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le Mercredi 26 octobre 2022 18:20 Société

L’immigration francophone hors Québec reste timide

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FRANCOPRESSE – Le Canada compte 1,3 million de nouveaux immigrants depuis le dernier recensement. Selon le rapport de Statistique Canada dévoilé le 26 octobre, le nombre total d’immigrants au pays, porté à 8,3 millions, franchit un «seuil historique». Selon la première langue officielle parlée, l’immigration francophone balance entre 2,1 % et 3,4 % de la population immigrante récente.
L’immigration francophone hors Québec reste timide
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En tout, 1,3 million de nouveaux immigrants ont été reçus comme résidents permanents entre 2016 et 2021 et qui étaient présents au Canada lors du recensement de 2021.  C’est un total de 8,3 millions de personnes sur la totalité de la population canadienne qui sont ou ont déjà eu le statut de résidents permanents.

Un record, car les immigrants représentent désormais 23 %, soit près d’un quart de la population canadienne. Un «seuil historique», ont insisté les analystes de Statistique Canada en conférence de presse à Ottawa. Les immigrants récents, selon le recensement 2021, arrivent au Canada le plus souvent sous la catégorie d’immigration économique.

«Étant donné que la population du Canada continue de vieillir et que la fécondité est inférieure au niveau de renouvèlement de la population, l’immigration est, à l’heure actuelle, le principal moteur de la croissance démographique», peut-on lire dans le rapport. Si les tendances se poursuivent, les statisticiens affirment que l’immigration pourrait représenter «de 29,1 % à 34,0 % de la population du Canada d’ici 2041».

Les trois premiers pays de provenance des immigrants récents recensés sont l’Inde, les Philippines et la Chine. «Dans le recensement, nous n’avons pas demandé pourquoi les gens étaient venus au Canada. Mais dans d’autres enquêtes, on voit que la famille, des possibilités d’emplois, un attrait pour le pays, des programmes d’immigration sont des raisons évoquées», affirme Hélène Maheux, analyste principale pour Statistique Canada, en conférence de presse.

De 2016 à 2021, les immigrants représentaient les quatre cinquièmes de la croissance de la population active, lit-on.

L’immigration francophone en dehors du Québec

La proportion d’immigrants récents établis à l’extérieur du Québec et n’ayant que le français comme première langue officielle parlée (PLOP) est de 2,1 %. Une légère baisse, si l’on compare aux données de 2016 qui en recensaient 2,6 %.

En y ajoutant 1,3 % de personnes qui ont déclaré avoir le français et l’anglais comme première langue officielle parlée, la proportion d’immigrants d’expression française établis à l’extérieur du Québec se situe à 3,4 %.

Le nombre d’immigrants d’expression française ne rivalise pas avec le nombre d’immigrants anglophones. Hors Québec, neuf immigrants récents sur 10 ont déclaré l’anglais comme première langue officielle parlée.

Au Québec, un peu plus de la moitié des immigrants récents n’ont que le français comme première langue officielle parlée et le quart de la population immigrante n’a que l’anglais.

Les provinces de l’Atlantique attirent davantage que l’Ouest

Le recensement 2021 fait la part belle aux provinces atlantiques, tandis que le Québec et les Prairies ont accueilli moins d’immigrants que lors des recensements précédents.

L’Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick ont enregistré des hausses en immigration.

L’Ontario, a accueilli 44 % des immigrants du pays entre 2016 et 2021, soit 5 % de plus comparativement au recensement précédent. Il s’agit de la seule hausse dans cette province au cours des quatre derniers recensements. En 2006, l’Ontario avait alors accueilli 52,3% des immigrants au pays.

Les trois territoires ont maintenu leur taux d’accueil autour de 0,2 % d’immigration.

Dans le respect de la tendance des 50 dernières années, les trois grands centres urbains du pays, soit Montréal, Toronto et Vancouver, attirent plus de la moitié des immigrants récents, soit 53,4 %. Mais une nouvelle tendance montre que cette part diminue. En 2016, ces trois villes avaient attiré 56 % des immigrants.

Le rapport de Statistique Canada expose que de plus petits centres urbains, comme Kitchener-Cambridge-Waterloo ou Ottawa-Gatineau, ont vu leur proportion d’accueil augmenter.

Les données dévoilées le 26 octobre brossent également le portrait ethnoculturel et religieux du Canada.

En 2021, plus de 19,3 millions de personnes ont déclaré être de religion chrétienne, ce qui représente un peu plus de la moitié de la population du Canada (53,3 %), mais cette part est en baisse. Environ 12,6 millions de personnes ont déclaré n’avoir aucune affiliation religieuse.

Par ailleurs, «les parts de la population canadienne ayant déclaré être musulmane, indoue ou sikhe ont plus que doublé en 20 ans», assure le document. «L’immigration est le principal facteur de croissance de religions non chrétiennes», a assuré Tina Chui, analyste de Statistique Canada, en conférence de presse.

Les groupes racisés sont tous en croissance démographique au pays : les Chinois, les Sud-Asiatiques et les Noirs représentent 16,1 % de la population canadienne. Cette proportion s’établissait à 13,6 % dans le recensement de 2016.

La prochaine et dernière diffusion de Statistique Canada sur le recensement 2021 concernera la scolarité au Canada, l’évolution de la dynamique du marché du travail canadien et comment les gens se rendent au travail ainsi que l’instruction dans la langue officielle minoritaire.

Inès Lombardo

Correspondante parlementaire

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