné que les candidats ayant des scores linguistiques plus élevés sont susceptibles d’être mieux classés parmi les autres candidats du bassin, ils [pourront] être invités à demander la résidence permanente par le biais d’un tour de sélection par catégorie pour les personnes maitrisant le français», précise-t-il.

Si, par exemple, une infirmière francophone souhaite obtenir la résidence permanente et qu’elle obtient la note de 7 aux tests, elle pourrait être invitée à déposer sa candidature à la fois dans la catégorie de compétence linguistique en français et dans la catégorie des professions de la santé.

«[Ces candidats] seraient invités à par le biais d’une ronde d’invitation à postuler pour les candidats maitrisant le français, ou d’une ronde d’invitation à postuler pour les travailleurs de la santé», ajoute Rémi Larivière.

Six catégories ont été sélectionnées pour inviter les candidats à présenter leurs demandes, toutes sous certaines conditions :

«Ce n’est pas ce qu’on demandait, mais c’est une bonne nouvelle»

Pour Alain Dupuis, directeur général de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), c’est une «bonne nouvelle».

Alain Dupuis, directeur général de la FCFA, qualifie de «bonne nouvelle» l’annonce d’IRCC pour les immigrants francophones hors Québec, même si l’organisme souhaite un programme économique distinct réservé à ces immigrants pour répondre aux besoins précis des communautés.

Photo : Courtoisie FCFA

«Avant, il fallait des permissions spéciales pour favoriser les candidats francophones. C’était selon le principe du premier arrivé, premier servi.», affirme-t-il.

Pourtant, l’annonce n’est pas à la hauteur de ce que demandait l’organisme : un programme économique distinct pour les francophones. L’annonce ministérielle «est une réforme qui existe depuis des années», souligne Alain Dupuis.

En effet, la nouvelle annonce se concentre sur les besoins de main-d’œuvre au Canada, mais elle n’est pas taillée sur mesure pour les besoins des communautés francophones, ce que voudrait la FCFA.

À lire aussi : Des sénateurs recommandent un programme d’immigration francophone distinct

Immigration économique

Par ailleurs, vu qu’IRCC ne collecte pas les données sur la main-d’œuvre francophone, il y a lieu pour la FCFA de se demander sur quelles données le ministère va se baser pour répondre spécifiquement à ces besoins, comme dans les garderies ou les écoles en milieu minoritaire par exemple.

«Mais ça va permettre au gouvernement à ce qu’il y ait plus de tirages dans les bassins [de candidats francophones] pour atteindre les cibles d’immigration», nuance-t-il.

Toutefois, le ministère ne précise pas dans quelle proportion il projette d’augmenter le nombre d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec. Rémi Larivière précise ne pas pouvoir «spéculer sur le nombre de personnes qui soumettront une demande sous l’ensemble relatif à la maitrise du français».

Des consultations publiques sont prévues cet été. Les cibles d’IRCC pour l’immigration francophone en milieu minoritaire devraient tomber cet automne, au moment du dépôt du Plan pluriannuel.

Le rapport du Commissariat aux langues officielles (CLO) 2022-2023, publié mardi, recense 1 788 plaintes au total. Une baisse drastique comparativement à l’année précédente qui en comptait 5 409.

La raison : le discours unilingue anglais au Québec du PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, qui avait déclenché la fureur des francophones du pays.

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Cette année, le Commissariat préfère mettre l’accent sur la hausse des plaintes dans le domaine des services au public, qui ne remplissent toujours pas leurs obligations linguistiques. En tout, le rapport en recense 810, dont 497 concernant les services aux voyageurs.

Les cinq endroits avec le plus de plaintes en 2022—2023

Région d’Ottawa : 893 plaintes
Le Québec : 306 plaintes
L’Ontario : 165 plaintes
Région de Québec : 109 plaintes
Nouveau-Brunswick : 78 plaintes

Cette hausse vise d’autant plus Air Canada, qui fait l’objet de 276 plaintes. Un «sommet sur 10 ans», dans le domaine du voyage et pour la compagnie aérienne, sans compter la polémique de l’an dernier, affirme le CLO.

Photo : Capture d'écran rapport annuel du CLO 2022-2023

Les autres institutions qui fournissent des services aux voyageurs (Via Rail, les administrations aéroportuaires, l’Agence des services frontaliers du Canada et l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien) ne dépassent pas les 77 plaintes chacun.

Problèmes non résolus depuis 10 ans

Selon le CLO, les causes principales de cette hausse de plaintes dans le domaine des services au public sont attribuables aux problèmes non résolus depuis 2012-2013 ; ces «enjeux répétitifs et systémiques» dans les aéroports du pays.

À lire aussi : Loi sur les langues officielles : les aéroports en retard

Le commissaire aux langues officielles Raymond Théberge a déposé son rapport annuel 2022—2023 le 30 mai au Parlement.

Photo : Courtoisie CLO

Les institutions fédérales ne proposent pas une offre active dans les deux langues aux voyageurs. Par exemple, plusieurs échouent à communiquer en anglais et en français sur les affiches d’indications aux voyageurs dans les aéroports.

À cela s’ajoute un manque d’affichage bilingue et de personnel formé dans les deux langues officielles. C’est le manque de communication verbale qui compte pour le plus de plaintes, soit 36 cette année.

 

Le manque de maitrise des institutions dans le domaine de la technologie défavorise également les deux langues officielles, que ce soit le système de réservation en ligne ou l’application d’Air Canada.

On croyait il y a 10 ans que le recours aux technologies numériques permettrait aux institutions fédérales de combler certaines lacunes en matière des langues officielles. […] Force est d’admettre que cette vision ne s’est pas encore pleinement réalisée.

— Raymond Théberge

Le CLO recommande ainsi au Conseil du Trésor et au ministère des Transports de présenter des «outils et lignes directrices» sur les obligations linguistiques des administrations aéroportuaires et de les présenter à ces dernières avant la fin mars 2024.

Le ministre des Transports aura en outre deux ans pour exiger de ces administrations un plan sur leurs obligations envers le public.

Du travail sur la planche du Conseil du Trésor

Après les communications et les services au public, les exigences linguistiques liées aux postes sont à la traine en matière de langues officielles, puisqu’elles comptent pour 714 des 1788 plaintes, «un nombre trois fois plus élevé que celui enregistré l’an passé (204)», note le document.

Photo : Capture d'écran rapport annuel du CLO 2022-2023

Ces 714 plaintes visent le «manquement sérieux» des institutions à établir un profil linguistique de certains postes «de manière objective», note le CLO.

«Une institution prend le risque, ultimement, d’affaiblir sa capacité à mettre en place un milieu de travail bilingue et à offrir des services en français et en anglais de qualité au public», peut-on lire.

C’est pourquoi le Commissariat écorche légèrement le Conseil du Trésor, qui lui a présenté une stratégie en décembre 2022 pour répondre à cette problématique.

J’aurais nettement préféré que cette date marque la fin de la mise en œuvre du plan “article 91” par cet organisme central plutôt que le début. Je demande au Secrétariat d’accélérer la cadence.

— Raymond Théberge

Une stratégie «dès les prochains mois» est attendue.

Dans sa troisième recommandation, le Commissariat propose un «plan triennal» au Conseil du trésor pour corriger le tir d’ici à juin 2025.

La langue de travail dans le sens de la modernisation de la Loi

La langue de travail, soit le droit des employés des institutions fédérales de travailler dans la langue officielle de leur choix, collige 207 plaintes.

C’est pourquoi le commissaire recommande à la présidente du Conseil du Trésor, à la ministre des Langues officielles et à la greffière du Conseil privé de mettre sur pied un plan d’action pour faire de la place aux langues officielles dans la fonction publique sous deux ans.

Il demande aussi qu’au lieu de sonder les institutions fédérales sur la possibilité de rédiger des documents dans la langue de leur choix, le Secrétariat du Conseil du Trésor sonde les employés.

Selon Raymond Théberge, «c’est l’un des principaux indices qui permettent de savoir si les mesures que prennent les institutions fédérales sont efficaces et permettent le respect des droits linguistiques des employés».

Le CLO s’est d’ailleurs réjoui d’un amendement adopté par le Comité permanent des langues officielles des Communes qui permet aux employés le droit d’être supervisés dans la langue officielle de leur choix dans les régions désignées bilingues.

En attendant la nouvelle loi

Alors que le projet de loi C-13 sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles est actuellement en seconde lecture au Sénat, l’année 2022-2023 a enregistré le plus de plaintes dans les services au public et les exigences linguistiques.

Pour Raymond Théberge, cela traduit le fait que «les Canadiens ont très bien assimilé les langues officielles comme étant une valeur fondamentale canadienne», a déclaré le commissaire en conférence de presse mardi.

«Les manquements qu’on constate cette année démontrent que nos institutions n’ont pas encore assimilé au sein de leurs organisations l’importance des langues officielles et [le fait] qu’on doit résoudre des problèmes systémiques. Je souhaite qu’avec C-13, on puisse adresser certains de ces problèmes systémiques.»

Plus sur la francophonie

Le ministre de la Santé Jean-Yves Duclos a annoncé du financement supplémentaire pour améliorer la formation des professionnels de santé en français dans trois établissements et un organisme communautaire du Nord de l’Ontario.

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

15,4 millions de dollars sur cinq ans. C’est la somme qui sera répartie entre le Collège Boréal, l’Université Laurentienne de Sudbury, l’Université de Hearst et l’organisme communautaire Réseau du mieux-être francophone du Nord de l’Ontario, pour former et maintenir en poste les professionnels de santé francophones dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM).

«L’accès aux services de santé en français, notamment pour les francophones en situation minoritaire, ajoute un autre obstacle, le premier [étant] de trouver un professionnel de la santé», a reconnu le ministre fédéral de la santé Jean-Yves Duclos, lors de l’annonce du financement.

Ce dernier a souligné que le manque d’accès aux services en français avait un «impact sur la qualité et la sécurité des soins que l’on reçoit».

Il a également reconnu «beaucoup de progrès à faire» sur la reconnaissance des diplômes du personnel de santé formé à l’étranger, promettant un engagement sur «la reconnaissance nationale des compétences des médecins, des infirmières et autres professionnels de la santé qui auront été formés ailleurs».

À lire aussi : Les provinces et les territoires responsables d’offrir des soins de santé en français

Le financement annoncé mardi découle du Programme pour les langues officielles en santé, inscrit dans le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028.

La ministre de l’Immigration québécoise, Christine Fréchette, a dévoilé les deux pistes que propose le gouvernement québécois sur les cibles de l’immigration économique de la province. 

Photo : Twitter Christine Fréchette

Rester au même seuil de résidents permanents ou augmenter à 60 000 nouveaux arrivants d’ici 2027 : ce sont les deux pistes que propose Québec et qui déboucheront sur des consultations cet automne pour mettre à jour la Réforme réglementaire de planification pluriannuelle de l’immigration au Québec de 2024 à 2027.

Le seuil actuel au Québec est fixé à 50 000 nouveaux arrivants dans la catégorie de l’immigration économique. Son maintien reprendrait la promesse de François Legault lors de sa campagne électorale, l’an dernier.

Le deuxième scénario propose que la cible passe de 50 000 à 60 000 immigrants progressivement d’ici à 2027, avec la catégorie Programme de l’expérience québécoise (PEQ).

La ministre québécoise de l’Immigration, Christine Fréchette, s’est dit «fière d’une réforme importante et inégalée» qui changera «la donne pour l’avenir du français».

Ainsi, en plus des cibles, le gouvernement du Québec s’attèle à changer tous ses programmes d’immigration économique pour faire de la connaissance du français le cœur de ce changement, imposant la capacité orale du français au niveau 7.

Quatre volets sont créés : le volet hautes compétences ; celui des compétences intermédiaires et manuelles (formation secondaire générale) ; les professions règlementées (régies par des ordres professionnels) et les talents d’exception (expertises rares et pointues).

Le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) est un programme d’immigration populaire pour les étudiants et étudiantes étranger(e)s titulaires d’un diplôme admissible et qui a été obtenu au Québec ainsi que pour les personnes ayant de l’expérience de travail au Québec.

Pas d’enquête publique sur l’ingérence chinoise et des provinces mauvaises élèves dans la protection de la nature

Les partis d’opposition la réclamaient, ils ne l’ont pas obtenue. En lieu et place d’une enquête publique sur l’ingérence chinoise dans les élections fédérales de 2019 et 2021, le rapport de David Johnston recommande «des audiences publiques» plutôt qu’une enquête publique.

Ces audiences seraient «organisées le plus tôt possible et elles le seront, dans le cadre de la deuxième phase de mon mandat», a-t-il affirmé, dans un communiqué.

David Johnston, ancien gouverneur général nommé rapporteur spécial indépendant par Justin Trudeau en début d’année pour éclaircir l’affaire, a justifié qu’«une enquête publique portant sur les documents ayant fait l’objet d’une fuite ne pourrait pas être menée en public, compte tenu du degré de sensibilité du renseignement». La sécurité des Canadiens y serait engagée selon lui.

Les principaux partis d’opposition, soit le Bloc québécois, le Parti conservateur du Canada, et le NPD ont tous critiqué cette décision. Le premier ministre Trudeau a quant à lui indiqué qu’il suivrait le rapport.

David Johnston a néanmoins reconnu que «des gouvernements étrangers tentent d’influencer les candidats et les électeurs au Canada», sans mentionner précisément s’ils le faisaient dans le cadre précis des élections fédérales de 2019 et de 2021.

En outre, selon le rapport, «certains reportages médiatiques» auraient mal interprété plusieurs «documents divulgués». Ce que déplore le Bloc québécois dans un communiqué.

Il blâme l’appareil média d’avoir braqué les projecteurs sur l’ingérence chinoise plutôt que de recommander de s’en prendre à l’ingérence elle-même.

— Le Bloc québécois

C’est ce que révèle un rapport publié mardi par la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Canada).

Le Canada s’est fixé l’objectif de protéger 30 % des terres et océans d’ici 2030, en décembre dernier à la COP15.

Pour atteindre cette cible, le rapport recommande que «les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux doivent collaborer avec les peuples autochtones afin de changer la donne pour la nature au Canada».

Certaines provinces ont enregistré trop peu, voire pas du tout de progrès. C’est le cas de la Saskatchewan, qui stagne à 0 % de progrès depuis 2021, de même que l’Alberta et l’Ontario, qui n’ont pas avancé depuis 2021.

En Ontario, «l’irremplaçable réserve agricole de Duffins Rouge est sacrifiée au profit de logements et les habitats et les espaces verts réparateurs sont ciblés pour la construction d’autoroutes couteuses et polluantes pour le climat», déplore le document.

Les meilleurs élèves restent le Québec, la Nouvelle-Écosse, le Yukon et la Colombie-Britannique. Au Yukon, le rapport salue une entente avec le gouvernement fédéral qui prévoit un «engagement de protéger 25 % du territoire d’ici à 2025 et 30 % d’ici à 2030, avec un financement pour la planification de la conservation menée par les Autochtones».

Les élections turques montrent plus que jamais la polarisation du pays. Les résultats du deuxième tour qui se déroule le 28 mai ne sont pas seulement importants pour l’avenir démocratique du pays, mais aussi pour la région dans son ensemble.

Résultats des élections

Le séisme d’Antakya, en février dernier, qui a fait plus de 42 000 morts a exposé au grand jour l’incurie du régime d’Erdogan et le niveau très élevé de corruption dans le pays.

Ajoutez à cela l’explosion des prix, comme un peu partout sur la planète, et on sentait un vent de colère inédit en Turquie.

Par ailleurs, pour une fois, plusieurs partis d’opposition s’étaient accordés sur une candidature commune afin de maximiser les chances de se débarrasser de Recep Erdogan, un président dont les tendances autoritaires se multiplient.

À la veille du premier tour, non seulement il ne faisait plus aucun doute qu’un second tour serait nécessaire, mais les observateurs commençaient à croire que Kemal Kiliçdaroglu, le candidat représentant une bonne partie de l’opposition, pourrait remporter les élections.

Une remontée de dernière minute

Las, dans les derniers miles, Erdogan et tout son système ont mis le paquet pour renverser la tendance. Il faut dire que, à force de virer des dizaines de milliers de fonctionnaires pour placer des fidèles, le président sortant a atteint un contrôle sans précédent sur les appareils non seulement sécuritaires mais aussi, sociaux, économiques, éducatifs, bureaucratiques et médiatiques du pays.

En répétant sans cesse que l’inflation n’était pas un problème mais que le vrai problème était les questions de genre et la menace que cela faisait peser sur la Turquie et sa culture, Erdogan a tenu un discours surréaliste qui a réussi à rentrer dans la tête de nombreux Turcs.

Résultats des courses : Recep Erdogan a récolté 49,5% des voix contre 44,9% pour Kemal Kiliçdaroglu.

Erdogan rate donc d’un coche son pari d’être élu au premier tour, mais le résultat est serré et le troisième candidat, Sinan Ogan, avec ses 5%, se place donc en faiseur de roi.

Cela n’a rien d’une bonne nouvelle puisqu’Erdogan est qualifié d’ultranationaliste à faire pâlir une Marine Le Pen. Il veut que la Turquie expulse quelque 3,5 millions de réfugiés.

— Aurélie Lacassagne, chroniqueuse - Francopresse

La question kurde comme symbole des polarisations de la société turque

Plus que jamais la société turque apparait polarisée avec des lignes de divisions nombreuses : population urbaine contre population rurale, personnes instruites contre population non instruite, religieux contre laïcs, démocrates contre partisans d’un régime fort, etc.

Les jeunes en particulier ont fait les frais des politiques conservatrices d’Erdogan, que ce soit le contrôle des universités, l’interdiction des festivals qui a créé un très grand mécontentement, le resserrement des droits fondamentaux, une économie au ralenti.

— Aurélie Lacassagne, chroniqueuse - Francopresse

Tout cela fait en sorte qu’un grand nombre de jeunes Turcs choisissent la voie de l’exil. Le désenchantement est grand pour toute une génération qui vote pour la première fois et qui n’a connu qu’Erdogan au pouvoir.

Ces divisions de la société turque ne sont pas nouvelles, tout comme la question kurde. Les Kurdes sont en fait, on le sait, une force politique de premier plan qui peut véritablement faire pencher la balance.

Contrairement à ce que diffusent les médias occidentaux qui définissent le parti du HDP comme le parti prokurde, la situation politique est plus complexe.

En effet, le parti du HDP (dont le coprésident, Selahattin Demirtas, a été emprisonné pour des raisons fallacieuses par Erdogan) recueille aussi un appui chez les Turcs non kurdes grâce à ses prises de position progressistes, féministes, écologistes et prônant la démocratie participative.

Toujours est-il que les Kurdes, qui ont soutenu ce partisan d’un apaisement (et notons qu’il a effectivement mis en place dans les années 2000 des politiques de libéralisation pour les Kurdes), se sont détournés d’Erdogan depuis qu’il est revenu aux bonnes vieilles habitudes de répression dans le contexte du conflit syrien.

Par conséquent, une mobilisation forte des Kurdes (et de la diaspora) en faveur du candidat de l’opposition pourrait changer la donne, d’autant que Kiliçdaroglu, pourtant à la tête du parti héritier d’Atatürk, a tenu pendant la campagne un discours plutôt favorable aux Kurdes.

Turquie : une puissance régionale au pouvoir de nuisance important

Une chose est sure : quels que soient les résultats, l’avenir de la Turquie ne sera pas synonyme de stabilité.

Si Kemal Kiliçdaroglu remporte les élections, il devra gouverner avec un Parlement acquis au parti d’Erdogan, qui a raflé 266 sièges, avec les 50 sièges du MHP (Parti d’action nationaliste), ce qui lui assure une majorité confortable.

Pas facile dans de telles conditions de détricoter le système mis en place pour revenir à des institutions au fonctionnement démocratique.

Si Erdogan l’emporte, il pourra continuer à transformer la Turquie en démocratie illibérale, voire en régime vraiment autoritaire. Et cela aurait des conséquences sur la scène politique régionale.

En effet, depuis 20 ans qu’Erdogan est aux manettes politiques, il a su habilement accroitre l’influence de son pays partout au Moyen-Orient. Il a usé et abusé de la traditionnelle politique étrangère multivectorielle de la Turquie pour tirer tous azimuts, quitte à opérer des renversements d’alliances fulgurants.

Il tient en joue l’Union européenne en se servant de l’arme migratoire. En échange de gros chèques, Erdogan promet à Bruxelles de prévenir des entrées massives de réfugiés sur le sol européen.

Dans le conflit ukrainien, Ankara s’est posé en médiateur incontournable pour permettre les livraisons de céréales et ainsi éviter une grande famine mondiale et une flambée des prix encore plus importante.

En ouvrant des bases militaires en Lybie et en apportant son soutien depuis 2020 au Gouvernement d’union nationale contre l’Armée nationale libyenne, la Turquie fait partie intégrante du blocage institutionnel du pays qui attend encore des élections.

Dans la crise qui sévit actuellement au Soudan, là encore, la Turquie est une des forces médiatrices qui pourrait être acceptée par les deux parties.

Dans le conflit du Haut-Karabagh, le pouvoir turc reste un allié fidèle et de poids à l’Azerbaïdjan.

Et puis bien sûr, les autorités turques sont toujours prêtes à mater les rébellions kurdes, que ce soit en Syrie ou en Irak.

Si l’Union européenne reste de très loin le premier partenaire commercial de la Turquie, les échanges commerciaux ont été multipliés par dix avec l’Afrique, de même qu’avec la Russie depuis 2003.

On le voit la Turquie est devenue un acteur géopolitique incontournable.

Cependant, étrangement, mais pas inhabituellement, Bruxelles est inaudible dans le dossier turc.

Or, plus que jamais, il aurait fallu envoyer un signal clair aux quelque 64 millions d’électeurs turcs, et encore plus à la jeunesse turque, indiquant qu’ils ont une place en Europe, que le destin de la Turquie et de l’Europe est inextricablement lié, comme il l’est depuis des siècles. Encore une occasion ratée.

Notice biographique

Aurélie Lacassagne est politicologue de formation et doyenne des facultés de Sciences humaines et de Philosophie de l’Université Saint-Paul à Ottawa. Elle est membre du Comité de gouvernance du Partenariat Voies vers la prospérité.

Réflexions à la croisée des chemins

Afin de célébrer ses 10 ans de carrière, l’auteur-compositeur-interprète Simon Daniel, originaire du Nouveau-Brunswick, nous propose un troisième opus Sans titre (for now), mais avec beaucoup de substance. Il est de retour avec une musique pop alternative captivante.

Pochette de l’album Sans Titre (for now)

Photo : Annie France Noël

Grâce à la réalisation du Fransaskois Mario Lepage, Simon Daniel nous arrive avec un son pop inventif et rafraichissant, qui colle bien à sa plume toujours aussi créative et intimiste. De sa voix puissante, l’Acadien remet en question le temps passé et nous interpelle avec retenue sur le futur. 

Il nous invite dans son univers où se côtoient nostalgie et appréhension. Les orchestrations, justes et solides, mettent en valeur la qualité des musiciens qui accompagnent l’artiste. 

Un des sujets forts de l’album est la place de l’artiste dans l’univers. Ce questionnement transparait dans Hey moi, Vague radio ou encore 10 ans. Cette dernière chanson est assez profonde : Simon Daniel fait un survol de ses 10 ans de carrière avec une certaine mélancolie enveloppante.

L’Acadien nous livre également une superbe pièce instrumentale au piano, Archibald. C’est un beau moment de tendresse et de nostalgie qui révèle un côté moins connu de l’artiste.

En attendant
Album : Sans titre (for now)

Se dévoiler sous la surface

Jadis membre de la formation franco-manitobaine Madrigaïa, Ariane Jean poursuit sa carrière artistique sous le nom de Sala. Elle nous propose ici un deuxième album de six chansons. Surface nous démontre à nouveau le grand talent de cette artiste franco-manitobaine.

Pochette de l’album Surface

Photo : salamusique.com

L’auteure-compositrice-interprète signe toutes les paroles et musiques de l’album, dont trois morceaux avec une ancienne collègue de Madrigaïa, Annick Brémault.

Sala a toujours cette voix puissante, dont elle varie les intensités selon les émotions désirées.

Du point de vue musical, Sala nous offre des univers pop riches et solides. Que ce soit la pièce titre Surface, Nos secrets, ou encore Les pieds dans le béton, l’auditeur est interpelé par une musicalité des plus accrocheuses qui enveloppe le fruit d’une plume intimiste et profonde.

Deux pièces maitresses sont à noter, Je ne veux pas grandir et Je ne dors plus, qui dévoilent toute la pureté d’une voix unique.

Sala est l’un des beaux diamants de la francophonie canadienne auquel il faut tendre l’oreille.

Les Pieds dans le béton
Album : Surface

Souvenir d’un paysage intérieur 

Voilà déjà cinq ans que l’auteure-compositrice-interprète franco-ontarienne Joëlle Roy nous invitait dans son Paysage intérieur. L’album est une invitation à arrêter le temps.

Pochette de l’album Paysage intérieur

Photo : joelleroy.ca

L’auteure-compositrice-interprète de la Baie Géorgienne nous interpelle avec des mélodies parfois zydeco, parfois country-folk, mais toujours agréables. Les textes font beaucoup référence à l’intégrité, aux relations humaines et à nos sentiments les plus profonds envers les autres.

Dès la première plage, Identité épaillée, on est interpelé par des arrangements organiques, qui dressent une nostalgie familière sur laquelle on se laisse bercer.

Il y a de beaux petits bijoux sur ce disque dont Ça me fait chier de toublier, un country-folk à la Harvest Moon de Neil Young. Plus jamais de détour est un petit univers jazz dixie des plus accrocheurs et charmants. Insatiablement est la pièce la plus rock de cet opus.

La pièce titre Paysage intérieur et la belle reprise de J’entre, qu’elle a écrit en début de carrière, nous amènent à ressentir des émotions encore plus intenses. Autant la force des mélodies que la puissance des textes nous touchent au plus profond de nous-mêmes avec des sentiments de quiétude et de sérénité. L’album se termine en beauté sur une belle reprise du classique de CANO, Dimanche après-midi.

Extrait du lancement de l'album Paysage intérieur
Album : Paysage intérieur

Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.

«C’était vraiment un bon moment de rassemblement entre tellement des personnes différentes, mais qui se rejoignent dans une seule chose qui est une langue», raconte Pamela Pascal, monitrice de français langue première à Windsor, dans le Sud de l’Ontario.

«[Je suis surprise] qu’il y ait autant de diversité dans les communautés d’Amérique latine qui sont francophones. Il y a des pays que je n’aurais pas soupçonnés qu’ils parlaient aussi bien français, en fait.»

Elle cite en exemple le Costa Rica, où l’apprentissage du français est obligatoire.

Assumer son accent

Après avoir vécu en France, Pamela Pascal est revenue au Canada. Pendant la semaine d’ateliers à l’Université d’été, elle a voulu partager son amour de la langue et faire découvrir toutes ses variantes.

«Ce n’est pas vrai que le bon français c’est celui de la France. Tous les francophones et francophiles ont le bon français. Mais il y a une bonne structure de la langue et il y a aussi les diversités de la littérature. Je cherche à partager aussi toutes les œuvres qui sont en français qui nous permettent d’approfondir nos connaissances», déclare-t-elle.

En Louisiane, dans les années 1900 les élèves n’avaient pas le droit de parler français, sinon le risque était d’écrire «I don’t speak french» 100 fois, raconte Pamela Pascal.

Photo : Courtoisie

Justin LeBlanc est directeur du développement économique et du tourisme pour la Ville régionale de Cap-Acadie, au Nouveau-Brunswick. Pour lui, sa participation à l’Université d’été lui permet de faire des liens entre sa francophonie est celles des autres participants. «Quelle belle opportunité d’apprendre davantage, non seulement sur la francophonie en entier, mais plus précisément sur le français cajun qu’on connait un peu, mais pas beaucoup en Acadie.»

Tout comme Pamela Pascal, il croit en l’importance de ne pas porter de jugement sur les accents francophones. «Il faut accepter qu’il n’y a pas nécessairement un français qui est meilleur que l’autre et une fois qu’on sera capables de faire ça, je pense que les gens seront moins hésitants et moins gênés d’exprimer leur francophonie», explique-t-il.

Des histoires francophones marquantes

Pamela Pascal a été marquée par l’histoire des francophones de la Louisiane. «Les francophones n’avaient pas le droit de parler français dans les écoles. Il fallait qu’ils écrivent sur les tableaux et sur leurs ardoises “I don’t speak french” 100 fois parce que c’était interdit.»

Justin LeBlanc déclare admirer l’intérêt apporté par les francophonies de l’Amérique pour préserver le français.

Photo : Courtoisie

Pour Justin LeBlanc, c’est le sens de l’initiative de francophones de partout pour préserver leur langue.

«Un moment marquant de mon passage ici en Louisiane à ce jour c’était vraiment le témoignage du chanteur [louisianais] Jourdan Thibodeaux qui nous a parlés pourquoi il était important pour lui de parler le français et puis d’apprendre le français. Ce n’est vraiment pas évident ici aux États-Unis. Je l’ai trouvé vraiment courageux, c’était vraiment touchant de voir ça», ajoute-t-il.

«J’ai ressenti un attachement encore plus fort, confie Pamela Pascal, ça m’a permis d’être plus militante pour la survie de la langue française.»

À lire aussi : Aux États-Unis, la francophonie n’a pas dit son dernier mot

Pouvoir s’ouvrir sur le monde

«Ç’a vraiment ouvert mon esprit, puis mes yeux, de voir la francophonie à l’extérieur des endroits qu’on connait, comme le Québec, l’Acadie», déclare Justin LeBlanc qui se dit encore étonné d’avoir appris qu’il y avait des communautés francophones au sud du Chili.

«Les gens doivent plus s’ouvrir sur le monde et s’ouvrir sur nos différences», ajoute Pamela Pascal.