C’est Emmanuel Dubourg, député de Bourassa, dans la région de Montréal, au Québec, qui présidera le comité des Communes.
Les travaux de ce comité retiendront particulièrement l’attention du public dans un contexte où le gouvernement Trudeau s’est engagé à moderniser la Loi sur les langues officielles au courant du présent mandat. Les membres du Comité seront appelés à étudier en profondeur le projet de refonte de la Loi après son dépôt aux Communes.

Un nouveau secrétaire parlementaire
Le nouveau président, qui entreprend un troisième mandat à titre de député libéral, est un nouveau venu sur la scène des langues officielles. Au cours des législatures précédentes, il avait fait partie d’un seul comité, celui de l’accès à l’information, protection des renseignements personnels et éthique, de janvier 2017 à janvier 2018. Relevons qu’avant son saut en politique fédérale, le Montréalais d’origine haïtienne avait siégé à l’Assemblée nationale du Québec à partir de 2007.
L’Acadien René Arseneault siège à nouveau au comité, mais désormais en tant que membre sans droit de vote à titre de secrétaire parlementaire de la ministre du Développement économique et des Langues officielles. Il jouera un rôle de liaison entre le bureau de la ministre Mélanie Joly et le comité.
On se souviendra qu’en 2017 le député Arseneault, tout comme 16 autres de ses collègues libéraux d’arrière-ban, a voté en faveur du plus récent projet des néodémocrates pour rendre obligatoire le bilinguisme à la Cour suprême, allant ainsi à l’encontre de la position du gouvernement. L’automne dernier, il a également critiqué la nomination par le gouvernement fédéral d’une lieutenante-gouverneure unilingue anglophone au Nouveau-Brunswick. Bien que non lié par la solidarité ministérielle, le poste de secrétaire parlementaire exigera dorénavant une plus grande retenue de la part du député.
Des députés avec des expériences en politique provinciale
Deux des nouveaux membres du Comité qui ont fait leur entrée sur la scène politique fédérale l’automne dernier jouissent d’expériences en matière de francophonie et de services en français dans leur province respective.
Le conservateur Chris d’Entremont a siégé à l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse de 2003 à 2019. À titre de ministre des Affaires acadiennes, il a parrainé la première Loi sur les services en français de la Nouvelle-Écosse en 2004. Plus récemment, il a critiqué le gouvernement Trudeau pour avoir abandonné la tradition d’assurer une représentation à la communauté acadienne néoécossaise au Sénat. Il est désormais le responsable du dossier des langues officielles dans le cabinet fantôme de l’opposition officielle et assurera la première vice-présidence du comité permanent.
Pour sa part, la libérale Marie-France Lalonde a été députée provinciale en Ontario de 2014 à 2019. Elle a notamment occupé les fonctions de ministre des Affaires francophones au sein du gouvernement dirigé par Kathleen Wynne.
Les autres membres du Comité
Le député libéral de Winnipeg-Sud, Terry Duguid, est le seul élu de l’Ouest canadien à siéger au Comité des langues officielles. En plus du président du comité, Emmanuel Dubourg, les libéraux seront aussi représentés par les Québécoises Emmanuella Lambropoulos et Patricia Lattanzio.
Absent du Comité des langues officielles lors de la dernière législature, le conservateur Michael Chong siège à nouveau à ce comité qu’il a présidé sous l’ère Harper, de 2011 à 2015. En plus de l’Acadien Chris d’Entremont, les deux autres députés du Parti conservateur nommés au comité des langues officielles sont les Québécois Bernard Généreux et Joël Godin.
Le Bloc québécois est représenté sur le comité par Mario Beaulieu, porte-parole de sa formation politique pour les langues officielles, qui devient par le fait même second vice-président du comité permanent aux langues officielles. Le député de longue date et porte-parole du NPD en matière de langues officielles Charlie Angus est le représentant néodémocrate au comité permanent. Ce dernier représente la circonscription de Timmins-Baie James dans le Nord de l’Ontario, dont près du tiers de la population est francophone.
D’autres francophones à des postes influents
Plusieurs autres députés issus des communautés francophones de l’extérieur du Québec occupent des fonctions influentes sur la scène politique fédérale. Après un repos forcé de plusieurs mois pour recevoir des traitements contre le cancer, l’Acadien Dominic LeBlanc fait un retour au cabinet à titre de président du Conseil privé.
De son côté, la députée d’Ottawa-Vanier, Mona Fortier, occupe le poste de ministre de la Prospérité de la classe moyenne et de ministre associée des Finances. Avant son entrée en politique, Mme Fortier était bien connue dans sa région pour son engagement actif envers la francophonie ontarienne.
Le Franco-Manitobain Dan Vandal a lui aussi fait son entrée au cabinet à titre de ministre des Affaires du Nord. Quant à eux, le Franco-Ontarien Paul Lefebvre et l’Acadien néo-écossais Darrell Samson ont obtenu des postes de secrétaire parlementaire. Paul Lefebvre, qui avait été membre du comité permanent aux langues officielles de janvier 2016 à septembre 2018, demeure Secrétaire parlementaire aux Ressources naturelles, poste qu’il occupait depuis aout 2018. En plus de conserver ses fonctions de président du caucus libéral des communautés de langue officielle en situation minoritaire, M. Samson est désormais Secrétaire parlementaire du ministre des Anciens Combattants et ministre associé de la Défense nationale.