Zachary Richard qui avait 44 ans au premier Congrès mondial acadien a plein de souvenirs assez surprenants de ce premier rassemblement. Il se souvient, entre autres, de Roch Voisine qui parlait sur un cellulaire «grand comme un carré de jambon» ou encore du poète Gérald Leblanc qui s’est éclipsé parce qu’il ne voulait rien savoir du CMA.
Des amitiés avec des artistes se sont renforcées, note-t-il. Il découvrait aussi Marie-Jo Thério, une artiste qui l’a frappé «entre l’œil et la corde» comme on dit en Louisiane et la resplendissante Édith Butler dans son rôle de grande dame de l’Acadie. À son avis, le premier CMA constitue un évènement marquant de l’histoire acadienne moderne.
«On peut parler d’avant le premier congrès et d’après le congrès. À partir de 1994, il y a eu une énorme différence à mon avis dans la mentalité identitaire, cette espèce de confiance et même une forme de ténacité qui s’est installée dans la mentalité acadienne. C’était fort différent qu’en 1975 par exemple, quand on fêtait à Moncton et qu’on s’est fait arrêter par la police.»
Un moment charnière
Le Congrès a bouleversé le parcours musical de Zachary Richard qui, à partir des années 1980, avait pris une tournure américaine et anglophone. Après sa période québécoise de 1975 à 1981, il a déménagé de nouveau en Louisiane. Il passait alors beaucoup plus de temps à Los Angeles qu’à Montréal.
«Quand je suis venu au Congrès mondial en 1994, je n’avais pas mis les pieds au Canada depuis huit ans. Ma carrière était anglo-américaine. Le congrès a bouleversé tout ça et c’était suite au congrès dans mon voyage de retour que j’ai composé Jean Batailleur dans l’Auberge des Gouverneurs à Montréal… Deux ans après le congrès, Action cadienne a été fondée.»
Lire l’article dans son intégralité sur le site du journal Acadie Nouvelle