le Mercredi 11 septembre 2024
le Samedi 1 juin 2024 6:30 Chroniques et éditoriaux

Les notes du début de l’été

Pourquoi faire confiance à Francopresse.
Graphisme : Chantal Lalonde
Graphisme : Chantal Lalonde
CHRONIQUE – Ce mois-ci, je vous présente deux artistes plus grands que nature et une légende au timbre réconfortant qui ont tous un point en commun : une voix exceptionnelle.
Les notes du début de l’été
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Une âme qui passe l’épreuve du temps

Pour ses vingt ans de carrière solo, Joseph Edgar nous propose un 15e opus éponyme. Au cours de ces deux dernières décennies, l’auteur-compositeur-interprète acadien n’a cessé de nous séduire à chaque album, avec une plume personnelle et un accent chaleureux.

Pochette de l’album Joseph Edgar. Photo : josephedgar.ca 

Pochette de l’album Joseph Edgar. Photo : josephedgar.ca

Cette fois, il nous présente un album aux accents folks modernes, coréalisé avec Benoit Bouchard. Le duo nous offre des orchestrations solides et profondes tout au long du disque.

Les prestations vocales de Joseph Edgar sont justes et attendrissantes, créant parfois des moments d’intimité très touchants.

Certaines chansons me rappellent l’univers d’un certain Chris Isaak. «Année après année», un crescendo qui nous berce tendrement, est suivi de «Hang On (Rester là)», un folk pop accrocheur accompagné de l’un des plus beaux textes de l’album. «Les Golden Hours» est un autre succès potentiel.

Un autre extrait radio à surveiller est «Le Heavy Side of Love». Le texte de l’album nous est livré dans les deux langues officielles du pays. C’est le genre de chanson que l’on écoute en boucle. «Juste comme ça» est une autre pièce qui se démarque bien, avec un excellent texte et une voix en plein contrôle.

Joseph Edgar revient avec des textes magnifiques, chantés d’une voix intense. L’artiste acadien a su prendre le temps nécessaire pour livrer un produit magnifique, qui rend justice à son talent.

«Le Heavy Side Of Love»
Album : Joseph Edgar

Un album plus personnel pour Reney Ray

À la fin du mois d’avril, Reney Ray, autrice-compositrice-interprète de Kapuskasing en Ontario, nous présentait Temporaire, son 4e opus. Cet album, dont elle signe la réalisation, est un effort plus personnel que ses premiers disques.

Pochette de l’album Temporaire

Photo : reneyray.ca

Dès les premières notes d’«Adam», elle nous propose une trame blues, qui trace la ligne narratrice de cette création. L’artiste franco-ontarienne nous livre ses blessures les plus profondes et sa quête de spiritualité et de paix intérieure. Avec «Cobaye» et «J’t’aime pareil», elle nous dévoile son besoin de tendresse et son mal d’amour.

Elle nous surprend également avec la pièce «Backstab», un duo au style inattendu avec l’artiste David Jalbert. La prière «Oh My Lord» est un autre duo surprenant avec Day Vee. Dans la même veine, on trouve également «Powerful».

Reney Ray termine ce 4e album avec la chanson la plus profonde de toute sa carrière. Dans «T’as grandi», l’artiste se livre dans toute sa vulnérabilité et sa fierté. La trame piano-voix rend cette pièce extrêmement intense et saura venir toucher le cœur des parents.

Ce nouvel opus offre des trames profondes et une certaine recherche de spiritualité au niveau des textes. La Franco-Ontarienne réussit à nous interpeler tout au long du disque avec sa voix un peu rauque et réconfortante.

«Cobaye»
Album : Temporaire

Cette voix que l’on n’oublie pas

À l’automne 2019, une belle voix chaude du passé nous revenait, comme celle d’un bon vieux chum. Une voix chaleureuse qui avait bercé notre jeunesse et qui, encore une fois, venait nous séduire avec des mélodies captivantes. Avec Comme un engin, Michel Lalonde, ex-Garolou, revenait nous partager le fruit de ses dernières créations.

Pochette de l’album Comme un engin

Photo : michellalonde.ca

Dès les deux premières pièces, on y retrouve cette chaleur humaine, cette tendresse qui nous berce avec «J’suis fait comme ça» et «Tout ce qu’on avait». Cette dernière est une adaptation francophone d’une chanson de John Prine, qui met en scène la voix de Patricia Richard au niveau des chœurs.

«Marilou» est une autre excellente pièce country folk où la charmante voix de Caroline Bernard vient appuyer celle de Michel Lalonde.

Deux de mes titres préférés me rappellent des univers folks americana classique. «Cap sur l’amour», sur une trame à la Gordon Lightfoot, est le plus beau texte de l’album. Une partition de violon nous dresse une toile de fond nostalgique, alors que le texte respire la tendresse.

«C’est toujours toi» est une autre belle mélodie folk à la Eagles, avec une touche de nostalgie qui vient doucement nous bercer.

Sur cet opus, Michel Lalonde nous offre aussi un p’tit clin d’œil à son époque Garolou avec une belle version de «Joli cœur de rosier».

Je termine par une mention spéciale pour la pièce-titre, «Comme un engin», une road song au texte engagé, très puissante et actuelle.

«Comme un engin»
Album : Comme un engin

Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.

Type: Critique, Opinion

Critique: Contenu qui évalue ou analyse un service, un produit ou un effort créatif, tel qu’une œuvre d’art, un roman ou un spectacle.

Opinion: Contenu qui avance des idées et qui tire des conclusions fondées sur une interprétation des faits ou des données émanant de l’auteur.

Marc Lalonde

Chroniqueur musical