Janie Moyen et Ahdithya Visweswaran sont deux jeunes Canadiens dynamiques ayant grandi dans un contexte francophone minoritaire. Malgré leurs différences, ils partagent une identité francophone plurielle.
Leur message principal est de pouvoir accueillir tout le monde dans la francophonie. Francopresse les a rencontrés.
D’où vient l’idée de produire un balado sur les identités plurielles?
AV : Janie et moi nous sommes rencontrés à Halifax, lors du Forum jeunesse pancanadien (FJP) 2019. La Franco-Ontarienne Sarah Anne Leroux [a présenté un atelier sur la création de] podcasts.
Puis, en 2020, je suis tombé sur le concours Fais ton balado de Radio-Canada. [J’y ai soumis un projet intitulé] Jeune et Franco et j’ai passé Janie en entrevue pour l’épisode pilote. Je n’ai pas gagné le concours, mais Janie et moi avons ensuite décidé de créer un projet indépendant!
Quelles sont les motivations derrière votre balado?
AV : J’ai de la misère à trouver des balados franco-canadiens [et particulièrement] des balados franco-canadiens pour les jeunes et par les jeunes.
JM : Aussi, quand on parle de francophonie, je pense que c’est [un sujet] plate pour les jeunes parce qu’on se concentre seulement sur l’aspect francophone ; on ne discute pas de racisme, du bienêtre des femmes ou de la planète. Notre balado est une façon de parler en français d’enjeux que tout le monde a à cœur, que tout le monde subit.
AV : On vient tout juste d’enregistrer un épisode avant [l’entrevue] et on a parlé de choses comme Tik Tok, Instagram, la vie en ligne, la COVID et l’école en ligne.
JM : Pour moi, en tant que personne blanche avec un passé extrêmement colonisateur, je n’avais pas remarqué jusqu’à tout récemment [les injustices] en lien avec le background agricole de ma famille.
Mon grand-père possède des terres. On ne se questionne jamais sur comment on les a eues.
Tous les francophones, surtout les francophones blancs canadiens issus de plusieurs générations, devraient s’en soucier.
Pourquoi choisir de lancer ce balado maintenant?
AV : La crise du Campus Saint-Jean m’a vraiment poussé à me demander ce que je pouvais faire pour ma francophonie, ici à Edmonton, en Alberta.
JM : Je voulais travailler avec Ahdithya, un ami francophone que je veux garder. Aussi, j’adore la Saskatchewan, mais ce n’est pas un environnement qui me permet de m’épanouir en français.
Ahdithya et moi, on s’échange des connaissances que l’autre n’a pas. Quand on parle du racisme, les auditeurs blancs comme moi vont comprendre que, là, c’est le temps de s’assoir et d’écouter. Ce n’est pas le temps de parler. Quand ça vient aux problèmes auxquels les femmes font face, c’est à lui d’écouter. Et ce, dans le respect et la confiance.
On peut retrouver Les Francos oublié.e.s sur Breaker, Pocket Casts, Apple Podcasts, Spotify et Anchor.
Janie Moyen est québéco-fransaskoise et vit en Saskatchewan. Elle a étudié en français toute sa vie et poursuit aujourd’hui à l’Université d’Ottawa dans un programme bidisciplinaire en administration publique et science politique, avec une mineure en sociologie.
Elle travaille auprès de la Commission des étudiants du Canada (CÉC), de la Société historique de la Saskatchewan (SHS) et de la Saskatchewan Elocution & Debate Association (SEDA). Elle parle le français et l’anglais, en plus d’apprendre l’espagnol, et s’intéresse au mitchif, une langue issue du cri et du français.
Ahdithya Visweswaran est indo-canadien et franco-manitobain et il vit en Alberta. Il est issu du programme scolaire d’immersion française. Il poursuit présentement ses études au baccalauréat en éducation au secondaire au Campus Saint-Jean (CSJ) de l’Université de l’Alberta, dans le but d’enseigner dans une école francophone.
En plus d’être impliqué depuis quatre ans auprès du Conseil jeunesse de la ville d’Edmonton (CEYC), il pratique la danse classique indienne. Il parle couramment le français, l’anglais et le tamoul, en plus d’apprendre le sanscrit et l’allemand.
L’entrevue a été condensée et remaniée pour des raisons de longueur et de clarté.