le Mardi 15 juillet 2025

Le Diefenbunker est un grand complexe sous-terrain qui devait servir d’abri nucléaire aux dirigeants du Canada – juste au cas. Il a été construit au début des années 1960, en pleine guerre froide.

John Diefenbaker, alors qu’il était premier ministre du Canada, 1960. 

Photo : Wikimedia Commons, domaine public

Le site choisi se trouve sous les terres d’une ancienne ferme dans la localité de Carp, située à une trentaine de kilomètres à l’ouest d’Ottawa et aujourd’hui incluse dans l’agglomération de la capitale nationale.

Les bombes ne sont jamais venues. Le premier ministre canadien John Diefenbaker – d’où le surnom de Diefenbunker – qui en avait ordonné la construction, ne l’a même jamais visité.

Petite mise en contexte.

Vers la fin des années 1950, les tensions entre les pays dits «occidentaux», avec en tête les États-Unis, et les nations communistes, menées par l’Union soviétique, ne cessent de croitre. Cette «guerre froide», comme on l’a appelée, suscite de plus en plus la crainte d’un conflit nucléaire.

En réponse à cette menace, plusieurs pays construisent des bunkers pour fournir aux dirigeants un abri sûr qui leur permettra de sauver leur peau… autrement dit de continuer à gérer le pays. Ou les deux.

Et Diefenbaker créa le Diefenbunker

Le Canada n’est pas en reste. En 1958, le premier ministre John Diefenbaker lance la construction d’une cinquantaine d’abris nucléaires aux quatre coins du pays. Au public, on présente le tout comme un «système fédéral décentralisé de gouvernement d’urgence avec des éléments centraux, régionaux et locaux.» La langue de bois ne date pas d’hier…

L’une des affiches du programme de sensibilisation du public à la menace nucléaire lors de la guerre froide. 

Photo : Diefenbunker : Musée canadien de la guerre froide, 2010A/00A/009C

Le projet est nommé «Centre expérimental des transmissions de l’armée».

Bref, le gouvernement souhaite garder ces bunkers ultrasecrets. Mais c’est sans compter la perspicacité et la ténacité d’un journaliste du nom de George Brimmell, du Toronto Evening Telegram, un journal aujourd’hui disparu.

George Brimmell trouve suspects les travaux de construction qui se déroulent à Carp. Il pose des questions aux autorités, mais n’obtient que des réponses évasives. On est muets comme une carpe.

Le journaliste décide de survoler le site en avion. Il aperçoit 78 toilettes qui se font engouffrer sous terre. Après avoir gratté un peu, Brimmell découvre la véritable nature du projet… et dévoile le tout dans son journal en septembre 1961. Ah, les journalistes! Ils trouvent toujours le moyen de foutre le bordel. Une chance.

Un complexe imposant

La révélation du journal met Diefenbaker en furie. C’est à ça aussi que servent les médias!

La construction du Diefenbunker s’achève en 1961. Elle a nécessité 32 000 verges cubes de béton et 5 000 tonnes d’acier. Le cout : 22 millions de dollars. Une fortune pour l’époque.

Porte de la chambre forte de la Banque du Canada aménagé au dernier sous-sol du Diefenbunker et destiné à entreposer les réserves d’or du pays en cas d’attaque nucléaire.

Photo : Wikimedia Commons, Attribution-Share Alike 2.0 Generic

L’abri est conçu pour résister à une attaque nucléaire de 5 mégatonnes, soit 250 fois la puissance des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Il a une superficie de plus de 30 000 mètres carrés répartis sur quatre étages et peut accueillir plus de 500 personnes. On y retrouve notamment :

Le dernier sous-sol abrite une chambre forte dans laquelle la Banque du Canada aurait pu entreposer les réserves d’or du pays.

Le bunker est aussi doté de puits souterrains pouvant fournir jusqu’à 1 800 litres d’eau. Des générateurs ont été aménagés avec de grands réservoirs de carburant pour assurer une alimentation en énergie. La machinerie et la plomberie étaient protégées par un système de ressorts et de tuyaux flexibles capable de soutenir le choc d’une explosion.

Mais ce bunker n’a jamais servi.

Difficile de deviner de la surface qu’un énorme bunker se trouve sous terre.

Photo : Dennis Jarvis, Wikimedia Commons, Share Alike 2.0

Tunnel d’entrée du Diefenbunker.

Photo : Wikimedia Commons, Share Alike 3.0

Le bureau du premier ministre à l’intérieur du Diefenbunker. 

Photo : Jonathon Simister, Wikimedia Commons, Share Alike 3.0 Unported

Pas de bombe, pas de problème!

La seule occasion où l’on a envisagé sérieusement d’envoyer les dirigeants et l’or du pays sous terre est survenue en 1962, lors de la crise des missiles de Cuba.

Par la suite, comme la nature a horreur du vide, le bunker a abrité une station des Forces armées canadiennes, en tant que quartier général d’urgence du gouvernement du Canada.

En 1997, le Diefenbunker est devenu un lieu historique national et le site du Musée canadien de la guerre froide.

Le nom Diefenbunker perdure encore, et il est aujourd’hui possible de visiter l’endroit pour y voir du matériel, des photographies, des films, des plans, des cartes ainsi que des meubles de l’époque. Pas besoin d’attendre la prochaine attaque!

Le complexe offre même une activité de simulation de type «salle d’évasion», au cours de laquelle les participants doivent tenter d’arrêter la séquence de lancement d’une bombe et de transmettre une alerte au monde extérieur. Tout pour un dimanche après-midi bien rempli!

Le bunker a également servi pour le tournage d’une scène dans le film La Somme de toutes les peurs (The Sum of All Fears). Eh oui, si aucun premier ministre du Canada – sauf Pierre Elliott Trudeau en 1977 – n’a mis les pieds dans le Diefenbunker, ce n’est pas le cas pour de grands acteurs, comme Morgan Freeman, Ben Affleck et d’autres.

Quant aux autres bunkers prévus à l’origine par Diefenbaker, seulement six seront construits, Pierre Elliot Trudeau ayant mis fin aux autres projets.

Deux sont encore en activité : celui de la base militaire de Val Cartier, près de Québec, sert de centre de simulation et abrite les bureaux de l’administration de la base, et celui de Debert, non loin de Truro, en Nouvelle-Écosse, a été rénové et est ouvert aux visiteurs.

Pour terminer, un clin d’œil aux Trudeau. Pendant la guerre froide, le gouvernement fédéral a mené une campagne au moyen de dépliants et d’affiches pour encourager la population à se préparer à la possibilité d’une attaque nucléaire, juste au cas. L’un des personnages utilisés pour transmettre ces messages s’appelait… «Justin Case». Ça s’invente pas.

Une autre annonce faite au même moment aurait mérité que l’on s’y attarde. Cette annonce a été faite par le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, qui a dévoilé la nouvelle stratégie de son gouvernement pour accueillir les nouveaux arrivants francophones hors Québec.

Ce plan veut principalement favoriser le recrutement d’une main-d’œuvre étrangère francophone. On peut supposer que le gouvernement cherche notamment à pourvoir des postes francophones en santé et en éducation.

Le gouvernement affirme aussi vouloir aider des communautés à «bâtir des milieux propices à l’intégration économique et socioculturelle des nouveaux arrivants francophones».

Près d’une trentaine de communautés bénéficieront de ce programme. Cependant, sans plus de détails, il est difficile de savoir de quoi il s’agit exactement pour l’instant.

Une annonce bien accueillie

Cette annonce a cependant été bien accueillie par des représentants de communautés francophones. Comme le soulignait la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, Liane Roy, «on est quand même content[s] de voir que le gouvernement fédéral nous a entendus».

Mais vous aurez peut-être remarqué comme moi le «quand même» dans cette déclaration. C’est que cette annonce a de bons et de moins bons aspects.

Commençons par les éléments intéressants.

Ce qui est bien dans l’approche du gouvernement fédéral, c’est qu’il semble reconnaitre l’importance d’appuyer des initiatives locales, et que ces initiatives locales peuvent différer les unes des autres, notamment d’une région à l’autre.

Cette flexibilité n’est pas une chose qui vient naturellement aux gouvernements, qui sont souvent critiqués pour leur manque de souplesse.

Avec cette annonce, on a l’impression que le gouvernement a compris que les besoins des francophones en situation minoritaire étaient multiples et variés d’un bout à l’autre du pays et qu’il était important de tenir compte de cette diversité.

On peut aussi se réjouir que l’attention du gouvernement se porte pour le moment sur les domaines de la santé et l’éducation, deux secteurs aux prises avec d’importants défis. On rapporte régulièrement des cas de personnes qui n’ont pas pu recevoir des services en santé ou en éducation en français.

Un rapport présenté l’automne dernier par le directeur de la responsabilité financière de l’Ontario indique, par exemple, que le nombre de places disponibles dans le réseau d’éducation francophone de cette province ne permettait d’accueillir que 59 % des enfants ayant droit à une éducation en français.

L’immigration, la solution au déclin du français?

C’est une chose d’accueillir de nouveaux arrivants francophones, mais cela en est une autre de montrer qu’il est possible de faire sa vie en français au Canada.

Si on a beaucoup présenté l’immigration comme étant une solution pour freiner le déclin de la population francophone au pays, on ne s’est pas encore sérieusement pencher sur la véritable question : est-ce que cette stratégie peut fonctionner?

Peu de données existent pour répondre à cette question. Celles du recensement permettent de constater que l’usage du français est en déclin partout au pays depuis de nombreuses années, mais sans plus. Heureusement, il semble que Statistique Canada commence à se pencher plus sérieusement sur cette question.

Ainsi, l’agence fédérale a publié en décembre 2023 les premiers résultats d’une enquête sur les changements de comportement linguistique à la maison.

Ces résultats proviennent d’un sondage mené auprès de 36 000 répondants de 15 ans et plus entre avril 2022 et juin 2023. Bien que l’ensemble des données ne soit pas encore publié (elles le seront probablement dans deux ou trois ans), on nous présente déjà quelques éléments d’analyse intéressants.

Pour commencer, nous apprenons que près de 12 % de la population canadienne ne parlait ni français ni anglais à la maison il y a cinq ans. Sans surprise, les immigrants forment la majorité de ce groupe (80 %).

Au cours des cinq dernières années cependant, 15 % de ces immigrants ont adopté l’une des deux langues officielles du Canada à la maison. Ces changements s’observent surtout chez les jeunes immigrants ainsi que chez les immigrants arrivés récemment au pays.

Le pouvoir d’attraction de l’anglais

Les résultats de l’enquête indiquent aussi que l’anglais exerce un fort pouvoir d’attraction, même au Québec. Dans cette province, 9 % des immigrants qui n’utilisaient aucune des deux langues officielles à la maison ont adopté le français au cours des cinq dernières années, mais 4 % ont tout de même adopté l’anglais.

C’est donc une personne immigrante sur deux qui choisit l’anglais comme langue d’usage à la maison au Québec.

Ailleurs au Canada, les écarts sont nettement plus substantiels : 15 % des immigrants ont adopté l’anglais à la maison contre 0,1 % pour le français durant la même période.

Par ailleurs, les francophones hors Québec (qu’ils soient immigrants ou non) sont plus susceptibles de modifier leur comportement linguistique à la maison que ceux du Québec : ils sont 13 % à avoir choisi d’utiliser l’anglais à la maison au cours des cinq dernières années, comparativement à moins de 2 % de francophones au Québec.

Ces données ne sont pas complètes et il est à espérer que d’autres enquêtes seront menées sur les questions linguistiques. Il serait notamment très utile de savoir si ces tendances s’observent dans toutes les régions du pays, dans tous les milieux socioéconomiques, dans tous les contextes familiaux, etc.

Cependant, ce que cette enquête révèle clairement c’est que certains changements se produisent après l’établissement des nouveaux arrivants au pays. Pourquoi ces changements surviennent-ils et comment peut-on les anticiper? Le gouvernement devrait aussi se pencher sur ces questions lorsqu’il élabore ses politiques linguistiques.

Geneviève Tellier est professeure à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa. Ses recherches portent sur les politiques budgétaires des gouvernements canadiens. Elle commente régulièrement l’actualité politique et les enjeux liés à la francophonie dans les médias de tout le pays.

Et si, cette fois, c’était la bonne?

Après les disparitions successives de la Ligue nationale de hockey féminin (1999-2007), de la Ligue canadienne de hockey féminin (2007-2019) et de la Fédération première de hockey (2015-2023), les hockeyeuses professionnelles ont, depuis le 1er janvier, une nouvelle organisation : la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF).

Pas facile de s’y retrouver avec tous ces changements?

Pour la faire courte, la LPHF regroupe six équipes (Ottawa, Montréal, Toronto, Boston, New York et Minnesota), qui s’affrontent durant 24 matchs de saison régulière. Les quatre plus performantes rejoindront les séries, qui seront disputées au meilleur des cinq matchs. Un fonctionnement somme toute classique pour une ligue sportive nord-américaine.

Ce qui m’a semblé plus inattendu, c’est l’engouement qui l’entoure. Pour être tout à fait honnête, je n’avais que vaguement entendu parler de la ligue qui la précédait, la Fédération première de hockey, même si une équipe de la ville où j’habite, Montréal, en faisait partie.

En revanche, à l’approche du lancement de la saison de la LPHF, le 1er janvier, je n’ai pu que constater l’abondance d’articles entourant l’évènement qui ont fleuri dans les médias spécialisés – comme le site américain The Athletic, qui a une journaliste pour couvrir à plein temps la compétition, Hailey Salvian – mais aussi dans ceux d’actualité générale.

J’ai ainsi lu avec intérêt ces différents articles. Dans celui du Devoir, la vice-présidente principale des opérations hockey de la LPHF, Jayna Hefford, n’hésite pas à qualifier le lancement de cette nouvelle compétition comme «le moment le plus important» à ce jour pour le hockey féminin.

Guylaine Demers, professeure au Département d’éducation physique de l’Université Laval, à Québec, estime même qu’en cas de réussite, cette nouvelle ligue pourrait avoir un «effet boule de neige» sur tout le sport féminin canadien.

Des records d’affluence

Les premiers matchs de la saison ont montré que cette belle ambition n’est pas que le fruit de l’imagination des organisateurs. Le public est au rendez-vous.

Dès le deuxième jour de compétition, la rencontre entre Ottawa et Montréal avait réuni 8 318 spectateurs dans les gradins de la Place TD, à Ottawa, un record pour un match de hockey féminin professionnel. Un record qui a depuis été largement battu par le match entre Minnesota et Montréal, avec une affluence de 13 316 personnes.

La couverture télé est, elle, à la hauteur de l’évènement, surtout du côté canadien. Plusieurs chaines diffusent les rencontres (CBC/Radio-Canada, RDS, TSN, Sportsnet). Aux États-Unis cependant, la compétition est cantonnée aux chaines régionales.

Malgré un développement express – il n’y a eu que six mois entre l’annonce de la création de la LPHF, fin juin 2023, et le premier match de la compétition, le 1er janvier dernier –, la nouvelle organisation repose sur des bases solides, du moins en apparence.

Propriété de l’homme d’affaires américain Mark Walter, qui est également copropriétaire de la franchise de baseball des Dodgers de Los Angeles, la LPHF a reçu le soutien de l’ex-joueuse de tennis Billie Jean King, figure majeure du développement du sport féminin (je ne peux d’ailleurs que vous recommander le très bon film sur son combat, La Bataille des sexes).

De plus, les joueuses ont été inscrites au centre du processus de création de la nouvelle compétition. Fait rarissime, elles se sont mises d’accord sur leur convention collective, avant même que la ligue soit sur pied. «Le soutien que ces athlètes recevront ne ressemble à rien de ce que nous avons vu auparavant dans notre sport», estime Jayna Hefford.

Les filles s’offrent le droit de rêver

Toutefois, pour assurer un succès à long terme, il reste beaucoup de travail. Pour le moment, aucune équipe na encore de nom et de logo, éléments indispensables à un développement marketing.

D’autre part, le hockey féminin ne pourra sans doute pas s’épanouir totalement sans la création d’un Championnat du monde de hockey junior, comme il y en a un du côté masculin.

Cette compétition, qui s’adresse aux joueurs de moins de 20 ans, offre la possibilité de continuer à progresser et à montrer sa valeur avant de passer au monde professionnel. L’exemple de Connor Bédard, qui avait survolé la compétition en 2023, est une preuve de l’importance de ce championnat.

Surtout que la LPHF a offert la possibilité aux filles de rêver en grand et c’est une très bonne chose.

«Mon objectif, avant, c’était de faire les Jeux du Québec. Là, ça me donne un autre objectif d’une couche plus haute, et ça me permet de m’entrainer plus fort», se réjouit Victoria Beaudoin, joueuse de 14 ans des Remparts de Richelieu, au Québec, interrogée par Radio-Canada.

Il y a désormais un avenir pour elles, la possibilité de vivre de leur passion.

Pour finir, je ne peux m’empêcher d’établir une comparaison avec la première division de soccer féminin en France, qui fait également figure de fer de lance du sport professionnel féminin dans l’Hexagone.

Malgré une longue existence – elle a été créée en 1974 – et la présence de deux clubs d’envergure internationale (l’Olympique lyonnais et le Paris Saint-Germain), la compétition a traversé une zone de turbulences l’an passé. La qualité des pelouses et de la retransmission des matchs ont été pointées du doigt, et le milieu n’a de cesse de réclamer plus de considération.

Le niveau des rencontres s’améliore incontestablement, mais le soccer féminin peine encore à atteindre la popularité du soccer masculin en Europe, à cause d’infrastructures défaillantes, mais pas seulement.

Même quand les Espagnoles triomphent sur la scène mondiale, leur heure de gloire passe au second plan à cause de lagression du président de la Fédération contre l’une de ses joueuses. Le chemin pour une vraie égalité des sexes dans le sport est encore long…

Je ne peux que souhaiter à la LPHF d’éviter tous ces écueils. Elle y gagnera un temps précieux dans son ambitieux développement.

Timothée Loubière est journaliste pupitreur au quotidien Le Devoir. Avant de poser ses valises au Québec en 2022, il était journaliste sportif en France, notamment au journal L’Équipe.

Pour de nombreux actes de destruction environnementale, il ne suffit pas de parler de pollution.

Le terme d’écocide a été utilisé pour parler de la disparition des caribous en Abitibi, au Québec; de la destruction de milieux humides et de tourbières; de la dégradation à grande échelle et à long terme de l’environnement autour des sites d’exploitation des sables bitumineux; ou encore de l’inondation de territoires et du déplacement de populations à la suite de la construction de mégabarrages.

Aucune définition officielle n’existe pour l’écocide.

L’organisme Stop Ecocide définit l’écocide comme «une destruction et un dommage massifs des écosystèmes, un dommage grave à la nature, qui est étendu ou durable».

À Vienne, l’European Law Institute le définit plutôt comme la «dévastation et la destruction de l’environnement au détriment de la vie».

Le Parlement européen parle quant à lui «d’infractions comparables à l’écocide avec des conséquences catastrophiques telles qu’une pollution généralisée ou des incendies de forêt à grande échelle».

Si la définition reste à déterminer, c’est que le concept demeure en cours d’élaboration, tant au niveau de la pensée que dans le droit international.

À lire aussi : Écocide, «détruire la terre est le crime le plus sérieux qui existe»

Criminaliser plutôt que régulariser

Le défi essentiel de toute législation contre l’écocide est de criminaliser la destruction proprement dite de l’environnement, peu importe les lois et règles en place, plutôt que de seulement punir les entreprises qui contreviennent à des lois possiblement vagues ou trop étroites.

Une telle criminalisation est dite nécessaire parce que les entreprises polluantes tendent à planifier le cout des amendes, qui deviennent une forme de taxe aux pollueurs. C’est sans compter que très peu de délits reçoivent des sanctions, comme on peut le voir dans le secteur minier en Abitibi.

Et même dans le cadre d’un projet législatif à l’échelle européenne, les amendes ne sont pas suffisamment lourdes pour être dissuasives. Mais le dommage sur les écosystèmes est souvent irréparable.

Et ces dommages sont souvent volontaires, c’est-à-dire que les personnes qui prennent des décisions qui les causent savent que leurs actions entraineront une destruction environnementale.

Or, la criminalisation au niveau des entreprises a ses limites, étant donné qu’elle ne touche pas directement les personnes responsables des décisions destructrices… ni celles qui bénéficient des profits qui en découlent.

À lire aussi : Conférences sur le climat : un échec annoncé (Chronique)

L’écocide et ses liens au génocide

L’écocide est aussi lié indirectement au génocide dans le contexte du Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Si la destruction d’un environnement est un moyen de cibler un groupe que l’on cherche à détruire, cette destruction devient une attaque et un crime de guerre.

D’ailleurs, au niveau des relations entre nations, l’écocide a d’abord été vu comme une arme de guerre, en réaction à l’utilisation par les États-Unis de l’agent orange au Vietnam, un défoliant qui a eu des conséquences à long terme.

Les actions qui pourraient être vues comme constituant un écocide dans le cadre de conflits armés apparaissent donc dans le droit international comme un crime de guerre dommageable à l’environnement.

L’Ukraine a accusé la Russie d’écocide en relation à la destruction d’un barrage et à la contamination des sols, et mène une enquête criminelle à ce sujet suivant ses propres lois.

Au Canada comme ailleurs, la destruction d’écosystèmes est par ailleurs liée au génocide des peuples autochtones. Après tout, elle contribue à la destruction des conditions d’existence de certaines formes de vie et de culture, et avant tout des modes de vie qui dépendent de la relation à la terre et à un environnement spécifique pour la transmission des connaissances et de la langue.

Mais la destruction d’écosystèmes continue aussi de gravement plomber les économies autochtones – pourtant névralgiques pour atteindre l’autonomie face à l’État colonial –, comme cela a été le cas lors de l’élimination des bisons sur les plaines.

Cette dévastation force plusieurs communautés ou peuples entiers à abandonner leur territoire pour vivre ailleurs. Et les désastres continuent.

Un crime contre la vie

Des destructions de cette ampleur, qui ont lieu régulièrement, menacent ainsi la vie elle-même, qu’elle soit végétale ou animale (et humaine), ainsi que les processus liés aux sols et aux eaux.

Étant donné que le changement climatique n’est que l’une des neuf limites planétaires, nous devons développer une réponse à la destruction d’environnements et d’écosystèmes. Parler d’écocide nous permet de le faire et de prendre la mesure de la gravité de notre situation actuelle.

Au final, le problème de la lutte contre l’écocide n’est peut-être pas tant, ou seulement, de légiférer afin de mieux pouvoir le sanctionner ou le punir, ou même de le prévenir.

Le problème semble plutôt être le manque de volonté de l’État d’empêcher de telles destructions.

Pire encore, au Canada, c’est l’État qui subventionne les mêmes entreprises qui détruisent des écosystèmes et créent des dangers pour la vie (et ce également hors du pays). Tandis que ces subventions doivent se tarir en 2024, il nous reste encore à en voir véritablement la fin – et l’écocide est loin d’être perpétré par les seules industries fossiles.

Sans une volonté claire à tous les niveaux de gouvernement, nous ne sommes pas près de voir la fin des écocides.

Jérôme Melançon est professeur agrégé en études francophones et interculturelles ainsi qu’en philosophie à l’Université de Regina. Ses recherches portent notamment sur la réconciliation, l’autochtonisation des universités et les relations entre peuples autochtones et non autochtones, sur les communautés francophones en situation minoritaire et plus largement sur les problèmes liés à la coexistence. Il est l’auteur et le directeur de nombreux travaux sur le philosophe Maurice Merleau-Ponty, dont «La politique dans l’adversité. Merleau-Ponty aux marges de la philosophie» (Metispresses, 2018).

Parce que notre perception de l’inflation est plus importante que la réalité. Après trente ans de stabilité des prix, la forte inflation des dernières années a marqué nos esprits.

Grâce au recul des prix du pétrole, l’inflation est retombée à des niveaux normaux depuis plusieurs mois déjà. La Banque du Canada prévoit que l’inflation moyenne sera de 2,5 % en 2024, tout près de sa cible de 2 %.

Mais ce n’est pas ce à quoi l’on s’attarde quand on va à l’épicerie. Il importe peu de savoir que la livre de beurre coutera (seulement) 8,25 $ en décembre 2024 par rapport aux 8,00 $ actuels. Tout le monde se rappelle que la livre de beurre coutait 6,00 $ avant la pandémie.

L’inflation sur 4 ans

Normalement, l’inflation se calcule sur une période de douze mois. On compare les prix d’aujourd’hui par rapport à ce qu’ils étaient à pareille date l’an dernier. Les plus récentes données de Statistique Canada nous apprennent que les prix ont augmenté en moyenne de 3,1 % sur un an en novembre.

Mais si l’on prend un pas de recul et que l’on regarde l’inflation depuis quatre ans, on prend toute la mesure de la croissance des prix. Le portrait est frappant.

De 2020 à la fin de 2023, l’inflation moyenne a été de 16 % au pays. C’est autant en quatre ans que pendant toute la décennie 2010.

Le prix de certains produits de base a cru encore davantage. Le cout des aliments a augmenté de 21 %, tout comme celui du logement.

Ces données sont des moyennes qui cachent cependant d’importants écarts. Certaines villes ou certains types de logements ont connu des augmentations de prix beaucoup plus importantes, alors que dans d’autres régions les prix ont été plus stables.

Les propriétaires qui renouvèlent leur hypothèque en ce moment subissent de plein fouet l’augmentation des taux d’intérêt, alors que ceux qui renouvèleront seulement dans 24 ou 36 mois seront épargnés par ces hausses.

Le pouvoir d’achat s’est maintenu

Cela peut paraitre surprenant, mais en moyenne, les salaires ont augmenté plus rapidement que l’inflation depuis quatre ans. La hausse moyenne de la rémunération hebdomadaire a été de presque 17 % au cours de cette période, soit environ 1 % de plus que l’inflation.

La pénurie de main-d’œuvre a permis aux travailleurs de nombreux secteurs de négocier de généreuses augmentations. 

Ce portrait dissimule cependant une sombre réalité : quand on connait une hausse aussi rapide et inégale des prix et des salaires, peu de gens correspondent à la moyenne. Les écarts sont importants.

Pour ceux dont les salaires n’ont pas augmenté, pour ceux qui doivent se trouver un nouveau logement et qui voient que le prix d’un appartement équivalent à celui qu’ils occupent a doublé, pour ceux qui peinent à se nourrir adéquatement, les moyennes n’ont aucune importance.

Ces personnes ont véritablement perdu de leur pouvoir d’achat, et leur situation s’est empirée. C’est ce qui compte.

Même pour ceux dont le pouvoir d’achat s’est maintenu, la forte variation des prix peut leur donner l’impression que leur situation économique s’est détériorée. Peu importe que les prix n’augmentent presque plus depuis six mois, ils se rappellent très bien que les prix étaient beaucoup plus bas avant la pandémie.

Le ralentissement de l’économie affecte notre perception

Le ralentissement de l’économie qu’on connait à cause de la hausse des taux d’intérêt aggrave cette perception négative. On entend parler de récession possible en 2024 dans les médias. Le discours autour de l’économie est négatif.

Pourtant, malgré un ralentissement de l’économie et une forte croissance de la population en 2023, l’emploi n’en a pas trop souffert. Le choc aurait pu être bien pire.

Il s’est créé plus de 500 000 emplois au Canada en 2023. C’est énorme. Malgré cela, le taux de chômage a augmenté; il est passé de 5 % à 5,8 % depuis un an. C’est parce que le Canada connait une vague sans précédent d’immigration qui fait en sorte que davantage de personnes se cherchent un emploi.

Mais dans le contexte où la banque centrale a donné un coup de frein en augmentant les taux directeurs dix fois en quinze mois et où l’on se remet d’une crise inflationniste, l’économie canadienne est étonnamment résiliente.

Malgré tout, on l’entend, les gens sont inquiets.

Les chroniqueurs et les analystes économiques auront beau dire que l’inflation est jugulée, que l’économie se porte bien dans les circonstances, cela ne changera probablement rien à la perception négative des gens qui ont connu une hausse des prix inégalée depuis quarante ans.

En politique comme en économie, les perceptions sont souvent plus importantes que les faits.

Notice biographique

David Dagenais  est journaliste économique indépendant et entrepreneur. Auparavant, il a été journaliste à Radio-Canada après avoir achevé des études supérieures en économie politique à l’UQAM et à l’Université d’Ottawa.

Accroissement du nombre de conflits dans le monde

Retenons en premier lieu l’éclatement d’un nouveau conflit au Soudan qui, comme bien souvent dans le cas des conflits en Afrique, est largement passé sous le radar de la communauté internationale.

Or, cette guerre fait des ravages parmi une population civile déjà l’une des plus pauvres au monde. Les probabilités d’un nouveau génocide au Darfour sont par ailleurs élevées.

Et malheureusement, je ne vois pas de piste de sortie du conflit de si tôt.

Premièrement parce que les généraux qui se font la guerre ont trop à perdre.

Deuxièmement parce que les interférences étrangères, les enjeux autour des ressources du Soudan et le fait que tout le monde vend allègrement des armes aux deux parties font en sorte qu’en fin de compte peu de monde a intérêt à ce que cette guerre s’arrête.

C’est donc un conflit qui risque de s’enliser, comme vont continuer à s’enliser les conflits dans la région du Sahel. Maintenant que les juntes militaires sont bien installées au Mali, au Burkina Faso et au Niger, on s’aperçoit qu’elles se trouvent fort dépourvues dans leur lutte contre les groupes terroristes djihadistes.

En second lieu, la guerre menée par Israël contre la population gazaouie a ouvert un deuxième grand front. Jamais depuis 1945, le monde n’avait connu autant de guerres interétatiques. Et des guerres qui sont menées en faisant fi des conventions internationales, que ce soit à Gaza ou en Ukraine.

Ce manque de respect pour le droit international n’est pas sans lien avec l’affaissement de la démocratie.

Polarisation et populismes

Cela semble inéluctable, année après année, on assiste à la montée des partis d’extrême droite, désormais aux manettes du pouvoir dans des pays comme l’Italie, la Finlande et la Suède.

Mais l’on voit aussi et surtout, des partis de droite traditionnels qui se droitisent à la vitesse grand V, pensant ainsi éviter la casse, même si depuis 20 ans, tous les cas de figure ont démontré que c’était une tactique perdante.

Ce recul marqué de la démocratie, en Europe en particulier, a deux effets majeurs sur le vieux continent. Tout d’abord, ces partis sont tous eurosceptiques et cela pose un véritable défi pour l’avenir de l’Union européenne.

Ensuite, ce sont des partis qui sont proches de la Russie, puisqu’ils sont financés par celle-ci, et donc qui rechignent à soutenir l’Ukraine dans sa résistance à l’envahisseur russe.

Cette frilosité des Européens à appuyer militairement et financièrement l’Ukraine est en grande partie responsable de l’échec de la controffensive ukrainienne cet été.

En attendant, la Russie a réussi à reconstituer ses stocks de munitions et donc à marquer des points sur le terrain. Elle a également réussi à diviser durablement les scènes politiques des États européens et à réactiver en sous-main les tensions dans l’ancien espace yougoslave qui est de nouveau au bord de l’implosion.

Cette polarisation et cette montée des populismes affectent également les Amériques, que ce soit chez nous au Canada, chez nos voisins du Sud ou encore en Argentine.

Si les alternances politiques qui ont eu lieu dans plusieurs pays sud-américains signifient bel et bien un enracinement d’un principe démocratique de base, ces sociétés n’en demeurent pas moins profondément divisées.

Pour s’en convaincre, il suffit de prendre le Chili qui, après avoir élu pour la première fois un président de gauche, Gabriel Boric, a élu une nouvelle assemblée constituante à majorité de droite nostalgique de Pinochet.

Dans ces conditions, il s’avère bien difficile de gouverner et d’entamer des réformes permettant de régler les problèmes socioéconomiques. Comme un effet d’engrenage, cela crée du ressentiment et donc des divisions et des votes désespérés pour des hurluberlus du type Javier Milei.

Montée de la pauvreté et incertitudes économiques

Même la Chine dont tout le monde annonçait que 2023 serait la grande année se trouve engluée dans des problèmes économiques structurels notamment concernant son marché immobilier (eh oui, il n’y a pas qu’au Canada!).

Les États, tous aux prises avec des taux d’inflation élevés ont mis en place des politiques monétaires et économiques pour lutter contre la hausse des prix. Or, avant d’éventuellement porter des fruits, ces politiques ralentissent l’économie et font mal aux portemonnaies des citoyens.

Et là encore, on observe un effet d’engrenage : des taux de croissance en berne signifient moins d’emplois et donc moins de personnes qui sortent de la pauvreté, moins d’enfants iront à l’école, ce qui fait qu’ils ne pourront donc pas améliorer le sort économique de leur famille. Ils seront plus vulnérables aux tactiques de recrutement des groupes armés, ce qui favorisera la multiplication des conflits. 

Aurélie Lacassagne est politicologue de formation et doyenne des Facultés de sciences humaines et de philosophie de l’Université Saint-Paul à Ottawa. Elle est membre du Comité de gouvernance du Partenariat Voies vers la prospérité.

Photo : Guillaume Lamy

Les dix lauréats de 2023 rejoignent ainsi la longue liste de quelque 80 artisans de la francophonie canadienne précédemment inscrits au palmarès annuel des dix personnalités influentes de la francophonie canadienne dressé par Francopresse.

«Les lauréats ont des parcours inspirants qui témoignent de l’ampleur des efforts et de l’engagement qu’ils consacrent à assurer la pérennité et le rayonnement des communautés francophones partout au pays», commente Martin Normand, directeur de la recherche stratégique et des relations internationales à l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne et président d’honneur du Palmarès Francopresse de 2023. Il a lui-même été lauréat au Palmarès de 2022.

Des membres de l’équipe de Francopresse et des représentants des journaux membres de Réseau.Presse ont déterminé qui s’inscrirait dans le Palmarès final, s’appuyant sur les candidatures soumises par les journaux membres de Réseau.Presse, de Saint-Jean de Terre-Neuve à Whitehorse.

Photo : Louise Tanguay

Rose-Aimée Bélanger (Ontario)

Rose-Aimée Bélanger a passé les 50 dernières années à créer du beau. Chaque biographie qui circule rappelle que la sculptrice a renoué avec l’art à l’aube de la cinquantaine, après avoir élevé une famille nombreuse. Son envolée tardive et sa discrétion n’ont cependant pas été un frein à une carrière internationale. De son studio lumineux d’Earlton, dans le Nord de l’Ontario, elle a créé des dizaines de femmes, ses «femmes rondes», qu’elle représente amoureuses, au repos ou à la cueillette de petits fruits, toujours dans des poses qui évoquent la douceur et la chaleur. Ses plus connues sont les «Chuchoteuses», trois femmes absorbées par leur conversation, installées sur un banc du Vieux-Montréal. Rose-Aimée Bélanger a souligné son 100anniversaire de naissance en juillet en dévoilant une nouvelle œuvre dans une galerie de Banff, quelques mois avant de rendre son dernier souffle.

Photo : Louise Tanguay
Photo : Louise Tanguay
Photo : Louise Tanguay
Photo : Courtoisie

Luc Bussières (Ontario)        

Depuis 25 ans, Luc Bussières se consacre à la vitalité de l’éducation universitaire dans le Nord de l’Ontario. À titre de recteur de l’Université de Hearst, poste qu’il occupe depuis 2017, il a chapeauté l’indépendance de l’établissement et joue un rôle déterminant dans la réflexion – très active – sur l’avenir de l’éducation postsecondaire en Ontario français. Le legs de Luc Bussières s’étend au-delà de l’année qui s’achève ou de son mandat de recteur. Toujours soucieux de la pérennité de l’offre universitaire à Hearst, Kapuskasing et Timmins, il a été l’un des maitres d’œuvre de la transformation de l’établissement en participant à la mise en place d’un modèle peu commun d’enseignement par bloc.

Photo : Courtoisie

Trèva Cousineau (Ontario)

Trèva Cousineau est une figure de proue de la francophonie ontarienne. Aujourd’hui établie dans la région d’Ottawa, elle influence l’ensemble de la francophonie ontarienne et canadienne depuis 50 ans. Elle n’en est pas à un honneur près. En décembre 2023, elle a été l’une des sept personnes nommées membres honoraires du Centre de la francophonie des Amériques. Dans les dernières années, elle a aussi été reçue à l’Ordre de la Pléiade et à l’Ordre de la francophonie des Amériques. Enseignante, diététiste et administratrice à la retraite, cette lève-tôt demeure fortement engagée dans son milieu. À l’heure actuelle, Trèva Cousineau siège à plusieurs comités locaux, régionaux et nationaux; elle est notamment présidente du Conseil sur le vieillissement d’Ottawa.

Photo : Courtoisie

Olivier Hussein (Nouveau-Brunswick)

L’engagement d’Olivier Hussein dépasse largement les frontières de Dieppe, où il habite. Arrivé au Canada comme réfugié en 2009, le Congolais d’origine milite depuis plusieurs années pour la diversité et l’inclusion. Ses causes? L’immigration francophone, l’intégration communautaire des immigrants et des réfugiés et l’engagement communautaire des jeunes, en particulier des jeunes racisés. En 2023, il a pressé la Ville de Fredericton de renforcer les relations avec l’Afrique francophone afin de stimuler l’immigration. Il a aussi été nommé ambassadeur du Canada au Salon de la Diaspora africaine, une plateforme qui s’intéresse au développement de l’Afrique. Il y a présenté un atelier sur l’importance du bénévolat dans l’intégration professionnelle des jeunes de la diaspora.

Photo : Courtoisie

Leslie Larbalestrier (Yukon)         

Dans le cadre de ses fonctions à la Garderie du petit cheval blanc de Whitehorse, Leslie Larbalestier a dû relever le défi du manque de personnel. Étant passée elle-même par le parcours de l’immigration, elle est en mesure d’appuyer, comprendre et épauler efficacement les nouveaux arrivants francophones qui s’installent au Yukon. En collaboration avec Jocelyne Isabelle, elle a développé une trousse d’accueil, participe activement à la recherche de logements et organise des activités sociales qui visent l’intégration des personnes immigrantes à la culture franco-yukonaise. Elle-même originaire de la Belgique, elle s’assure que l’expérience d’immigration des autres soit la plus plaisante possible. Par son approche très humaine, elle a une incidence concrète sur les nouveaux arrivants et un effet majeur sur la francophonie de Whitehorse. En février 2023, la garderie où elle travaille a reçu le prix Connexion employeurs Réseau de Développement Économique et Employabilité du Canada (RDÉE) pour son engagement envers les personnes immigrantes au Yukon.

Photo : Valérie Charbonneau

François Larocque (Ontario)

Avocat et professeur franco-ontarien, François Larocque participe activement à la recherche sur les enjeux linguistiques et à la défense des droits linguistiques de la minorité francophone au Canada. Titulaire de la Chaire de recherche sur la francophonie canadienne en droits et enjeux linguistiques, renouvelée en 2023, il agit aussi comme conseiller dans les grandes causes linguistiques et auprès du milieu associatif et communautaire. Il a notamment contribué à faire figurer les minorités linguistiques dans le projet de loi sur l’apprentissage et les services de garde (C-35) et s’est engagé dans la réforme de la Loi sur les services en français de l’Ontario et la Loi sur les langues officielles du Canada.

Photo : Ivanoh Photo

Jean-Marie Nadeau (Nouveau-Brunswick)

Jean-Marie Nadeau a joué un rôle capital dans le débat entourant le changement de nom de l’Université de Moncton. Tout a commencé par une lettre ouverte, publiée en février 2023, dans laquelle il revendiquait que l’Université de Moncton soit renommée «Université de l’Acadie»; Robert Monkton, qui a donné son nom à l’établissement, a été l’un des maitres d’œuvre de la déportation des Acadiens. Militant de longue date, il a mobilisé l’Acadie et la francophonie canadienne et a provoqué un débat d’idées. L’établissement a rejeté le changement de nom en décembre, mais qu’à cela ne tienne : il demeure un co-porte-parole très actif et déterminé du Comité citoyen pour le changement de nom de l’Université de Moncton. Soulignons par ailleurs que Jean-Marie Nadeau a consacré sa vie à la cause acadienne et à la cause syndicale.

Photo : Nicole Romanoff

Alexis Normand (Saskatchewan)

L’année 2023 «est un beau cru» pour l’autrice-compositrice-interprète jazz-folk et réalisatrice fransaskoise Alexis Normand. Son documentaire «Assez French» a mis en lumière le lien entre sa famille exogame et le français et il a été sacré meilleur film franco-canadien aux Rendez-vous Québec Cinéma. Elle a été porte-parole des Rendez-vous de la Francophonie 2023, au cours desquels son documentaire a été projeté. Toujours en 2023, elle a lancé son troisième album solo, «Mementos», un acte de validation de son identité linguistique dans le contexte anglodominant de la Saskatchewan. Elle a aussi mené une campagne dans les réseaux sociaux pour faire tomber les préjugés à l’égard des accents et lutter contre l’insécurité linguistique.

Photo : Charlène d'Entremont

Natalie Robichaud (Nouvelle-Écosse)

Natalie Robichaud porte plusieurs chapeaux : elle est directrice générale de la Société acadienne de Clare, vice-présidente du comité organisateur du Congrès mondial acadien 2024, réalisatrice et étudiante à la maitrise. Le jury du Palmarès a remarqué son souci pour la préservation du patrimoine local et acadien. À titre de directrice générale, par exemple, elle cherche depuis longtemps à comprendre, avec ses collègues, pourquoi au juste la Baie Sainte-Marie regorge de talents. En résultent plusieurs initiatives, comme la transcription et l’archivage de l’œuvre de musiciens. Natalie Robichaud travaille aussi à la réalisation d’un documentaire sur l’histoire de la musique de Clare et le retour des contes dans la région. La première du documentaire, produit par l’Office national du film, est espérée pour l’été 2024, soit pendant le Congrès mondial acadien.

Photo : Marianne Dépelteau - Francopresse

Marguerite Tölgyesi (Yukon)

Si l’engagement jeunesse avait un visage, il aurait celui de Marguerite Tölgyesi. Depuis 10 ans, elle s’investit dans la cause francophone et pour la jeunesse. Elle a entrepris son parcours bénévole au comité Jeunesse Franco-Yukon, dont elle a été présidente, avant de s’engager au sein de la Fédération de la jeunesse canadienne-française, d’abord à titre de vice-présidente puis de présidente. En 2023, on a pu la voir sur plusieurs plateformes, portant une trentaine de cocardes, pour montrer l’étendue des possibilités inhérentes à l’engagement citoyen. À 25 ans, elle demeure engagée dans divers organismes. Elle a notamment voyagé en Tunisie pour l’Organisation internationale de la Francophonie. Marguerite Tölgyesi siège au conseil d’administration de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) et œuvre comme gestionnaire, Jeunesse pour l’Association franco-yukonaise.

Sans l’objectif commun de pouvoir offrir une perspective nationale aux lecteurs des journaux locaux francophones, Francopresse n’existerait pas.

L’histoire commence en 1988 avec Yves Lusignan, le tout premier journaliste embauché par l’Association de la presse francophone (APF) qui a lancé le service de nouvelles à partir de zéro.

«J’avais un bureau, évidemment vide, un téléphone à brancher. Et ensuite, il a fallu débuter quelque part», se souvient celui qui a dû établir tous les contacts nécessaires pour faire connaitre ce nouveau service .

Pour Sylviane Lanthier, ancienne rédactrice en chef de La Liberté au Manitoba, l’apport de ce service était important pour le réseau.

«Évidemment, on trouvait ça important d’avoir un service de presse qui pouvait servir tous les Franco-Canadiens qui étaient dans tous les territoires et toutes les provinces qui pouvait acheminer de l’information, et faire des textes que les journalistes locaux ne pouvaient pas faire», indique celle qui fut également membre du conseil d’administration de l’APF.

La fondation du service de nouvelles

Pour en savoir plus sur les origines du service de nouvelles, consultez la vidéo ci-dessous, dans laquelle on retrouve Yves Lusignan, premier journaliste à Francopresse, Sylviane Lanthier, ancienne rédactrice en chef de La Liberté et Marcia Enman, directrice générale de La Voix acadienne, à l’Île-du-Prince-Édouard.

L’évolution technologique

Au cours des 35 dernières années, la technologie a transformé la transmission de l’information à tous les égards.

Du télécopieur au courrier électronique, les artisans de la presse écrite francophone ont dû adapter leurs méthodes de travail.

Marcia Enman, qui œuvre pour La Voix acadienne depuis 1978, se souvient de la machinerie qu’il fallait utiliser pour publier un journal à chaque semaine.

«Nous autres, on avait des grosses machines. Ça s’appelait des CompuGraph. C’était une grosse dactylo. Beaucoup plus gros qu’un ordinateur. Il y avait des liquides dans ça. On tapait un texte et quand ça sortait, il fallait coller ça sur des pages de montage, etc.»

«Ensuite, est arrivé le miracle d’Internet», se souvient Yves Lusignan qui a travaillé au service de nouvelles de l’APF pendant près de quinze ans. L’APF, se souvient-il, a été très rapide pour faciliter la connexion à Internet des journaux membres de son réseau.

«On était assez en avance pour ça, tellement que je me rappelle, qu’un journaliste de Radio-Canada à Ottawa était venu au bureau faire un reportage sur cette merveille qu’on appelait Internet», raconte Yves Lusignan avec le sourire.

Consultez les témoignages de Marcia Enman, Yves Lusignan, Étienne Alary, ancien journaliste de Francopresse et directeur intérimaire au journal Le Franco, en Alberta, et Odette Bussière, directrice du journal Le Goût de vivre dans la région de Simcoe, en Ontario.

Francopresse est né

Au fil du temps, le service de nouvelles de l’APF est devenu Francopresse. En 2009, le premier site Francopresse.ca était mis en ligne pour diffuser ses contenus dans toute la francophonie canadienne.

Dans un souci de donner une plus grande visibilité aux nouvelles locales d’un peu partout au pays, Francopresse est aussi devenu une plateforme de diffusion des nouvelles produites dans les journaux membres de Réseau.Presse.

«Le fait de pouvoir avoir accès à Francopresse et avoir accès à des articles qui se consacrent à cette francophonie canadienne, c’est essentiel, c’est incontournable», estime Étienne Alary, directeur intérimaire du journal Le Franco, en Alberta.

Pour Odette Bussière, directrice du Goût de vivre, dans la région de Simcoe, en Ontario, Francopresse a contribué au rapprochement des francophonies au pays.

«Avec tout ce qui est couvert à partir de Francopresse, avec toute l’information qu’on peut obtenir, c’est comme si le pays n’est pas aussi grand qu’avant. […] On se rend compte que même si on ne vient pas nécessairement de la même province ou du même territoire, on finit par connaitre les francophones d’un bout à l’autre. Ça permet ces liens-là entre les diverses communautés.»

Un impact francophone

Consultez les témoignages de Yves Lusignan, Odette Bussière, Syliane Lanthier, Étienne Alary et Marcia Enman.

Aujourd’hui, Francopresse compte une équipe de journalistes solide, installée dans quatre provinces; une équipe engagée pour qui le journalisme de qualité est une priorité.

Vous l’avez sans doute lu ou entendu quelque part. Le mercredi 29 novembre dernier, le Comité international olympique a annoncé ouvrir un «dialogue ciblé» avec la France pour les Jeux olympiques d’hiver de 2030.

Une manière polie d’annoncer que, sauf catastrophe majeure, les Alpes françaises succèderont à Milan et à Cortina d’Ampezzo, villes italiennes hôtes de l’édition de 2026.

Sans doute échaudés par les nombreux déboires que connait l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, les Français n’ont pas sauté de joie en apprenant la nouvelle. Ils risquent de s’en mordre les doigts, car c’est peut-être bien une des toutes dernières fois que la France pourra accueillir cette prestigieuse compétition hivernale.

À lire aussi : Les Jeux olympiques, oui, mais à quel prix?

En aout dernier, une étude a montré qu’avec un réchauffement de la planète de + 3 °C, 91 % des stations de ski européennes seraient menacées de fermeture d’ici 2100.

En France, où près de 150 stations font déjà partie de l’histoire ancienne, skier dans les Pyrénées pourrait devenir quasi impossible vu que 98 % des stations sont en danger.

En première ligne, les athlètes internationaux ont déjà dû faire évoluer leur pratique. Terminés les stages estivaux sur les glaciers alpins. L’Amérique du Sud est devenue la nouvelle destination privilégiée pour leurs entrainements de présaison.

Déjà limitées dans le temps, les compétitions annuelles sont, elles, de plus en plus incertaines. Si cette saison ce sont les chutes de neige et les fortes rafales qui les ont mises à mal, l’hiver dernier, c’était les températures anormalement élevées en Europe entre mi-décembre et mi-janvier qui ont entrainé des annulations en cascade.

À tel point que plusieurs athlètes, dont la vedette féminine américaine de ski alpin Mikaela Shiffrin, ont appelé la Fédération internationale de ski et de snowboard à faire plus d’efforts en faveur de l’environnement.

À tel point aussi que le biathlète français Quentin Fillon Maillet a dû ressortir ses skis à roulettes, qu’il n’utilise normalement que l’été, pour pouvoir s’entrainer lors de la période de Noël dans le massif du Jura.

Quelques arpents de neige… en moins

Si les canons à neige parviennent parfois à sauver les meubles, personne n’est dupe.

De plus en plus de compétitions de ski de fond se déroulent sur de minces pistes enneigées, dont la blancheur tranche singulièrement avec le reste du décor, presque printanier.

On se souvient aussi des controverses entourant les derniers Jeux olympiques d’hiver, qui se sont disputés à Pékin en 2022, dans une zone géographique qui ne reçoit que 3 cm de neige par année. Le monde à l’envers.

Au Canada, la problématique est plus difficile à saisir. De façon contrintuitive, certains chercheurs ont montré que le réchauffement climatique va de pair avec une hausse des chutes de neige, en raison du déplacement de l’air arctique vers le sud.

Une autre étude québécoise de 2019 prédit que les stations de ski vont devoir s’adapter d’ici 2050, parce que la saison risque d’être réduite de 10 à 20 jours et la longueur des pistes de 20 à 30 %.

Des athlètes de Nouvelle-Écosse ont témoigné l’hiver dernier de leurs difficultés à s’entrainer sur leurs terres et ont dû voyager au Nouveau-Brunswick ou au Québec pour se préparer convenablement.

«Nos centres de ski n’ont pas été en mesure de fabriquer assez de neige et de recevoir suffisamment de neige naturelle pour construire des parcours convenables», expliquait à Radio-Canada Alex Ryan, l’entraineur-chef de l’équipe provinciale de style libre et directeur technique de Planche à neige Nouvelle-Écosse.

Du ski au milieu du désert

Rassurez-vous néanmoins, le génie humain est en train de trouver la parade pour que nous puissions continuer à skier en toute tranquillité.

Puisque la neige se raréfie dans les régions où elle abondait historiquement, allons donc dans les pays où elle n’existait pas!

Vous avez surement entendu parler de la plus grande piste de ski intérieure, qui se situe dans un centre commercial de Dubaï? Et bien, ça a donné des idées au voisin saoudien, qui va accueillir les Jeux asiatiques d’hiver de 2029.

Oui oui, vous avez bien lu, des épreuves de ski, de planche à neige et de patins vont se dérouler dans un pays désertique, aux températures élevées, même si elles sont parfois légèrement négatives dans les montagnes du Nord-Est (mais les précipitations y sont faibles).

Pour cela, le pays du Golfe, qui ne se refuse rien, prévoit de construire une mégalopole futuriste nommée Neom, moyennant des centaines de milliards de dollars.

Tout cela n’est pas vraiment au gout de Greenpeace, qui dénonce un projet dangereux pour les écosystèmes de la région.

Polluer pour contrer les effets du réchauffement climatique, c’est le serpent qui se mord la queue. Skions donc dans la péninsule arabique. Cela nous permettra, dans quelques années, d’assister au Paris-Dakar dans les Rocheuses canadiennes.

Timothée Loubière est journaliste pupitreur au quotidien Le Devoir. Avant de poser ses valises au Québec en 2022, il était journaliste sportif en France, notamment au journal L’Équipe.

Sur les réseaux sociaux, à la télévision et dans les journaux : des images de bébés morts et des corps empilés, des fake news, des stratégies médiatiques parfaitement huilées. La terreur envoyée directement dans nos rétines, qui nous empêche de réfléchir, de réagir.

L’ignorance, face à la complexité d’un conflit qui s’étale depuis 75 ans, qui nous empêche de prendre position. Par peur de mal dire, de mal faire, de mal comprendre. L’envie de laisser ça aux autres, à ceux et celles qui connaissent les enjeux, qui les maitrisent.

Mais nous ne pouvons rester sans rien dire, sans rien faire. Nous ne pouvons être complices.

Le 7 octobre dernier, Israël sombrait dans l’horreur. En l’espace de quelques heures, 1200 civils sont massacrés par le Hamas, aidé par d’autres groupes, dans les kibboutz frontaliers de Gaza.

Les représailles ne se font pas attendre : le gouvernement israélien lance une vaste offensive militaire sur l’enclave palestinienne.

Deux mois plus tard, les bombes continuent de pleuvoir. Près de 18 000 Gazaouis ont été tués depuis le début des hostilités, dont plus de 5 000 enfants. On estime à 50 000 le nombre de personnes blessées, et plus de 3 000 personnes sont portées disparues, probablement ensevelies sous les décombres.

Plus de la moitié de la population vit actuellement dans des tentes et autres abris de fortune.

Les tirs ciblent également les hôpitaux et les infrastructures vitales, tels que les routes, les réservoirs d’eau et les moyens de transport, ce qui a pour conséquences de priver la population de ses droits les plus élémentaires.

N’ayons pas peur des mots

Bien entendu, l’attaque du Hamas est impardonnable. Les crimes contre l’humanité perpétrés le 7 octobre, et notamment les violences sexuelles commises sur des femmes israéliennes, doivent être sanctionnés. Le recours au viol comme arme de guerre est une ignominie sans nom.

Mais nous assistons aujourd’hui à l’extermination pure et simple du peuple palestinien par les forces israéliennes. À ce qu’il nous faut nommer un génocide.

Nous pouvons à la fois condamner fermement les actes du 7 octobre et soutenir le peuple palestinien. Les deux positions ne sont pas antagonistes.

Bien au contraire, il est de notre devoir de rappeler que ces combats sont intrinsèquement liés : la libération des femmes et des minorités est indissociable de la libération des peuples opprimés.

Nous ne pouvons nous libérer du patriarcat sans renverser les systèmes coloniaux, capitalistes et suprématistes blancs du monde entier.

Voilà plus de sept décennies que la population palestinienne endure et résiste avec une détermination sans faille à l’occupation de ses terres et à la violation constante de ses droits fondamentaux.

Ces violations comprennent des déplacements forcés, des arrestations arbitraires, des restrictions sévères à la liberté de mouvement et un accès limité à l’eau potable et aux soins de santé.

Tout cela sous le regard complice de la communauté internationale.

Ne restons pas les bras croisés

Les décennies de tensions, de guerres, d’occupation et de revendications territoriales ont créé un cycle de violence difficile à rompre et ont mené aux conditions idéales du drame qui se joue sous nos yeux.

Nous ne pouvons plus aujourd’hui détourner le regard.

Nous devons exiger un cessez-le-feu absolu et la libération des otages israéliens et palestiniens.

Nous devons nous mobiliser et intervenir de toutes les manières dont nous en avons le pouvoir collectif, que ce soit par le boycottage des entreprises qui soutiennent Israël ou en tenant les personnes que nous portons au pouvoir responsables de leur absence de réaction.

Partout dans les rues, les mobilisations se multiplient. Rejoignons-les. Unissons nos voix.

«Je ne suis pas libre tant que n’importe quelle autre femme est privée de sa liberté, même si ses chaines sont très différentes des miennes», écrit la poétesse et militante féministe américaine Audre Lorde.

Nous ne serons jamais libres tant que la Palestine ne le sera pas. Agissons, maintenant.

Originaire de Belgique, Julie Gillet est titulaire d’une maitrise en journalisme. Militante éprise de justice sociale, voici près de quinze ans qu’elle travaille dans le secteur communautaire francophone et s’intéresse aux questions d’égalité entre les genres. Elle tire la force de son engagement dans la convergence des luttes féministes, environnementales et antiracistes. Elle vit aujourd’hui à Moncton, au Nouveau-Brunswick.