le Vendredi 18 avril 2025
le Samedi 22 février 2025 16:00 Arts et culture

Un plaidoyer en faveur de livres jeunesse plurilingues lors de la remise du Prix Champlain

Pourquoi faire confiance à Francopresse.
De g. à d. : L’illustrateur Jean-Luc Trudel et l’autrice Diya Lim ont reçu le Prix Champlain pour le livre Éli Labaki et les gouttes de pluie. Ils sont en compagnie de leur éditrice Marie Cadieux ainsi que de Pierre Filion, éditeur de Simone Chaput, lauréate du volet adulte pour son roman Les mangeurs d’ortolans.
 — Photo : Julien Cayouette – Francopresse
De g. à d. : L’illustrateur Jean-Luc Trudel et l’autrice Diya Lim ont reçu le Prix Champlain pour le livre Éli Labaki et les gouttes de pluie. Ils sont en compagnie de leur éditrice Marie Cadieux ainsi que de Pierre Filion, éditeur de Simone Chaput, lauréate du volet adulte pour son roman Les mangeurs d’ortolans.
Photo : Julien Cayouette – Francopresse
FRANCOPRESSE – L’autrice franco-ontarienne Diya Lim a profité de la tribune de remise du Prix Champlain pour recommander au monde littéraire pour enfants de publier davantage de livres plurilingues. Elle a remporté le volet jeunesse de ce prix, tandis que la Franco-Manitobaine Simone Chaput a récolté le volet adulte.
Un plaidoyer en faveur de livres jeunesse plurilingues lors de la remise du Prix Champlain
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Le Regroupement des éditeurs franco-canadiens et ses partenaires ont dévoilé le nom des lauréates le 21 février, à l’occasion du Salon du livre de l’Outaouais.

Le livre primé de Diya Lim, Éli Labaki et les gouttes de pluie, illustré par Jean-Luc Trudel et publié à la maison d’édition Bouton d’or Acadie, raconte l’histoire d’intégration d’une famille libanaise au Canada. Une façon pour l’autrice jeunesse de partager sa propre expérience d’immigration, puisqu’elle est elle-même née à l’étranger, à l’ile Maurice.

«Je ne suis pas libanaise, mais j’ai été inspirée par mes amies libanaises. Je suis allée vers elles et d’autres femmes libanaises et c’est en allant vers l’autre que l’autre vient vers nous», a-t-elle dit pendant son discours d’acceptation du prix.

Pour Diya Lim, les livres plurilingues permettent aux enfants de différentes cultures «de se sentir plus à l’aise». 

Photo : Julien Cayouette – Francopresse

Son travail de réviseure du programme d’éducation de l’Ontario l’amène à visiter plusieurs classes, et elle constate qu’il y a un besoin grandissant de livres pour enfants écrits en plusieurs langues ou présentant d’autres cultures, confie-t-elle en entrevue avec Francopresse. 

«Ça aide à mieux inclure les élèves et aide les autres élèves qui sont déjà Canadiens, ou qui sont arrivés ici il y a quelques années et qui se sont bien intégrés, à s’ouvrir à d’autres cultures.»

L’intention de l’autrice a été comprise par le jury du Prix Champlain : «En adoptant une vision inclusive et réaliste, [ce livre] parvient à représenter fidèlement les expériences diverses de la société canadienne. C’est une célébration de l’unité dans la diversité», précise le communiqué.

Diya Lim signe des livres pour enfants depuis une quinzaine d’années. Son premier roman jeunesse, Amandine adore la cuisine, a remporté le prix littéraire Henriette-Major de 2011. Elle écrit en fait depuis qu’elle est toute jeune et a déjà beaucoup de titres à son actif.

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Le Prix Champlain a été créé en 1957 par le Conseil de la vie française en Amérique et met tous les ans à l’honneur des artistes littéraires qui, par leurs œuvres, contribuent à faire briller la langue française au Canada ainsi qu’à renforcer les liens entre le Québec et les francophones et francophiles de partout au pays.

Les lauréates de cette année ont été choisies par un jury composé de membres issus de divers horizons professionnels et des quatre coins du Canada.

Volet adulte

Simone Chaput a remporté le volet adulte du Prix Champlain pour son roman Les mangeurs d’ortolans, publié chez Leméac Éditeur. Elle y raconte l’effondrement d’une famille, en apparence, idéale.

Elle n’était pas présente à la remise du prix. C’est son éditeur, Pierre Filion, qui a accepté cet honneur en son nom. Dans les remerciements lus par ce dernier, Simone Chaput déclare : «Le français est ma langue ancestrale. Le français est un pays que j’habite. Sa beauté, sa puissance, ne cesse de m’émerveiller.»

Simone Chaput n’a pas pu accepter son prix en personne, car elle était sur le point d’être grand-mère a dévoilé son éditeur, Pierre Filion. 

Photo : Julien Cayouette – Francopresse

Cette langue, elle la maitrise parfaitement, selon le jury : «C’est un roman écrit par une autrice en complète possession de ses moyens qui joue de la narration, de la profondeur comme d’autres peuvent jouer d’émotions simples et puériles.»

Née à Saint-Boniface, au Manitoba, Simone Chaput a étudié la littérature dans les établissements postsecondaires de sa province, à Toronto et en Europe. De retour chez elle, elle s’est consacrée à l’enseignement et a publié son premier roman, La Vigne arrière, en 1989. 

L’autrice est une habituée des honneurs littéraires. Ses deux premiers romans ont reçu le prix littéraire La Liberté. Elle a déjà remporté le Prix Champlain, en 2014, pour son roman Un vent prodigue, qui lui a aussi valu le Prix des lecteurs Radio-Canada la même année.

 

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Type: Actualités

Actualités: Contenu fondé sur des faits, soit observés et vérifiés de première main par le ou la journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

Julien Cayouette

Rédacteur en chef

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