ONfr+ a rapporté que le «chef du NPD ne se dit toutefois pas d’accord avec l’idée de transférer les programmes en français de l’Université Laurentienne vers celle de Sudbury».
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), qui appuie l’Université de Sudbury dans la transformation de sa raison d’être, a rapidement réagi sur Twitter.
«La communauté [francophone] est claire : en restant à la [Laurentienne], la programmation de langue française va continuer son déclin. On veut une solution par et pour.»
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«C’est […] la gouvernance académique qui décide»
Plus tard dans la journée, le NPD a été forcé de préciser sa position. En entrevue avec Francopresse, la candidate du parti dans la circonscription Algoma-Manitoulin-Kapuskasing, Carol Hughes, a rectifié le tir.
«Je pense que c’est ça que les gens doivent réaliser ; c’est vraiment la gouvernance académique qui décide, qui prend les décisions pour les programmes», a-t-elle ajouté.
En d’autres mots, Mme Hughes confirme que le gouvernement fédéral n’a pas le pouvoir d’intervenir dans la gouvernance des universités. Elle indique que le parti aimerait aussi voir une collaboration entre les universités pour trouver la façon d’offrir les meilleurs services par et pour les Franco-Ontariens.
Si cette position est plus nuancée, plusieurs font remarquer que ce n’est pas un appui à ce que demandent clairement les Franco-Ontariens du Moyen-Nord.
Les candidats conservateurs de Nickel Belt et de Sudbury, Charles Humphrey et Ian Symington, se sont empressés de critiquer la position néodémocrate.
«[M. Singh] ne semble pas comprendre que sa position prolongerait la précarité des études pour ceux qui ont été touchés par les coupures à l’Université Laurentienne.» Ils ajoutent appuyer le transfert des programmes en français de l’Université Laurentienne vers l’Université de Sudbury.
Lundi midi, c’était au tour de la Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française de réagir dans une lettre ouverte envoyée à Jagmeet Singh. Dans la lettre, le porte-parole, Denis Constantineau, offre huit points de réflexion au chef du NPD pour repenser à sa position.
Il rappelle entre autres que la demande est vieille d’une cinquantaine d’années, que la gestion des écoles a été positive pour le développement de la communauté, que les francophones ont été plus touchés par les coupures à la Laurentienne et que l’établissement fait l’objet d’enquêtes par le Bureau de l’ombudsman et de la Vérificatrice générale de l’Ontario.
Appui aux étudiants
Depuis le début de la campagne, les partis politiques ont fait quelques promesses en lien avec l’éducation postsecondaire.
Lors de son passage à Sudbury, le chef néodémocrate «s’est engagé à annuler jusqu’à 20 000 $ de dette de prêt étudiant, supprimer les intérêts sur les prêts fédéraux et doubler les bourses fédérales aux étudiant·es», peut-on lire dans le communiqué.
Alors que le NPD n’a pas chiffré son aide aux universités francophones en milieu minoritaire, les députés conservateurs de la région rappellent que leur parti promet un total de 30 M$ par année pour les établissements francophones postsecondaires en milieu minoritaire.
Quelques jours avant le déclenchement des élections, le gouvernement libéral avait annoncé comment seraient distribués 121,6 M$ sur trois ans aux mêmes établissements. Ce montant faisait partie du budget du gouvernement qui cherche à être réélu.
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La Laurentienne sera sous la LACC jusqu’en janvier
L’Université Laurentienne a demandé à la cour de prolonger le processus de la Loi des arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) jusqu’au 22 janvier 2022. Au moment d’aller à l’impression, le jugement n’avait pas été déposé sur le site du moniteur du processus, mais les médias locaux rapportent que la demande a été acceptée le 27 aout.