le Jeudi 15 mai 2025

La fête continue

Pochette de l’album À boire deboutte.

Photo : salebarbes.com

Le troisième disque de Salebarbes nous invite À boire deboutte. George Belliveau, Jean-François Breau, Kevin McIntyre et les frères Jonathan et Éloi Painchaud sont prêts à réchauffer le party avec leur énergie contagieuse.

Le quintette d’auteurs-compositeurs-interprètes acadiens nous charme à nouveau avec des airs cajuns, country et blues. Dès les premiers accords, le son est accrocheur. Les solos de guitares, d’harmonicas et de violons sont particulièrement travaillés.

Des titres comme Tricher au solitaire, Stirer la roux et Appelle-moi pas par son nom racontent des histoires de solitude et d’amours brisés.

La rivière est une autre pièce extrêmement forte. Elle nous offre de belles harmonies vocales sur une trame de guitare puissante.

Jonathan Painchaud nous livre Y a l’bon Dieu qui l’attend, un petit gospel avec toute l’énergie qu’on lui connait. Il y a aussi Ces oiseaux-là, un rock’n’roll à la Beatles, encore là très réussi.

Il s’agit d’une formule gagnante pour Salebarbes. Avec ce nouvel opus, les Acadiens nous offrent un album solide, entrainant et captivant.

Ces oiseaux-là
Album : À boire deboutte

Un deuxième album sous le signe de la sobriété

Allons du côté de l’Île-du-Prince-Édouard, où le duo acadien Sirène et Matelot nous propose Un monde de dissonances. 

Pour ce deuxième disque, les auteurs-compositeurs-interprètes Patricia Richard et Lennie Gallant nous partagent un univers folk sobre, parsemé de couleurs country et pop. Sous la réalisation de Davy Gallant, le duo nous captive avec des musiques profondes et des textes qui nous racontent la vie dans toutes ses nuances. 

Pochette de l’album Un monde de dissonances. 

Photo : sireneetmatelot.com

Ce nouvel opus jouit d’une fraicheur mélodique fort agréable et renferme quelques petits bijoux comme Allo Printemps, Un monde de dissonances et Tourne, tourne. 

Une de mes pièces préférées est Les chevaux de l’Île de sable pour son très beau texte, inspiré par la déportation des Acadiens.

Autre belle inspiration, Les demoiselles d’Avignon, qui prend pour toile de fond le tableau du même nom de Pablo Picasso. Patricia Richard et Lennie Gallant rendent également hommage au roi du rock’n’roll français, Johnny Hallyday.

Sur le Minnehaha est une autre belle chanson en l’honneur de la navigatrice Kirsten Neuschäfer, qui a remporté une course en solitaire autour du monde, la Golden Globe Race, sur son voilier le Minnehaha.

Les chevaux de l’Île de sable
Album : Un monde de dissonances

Souvenir d’une première rencontre

En souvenir d’un beau chemin parcouru, je vous présente une autrice-compositrice-interprète franco-ontarienne, Reney Ray, native de Kapuskasing, dans le nord-ouest de l’Ontario. L’artiste lancera bientôt un nouvel opus en français.

Pochette de l’album Reney Ray.

Photo : reneyray.bandcamp.com

Mais tout a commencé en novembre 2018. Elle nous partage alors ses premières émotions avec l’album éponyme Reney Ray et ses onze chansons accrocheuses. Ce produit très intimiste vient nous bouleverser dans le bon sens du terme. L’univers folk roots, avec des arrangements musicaux fluides et des textes magnifiques, est irrésistible.

En plus de ses deux premiers succès radio, Online et Le monde est con, Reney Ray nous livre le fruit d’une plume profonde sur les relations humaines, la sincérité et l’intégrité. On y retrouve aussi un superbe duo avec Denis Coulombe, Protège-moi de l’ombre, qui flirte un peu avec le blues, ce qui ajoute au magnétisme de l’album.

L’héritage, qui parle d’intégrité, est la chanson la plus profonde du disque, une ballade folk piano-voix empreinte de sérénité et de tendresse. 

Avec cet album éponyme, Reney Ray nous invite dans un univers intimiste et rassurant. Les mélodies et les textes puissants nous captivent dès les premiers accords sans faiblesses ni longueurs. Un tête-à-tête avec une artiste vraie qui connait aujourd’hui une très belle synergie avec son public.

Protège-moi de l’ombre
Album : Reney Ray

Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.

Rencontre de deux âmes aux sonorités communes

Pochette de l’album Two Lips.

Photo : beaunectar.ca

Le duo Beau Nectar nous offre aujourd’hui Two Lips, un univers électropop au service d’une plume écoféministe inspirante. Beau Nectar c’est la rencontre improbable entre la Fransaskoise Éemi et la Franco-Ontarienne Marie-Clô, deux univers séparés par la distance d’une francophonie bien vivante.

Malgré l’éloignement, les deux auteures-compositrices-interprètes proposent un son solide et accrocheur. Des claviers bien dosés révèlent des mélodies qui nous captivent tout au long de cet opus.

Les prestations vocales d’Éemi et Marie-Clô sont assez puissantes. Elles s’accordent assez bien avec l’univers électronique des claviers, ce qui crée un tout homogène des plus captivants. Les meilleures prestations vocales sont celles de Sous leau, Soleil des loups et Le noyer.

Ce nouveau produit à mi-chemin de la Fransaskoisie et de la Francophonie ontarienne est des plus intéressants et semble être un gage d’un avenir captivant.

Buds
Album : Two Lips

Virtuosité à six cordes

Le guitariste virtuose acadien Shaun Ferguson nous revient avec La lumière de l’ombre – L’ombre de la lumière, un album de contrastes, d’émotions et de réflexions. Ce nouveau disque est un exercice d’exploration de gammes et d’émotions.

Dès les premières notes de Flying Black Crows, on ressent la dualité entre les différents enchainements musicaux proposés. Cette dualité est également palpable dans le fingerpicking Sound Mind et l’air islamique Ressac.

Pochette de l’album La lumière de l’ombre – L’ombre de la lumière.

Photo : Stéphane Lévesque et Gen Diotte

La lumière de l’ombre et L’ombre de la lumière en sont d’autres bons exemples. Dans la première, l’auditeur s’imagine voler au-dessus des grands espaces sauvages du Grand Nord, alors que dans la deuxième, plus saccadée, l’urbain prend toute la place. Je tiens à faire mention spéciale à l’unique chanson de l’album, Heal, qui possède une lourdeur résumant bien le propos du disque.

Dans ce travail d’exploration, Shaun Ferguson réussit à nous garder attentifs aux multiples enchainements musicaux, tout en démontrant la grandeur de son talent. Il passe aisément d’un style plus expérimental à un folk tout en douceur pour finir avec une ballade plus mélancolique.

Le guitariste réussit encore une fois à nous transmettre sa passion pour la guitare. Cet artiste crée un rendez-vous intense avec les auditeurs.

Flying Black Crows
Album : La lumière de l’ombre – L’ombre de la lumière

Un souvenir heureux d’une émotion aux tendances folk

Pochette de l’album La promesse.

Photo : kristinestpierre.com

Déjà six ans que l’album La promesse de l’auteure-compositrice-interprète Kristine St-Pierre a été lancé sur le marché. Cette réflexion sur la vie, l’amour et la mort est toujours du velours à l’écoute.

La pièce titre dresse bien la table. Il s’agit d’un univers folk aux orchestrations solides et efficaces. Du violoncelle au piano, des guitares aux percussions, tout est finement bien dosé pour obtenir l’émotion recherchée.

Kristine St-Pierre y est en plein contrôle de sa voix. Elle est tantôt douce, tantôt enflammée, mais toujours juste afin de nous livrer des textes qui nous interpellent.

Les pièces maitresses de cet opus sont entre autres, Toutes les choses, qui nous parle de l’importance des souvenirs pour se rappeler qui nous sommes, ou encore, Les femmes, qui rend hommage à ces femmes se battant pour leur dignité.

35 000 mots est également un superbe crescendo sur le silence qui pèse lourd dans une relation amoureuse.

L’intensité de la trame musicale rend bien justice au propos. Si je n’te dis plus je t’aime, un cri du cœur sur le mal d’amour, est dévoilé sur une trame de piano remplie de mélancolie. Il est livré avec une profondeur hors du commun.

La promesse est une parcelle de vie sur des mélodies très bien peaufinées. Des orchestrations intenses rendent justice aux émotions de chaque chanson.

Si je n’te dis plus je t’aime
Album : La promesse

Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.

De la pop aux couleurs folk

Pochette de l’album Rien qu’un animal

Photo : mattstern.com

Jeune auteur-compositeur-interprète montréalais, Matt Stern présente son premier opus Rien qu’un animal. L’artiste francophone, désormais installé à Victoria en Colombie-Britannique, nous invite dans son univers intimiste et funky. Il nous captive de plage en plage par des orchestrations tout à fait remarquables.

Avec une fluidité mélodique, Matt Stern propose des musiques pop aux couleurs folk et funky. Tout au long de l’album, le musicien a peaufiné des partitions de cordes et de cuivres qui viennent appuyer des refrains accrocheurs.

Des morceaux comme Ne me dis pas, T’es magique et C’est la faute de personne sont des univers irrésistibles. Le blues Rien qu’un animal est l’un des plus beaux textes du disque.

Pour ce soir, une petite fraicheur au ukulélé tout à fait magique, nous décroche un certain sourire. Berceuse nous offre un autre moment de tendresse. La pièce Une autre chance termine cet opus sur un air funky fort agréable.

Ne me dis pas
Album : Rien qu’un animal

Une autre tempête folklorique 

Pochette de l’album Tempête.

Photo : diablea5.com

La formation de musique traditionnelle québécoise Le Diable à Cinq a lancé au printemps un troisième opus, Tempête. Le groupe est originaire du village de Ripon dans la région de l’Outaouais.

Ce nouvel album comprend dix pièces, écrites et composées par les cinq membres de la formation : les jumeaux Félix et Samuel Sabourin, leur frère Éloi Gagnon Sabourin, leur cousin André-Michel Dambremont et un ami du nom de Rémi Pagé.

Les textes, bien écrits, sont profonds et engagés. Les chœurs font preuve d’harmonies vocales fort intéressantes. La podorythmie captivante guide des orchestrations solides. Le disque à l’univers folklorique entrainant est un produit riche et intimiste.

Richer #44 est un hommage à Stéphane Richer, ancien membre du club de hockey des Canadiens de Montréal. Le Diable à cinq salue également la légende Jos Montferrant, grand bâtisseur de la région de l’Outaouais. Le quintette nous offre une belle ballade touchante, Le dernier pétale, un texte profond sur le cycle de la vie.

Richer #44
Album : Tempête

Souvenir d’harmonies 

Pochette de l’album De la rivière à la mer.

Photo : grb-ab.com

En attendant le prochain album de Geneviève et Alain, je vous invite à vous laisser bercer par de beaux souvenirs. Le duo nous offrait un peu de tendresse avec son deuxième opus De la rivière à la mer, belle suite au premier disque On est les deux.

Leur univers folk est une véritable oasis musicale. On ressent et on entend l’union de deux plumes en parfaite harmonie. Les superbes textes parlent d’écoute, d’accompagnement, du besoin d’une âme sœur.

Le réalisateur Carl Bastien a ajouté un peu de pedal steel et de claviers pour peaufiner un produit déjà proche de la perfection.

Il y a quelques pièces qui m’ont beaucoup touché par la profondeur de leurs émotions. Des nouvelles de toi est selon moi le plus beau texte de l’album. Sur une trame country folk, les paroles évoquent l’écoute, le soutien et l’accompagnement, des gestes qui se perdent de plus en plus à l’ère des médias sociaux.

Pour une variation sur les mêmes thèmes, Solitude est une berceuse pour l’âme. Sans que…, trame folk un peu à la Fleetwood Mac, est un autre excellent texte sur la routine par rapport au moment présent.

Geneviève nous pose une question existentielle de façon vraiment charmante avec l’excellent extrait, Qui je suis. Le duo d’Ottawa nous offre également deux petits instrumentaux, Rivages et Moonbeam.

Des nouvelles de toi
Album : De la rivière à la mer

Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.

Un enfant des Iles

Claude Cormier, l’une des voix les plus emblématiques des Îles-de-la-Madeleine, revient avec un 8e album à la hauteur de son talent. Tavernier est rempli de cette énergie et du gout du partage qui caractérisent l’artiste. Le timbre de voix du Madelinot est toujours aussi réconfortant après plus de 20 ans de carrière.

Pochette de l’album Tavernier.

Photo : Paul Di Giacomo

Disque après disque, Claude Cormier n’a jamais cessé de charmer le public, avec des mélodies accrocheuses et une plume qui témoigne du quotidien et des retrouvailles entre amis.

Sur Tavernier, il y a toujours ces chansons bretonnes qui nous invitent à la fête telles que Cest pas demain la veille, ou encore La galère continue.

On y retrouve également quelques chansons plus profondes comme Leurs cris de détresse ou Perdu dans le temps, parmi les plus beaux textes de l’album.

L’opus se termine par deux excellents duos avec Keven Landry, originaire de Havre-Saint-Pierre au Québec : Parlons de chez nous et Y reste encore du bon monde, deux excellents textes à saveur country.

Claude Cormier réussit encore une fois à nous séduire. Avec des musiques tantôt entrainantes tantôt berçantes, il nous livre des textes puissants qui nous captivent mot après mot.

Leurs cris de détresse
Album : Tavernier

Hommage à ses origines 

L’auteure-compositrice-interprète franco-manitobaine Geneviève Toupin, connue sous le nom de Willows, offre un 4e disque toute en douceur. Maison vent propose un parcours intérieur rempli de tendresse et de générosité.

Pochette de l’album Maison vent.

Photo : Lucile Parry-Canet

Geneviève Toupin signe un opus personnel qui rend hommage à ses origines métisses, à travers 14 chansons.

Une brise folk nous guide tout au long de l’album. La voix feutrée de la chanteuse s’harmonise avec des arrangements parfois tout en douceur, parfois plus rythmiques. Les textes sont empreints de résilience et de compassion.

Willows parle d’origine, de souvenir et de fierté. Elle partage ses sentiments intérieurs en français, en anglais et même en métchif (langue mixte incorporant des éléments du français et du cri).

Il y a quelques pièces qui résument bien la spiritualité de la démarche artistique.

Des chansons comme Li bwé, Mémère ou Lignées décrivent bien l’essence de la culture de Willows. Twé tchu-li Métchif, qui rappelle que la perte du matériel ne peut jamais éteindre la flamme de l’intérieur, est l’un des meilleurs textes de l’album.

Oh Marie est un autre petit bijou de courage et de résilience. Willows termine cet opus avec Who I am, un autre excellent texte sur la dualité linguistique.

Je reviens toujours
Album : Maison vent

Souvenir d’un homme du pays

À l’automne 2019, la voix chaleureuse de Michel Lalonde revenait en force après huit ans sans disque. Avec Comme un engin, l’ex-membre de Garolou, nous interpelle avec des mélodies folk et country captivantes.

On retrouve dans les deux premières pièces, Jsuis fait comme ça et Tout ce quon avait, cette chaleur humaine et cette tendresse propre à Michel Lalonde. 

Michel Lalonde est un auteur-compositeur franco-ontarien.

Photo : michellalonde.ca

Tout ce qu’on avait est une adaptation francophone d’une chanson de John Prine. C’est l’artiste acadienne Patricia Richard qui fait les chœurs. Marilou est une autre excellente pièce country-folk où la charmante voix de Caroline Bernard vient appuyer celle de Michel Lalonde.

Cap sur lamour est le plus beau texte de l’album sur une trame à la Gordon Lightfoot. Une belle partition de violon dresse une toile de fond nostalgique alors que le texte parle de tendresse. Cest toujours toi est une autre belle mélodie folk à la Eagles, avec une touche d’amertume.

Sur cet opus, Michel Lalonde nous offre aussi un p’tit clin d’œil à son époque Garolou avec une belle version de Joli cœur de rosier.

Je termine avec une mention spéciale pour la pièce titre très actuelle. Comme un engin est une road song puissante avec un superbe texte engagé.

Comme un engin
Album : Marilou

Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.

Réflexions à la croisée des chemins

Afin de célébrer ses 10 ans de carrière, l’auteur-compositeur-interprète Simon Daniel, originaire du Nouveau-Brunswick, nous propose un troisième opus Sans titre (for now), mais avec beaucoup de substance. Il est de retour avec une musique pop alternative captivante.

Pochette de l’album Sans Titre (for now)

Photo : Annie France Noël

Grâce à la réalisation du Fransaskois Mario Lepage, Simon Daniel nous arrive avec un son pop inventif et rafraichissant, qui colle bien à sa plume toujours aussi créative et intimiste. De sa voix puissante, l’Acadien remet en question le temps passé et nous interpelle avec retenue sur le futur. 

Il nous invite dans son univers où se côtoient nostalgie et appréhension. Les orchestrations, justes et solides, mettent en valeur la qualité des musiciens qui accompagnent l’artiste. 

Un des sujets forts de l’album est la place de l’artiste dans l’univers. Ce questionnement transparait dans Hey moi, Vague radio ou encore 10 ans. Cette dernière chanson est assez profonde : Simon Daniel fait un survol de ses 10 ans de carrière avec une certaine mélancolie enveloppante.

L’Acadien nous livre également une superbe pièce instrumentale au piano, Archibald. C’est un beau moment de tendresse et de nostalgie qui révèle un côté moins connu de l’artiste.

En attendant
Album : Sans titre (for now)

Se dévoiler sous la surface

Jadis membre de la formation franco-manitobaine Madrigaïa, Ariane Jean poursuit sa carrière artistique sous le nom de Sala. Elle nous propose ici un deuxième album de six chansons. Surface nous démontre à nouveau le grand talent de cette artiste franco-manitobaine.

Pochette de l’album Surface

Photo : salamusique.com

L’auteure-compositrice-interprète signe toutes les paroles et musiques de l’album, dont trois morceaux avec une ancienne collègue de Madrigaïa, Annick Brémault.

Sala a toujours cette voix puissante, dont elle varie les intensités selon les émotions désirées.

Du point de vue musical, Sala nous offre des univers pop riches et solides. Que ce soit la pièce titre Surface, Nos secrets, ou encore Les pieds dans le béton, l’auditeur est interpelé par une musicalité des plus accrocheuses qui enveloppe le fruit d’une plume intimiste et profonde.

Deux pièces maitresses sont à noter, Je ne veux pas grandir et Je ne dors plus, qui dévoilent toute la pureté d’une voix unique.

Sala est l’un des beaux diamants de la francophonie canadienne auquel il faut tendre l’oreille.

Les Pieds dans le béton
Album : Surface

Souvenir d’un paysage intérieur 

Voilà déjà cinq ans que l’auteure-compositrice-interprète franco-ontarienne Joëlle Roy nous invitait dans son Paysage intérieur. L’album est une invitation à arrêter le temps.

Pochette de l’album Paysage intérieur

Photo : joelleroy.ca

L’auteure-compositrice-interprète de la Baie Géorgienne nous interpelle avec des mélodies parfois zydeco, parfois country-folk, mais toujours agréables. Les textes font beaucoup référence à l’intégrité, aux relations humaines et à nos sentiments les plus profonds envers les autres.

Dès la première plage, Identité épaillée, on est interpelé par des arrangements organiques, qui dressent une nostalgie familière sur laquelle on se laisse bercer.

Il y a de beaux petits bijoux sur ce disque dont Ça me fait chier de toublier, un country-folk à la Harvest Moon de Neil Young. Plus jamais de détour est un petit univers jazz dixie des plus accrocheurs et charmants. Insatiablement est la pièce la plus rock de cet opus.

La pièce titre Paysage intérieur et la belle reprise de J’entre, qu’elle a écrit en début de carrière, nous amènent à ressentir des émotions encore plus intenses. Autant la force des mélodies que la puissance des textes nous touchent au plus profond de nous-mêmes avec des sentiments de quiétude et de sérénité. L’album se termine en beauté sur une belle reprise du classique de CANO, Dimanche après-midi.

Extrait du lancement de l'album Paysage intérieur
Album : Paysage intérieur

Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.

Une énergie contagieuse, des mots qui sonnent vrai

Le groupe de musique acadien Les Gars du Nord propose un nouvel opus, Les fils du Père

Photo : Julien Faugère

Le groupe de musique acadien Les Gars du Nord nous propose un nouvel opus, Les fils du Père. L’album met en vedette les voix puissantes de Danny Boudreau, Wilfred LeBouthillier et Maxime McGraw, accompagnés de musiciens talentueux.

Le disque à l’énergie contagieuse est réalisé par le duo Jean-Frédéric Lizotte et Wilfred LeBouthillier. Ce dernier a coécrit les musiques et les textes avec Danny Boudreau, l’un des meilleurs auteurs-compositeurs de l’Acadie.

Les textes travaillés nous transportent dans l’univers de la mer et des souvenirs ; ils nous parlent du quotidien des pêcheurs d’antan.

De la musique bretonne au country, en passant par le bluegrass, nous sommes emportés dans un univers puissant, aux influences acadiennes et celtiques.

Dès les premières notes, Les hardes cirées nous invitent à chanter en chœur avec Les Gars du Nord.

La magie opère à l’écoute de Je m’en souviens, une belle valse country dans laquelle le trio vocal chante en chœur. Le meilleur texte est sans aucun doute Le bar des naufragés, une autre excellente valse. L’album se termine par l’extrait Adieu, une interprétation à capella, suivie d’une musique instrumentale endiablée.

Les hardes cirées
Album : Les fils du Père

Des mots lourds avec un brin despoir

Marc Antoine Joly, dit Joly, est un guitariste et auteur-compositeur-interprète franco-ontarien. 

Photo : Mylène Desbiens

Membre de plusieurs formations rocks, le guitariste et auteur-compositeur-interprète Marc Antoine Joly, dit Joly, présente un premier opus en solo. Deuil est musicalement puissant et profond.

Ce disque concept parle de santé mentale, de perte de repères et de vide soudain. Une intro instrumentale précède chaque chanson, installant une émotion propice à l’écoute des paroles. Ce procédé intéressant amène souvent de belles petites trouvailles musicales.

Au niveau de la plume, Joly réussit à livrer des textes profonds et touchants sur la santé mentale et les blessures intérieures, tout en gardant une lueur d’espoir. Des jeux de guitares solides accompagnent la voix singulière et envoutante de l’artiste franco-ontarien.

Quelques chansons m’ont énormément touché, entre autres Rêve d’enfant. Quelle que soit la situation, ce morceau nous rappelle qu’il est important de s’accrocher à ses rêves.

Dans Les murs saignent, la pièce maitresse de l’album, les fondations d’une maison abimée évoquent les blessures de l’intérieur. Il s’agit d’un crescendo d’une immense intensité.

Tu t’en fous, l’un des succès du disque, a des sonorités plus folks aux couleurs rocks. On y remarque la puissante voix de Céleste Lévis dans le refrain.

Les murs saignent
Album : Deuil

Souvenir dune dualité de styles et de mots

Pochette de l’album Le détroit, de l’artiste franco-albertain Paul Cournoyer.

Photo : paulcournoyer.ca

Il y a quatre ans, l’auteur-compositeur-interprète franco-albertain Paul Cournoyer nous offrait son album Le détroit. Dans cet opus, l’artiste au timbre de voix tout en retenue, presque un chuchotement, livre une dizaine de chansons, fruit d’une plume remplie de tendresse et d’espoir.

Les mélodies captivantes, parfois folks, parfois pop, tantôt guitare, tantôt piano, s’enchainent parfaitement du début à la fin. Pièce après pièce, des paroles poétiques et engagées nous interpellent.

Sale serpent, qui prend sa force dans la puissance d’un solide riff de guitare, est l’un de mes coups de cœur. Il s’agit d’un superbe texte sur ceux qui sont en faveur du pétrole brut, ceux pour qui la planète vaut moins que les revenus tirés de l’exploitation de l’or noir.

S’il y a une chanson qui a tout d’un succès radio, c’est bel et bien Fou. Le ver d’oreille est garanti avec le riff très pop et la mélodie accrocheuse, qui ne manquera pas de tourner en boucle dans toutes les têtes.

J’adore Le vent, les champs pour son beau crescendo, qui passe aisément d’un folk doux à une pop rock très rythmique. La pièce titre, Le détroit, vaut également le coup d’être écoutée pour la profondeur du texte et l’émotion de l’interprétation.

Fou
Album : Le détroit

Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.

Le gentil géant de Clare

Marc à Paul à Jos, originaire de la Baie Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse.

PHOTO : marcapaulajos.bandcamp.com

Commençons par un des personnages les plus attachants de la Nouvelle-Écosse : Marc à Paul à Jos, originaire de la Baie Sainte-Marie, un vrai p’tit paradis sur terre.

Reconnu pour être un excellent conteur, l’Acadien a sorti, en décembre dernier, son sixième album, Bête à cornes, dans lequel il nous offre un univers bluegrass des plus solides et captivants.

Le disque est porté par des musiciens talentueux. La preuve avec Dark Eyes (les usses cernés), un morceau instrumental qui met en valeur la virtuosité de Marc à Paul à Jos à la mandoline.

Le conteur nous livre aussi des histoires du quotidien, avec toutes les couleurs de la langue de la Baie Sainte-Marie. Il nous parle de la langue française, des remèdes miracles de nos grand-mères et des décisions politiques, «des clowns d’Ottawa» comme il dit.

Il y a deux pièces qui m’ont faire beaucoup sourire : Paul du Canada, une satire politique sur l’air de notre hymne national, et Renault Magané, une déclaration d’amour pour une voiture européenne.

L’Éléphant de Néguac
Album : Bête à corne

La capsule temporelle de Menoncle Jason

Au Nouveau-Brunswick, on a rendez-vous avec un autre phénomène acadien : Menoncle Jason, personnage créé par l’auteur-compositeur Jason LeBlanc. Ce dernier nous offre un album double enregistré à Memramcook et Moncton : Live avec la paroisse, une capsule temporelle qui saura vous accrocher un p’tit sourire en coin.

Menoncle Jason, personnage créé par l’auteur-compositeur acadien Jason LeBlanc.

Photo : menonclejason.com

Cet album met également en valeur le talent des musiciens qui accompagnent Menoncle Jason. L’Acadien réussit à créer un univers captivant, avec une touche d’humour. Les mélanges des univers sont fluides et s’écoutent d’un trait.

Tous au long de ces deux CD, nous sommes transportés dans un univers country rétro non seulement au niveau des mélodies, mais aussi au niveau du traitement de l’enregistrement. Nous sommes hypnotisés par un son de guitare grinçant des années 70 et par une voix feutrée qui sort directement d’un vieux 33 tours. Le chiac se place doucement dans nos oreilles. L’univers et le personnage sont fort réussis.

 

Cette compilation des œuvres de Menoncle Jason prend son inspiration dans différents tableaux du quotidien qui dépeignent des situations un peu cocasses. On retrouve quelques bons classiques comme le south country Tout vendre et Sors de ma yard.

Autres bonnes pièces : Bill de Hydro, Slack ton harias, Double double et Halle ta marde.

Halle ta marde – Live à Memramcook 2021
Album : Live avec la paroisse

L’homme exponentiel, unique en son genre

Il existe en Ontario un auteur-compositeur-interprète vite devenu plus grand que nature.

Stef Paquette, auteur-compositeur-interprète franco-ontarien.

Photo : Étienne Ranger

Stef Paquette a débuté sa carrière avec les Chaizes Muzikales. Il est rapidement devenu un des meilleurs artistes de sa génération.

En 2011, il lance Le salut de l’arrière-pays, un de ses plus grands albums. Des mélodies folk, rock et blues qui supportent des textes puissants et engagés, doux et tendres. Plusieurs des plages de l’album sont devenues des vers d’oreille qui tournent toujours à la radio aujourd’hui.

Fait pour rester, C’est toujours les meilleurs, Les petites fraises d’été et Pour le moulin ne sont que quelques-unes des chansons extrêmement puissantes du disque, à l’image de ce personnage unique et authentique qu’est Stef Paquette.

Cet album reste un must dans toutes les discothèques franco-ontariennes qui se respectent. Un album qui a pris de la valeur au fils des années.

Tout c’que j’veux
Album : EP

Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.