Meta bloque les liens vers les sites d’actualités depuis un an au Canada, en réaction à la Loi sur les nouvelles en ligne adoptée en juin 2023. L’entreprise américaine derrière Facebook, Instagram et Threads refuse d’indemniser les médias canadiens pour le partage de leurs contenus sur ses plateformes.
Des utilisateurs ont trouvé plusieurs solutions pour contourner ce blocage. Par conséquent, la situation de Meta sème le doute : les nouvelles canadiennes sont-elles encore disponibles sur ses plateformes?
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) avait donné jusqu’à la fin octobre à Meta pour répondre à la question.
Selon des informations de la Presse canadienne, la société refuse de fournir toutes les réponses que le CRTC souhaite avoir et qui lui permettraient de déterminer si c’est le cas. Meta invoque la protection d’informations confidentielles.
Les conséquences du blocage sur les journaux
Un an après le blocage de leurs nouvelles par Meta, les journaux francophones disaient avoir accusé le coup.
Réductions drastiques de visites sur leur site, cessation d’ententes financières, perte d’échanges avec le lectorat, plusieurs conséquences ont contraint les médias francophones communautaires, qui sont souvent une source essentielle d’informations dans leur région, à chercher des façons de relancer ces éléments essentiels de leur fonctionnement.
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Stratégie d’intimidation, selon Patrimoine canadien
Le CRTC, qui met en œuvre la Loi, presse Meta depuis la fin octobre.
Dans un courriel à Francopresse, les communications du CRTC offrent peu de détails : «Nous travaillons à déterminer les prochaines étapes en évaluant la demande de confidentialité de Meta.»
Le porte-parole de Patrimoine canadien remet au CRTC le soin de se pencher sur la question.
Par courriel, il indique : «La Loi sur les nouvelles en ligne pourrait toujours s’appliquer à Meta, et ce sera au CRTC de le déterminer. Facebook engrange des milliards de dollars grâce à la publicité, rien qu’au Canada, mais malheureusement, la stratégie adoptée par Meta est de tenter d’intimider les Canadiennes et Canadiens plutôt que de contribuer à un écosystème sain de l’information.»
Irritée par le manque d’informations de Meta, la ministre Pascale St-Onge a réagi, aussi par courriel : «Leur choix irresponsable a été, au Canada et dans le monde entier, de dévaloriser les sources d’information fiables. C’est une erreur et ils devraient se préoccuper des personnes dont ils tirent d’immenses profits.»