En 2021, plus d’une personne sur dix au Canada avait déjà été en situation d’itinérance dans leur vie. Les Autochtones étaient près de trois fois plus susceptibles de faire partie de ce groupe. Et parmi les personnes qui se sont déjà retrouvées dans la rue, 44 % d’entre elles l’avaient été pour la première fois lorsqu’elles avaient moins de 25 ans.
Les personnes âgées ne sont pas épargnées par la crise du logement. En 2024, une étude recensait que la proportion des 50 ans ou plus ayant recours à des refuges était en hausse.
Voici une liste non exhaustive de promesses des partis politiques.
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Personnes itinérantes
Pour sortir les gens de la rue, le Bloc Québécois «exigera l’augmentation, la pérennisation et l’indexation du financement en itinérance, en arrimage avec la stratégie québécoise et sans condition», lit-on dans sa plateforme.
Dans la veine de son slogan «Canada d’abord», la plateforme du Parti conservateur du Canada (PCC) met de l’avant une approche axée sur le «logement d’abord» dont l’objectif est «d’éliminer l’itinérance pour que les personnes en situation d’itinérance puissent avoir un lieu de vie stable». Accélérer la construction de logements et augmenter la densité font partie du plan conservateur.
Le chef, Pierre Poilievre, souhaite donner aux policiers le pouvoir de démanteler les campements d’itinérants.
L’itinérance n’est pas explicitement mentionnée dans la plateforme du Parti libéral du Canada (PLC), mais la construction de logements et le soutien au logement abordable figurent dans les promesses formulées.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) propose la création d’un «Fonds pour les communautés en premier». Les provinces qui voudront recevoir de l’argent de ce Fonds devront proposer une stratégie de sécurité du logement pour mettre fin aux campements et à l’itinérance.
Le Parti vert du Canada (PVC) estime que son programme «mettra fin» à l’itinérance d’ici dix ans. La première étape : inscrire dans les lois fédérales que le logement est un droit humain et déclarer que l’itinérance est une urgence nationale.
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Jeunes et personnes âgées
Le Bloc Québécois promet qu’il «exigera que la SHCL [Société canadienne d’hypothèques et de logement] offre l’assurance prêt hypothécaire aux résidences pour personnes âgées de moins de 50 unités, hors des grands centres, et investisse dans la rénovation de celles-ci».
Le parti souhaite ainsi «favoriser le maintien des ainés dans leur communauté d’appartenance».
Le Bloc promet aussi de soutenir le remboursement de la TPS sur les maisons neuves pour les premiers acheteurs. Il veut aussi aider ceux-ci à financer leur mise de fond en proposant une «aide fédérale majeure aux acheteurs d’une première propriété de valeur raisonnable», et potentiellement permettre aux parents de décaisser de leurs REER pour contribuer à la mise de fonds de leurs enfants sans payer d’impôts.

Les campements d’itinérants ont augmenté depuis la pandémie de COVID-19. La hausse a été particulièrement marquée dans les communautés rurales, selon des données du gouvernement canadien.
Le PCC veut faciliter l’accès à la propriété pour les jeunes, notamment en éliminant la taxe sur les produits et services (TPS) pour les logements neufs dont la valeur est inférieure à 1,3 million de dollars. La plateforme du parti stipule que «les ainés doivent choisir entre se chauffer ou manger», mais ne précise pas de mesures en logement pour ainés.
Le PLC éliminerait la TPS pour les acheteurs et acheteuses d’une première maison dont le prix est inférieur ou égal à 1 million de dollars. Pour les personnes âgées, il mise sur un meilleur accès au logement abordable.
Un gouvernement néodémocrate élargirait l’accès à la propriété «en libérant le pouvoir financier» de la SCHL afin d’offrir des prêts hypothécaires à faible taux d’intérêt garanti par l’État. En même temps, le parti serrerait la vis aux locateurs en interdisant les «rénovictions» et d’autres «pratiques prédatrices des propriétaires visant à évincer les locataires de leur logement et à augmenter les loyers».
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Les jeunes sont souvent locataires. Le NPD et le PVC proposent tous les deux un contrôle des loyers; un contrôle qui serait national dans le cas néodémocrate, mais plutôt exercé par chaque province ou territoire dans le cas des verts.
Ces derniers proposent d’augmenter le financement fédéral destiné aux refuges pour jeunes et aux logements de transition ainsi que de «soutenir» les modèles de logement coopératif pour les jeunes.
Aux personnes âgées, le PVC promet d’offrir des logements «surs et abordables» et d’élargir des programmes de rénovation domiciliaire. Le parti promet aussi de soutenir les programmes de partage de logement et d’autres solutions de logement abordable pour aider les ainés et ainées à continuer d’habiter dans leur domicile et dans leur communauté.
Autochtones
Comme indiqué dans sa plateforme, le Bloc québécois proposera des investissements en «logement résilient» dans les communautés nordiques. Il promet aussi de «soutenir» ces communautés face au dégel du pergélisol, qui accentue les besoins de rénover les logements.

En 2019, l’ONU dénonçait les conditions de logement «abominables» dans lesquelles vivent des communautés autochtones. Photo de construction de logements familiaux dans la réserve Black Sturgeon, au Manitoba, en 2019.
Le PCC promet dans sa plateforme de donner un «accès direct» à des fonds pour des projets de logement dirigés par les Autochtones. Le parti prévoit aussi inclure les communautés autochtones dans les objectifs nationaux en matière de logement.
Le PLC s’engage à élargir l’accessibilité au logement pour les acheteurs et acheteuses d’une première maison et pour les Autochtones. Il promet également d’appuyer la construction de logements abordables – notamment pour la population étudiante, les personnes âgées, les Autochtones et les personnes handicapées – et de refuges.
Dans son programme, le NPD propose une approche «par et pour» les Autochtones accompagnée d’«investissements de plusieurs milliards de dollars» en logement. Au Nunavut, il promet de soutenir la construction de 3000 logements d’ici 2030.
Le PVC veut créer une Stratégie de logement par et pour les Autochtones, qui inclurait un financement stable plutôt que des programmes ponctuels de financement. Il veut transférer des terrains fédéraux à des organismes de logement dirigés par des Autochtones. Les verts proposent aussi de financer directement, hors marché, des projets de logement autochtones.
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