Pulsations acadiennes
Gabriel Malenfant, dit GABIO, auteur-compositeur et membre du duo Radio Radio, nous présente une facette plus personnelle avec son premier projet solo, intitulé Vers la mer.
L’album nous invite à voguer sur les rythmes des années 1980 aux couleurs de DJ Jazzy Jeff and the Fresh Prince, Rakim ou encore de Grandmaster Flash. La trame mélodique de cet opus est fortement réussie. On se sent transporté de plage en plage autant par la musicalité des mots que par les arrangements proposés.
GABIO nous convie sur les planchers de danse avec des vers d’oreille qui seront des succès garantis. Ça commence avec Frenchys Run, un air disco sur lequel on peut entendre Jacobus son collègue de Radio Radio. Tchisse tu t’prennais pour sonne plus pop années 1980 alors que Jacké est un son plus Radio Radio.
Pas Jamaïca but pas loin est un cocktail fort réussi de tempos et de trames mélodiques qui se rapprochent plus du style reggae. Gabio termine l’album avec Ensemble : un appel à la fraternité, entonné avec des enfants. Cette pièce a une certaine importance en ces temps de guerres dans d’autres coins du globe.
Chanson après chanson, GABIO nous séduit avec cet album solide, plein d’énergie : une véritable invitation à s’évader pour le temps de quelques pulsations.
Douce mélancolie
Moins zéro, le nouvel album folk de l’auteur-compositeur-interprète Joey Robin Haché, est un moment de recueillement teinté de nostalgie.
Avec des orchestrations épurées et une fragilité dans sa voix, le musicien partage ses émotions profondes. Il nous interpelle avec beaucoup de retenue, autant au niveau des interprétations que des musiques.
Juge-moi dresse l’univers mélancolique du disque. Up and down est un autre moment fort grâce aux arrangements mélodiques. Il en va de même avec Jerrycan et sa couleur années 1970.
Joey Robin Haché porte un regard satirique sur un classique de la télévision américaine avec le p’tit air country The Price is Right. La pièce titre, Moins zéro, est empreinte d’une fragilité, qui en fait un moment magique de l’album.
Sans tambour ni trompette, mais avec une grande tendresse dans l’âme, Joey Robin Haché nous invite à de beaux moments d’intimité. Contrairement à ses derniers opus, il choisit la douceur pour créer un rendez-vous empreint de nostalgie.
Entre ombre et lumière
Transportons-nous en souvenir dans une région magnifique de l’Ontario, la baie Géorgienne. Il y a déjà cinq ans, la formation Georgian Bay nous présentait son projet folk en deux volumes et 18 pièces : Courage.
Le premier volume, Soleil, est comme l’astre du jour. La chaleur, la clarté, la joie de vivre et la liberté sont les thèmes qui transparaissent dans l’album. Dès les premières notes de Canyon on est séduits par des mélodies folks chaleureuses et de magnifiques textes remplis de positivisme.
Roi et Océan débordent de cette même belle énergie. Plus les musiques défilent, plus on est captivé, mais plus on sent une certaine nostalgie s’installer. August et Toronto semblent nous apporter cette brise d’automne qui nous invite au changement.
Le second disque Moon est plus mystérieux comme l’est souvent l’astre de la nuit. Il se dégage de la lenteur des mélodies et des prestations vocales, un sentiment de mystère et d’incertitude. Cette profondeur ressort particulièrement dans Mining Town, Cœur fragile et Stardust.
Les pièces maitresses sont Storm, Tout c’que j’ai et Miroir. Les orchestrations sont extrêmement puissantes. On termine le tout avec Willows, un folk tout en douceur, comme l’aube qui reprend sa place après une nuit mystérieuse.
En résumé, Soleil et Moon sont deux belles métaphores de la vie, du jour et la nuit, de la confiance et du doute.
NOTICE BIOGRAPHIQUE
Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.