À la vice-présidence de la FCFA, Patrick Naud succède au Franco-Manitobain Justin Johnson, qui n’a pas sollicité un second mandat. Il faisait face au président sortant de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), Robert Melanson, et à l’étudiante en droit franco-albertaine Cloé Maisonneuve. Une quatrième candidate, Lyne Chantal Boudreau, s’était désistée avant la tenue de l’élection.
Pour être éligibles, les candidats devaient recevoir l’appui d’un des organismes membres de la FCFA. La candidature du nouveau vice-président avait été soumise par l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA).
Issu d’une famille exogame du Québec, Patrick Naud habite présentement à Ottawa où il occupe un poste à la Commission de la Capitale nationale (CCN) après plusieurs années passées en Alberta.
En entretien avec Francopresse, M. Naud explique que ce sont ses expériences, à la fois au sein de la communauté anglophone du Québec et des communautés francophones de l’Alberta et de l’Ontario qui l’ont motivé à s’engager dans le milieu communautaire francophone. «C’est à travers mon bagage personnel que j’ai commencé à m’intéresser aux langues officielles au pays.»

Deux élues de la francophonie canadienne
Pour le poste de trésorerie, Colleen Soltermann de l’Île-du-Prince-Édouard l’a emporté contre Gilles Levasseur de l’Ontario. Retraitée de la fonction publique fédérale, Mme Soltermann est une habituée des milieux communautaires francophones et acadiens. Elle est la présidente actuelle de la Société Saint-Thomas d’Aquin (SSTA), l’organisme porte-parole des Acadiens et des francophones de sa province.

Le poste de représentation des organismes nationaux au bureau de direction de la FCFA était également à pourvoir. La présidente de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC), Lily Crist, était la seule candidate en lice pour ce poste et a donc été élue par acclamation.
Le président de la FCFA demeure le Franco-Albertain Jean Johnson, qui a été reconduit dans ses fonctions en juin 2019 pour un second mandat de deux ans. Enfin, le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin, est le représentant actuel des 12 associations porte-paroles provinciales et territoriales au bureau de direction. Il est aussi à mi-mandat.

Les priorités de la FCFA pour l’année à venir
En entretien avec Francopresse, Jean Johnson a fait le point sur les quatre dossiers prioritaires de la FCFA pour l’année à venir.
Selon lui, une nouvelle mouture de la Loi sur les langues officielles (LLO) plus contraignante est nécessaire pour en assurer son respect et aller de l’avant. «En termes de priorité des dossiers, l’importance de la modernisation de la Loi sur les langues officielles est très élevée. Il faut absolument se doter d’une véritable loi pour continuer le travail que l’on est en train de faire, à bâtir un Canada bilingue.»
En mars 2019, la FCFA a publié une proposition complète de projet de loi montrant à quoi pourrait ressembler une nouvelle version de la LLO. Le gouvernement Trudeau s’est d’ailleurs engagé à moderniser la loi au courant de son présent mandat.
Le dossier de l’immigration francophone arrive aussi en tête de liste des priorités de la FCFA, dans un contexte où la cible du gouvernement fédéral de 4,4 % pour 2023 en matière d’immigrants d’expression française s’établissant à l’extérieur du Québec est loin d’être atteinte. La proportion avoisine plutôt les 2 % à l’heure actuelle.
En plus de l’atteinte de cette cible, l’un des objectifs de la FCFA est le renforcement des capacités des communautés en matière d’accueil et d’intégration des immigrants.

La FCFA souhaite aussi entamer une refonte de ses structures de gouvernance, afin notamment d’y assurer une meilleure représentation de la francophonie dans toute sa diversité. Cela est d’autant plus important alors que le mouvement de dénonciation et d’indignation envers le racisme systémique prend de l’ampleur à travers le monde.
Au Canada, on a de sérieux problèmes aussi. Il ne faut pas se féliciter, mais se questionner. Il faut être à l’écoute des réalités des communautés noires, des Premières Nations et de l’ensemble des différentes communautés.
Enfin, le président souligne l’importance pour son organisme de continuer à travailler pour bâtir des relations encore plus solides entre le Québec et les communautés francophones et acadiennes. Le Sommet sur le rapprochement des francophonies canadiennes, organisé par le gouvernement du Québec en partenariat avec la FCFA, devait avoir lieu ce mois-ci, mais a été remis à juin 2021 en raison de la pandémie.
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Le nouveau vice-président de la FCFA, Patrick Naud, dit partager les priorités de M. Johnson. Il ajoute qu’il ne serait pas surpris du déclenchement d’une élection canadienne hâtive au courant de son mandat de deux ans, dans un contexte de gouvernement minoritaire. «[Le cas échéant], j’aimerais naturellement travailler avec le président et l’équipe pour nous assurer que les candidates et les candidats soient bien informés des besoins des communautés de langue officielle en situation minoritaire.»
D’ici là, le nouveau bureau de direction de la FCFA continuera de représenter ses 19 organismes membres, répartis dans neuf provinces et trois territoires d’un bout à l’autre du Canada.