le Samedi 31 mai 2025
le Vendredi 30 mai 2025 11:00 Politique

Feuilleton de la Colline : visite royale et reprise du Parlement

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Le roi Charles III et la reine consort Camilla, après la lecture du discours du Trône au Sénat, mardi.  — Photo : Inès Lombardo – Francopresse
Le roi Charles III et la reine consort Camilla, après la lecture du discours du Trône au Sénat, mardi.
Photo : Inès Lombardo – Francopresse
FRANCOPRESSE – Cette semaine sur la Colline : accueil royal pour le discours du Trône, Liane Roy réélue à la tête de la FCFA, Mark Carney se prête au jeu des Communes avec humour et les appels se multiplient pour que le gouvernement canadien prenne des mesures pour protéger les Palestiniens contre Israël.
Feuilleton de la Colline : visite royale et reprise du Parlement
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FRANCOPHONIE

Liane Roy est devenue la première Acadienne présidente de la FCFA en 2021. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse
  • Liane Roy réélue à la tête de la FCFA

Liane Roy a été réélue présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, lundi. Seule candidate à ce poste, elle l’occupe depuis 2021. Trois autres postes au conseil d’administration seront pourvus la semaine prochaine : 15 candidats y prétendent.

Présente au discours du Trône, elle n’a pas caché sa déception à propos de la place limitée de la francophonie dans celui-ci : «On n’en sait pas beaucoup plus sur la vision du premier ministre pour réellement promouvoir et renforcer la francophonie.»

À lire aussi : Discours du Trône : la francophonie minoritaire évoquée, mais «peu considérée»

CANADA

  • Discours du Trône lu par le roi

Pour réaffirmer la souveraineté du Canada, le roi Charles III et la reine consort Camilla sont venus à Ottawa lundi et mardi. Le monarque a lu le discours du Trône, qui a ouvert la 45e législature et fixé les objectifs du nouveau gouvernement canadien.

Un exercice réussi, mais avec deux grands absents : la francophonie minoritaire et l’environnement.

Opposition : Le Bloc québécois était aussi absent au Sénat lors de la lecture du discours par le roi Charles III. Son chef, Yves-François Blanchet, a affirmé avec humour mercredi : «Le premier ministre conviendra avec moi que parfois, c’est plus clair quand on lit que quand on entend.»

Il a aussi pressé Mark Carney, critiqué pour ne pas avoir inclus la crise climatique dans le discours, de reconnaitre l’existence de celle-ci.

«Oui il y a une crise climatique, a répondu Mark Carney. Nous aurons cette discussion au G7, en Alberta (qui se tiendra la semaine prochaine, NDLR).»

  • Première période de questions pour Mark Carney

C’est un Mark Carney calme et taquin qui s’est présenté mercredi pour sa première période de questions comme député et premier ministre.

Mark Carney a connu sa première période de questions à la Chambre des Communes, mercredi. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

Taquinerie politique : Alors que le chef de l’opposition par intérim, le député Andrew Scheer, lui posait une question sur le budget, le premier ministre a répondu avec un sourire taquin : «Le chef de l’opposition est très occupé, il n’a pas pris le temps d’étudier de près le plan de 100 jours de l’ancien député de Carleton, qui ne comprenait pas de budget.»

Une flèche décochée à Pierre Poilievre, le chef du Parti conservateur du Canada, qui a perdu son siège aux Communes lors des dernières élections fédérales.

Mark Carney a ensuite égrené ses promesses de campagne, incluant la baisse d’impôts et les projets d’intérêt national.

Les conservateurs ont aussi profité du départ du premier ministre après la période de questions pour l’interpeller sur ses actifs dans des paradis fiscaux, questions que le leadeur du gouvernement en Chambre, Steven MacKinnon, a balayées avec ironie.

  • Ce qui s’en vient au Parlement

Les débats autour du discours du Trône se déroulent jusqu’au mardi 3 juin à la Chambre des Communes.

À retenir : Jeudi matin, le premier ministre Mark Carney a approuvé la décision d’un tribunal américain de bloquer les tarifs. Le Bloc a introduit un sous-amendement pour reconnaitre le «respect absolu des champs de compétence et des institutions du Québec et des provinces».

À suivre : La semaine prochaine, un comité décidera quand, avant la relâche du 23 juin, les quatre jours de travaux dédiés l’examen des fonds seront fixés.

Ce sont pendant ces travaux, appelés «les subsides», que le gouvernement demande au Parlement d’approuver des crédits pour respecter ses obligations financières et mettre en œuvre ses programmes.

Aussi, le ministre des Finances et du Revenu national, François-Philippe Champagne, a déposé mardi une motion en vue du dépôt d’un projet de loi concernant certaines mesures d’abordabilité pour les Canadiens, notamment la baisse d’impôt pour la classe moyenne. La motion sera étudiée après les débats sur le discours du trône.

Enfin, comme promis pendant sa campagne, le chef du Bloc québécois a déposé son projet de loi pour protéger la gestion de l’offre des négociations commerciales internationales. Celle-ci est une cible de Trump, qui souhaitait en mars imposer 250 % de droits de douane sur les produits laitiers canadiens.

  • Intervenir pour la Palestine : les appels se multiplient sur la Colline

Côté société civile : Mercredi, des médecins de retour de Gaza ont décrit aux journalistes ce qu’ils y ont vu et les blessures de Palestiniens et Palestiniennes, en majorité des enfants, qu’ils ont soignés après des frappes ou attaques de l’armée israélienne. «C’est un génocide», ont affirmé plusieurs médecins présents, tous traumatisés.

Des médecins tout juste revenus de Gaza ont décrit «l’horreur» qu’ils y ont vue, notamment à propos de la famine qui fait rage actuellement, notamment chez les enfants, et des blessures, mortelles ou à vie, physiques et psychologiques des Gazaouis. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

Le lendemain, en conférence de presse, quatre organisations humanitaires internationales ont pressé le gouvernement du Canada de poser les «mesures concrètes» évoquées par le Canada – lors d’une déclaration commune avec le Royaume-Uni et la France – il y a 10 jours. Les deux autres pays ont imposé des sanctions, mais le Canada se fait attendre.

Elles ont affirmé que sur le terrain, la Fondation humanitaire de Gaza, un mécanisme d’aide imposé et «coordonné par Israël et les États-Unis, écarte les acteurs humanitaires expérimentés et impartiaux» et utilise la nourriture pour «attirer» et tuer des Palestiniens.

Côté politique : La députée du Nouveau Parti démocratique (NPD) d’Edmonton–Strathcona, Heather McPherson, a réintroduit la motion de son parti – déposée l’an dernier, mais jamais débattue – pour que le nouveau gouvernement canadien fasse pression pour un cessez-le-feu immédiat et la reconnaissance de l’État de Palestine.

Interrogée par Francopresse à ce sujet, la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, a évité les questions des journalistes à ce sujet, mercredi.

Le même jour, le porte-parole du Bloc québécois en matière d’Affaires étrangères et de droits de la personne, Alexis Brunelle-Duceppe, a publié une déclaration pour que Mark Carney «décrète des sanctions».

À lire : Le Canada évite une rapporteuse de l’ONU pour les territoires palestiniens

  • Refus d’un débat d’urgence sur la santé des enfants autochtones

La députée du NPD du Nunavut, Lori Idlout, a demandé mercredi un débat d’urgence sur la santé et le bienêtre des enfants autochtones, afin de combler les «lacunes», a-t-elle déclaré, en vertu du respect du principe de Jordan.

Qu’est-ce que le Principe de Jordan?

Selon l’Encyclopédie canadienne, qu’il s’agit du «principe de l’enfant d’abord, qui garantit que les enfants des Premières Nations peuvent avoir accès aux mêmes services que les autres enfants du Canada».

Le principe de Jordan doit son nom à Jordan River Anderson, un enfant cri décédé à l’âge de 5 ans, après avoir attendu d’être approuvé pour des soins à domicile depuis l’âge de deux ans. Ces soins ne sont jamais arrivés «en raison d’un différend financier entre le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial».

L’urgence en question : La députée a rappelé que 141 000 enfants autochtones attendent des soins. Elle a aussi mis de l’avant que lors de la campagne électorale «les libéraux ont annulé le programme de dons alimentaires», dont environ 15 000 enfants inuits bénéficiaient.

Le président de la Chambre des Communes, Francis Scarpaleggia, a toutefois tranché que malgré cette «question importante et vitale», les critères n’étaient pas tous réunis pour en faire un débat d’urgence en Chambre.

Contacté par Francopresse, son bureau n’avait pas encore précisé les raisons de sa décision au moment d’écrire ces lignes.

À lire : «Forte et fière», la jeunesse autochtone fait entendre sa voix

Type: Actualités

Actualités: Contenu fondé sur des faits, soit observés et vérifiés de première main par le ou la journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

Ottawa

Inès Lombardo

Correspondante parlementaire

Adresse électronique: