le Lundi 29 septembre 2025
le Vendredi 26 septembre 2025 6:30 Politique

Feuilleton de la Colline : reconnaissance de la Palestine et affaires francophones

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Le Canada a reconnu l’État de Palestine dimanche. Mais il «en faut beaucoup plus», a rappelé la députée libérale Salma Zahid.  — Photo : Inès Lombardo – Francopresse
Le Canada a reconnu l’État de Palestine dimanche. Mais il «en faut beaucoup plus», a rappelé la députée libérale Salma Zahid.
Photo : Inès Lombardo – Francopresse

FRANCOPRESSE – Cette semaine : langues officielles, entente économique pour la francophonie, clause dérogatoire, programme-pilote de rachat d’armes à feu prohibées controversé et reconnaissance de la Palestine sans les Palestiniens.

Feuilleton de la Colline : reconnaissance de la Palestine et affaires francophones
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FRANCOPHONIE

  • Étude parlementaire sur le contenu francophone

Les députés du Comité permanent des langues officielles se sont entendus jeudi matin pour étudier les quotas de diffusion de musique francophone des diffuseurs concernés.

Les conservateurs, les libéraux et le bloquiste Mario Beaulieu se pencheront aussi sur la question d’imposer un quota aux diffuseurs dans le domaine de l’audiovisuel canadien.

Ce qu’ils demandent : Une semaine plus tôt, le groupe Cogeco Média – l’un des plus importants réseaux de radio au Québec – a demandé au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications du Canada (CRTC) de réduire les quotas de chansons francophones imposés aux stations musicales, estimant que cette mesure est essentielle à la survie de l’industrie.

Des entreprises de diffusion (comme Cogeco Média, Bell et Leclerc communication), l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (Adisq), des diffuseurs francophones, l’Alliance des radios communautaires (ARC) du Canada et d’autres intervenants seront entendus par le comité.

À lire aussi : Comment faire rayonner les contenus francophones en ligne?

  • Lever du drapeau franco-ontarien sur la Colline

Le ministre fédéral de l’Identité et de la Culture canadiennes, Steven Guilbeault, entouré des députés de toutes allégeances politiques, a levé le drapeau franco-ontarien sur la Colline du Parlement, le 25 septembre, Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes.

Cette journée a une saveur particulière cette année, puisque c’est le 50e anniversaire du drapeau.

À lire : L’histoire du drapeau franco-ontarien, symbole d’une lutte

Le 50e anniversaire du drapeau franco-ontarien a été célébré sur la Colline du Parlement canadien, à Ottawa, le jeudi 25 septembre. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse
  • Entente économique pour la francophonie canadienne

La Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ) et le Réseau de développement économique et d’employabilité du Canada (RDÉE Canada) ont signé un protocole d’entente pour renforcer les corridors de commerce francophones et tirer parti de la libéralisation du marché intérieur canadien.

Les buts : L’initiative vise à diversifier les exportations à l’intérieur du pays, réduire la dépendance aux marchés américains et mobiliser le potentiel des entreprises francophones hors Québec. Dans un communiqué, la CCIQ et le RDÉE Canada détaillent sept axes stratégiques pour y parvenir.

CANADA

  • Rejet de la motion sur la clause dérogatoire

La motion du Bloc québécois, qui demandait au gouvernement fédéral de cesser d’intervenir dans la contestation de la loi 21 devant la Cour suprême, a été rejetée avec 170 voix contre – venant des libéraux et des néodémocrates – et 159 pour du côté des bloquistes et des conservateurs.

Surprise : Les conservateurs ont été applaudis par leurs collègues du Bloc lorsqu’ils se sont levés pour soutenir la motion, mais le gouvernement a défendu son rôle d’intervenant pour encadrer l’usage de la «clause dérogatoire» (article 33 de la Charte canadienne des droits et libertés), sans contester directement la loi – soit la laïcité au Québec dans ce cas.

Dans son mémoire déposé la semaine dernière, le gouvernement de Mark Carney affirme que l’usage répété de la clause pourrait porter atteinte aux droits des Canadiens et des Canadiennes. Le Québec et certaines provinces, comme l’Alberta, défendent la disposition comme un compromis constitutionnel.

La Cour suprême n’a pas encore fixé la date des audiences.

Le ministre de la Sécurité publique, Gary Anandasangaree, se trouve au cœur d’une controverse après avoir affirmé dans une conversation privée rendue publique qu’il trouvait que le programme de rachat d’armes n’allait pas fonctionner, ce qu’il a rectifié maladroitement mardi, en conférence de presse. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse
  • Un projet-pilote de rachat volontaire d’armes à feu interdites

Ottawa lancera cet automne un programme de rachat volontaire d’armes à feu prohibées, testé d’abord au Cap-Breton, qui vise à récupérer près de 180 000 armes. Les propriétaires devront soit s’en départir soit ne pas les utiliser.

Controverse : Un enregistrement privé rendu public a placé le ministre de la Sécurité publique, Gary Anandasangaree, dans l’embarras. Ce dernier a laissé entendre que les détenteurs d’armes prohibées ne risquaient pas d’être arrêtés, ce qu’il a ensuite qualifié d’erreur en conférence de presse mardi, réaffirmant que les forces de police feront respecter la loi.

Nathalie Provost, survivante de la tuerie de Polytechnique Montréal en 1989, devenue députée libérale aux dernières élections, a défendu son collègue et le programme de compensation pour les armes à feu. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

De son côté, Nathalie Provost, députée libérale survivante de la tuerie de Polytechnique à Montréal en 1989, a précisé que la conversation privée «ne remettait pas en cause» le programme.

  • Fin de la livraison du courrier à domicile

Jeudi, le ministre des Services publics et de l’Approvisionnement du Canada, Joël Lightbound, a annoncé que Postes Canada devra mettre fin progressivement à la livraison du courrier à domicile. Des boites postales communautaires seront installées.

Économies : Le courrier non urgent sera acheminé par voie terrestre et non plus par voie aérienne afin de réduire les couts. Les mesures annoncées devraient permettre d’économiser jusqu’à un demi-milliard de dollars par an.

Postes Canada traverse une grave crise financière : depuis 2018, l’entreprise a perdu plus de 5 milliards de dollars et subi des pertes quotidiennes d’environ 10 millions de dollars.

Grève : Le soir même, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes ont déclenché une grève nationale pour contester l’annonce. Des retards dans la livraison du courrier sont à prévoir.

À lire : Postes Canada : crainte d’un système postal «à deux vitesses»

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  • Restructuration au NPD

À la suite de défaites électorales écrasantes, comme celle d’avril dernier, le Nouveau Parti démocratique (NPD) a lancé «Renouvellement NPD», une initiative pour reconstruire le parti social-démocrate du Canada.

Processus public : Le mouvement comprendra un sondage national où les membres, les alliés et les progressistes partageront leurs idées sur le leadeurship, l’inclusivité et l’avenir du parti.

INTERNATIONAL

  • Reconnaissance de la Palestine

Dimanche, le Canada a reconnu l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations-Unies, à New York. D’autres pays occidentaux ont fait de même.

«Pendant plusieurs décennies, le Canada a cru à cet objectif en s’attendant à ce qu’il y ait éventuellement un règlement négocié. Malheureusement, cette possibilité a peu à peu été compromise, jusqu’à devenir presque inenvisageable», a fait valoir le premier ministre canadien, Mark Carney, en citant notamment le Hamas comme raison principale de l’échec.

Il a réaffirmé que le Hamas doit libérer tous les otages, se désarmer totalement et ne pas participer à la gouvernance future de la Palestine.

La députée libérale Salma Zahid a affirmé qu’elle «poussait» le caucus libéral à stopper tout envoi d’armes à Israël via les États-Unis. 

Photo : Courtoisie

La reconnaissance fait consensus chez les libéraux, les néodémocrates et le Bloc québécois. Les conservateurs ont, de leur côté, dénoncé le fait que Mark Carney «reconnait l’État du Hamas».

La députée libérale Salma Zahid a affirmé mercredi, avant le caucus, qu’il fallait en faire «beaucoup plus» que reconnaitre l’État de Palestine et qu’elle «poussait» son caucus à stopper l’envoi d’armes sans permis à destination d’Israël via les États-Unis. Elle demande aussi le déblocage immédiat de l’aide humanitaire.

Et les Palestiniens? : Les Palestiniens, qui sont victimes d’un génocide mené par Israël depuis 2 ans selon un nombre grandissant d’organisations, ne faisaient pas fait partie des discussions à l’Organisation des Nations unies. L’administration de Donald Trump leur a interdit l’entrée sur le sol américain.

Selon le journaliste palestinien et fondateur de GazaPress, Rami Abou Jamous, la plupart des Palestiniens ne savent pas que leur État a été reconnu par plusieurs pays occidentaux cette semaine.

«Jusqu’ici, ces pays occidentaux reconnaissaient l’occupant, mais pas l’occupé. C’est bien de reconnaitre enfin l’occupé, mais l’occupé est en train de disparaitre, et ils ne font rien pour l’empêcher. […] La France et les autres savent qu’un génocide est en marche, mais ils se contentent de nous “reconnaitre”.»

Type: Actualités

Actualités: Contenu fondé sur des faits, soit observés et vérifiés de première main par le ou la journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

Déclaration sur les sources et la méthode:

Déclaration IA : Le présent article a été rédigé par une journaliste. Un outil d’intelligence artificielle a servi à la transcription des entrevues. La journaliste a révisé l’exactitude des extraits utilisés.

Données de parution:

Ottawa

Inès Lombardo

Correspondante parlementaire

Adresse électronique: