le Mercredi 11 septembre 2024
le Lundi 12 février 2024 13:00 Éducation

Le coût de la vie selon les étudiants internationaux

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Le nombre d'étudiants étrangers s'inscrivant à l'Université Memorial de Terre-Neuve (MUN), à Saint-Jean, n'a cessé d'augmenter ces dernières années. — Photo : Wikimedia Commons
Le nombre d'étudiants étrangers s'inscrivant à l'Université Memorial de Terre-Neuve (MUN), à Saint-Jean, n'a cessé d'augmenter ces dernières années.
Photo : Wikimedia Commons
IJL – Réseau.Presse – Le Gaboteur (Terre-Neuve-et-Labrador) – Si les nouveaux étudiants étrangers veulent étudier au Canada, ils devront trouver plus de 20 000$, dit un communiqué de presse sorti en décembre prévoyant une augmentation de 10 000$ à partir du 1er janvier 2024. Perspectives de ces étudiants au rendez-vous.
Le coût de la vie selon les étudiants internationaux
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Le nombre d’étudiants étrangers s’inscrivant à l’Université Memorial (MUN) n’a cessé d’augmenter ces derniers temps, témoigné par les chiffres offerts par le Gestionnaire de la communication avec les médias de MUN, monsieur Chad Pelley: 2021 a vu 8675 nouveaux étudiants internationaux, 11 149 en 2022 et 11 658 en 2023.

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Ceux et celles qui rejoindront la cohorte d’étudiants internationaux à partir de cette année feront face à une augmentation notable des frais de scolarité. À compter du 1er janvier, le gouvernement fédéral exige que les étudiants étrangers disposent de 20 635$ pour couvrir le coût de vie. Ce chiffre ne prend pas en compte les frais de scolarité de première année ni de voyage.

Yashvi Ramsarran fait son baccalauréat en administration des affaires à l’Université Memorial.

Photo: Archives Le Gaboteur

Il sera mis à jour annuellement par rapport au seuil de faible revenu, qui représente le revenu minimum nécessaire pour s’assurer qu’une personne ne consacre pas un montant supérieur à la moyenne de son revenu aux nécessités de la vie. Statistique Canada met à jour ce seuil annuellement.

Dans le communiqué de presse, le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, a annoncé que l’exigence financière, liée au coût de la vie pour les demandeurs de permis d’études, augmente afin que les étudiants internationaux soient «préparés financièrement à la vie au Canada.»

«Les exigences relatives au coût de la vie pour les demandeurs de permis d’études n’ont pas changé depuis le début des années 2000, établies à l’époque à 10 000$ par demandeur. Ainsi, les exigences financières n’ont pas suivi le rythme du coût de la vie au fil du temps, ce qui fait que les étudiants arrivant au Canada apprennent qu’ils n’ont pas de fonds suffisants», poursuit le communiqué de presse.

Si le coût pour étudier au Canada augmente, l’Université Memorial verra-t-elle une diminution d’inscriptions venant de l’étranger en 2024?

Travailler et étudier à temps plein

Avant l’augmentation des frais de scolarité en 2022, l’Université Memorial s’enorgueillit d’être l’une des universités les plus abordables en Amérique du Nord. Depuis, les frais de scolarité pour les étudiants internationaux en baccalauréat coûtent environ 20 000$ par an. Ce chiffre ne prend pas en compte l’achat des livres. En plus des 20 000$ exigés du gouvernement fédéral, les nouveaux étudiants auront donc besoin d’une somme de plus que 40 000$ pour poursuivre leurs études ici. C’est une réalité que vit actuellement Yashvi Ramsarran, étudiante en dernière année du programme de baccalauréat en administration des affaires à MUN.

Mauricienne d’origine, elle observe une augmentation notable du coût de vie en générale depuis la pandémie.

Lorsque je suis arrivée à St. John’s en 2019 pour poursuivre mes études, les frais de scolarité et les dépenses connexes étaient considérablement plus bas. Cependant, avec l’impact de la pandémie, j’ai remarqué une augmentation significative des prix, que ce soit pour les loyers d’appartements ou les articles de première nécessité dans les supermarchés.

— Yashvi Ramsarran

Indépendamment de ses frais de scolarité, elle paie environ 1700$ par mois pour son appartement, sans compter les services publics. Par an, elle paie 20 400$. «Cela représente une augmentation considérable par rapport à ce que je payais initialement», précise-t-elle. Sans compter les dépenses essentielles, pour se nourrir et se déplacer, elle débourse déjà au-delà les 40 000$ minimum nécessaire par année. Par conséquent, elle travaille à temps plein en plus de faire ses études, aussi à temps plein.

Mohamed Madiou est étudiant en doctorat en littérature anglaise à l’Université Memorial.

Photo: Courtoisie

Mohamed Madiou, quant à lui, est arrivé à Terre-Neuve de l’Algérie en 2021. Poursuivant son doctorat en littérature anglaise, il souligne les différences entre les frais du parcours entre les programmes de baccalauréat et les études supérieures.

«Il est important de comprendre que ces frais comprennent plusieurs choses, et non seulement la scolarité en soi», a-t-il précisé en rajoutant que tous les étudiants diplômés reçoivent un salaire pour leurs recherches, qu’ils soient internationaux ou non.

Malgré tous les défis auxquels Yashvi fait face, elle demeure reconnaissante d’avoir cette opportunité qui lui permet de rester et d’étudier ici.

«Les paysages magnifiques et la communauté chaleureuse font de cette ville un endroit spécial pour vivre et étudier. Cependant, les coûts de la vie ont considérablement augmenté ces derniers temps, ce qui rend difficile de maintenir un équilibre financier. La nécessité de travailler à temps plein en plus de mes études est une réalité que je partage avec de nombreuses étudiantes internationales ici.»