Taxe carbone et financement de projets autochtones
- Taxe carbone : la pression augmente
Le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre, a annoncé lundi que son parti allait lancer une campagne pour encourager les sénateurs à voter en faveur du projet de loi C-234.

Pierre Poilievre souhaite étendre l’exemption de la taxe carbone au gaz naturel et au propane pour les agriculteurs.
Présentement en troisième lecture au Sénat, ce dernier vise à exempter les agriculteurs de la tarification sur le gaz naturel et le propane.
Les premiers ministres de la Saskatchewan, de l’Alberta et de l’Ontario ont envoyé des lettres aux sénateurs pour leur demander de voter en faveur de C-234.
Pour eux, il est question d’alléger les dépenses des agriculteurs, qui utilisent le gaz naturel et le propane, entre autres, pour chauffer les bâtiments agricoles ou faire fonctionner les séchoirs à grains.
La semaine dernière, une motion conservatrice soutenue par les néodémocrates visant à étendre l’exemption de la taxe carbone sur le chauffage au mazout à tous les types de chauffage résidentiel avait été rejetée.
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Les chefs politiques de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario, de l’Alberta et de la Saskatchewan jugent que la suspension de la taxe sur le mazout favorise les résidents de l’Atlantique, dont 30 % se chauffent au mazout.
Mardi, selon un sondage d’Abacus Data, 72 % des répondants estiment que l’exemption de la taxe devrait également être élargie, afin d’aider les Canadiens à affronter l’augmentation du cout de la vie.
- Environnement et peuples autochtones
Mardi, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, a annoncé le lancement du Fonds de leadership autochtone.
Le programme, élaboré en collaboration avec les Premières Nations, des organisations inuites et des gouvernements métis, fournit jusqu’à 180 millions de dollars pour soutenir des projets d’énergie renouvelable, d’efficacité énergétique et de chauffage à faible émission de carbone détenus et dirigés par ces peuples.

«Nous ne pourrons pas tourner la page de la crise climatique sans les Premières Nations, les Inuits et les Métis à la barre», dit Gary Anandasangaree dans un communiqué.
«Les peuples autochtones sont en première ligne de la crise climatique : ils subissent de manière disproportionnée les effets des changements climatiques dans leurs collectivités et prennent des mesures concrètes et ambitieuses pour réduire les émissions et préserver la pureté de l’air», souligne dans un communiqué Gary Anandasangaree, ministre des Relations Couronne-Autochtones.
Du 30 octobre 2023 jusqu’au 31 mars 2027, 73,9 millions soutiendront des projets menés par les Premières Nations dans le cadre d’un processus de demandes de financement continu.
Le montant alloué aux Inuits et aux Métis sera réparti sur six ans, selon un processus dirigé.
Justin Trudeau cumule les reproches
- Benyamin Nétanyahou se défend
D’une part, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a réprimandé le premier ministre canadien après que ce dernier a exhorté Israël à faire preuve de «la plus grande retenue» dans sa guerre contre le Hamas, afin de protéger les civils de Gaza.
«Ce n’est pas Israël qui vise délibérément les civils, mais le Hamas qui a décapité, brulé et massacré des civils dans les pires horreurs perpétrées contre les Juifs depuis l’Holocauste», a rétorqué Benyamin Nétanyanhou mardi soir sur la plateforme X, en interpelant directement son homologue.
«Israël fournit aux civils de Gaza des couloirs humanitaires et des zones de sécurité, tandis que le Hamas les empêche de partir sous la menace d’une arme», a-t-il écrit.
.@JustinTrudeau
— Benjamin Netanyahu - בנימין נתניהו (@netanyahu) November 15, 2023
It is not Israel that is deliberately targeting civilians but Hamas that beheaded, burned and massacred civilians in the worst horrors perpetrated on Jews since the Holocaust.
While Israel is doing everything to keep civilians out of harm’s way, Hamas is doing…
- Des manifestations visent le premier ministre
D’autre part, Justin Trudeau, qui n’appelle pas à un cessez-le-feu, mais plutôt à une «trêve humanitaire» à Gaza, s’est attiré la foudre d’environ 250 manifestants mardi soir, en Colombie-Britannique.
Le premier ministre dinait dans le quartier chinois de Vancouver quand le groupe s’est placé devant le restaurant pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza. Quelques affrontements ont eu lieu entre des manifestants et des agents de la police.

En date du 25 novembre, 356 Canadiens ont pu quitter la bande de Gaza, selon Affaires mondiales Canada.
Des vidéos publiées sur Internet démontrent qu’un autre rassemblement a eu lieu le même soir, cette fois-ci dans un restaurant indien. Des manifestants ont entouré Justin Trudeau qui a dû quitter les lieux. «Vous avez du sang sur les mains», lui ont reproché des manifestants.
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Questionné sur sa décision de ne pas appeler au cessez-le-feu lors d’une conférence de presse plus tôt mardi, le premier ministre a expliqué que «ce n’est pas toujours [une solution magique] définie par un premier ministre canadien qui va soudainement apporter la paix au Moyen-Orient du jour au lendemain».
«Il s’agit de nous rappeler que lorsqu’un enfant a peur d’aller à l’école le matin à cause de sa religion ou de son appartenance ethnique, ce n’est pas seulement la responsabilité du gouvernement, mais celle de chacun d’entre nous de dire que cela s’arrête maintenant», a-t-il poursuivi, en faisant allusion à la montée d’actes antisémites et islamophobes au Canada.
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- Participation à l’APEC

La ministre Mary Ng était présente à l’APEC cette semaine.
De mercredi à vendredi, Justin Trudeau a participé à la réunion des dirigeants de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), à San Francisco, aux États-Unis, où il a rencontré le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom.
Celui-ci et Justin Trudeau ont discuté «de possibilités dans le domaine de l’énergie propre, notamment de la résilience des réseaux d’électricité propre, de l’énergie nucléaire de même que du captage, de l’utilisation et du stockage du carbone», peut-on lire dans le communiqué du bureau du premier ministre.
Le principal objectif de l’APEC est de «promouvoir une croissance économique durable et la prospérité dans la région Asie-Pacifique», précise le site du gouvernement canadien.
Le premier ministre était accompagné de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et de la ministre de la Promotion des exportations, du Commerce international et du Développement économique, Mary Ng.