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le Samedi 19 février 2022 13:00 Éducation

La collaboration est déjà amorcée entre la FESFO et l’Université de Sudbury

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Le campus de l’Université Laurentienne avec l’Université de Sudbury en avant-plan.  — Photo : Page Facebook Université de Sudbury
Le campus de l’Université Laurentienne avec l’Université de Sudbury en avant-plan.
Photo : Page Facebook Université de Sudbury
IJL — RÉSEAU.PRESSE – LE VOYAGEUR (Ontario) – Les représentants de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne espèrent que les erreurs du passé ne se répèteront pas pour qu’ils aient enfin l’université dont ils ont besoin dans le Moyen-Nord. Heureusement, ils disent profiter d’une oreille attentive à l’Université de Sudbury.
La collaboration est déjà amorcée entre la FESFO et l’Université de Sudbury
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Lors des rencontres organisées par l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) pour marquer le premier anniversaire de l’insolvabilité de l’Université Laurentienne, le recteur de l’Université de Sudbury (UdeS), Serge Miville, a dit avoir des discussions régulières avec la jeunesse.

La directrice générale de la FESFO, Mélina Leroux.

Photo : Twitter Mélina Leroux

Un message confirmé par les représentants de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) : «Ça fait quelques rencontres que nous avons avec Serge Miville pour démarrer la relation avec l’Université de Sudbury. On n’est pas très avancés, mais c’est un bon début», dit Benjamin Dennie, président du conseil de représentation de la FESFO et élève de l’École secondaire catholique Jeunesse-Nord de Blind River.

La directrice générale de l’organisme, Mélina Leroux, dit être plus régulièrement en contact avec le recteur. Elle ajoute que des discussions avec les recteurs des autres universités francophones ont aussi eu lieu.

«On a eu la chance de rencontrer [Serge Miville] [lors du lever du drapeau le 25 septembre] et il nous a démontré qu’il était vraiment ouvert à entendre la perspective des jeunes», ajoute le vice-président pour la région de l’Est, Jean Philippe Bisson.

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Le grand rêve

La FESFO appuie sans équivoque le transfert de programmes de langue française de la Laurentienne vers l’UdeS.

En avril 2021, la FESFO dévoilait une consultation de ses membres. Ils y constataient entre autres la diminution de l’intérêt pour les programmes de sciences humaines.

Le recteur de l’Université de Sudbury, Serge Miville.

Photo : Archives Le Voyageur

«On a tout de suite dit à M. Miville qu’il n’avait pas juste besoin [des programmes de sciences humaines perdus à la Laurentienne], dit Jean Philippe Bisson. On a besoin des autres domaines où il y a des besoins.»

«N’importe quelle institution franco-ontarienne a besoin d’une variété de programmes», ajoute Benjamin Dennie. Un processus qui pourrait être progressif à l’UdeS en ramenant les programmes en français qui ont été perdus dans le Nord et en créant d’autres qui sont en demande par la suite.

La vice-présidente pour la région de Toronto, Marème Diongue, est convaincue que même si elle diminue, la demande pour des études en sciences sociales ne disparaitra pas. «Mais on a aussi besoin d’autres métiers avec des gens francophones. On a des pénuries de docteurs, de vétérinaires…» énumère-t-elle.

Sinon, tous trois disent que les jeunes sont à la recherche d’un milieu agréable pour leurs études, d’une ambiance conviviale. «Me sentir à la maison, dans une petite famille», être capable de parler en français avec tous ceux qu’elle croise, imagine Mme Diongue.

Un corps professoral représentatif de sa communauté est également incontournable pour Benjamin Dennie.

Selon le rapport publié par la FESFO, les adolescents franco-ontariens demandent aussi des espaces collaboratifs, un accès facile à la nature et des cours qui dépassent les besoins du programme d’étude et utiles à la vie quotidienne. Des ententes de collaboration sont aussi importantes — même avec l’Université Laurentienne — pour avoir accès à une plus grande variété de cours et à quelques cours en anglais.

«On a besoin d’une université francophone pour préserver cette culture, cette langue, mais aussi pour se retrouver. Je n’irais pas jusqu’à dire que les universités bilingues nous assimilent — elles ont servi —, mais l’expérience dans une école bilingue et une école francophone n’est définitivement pas la même», dit Mme Diongue.

Jean Philippe Bisson se désole du peu de place qu’occupent les francophones dans la prise de décision des universités bilingues. Il croit qu’il y aurait moins de problèmes si les deux langues étaient traitées de façon plus équitable dans ces institutions. «Le français est plus facilement piétiné que l’anglais.»

Consultez notre dossier sur les États généraux sur le postsecondaire en contexte francophonie minoritaire

Payer pour la crédibilité

La FESFO ne connait évidemment pas les raisons précises de la baisse des demandes d’admission des élèves du secondaire, qui a atteint 43 % à la Laurentienne, mais avance que la disparition de nombreux programmes en français crée un manque de crédibilité.

Le vice-président pour la région de l’Est de la FESFO, Jean Philippe Bisson ; le président du conseil de représentation, Benjamin Dennie ; et la vice-présidente pour la région de Toronto, Marème Diongue.

Photo : Courtoisie FESFO

L’incertitude est inquiétante. «Tu payes pour aller à l’université, comment peux-tu t’assurer que tout ira bien pour toi quand il arrive des choses comme ça qui sortent de nulle part?» questionne Jean Philippe Bisson.

Une enseignante de Benjamin Dennie lui a dit que c’était la première fois depuis une quinzaine d’années qu’aucun finissant de l’École secondaire catholique Jeunesse-Nord ne s’était inscrit à l’Université Laurentienne.

Les représentants de la FESFO sont tout aussi inquiets de la diminution de 52 % des demandes d’inscriptions en français à la Laurentienne, d’autant plus que cela ne s’est pas traduit par une augmentation à l’Université de l’Ontario français. «Ça veut dire que les jeunes sont soient venus à Ottawa ou qu’ils partent dans des programmes en anglais», croit Jean Philippe Bisson.

Trop peu consultés à l’UOF

Même si la FESFO était présente dès le départ pour demander une université de langue française en Ontario, Jean Philippe Bisson a l’impression que les élèves du secondaire n’ont pas été assez consultés quand est venu le moment de bâtir et de réfléchir aux programmes de l’Université de l’Ontario français.

«À l’Université de Sudbury, c’est vraiment : “De quoi est-ce que les jeunes ont besoin? Qu’est-ce qu’on peut faire pour avoir des jeunes dans notre institution?”» explique celui qui aimerait voir une mentalité similaire à l’université torontoise.

Benjamin Dennie voit aussi une différence dans l’approche. Avec UOF, «on a dû un peu insister pour faire partie des consultations» du même genre que celles que la FESFO a déjà avec l’UdeS.

Marème Diongue considère que la relation est maintenant bonne avec l’UOF. Les discussions sont plus régulières. «J’ai vraiment envie de voir si c’est toujours possible d’apporter l’UOF à un autre niveau qui nous satisfera tous.»