Interrogé par Francopresse sur la reconnaissance du déclin du français au Québec et au Canada, Frank Baylis a plutôt contourné la question, affirmant qu’il ne considérait pas ce sujet «comme un débat».
«Je ne suis pas un expert dans les statistiques pour dire qu’il y a un déclin», a répondu l’homme d’affaires, après avoir assuré qu’il souhaitait protéger et promouvoir la langue française partout au pays.
«C’est une manière de regarder des pourcentages. On pourrait dire oui, mais en termes [globaux], peut-être non. Alors c’est encore quelque chose [sur lequel] on devrait réfléchir, de promouvoir le français non seulement au Québec, en Ontario ou en Acadie, mais à travers le pays.»
Après la conférence de presse, il a par ailleurs assuré aux médias qu’une proposition de débat bilingue avait été faite au sein du Parti libéral, mais qu’il était contre, estimant qu’il fallait un débat en français et un autre en anglais.
Un autre aspirant à la chefferie, Chandra Arya – aujourd’hui hors de la course –, avait fait l’objet de vives critiques en janvier, lorsqu’il avait minimisé l’importance du bilinguisme à la tête du parti.
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Qui est Frank Baylis?
Frank Baylis a été député fédéral de la circonscription québécoise Pierrefonds–Dollard entre 2015 et 2019, pour le Parti libéral du Canada.
Ingénieur de formation, il est né à Montréal, mais a grandi à Toronto et fait ses études à Waterloo en Ontario. En conférence de presse le 6 février, il a mis l’accent sur ses études en français, une éducation voulue par ses parents.
Il vit au Québec depuis une trentaine d’années.
Frank Baylis dit avoir une expertise dans le secteur de l’industrie, en politique de la santé et en droits de la personne. «Je suis très fort dans ces trois points-là. M. Carney est très fort dans le domaine de la politique monétaire», a-t-il souligné, sans mentionner les deux autres candidates, Chrystia Freeland et Karina Gould.
Une réorganisation du Parlement
Lors de sa conférence de presse, Frank Baylis a dévoilé son plan pour changer le fonctionnement du Parlement.
Il prévoit notamment de limiter à 10 ans le temps que les députés et les sénateurs peuvent passer en politique. Une manière selon lui de «laisser la place aux nouveaux Canadiens» pour amener une expertise dans les prises de décisions politiques.
Après les dix ans, les députés devront se retirer pendant un moment «avant de pouvoir se représenter» à d’autres élections fédérales. «Notre système n’est pas conçu pour les politiciens professionnels», a-t-il justifié.
Frank Baylis souhaite également redistribuer les pouvoirs des chefs de partis au profit du président de la Chambre, des députés et des Canadiens. Le but est selon lui de rendre le choix de qui prend la parole au président. «Les chefs de partis se sont approprié ce pouvoir, on va le rendre au président de la Chambre», a-t-il fait valoir.
Le Québécois souhaite aussi la mise en place d’un système de pétition électronique pour permettre aux citoyens d’introduire des débats au Parlement.
La dernière partie de son programme consiste à ajouter une deuxième chambre pour les débats. Les débats principaux seront maintenus dans la Chambre des Communes, tandis que les «affaires non contestées», comme les déclarations de députés, se tiendront dans une seconde chambre. Une proposition qui ferait avancer la législation «plus rapidement», selon lui.