«Ça a toujours été mon surnom : Picnic Girl, parce que j’ai toujours aimé faire des piqueniques, en plein air, en plein milieu du salon, peu importe. Et ça m’est resté. Lorsque le temps de nommer mon entreprise est venu, c’est ce que j’ai choisi. Et ce n’est pas par hasard si, sur mon logo, je suis entourée de six chiens. J’ai eu pendant longtemps six petits lévriers italiens. J’en ai seulement deux à présent».
Le choix de l’Île-du-Prince-Édouard
Hélène Bouchard a passé une partie de sa vie à Mont-Saint-Hilaire, sur la Rive-Sud de Montréal. Danseuse, elle a toujours travaillé, non pas sur scène, mais dans l’enseignement, la chorégraphie, l’entrainement des danseurs et danseuses.
«J’aimais et adorais mon travail d’entraineuse et professeure, mais mon corps donnait des signes d’usure et mon équipe de soigneurs professionnels m’a recommandé d’arrêter. Mon mari a pris sa retraite lors du déménagement. Il était prêt à me suivre n’importe où dans le monde, mais évidemment, il préférait rester au Canada».
Des trois projets sur la table à dessin des Bouchard-Savard, c’est celui de cultiver de la lavande à l’Île-du-Prince-Édouard qui a eu le dessus. La propriété de Montréal a été vendue, une maison a été construite à Stanley Bridge et la ferme a pris forme.

Il faut quelques années pour que des plants de lavande deviennent productifs, et après quelques années, il faut les laisser se reposer, si on prend soin de nos plants. On ne peut pas dire : on plante et c’est fini. Pour maintenir une production et l’augmenter si possible, il faut constamment apporter de nouveaux plants et ouvrir de nouvelles sections.
«Actuellement, sur la ferme, j’ai des plants qui sont à leur premier été, j’en ai qui ont deux ans et j’en ai qui sont pleinement productifs et qui devront être préparés pour leur année de repos. C’est une rotation et un renouvèlement constant. On a toujours les mains dans la terre et des projets plein la tête».
La lavande aime la chaleur et le soleil. C’est une plante qui n’est pas capricieuse, mais toutes les variétés ne sont pas adaptées au climat de l’Île-du-Prince-Édouard. À la ferme «Picnic Girl», Hélène choisit ses variétés avec soin pour leur résistance, leurs arômes et la qualité de l’huile essentielle qu’elles produisent. Car l’objectif est de produire de l’huile essentielle de première qualité. Plusieurs autres produits découlent de cette production.

La COVID-19 modifie les priorités
«L’été 2018 a été notre première année de production d’huile. Nous avons essayé de trouver quelqu’un à l’Ile qui pourrait distiller notre production, mais ça n’a pas été possible. Nous avons donc coupé nos fleurs et sommes partis sur-le-champ pour Batiscan (au Québec), où nos amis ont l’équipement de distillation requis. Nous avons obtenu moins d’un litre et demi d’huile d’une excellente qualité, ce qui est un rendement étonnant pour la quantité de fleurs que nous avions».
Le plan d’affaires de Picnic Girl n’incluait pas la distillation. Pour Hélène Bouchard, c’était plus censé de collaborer avec une distillerie existante que de posséder son propre équipement. La COVID-19 est arrivée et a forcé l’entreprise à prendre une décision couteuse : acheter un alambic.
«C’était ça ou perdre notre récolte, ce à quoi je ne pouvais me résoudre. Alors nous avons fait notre recherche, acheté et installé notre machine, qui a une capacité de 100 litres de fleurs à la fois. Nous coupons nos 100 litres de fleurs, nous les compactons dans la machine et quelques heures plus tard, la distillation est finie et nous recommençons avec une autre coupe».
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