le Vendredi 14 novembre 2025

Pour s’attaquer à la crise du logement, le gouvernement fédéral propose d’éliminer la TPS sur la construction des nouveaux logements locatifs. Pour contrer l’inflation alimentaire, les libéraux ont convoqué lundi à Ottawa les patrons des cinq grands épiciers du pays pour tenter de les convaincre de geler leurs prix.

Étant donné le contexte, ces solutions semblent malheureusement relever davantage de la réaction politique que d’une stratégie économique bien réfléchie.

Le gouvernement Trudeau est sous pression. Il dégringole dans les sondages au profit des conservateurs de Pierre Poilievre, qui font depuis des mois du cout de la vie leur cheval de bataille. Le gouvernement a donc commencé la session parlementaire à l’offensive. En proposant ces mesures, il a coupé court aux critiques de ses adversaires politiques.

Un plan pour le logement

La réaction des entrepreneurs en construction est unanime : le remboursement de TPS qui réduira leurs couts de 3,5 % aura un effet bénéfique sur le prix des nouveaux logements locatifs. C’est certainement possible étant donné la concurrence dans le secteur.

Cette mesure devrait aider les promoteurs à devenir admissibles à un financement et à construire davantage d’unités locatives. Ce type de logements est très recherché, mais peu attrayant pour les promoteurs dans le contexte de l’augmentation des couts de construction. Le gouvernement vise la bonne cible avec cette subvention.

Malheureusement, le déficit de logements à combler est immense. Depuis le début de la pandémie, les couts moyens de l’habitation au Canada ont augmenté de 55 % sous l’effet combiné de la hausse du prix des matériaux, de la main-d’œuvre et du financement.

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) évaluait encore il y a quelques jours qu’il faudrait construire 3,5 millions de logements au Canada d’ici 2030 afin de rétablir l’abordabilité.

Au rythme actuel des choses, ce ne sont que 1,5 million de logements qui devraient s’ajouter au parc immobilier canadien d’ici 2030… ce qui laisse une pénurie de 2 millions de logements qui, à elle seule, devrait garantir le maintien de prix élevés.

Le remboursement de TPS annoncé par les libéraux aura donc l’avantage de réduire les prix à la source et d’augmenter l’offre dès qu’elle sera entérinée dans un projet de loi dans les prochaines semaines.

Cependant, les besoins sont tellement grands et la bulle de l’immobilier canadien tellement gonflée qu’on voit mal comment le gouvernement réussira à instaurer de nouvelles mesures suffisamment structurantes pour avoir une incidence significative sur la crise du logement d’ici les prochaines élections en 2025 ou 2026.

Difficile de stabiliser les prix à l’épicerie

Le deuxième grand effort du gouvernement pour lutter contre l’inflation réside dans la rencontre de lundi entre le ministre de l’Industrie François-Philippe Champagne et les patrons des cinq grands groupes d’épiciers au Canada, soit Loblaws, Metro, Empire (Sobeys, IGA), Costco et Walmart.

Le gouvernement avait pour objectif de tenter de convaincre ces géants de limiter l’augmentation des prix.

Disons-le d’emblée, cette rencontre relevait d’un exercice de relation publique.

Le ministre Champagne a demandé aux épiciers de lui soumettre un plan d’action d’ici trois semaines. Tout le monde a parlé d’une rencontre productive, mais il serait extrêmement improbable que les épiciers parviennent à avoir un effet sur l’inflation alimentaire.

On a beaucoup parlé des profits des épiciers depuis la pandémie à cause de l’inflation élevée du prix des aliments depuis 2021.

Il est vrai que les profits, notamment de Loblaws, ont beaucoup augmenté durant cette période, mais la marge de profits nette des épiciers reste très faible par rapport aux autres secteurs économiques. Elle oscille normalement autour de 2 % et est montée à 3 % au cours des dernières années.

Cela veut dire que pour chaque tranche de 100 $ dépensés pour exploiter leurs magasins, les grands épiciers font 2 à 3 $ de profit. Ce sont des entreprises très profitables à cause de leur volume considérable de ventes, et non pas en raison de leur cupidité particulière.

Pourtant, vous n’avez pas la berlue. L’inflation alimentaire est un phénomène réel et bien documenté.

Les prix des denrées à l’épicerie ont connu une augmentation de 6,9 % par rapport à l’année dernière, une croissance des prix encore supérieure à l’inflation globale, qui s’est établie à 4 % en rythme annuel en aout.

Cette croissance élevée et persistante du prix des aliments est attribuable à un ensemble de facteurs, comme la hausse du prix du pétrole, des engrais, de la main-d’œuvre et du transport qui se répercute sur chaque étape de la production et de la transformation des aliments.

L’inflation alimentaire est loin de toucher seulement le Canada. Il suffit de se comparer pour se consoler. L’inflation du prix des aliments entre l’été 2022 et 2023 a atteint 54 % en Turquie, 66 % en Égypte et 117 % en Argentine.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des dynamiques particulières à l’économie canadienne sur lesquelles le gouvernement peut chercher à agir. Cela veut plutôt dire qu’il est peu probable que des menaces de contrôle des prix à l’épicerie aient l’effet escompté. Dans ce dossier-ci, le gouvernement se trompe de cible.

Il faudra attendre les prochaines annonces du gouvernement avant de juger, mais la spontanéité et le ton populiste du dévoilement de la rencontre avec les épiciers nous laissent penser qu’il s’agit davantage d’improvisation que d’un plan économique cohérent.

David Dagenais est journaliste économique indépendant et entrepreneur. Auparavant, il a été journaliste à Radio-Canada après avoir achevé des études supérieures en économie politique à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université d’Ottawa.

Selon l’Indice du travail urbain 2023 de Youthful Cities, plus de 86 % des jeunes de 15 à 29 ans au Canada vivent dans des agglomérations urbaines. Mais leur destination a changé : ils quittent le centre du pays pour les côtes Est et Ouest.

Un classement des meilleures villes au Canada

Établi tous les deux ans, l’Indice du travail urbain classe les 30 meilleures villes au pays où travailler et vivre pour les jeunes, en fonction de dix indicateurs, tels le cout de la vie, l’emploi, les services de santé ou encore la diversité et l’inclusion.

Cette année, la ville de Toronto arrive en tête du podium, suivie de Montréal et de Vancouver. Charlottetown obtient quant à elle la quatrième place au classement général, devant les agglomérations de Kitchener-Waterloo et d’Ottawa-Gatineau.

Au cours des cinq dernières années, Halifax, Moncton et Charlottetown ont toutes gagné en population jeune, rapporte l’étude.

Par contre, la Saskatchewan a enregistré la perte nette du nombre de jeunes la plus importante, en raison de la migration interprovinciale par habitant.

Quant à l’agglomération de Toronto, pourtant première au classement général, elle a perdu plus de 10 000 jeunes de 15 à 29 ans sur la même période.

Cout de la vie

Les jeunes actifs ont changé leur rapport au travail et à la propriété, observe Mircea Vultur, professeur titulaire au Centre Urbanisation Culture Société de l’Institut national de la recherche scientifique.

Photo : Sophie Grenier

«Les grands centres urbains sont surpeuplés, avec une difficulté d’accès à la propriété», remarque Mircea Vultur, professeur titulaire au Centre Urbanisation Culture Société de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).

En revanche, «les régions rurales souffrent d’un déficit de jeunes dans l’ensemble du Canada, parce qu’ils sont quand même attirés par les espaces urbains», ajoute-t-il.

Selon lui, les nouvelles générations sont notamment séduites par les villes de taille moyenne, où les logements sont plus abordables et d’où elles peuvent faire du télétravail.

«Cette situation concerne particulièrement les jeunes familles avec enfants», qui d’après Mircea Vultur peinent à trouver l’espace nécessaire pour le travail dans les logements souvent plus exigus des grandes villes.

À lire aussi : La vie dans les villes canadiennes de moins en moins abordable pour la jeunesse

Le paradoxe de Vancouver

Vancouver affiche un solde migratoire interprovincial positif, tout en restant l’une des villes les plus chères au pays. «Les gens sont toujours intéressés par la Colombie-Britannique», confirme Raj Dhaliwal, chef de projet à Youthful Cities.

«Vancouver en tant que ville, bien sûr, le centre-ville est très cher, mais il y a encore tellement d’opportunités dans des endroits comme New Westminster, Surrey, Burnaby, où les jeunes peuvent encore vivre», remarque-t-il.

«À Surrey, il y a plus de jeunes de 15 à 24 ans que de personnes âgées de 55 à 64 ans, alors qu’à Vancouver, c’est l’inverse. C’est donc une sorte de changement.»

«Ils ne vivent pas pour travailler»

D’après le rapport de Youthful Cities, le cout de la vie reste un défi majeur pour les jeunes : «Pour [eux], l’abordabilité ne consiste pas seulement à survivre : il s’agit de s’épanouir et de contribuer aux villes, ainsi que de penser à l’avenir (en accédant par exemple à la propriété).»

Pour Raj Dhaliwal, chef de projet à Youthful Cities, les jeunes urbains ont une approche plus «holistique» de la vie. 

Photo : Courtoisie

À lire aussi : Pauvres jeunes!

«Les jeunes ne vivent pas pour travailler, souligne Raj Dhaliwal, chef de projet à Youthful Cities. Ils se concentrent davantage sur la qualité de vie que sur le travail. Ils veulent une approche plus holistique de la vie.»

«Ils sont dans une logique de travailler pour vivre et non pas vivre pour travailler, corrobore Mircea Vultur. Ils ont vu leurs parents fatigués à 50 ans, ils ne veulent pas être comme eux […] Le travail comme devoir social est devenu obsolète», corrobore-t-il.

Il ajoute que «les jeunes ne sont plus disposés de sacrifier leur vie privée ou leur vie familiale sur l’autel du travail, comme a été souvent le cas de leurs parents».

Dans la hiérarchie des valeurs, la valeur “travail” vient après les relations de couple et la famille. Ils sont capables de trouver un nouvel emploi, mais la famille est unique et doit être préservée.

— Mircea Vultur

Pour lui, ils privilégient la qualité de vie à l’enrichissement matériel. «La qualité de l’emploi se mesure non pas par les salaires et donc sa valeur monétaire, mais par la possibilité d’apprendre, de développer des compétences, des interactions sociales.»

«Le rapport à la propriété a changé»

«Le rapport à la propriété a changé, lance Mircea Vultur. Avant, se réaliser signifiait avoir une trajectoire bien tracée au sein de l’entreprise, avoir une maison, être propriétaire. C’était comme un impératif, presque une exigence sociale.» Plus maintenant.

Les taux de propriété chez les personnes âgées de 25 à 34 ans ont diminué lors de la dernière décennie, analyse Statistique Canada. L’âge moyen pour l’accession à la propriété est d’environ 36 ans, «et cela augmente avec le temps», commente Raj Dhaliwal.

«Il se peut donc que les jeunes se concentrent actuellement sur l’intégration dans la ville, l’acquisition d’expériences, et que l’aspect abordable de la vie soit plus axé sur la location que sur l’accession à la propriété.»

Des chercheurs de l’Université de Waterloo ont récemment détecté des niveaux records de microplastiques dans l’eau relâchée dans les Grands Lacs et de ses affluents. Loin de se limiter au cours d’eau, cette forme de pollution a été détectée dans tous les environnements, incluant l’intérieur de nos maisons.

En Colombie-Britannique, des chercheurs ont même détecté du plastique dans ou sur presque tous les aliments qui composent la diète nord-américaine.

Si bien que selon une étude réalisée en Australie, une personne ingère en moyenne 5 grammes de microplastiques par semaine, soit l’équivalent du plastique contenu dans une carte de crédit.

Souvent, mais pas toujours microscopiques

Selon la définition généralement retenue, tout morceau ou particule de plastique d’une taille inférieure ou égale à 5 mm est considéré comme étant du microplastique.

Si les scientifiques parlent de microplastiques, c’est principalement pour désigner des morceaux trop petits pour être vus, comme ceux que nous respirons tous les jours, indique Joana Correia Prata, chercheuse à l’institut de médecine et de recherches biomédicales de Porto, au Portugal.

La majorité de ces particules seront éliminées relativement facilement par le corps, explique Joana Correia Prata, chercheuse à l’institut de médecine et de recherches biomédicales de Porto, au Portugal.

«Nous avons des mécanismes pour nous protéger. Par exemple, les plus gros morceaux que nous respirons restent pris dans notre nez et on les éjecte en éternuant.»

Aussi, le mucus présent dans la gorge et le système digestif bloque le passage des microplastiques et les empêche d’aller plus loin dans le système, décrit-elle.

«En fin de compte, c’est moins de 1 % des particules qui pourront traverser et entrer dans notre sang puis nos organes. Ça peut sembler peu, mais il faut se rappeler que l’on parle de millions de particules, alors il y en a quand même des centaines de milliers qui réussissent à passer.»

Des effets difficiles à mesurer

Les recherches sur les effets des microplastiques sur la santé humaine en sont encore à leurs débuts, rappelle la chercheuse. Chaque morceau de plastique est unique et peut créer des effets différents, ce qui les rend très difficiles à étudier de façon contrôlée.

Joana Correia Prata est chercheuse à l’institut de médecine et de recherches biomédicales de Porto, au Portugal. 

Photo : Courtoisie

«Chaque particule est un monde en soi, expose-t-elle. Elles diffèrent chimiquement selon le type de polymère et les additifs qu’elles contiennent, physiquement selon leur forme et même leurs couleurs et par les interactions qu’elles ont eues avec l’environnement.»

Nous savons en revanche que les particules de microplastiques peuvent agir comme les autres particules fines présentes dans l’air et dans certaines conditions causer des lésions ou même bloquer des vaisseaux sanguins au niveau des poumons, souligne Joana Correia Prata.

Des produits chimiques présents dans l’environnement ou des bactéries peuvent en outre se lier au plastique puis être libérés dans un organisme comme un humain ou un animal. «Mais l’inverse est aussi vrai, on a vu des cas où des substances toxiques présentes dans un organisme se sont liées au plastique avant d’être expulsées par le système digestif», nuance la professeure.

Mais tout semble indiquer que, du moins à court terme, cette ingestion de microplastique a un effet somme toute limité sur la santé humaine dans la majorité des cas. «Nous en respirons constamment et nous sommes toujours en vie après tout», remarque-t-elle.

Mieux vaut prévenir que guérir

Cela n’exclut toutefois pas que la présence de microplastique puisse entrainer des problèmes à long terme tels que des maladies chroniques ou le cancer, «mais ça prendra encore plusieurs années et de nombreux projets de recherche pour le savoir», note Joana Correia Prata.

«Ce qui ne veut pas dire qu’il faut attendre d’avoir prouvé hors de tout doute que ces particules sont nocives pour agir et diminuer leur prolifération», prévient Karen Wirsig, directrice de programme chez Environmental Defense Canada.

«Les microplastiques peuvent se frayer un chemin jusqu’à notre cerveau, ça ne prend pas beaucoup d’imagination pour comprendre que ce n’est pas une bonne chose, ni pour la santé humaine, ni pour la santé animale et l’environnement.»

Un problème en expansion

Johnny Gasperi est directeur de recherche au laboratoire Eau et Environnement de l’Université Gustave-Eiffel à Nantes, en France. 

Photo : Courtoisie

Un enjeu d’autant plus important, selon elle, car la pollution de microplastique émise chaque année ne disparait pas ; le problème va toujours en s’amplifiant.

Ce que confirme Johnny Gasperi, directeur de recherche au laboratoire Eau et Environnement de l’Université Gustave-Eiffel à Nantes, en France : «Certains procédés chimiques, physiques et biologiques permettent de dégrader le plastique, mais leur effet est minime. Donc évidemment on est en train de constituer des stocks très importants de débris plastiques, un héritage qui va demeurer pour le futur.»

De plus, nous produisons toujours plus de plastiques année après année, comme en témoigne une étude commandée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La production annuelle a plus que doublé depuis le début du siècle, passant de 234 millions de tonnes en 2000 à 460 millions de tonnes en 2019 à l’échelle planétaire.

Une action concertée

De plus, il serait futile, selon le chercheur, de tenter des opérations de nettoyage pour retirer les microplastiques présents dans l’environnement. «Par exemple, une fois qu’il rejoint une rivière, le microplastique se mélange à toute sorte d’autres éléments comme les minéraux. Retirer l’un sans retirer l’autre serait presque impossible.»

Karen Wirsig, directrice de programme chez Environmental Defense Canada.

Photo : Courtoisie

Aussi, s’il est possible de placer des systèmes de filtration pour capter ces particules, notamment à la sortie des machines à laver, ceux-ci resteraient très couteux et auraient une efficacité mitigée, ajoute Karen Wirsig.

Resserrer les règles qui encadrent les producteurs de plastique représenterait une avenue plus intéressante selon elle, car leurs usines demeurent une des premières sources d’émissions.

Toutefois, seule une action concertée entre les différents pays pourrait faire une réelle différence d’après elle, car ce type de pollution ne se soucie pas des frontières.

«Il y a plein de mesures qui peuvent être prises pour mitiger le problème, mais au final elles n’auront pas d’effets significatifs si nous n’essayons pas de réduire la quantité de plastique que nous produisons», conclut-elle.

Le G20 qui se déroulait en Inde et s’est achevé le 10 septembre a permis de mesurer l’ampleur de la crise que connait le système de gouvernance mondial.

C’est d’ailleurs en substance ce qu’a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres en parlant de famille «dysfonctionnelle».

Le sommet du G20 : autopsie d’un échec

Le G20 rassemble les 19 économies principales de la planète auxquelles s’ajoute l’Union européenne. Il représente ainsi quelque 85 % de l’économie mondiale.

L’optimisme n’était pas le maitre mot à New Delhi tant les tensions sur la scène internationale sont nombreuses. Et la Déclaration finale commune, accouchée dans la douleur, illustre bien l’impasse dans le dialogue à laquelle font face les grandes puissances.

La seule chose positive qui doit être soulignée est le fait que l’Union africaine aura désormais un siège dans ce forum des grands. Il était temps!

La guerre menée par la Russie en Ukraine est notamment le principal point d’achoppement.

D’un côté, les pays du Sud s’inquiètent avant tout du prix et de l’acheminement des céréales, et moins de la violation de l’intégrité territoriale, eux qui ont servi de paillassons aux puissances coloniales pendant si longtemps.

D’un autre côté, les pays occidentaux souhaitent que le monde se range du côté du droit international et condamne la Russie, ce que ni la plupart des pays du Sud ni la Chine ne sont disposés à faire.

Un air de guerre froide, mais des indéterminés

Il semble désormais acté que nous soyons passés dans un nouveau système international.

Les échecs des États-Unis en Afghanistan et en Irak, couronnés par la présidence Trump, nous ont fait sortir d’un système international unipolaire où les États-Unis dominaient.

Mais tout bon théoricien des relations internationales vous dira qu’un monde unipolaire n’est viable qu’à court terme, car par définition, il est sans équilibre des puissances.

Par ailleurs, la morgue des Américains a fait en sorte qu’ils ne se sont pas préoccupés de la montée en puissance de la Chine (notamment du développement du mégaprojet des nouvelles routes de la soie) ni du sentiment d’humiliation ressenti par la Russie.

Les Européens, quant à eux, étaient bien trop contents de se reposer encore sur Washington pour assurer leur défense et leur sécurité et ils se sont donc contentés de retourner à leurs démons fascisants du passé tout en créant une machine eurocratique infernale qui a dilué toute possibilité de parachever un projet politique européen concret.

Conséquence, nous sommes revenus aux prémices d’une nouvelle guerre froide.

Enfin je dis nouvelle, mais elle partage en fait beaucoup de points communs avec celle du 20e siècle : l’Occident contre la Russie. Des États africains courtisés par Moscou, et cela marche comme sur des roulettes, le travail de propagande des usines à trolls russes aidant.

Et surtout, il est plus difficile pour les Occidentaux de fomenter des coups d’État pour faire plier des dictateurs, c’est plutôt l’inverse qui se passe. Et enfin une Chine qui se pose en troisième voie, en chantre du non-alignement.

Il y a cependant une différence de taille.

Si la Chine avait somme toute refusé de clairement choisir un camp dans les années de la Guerre froide, c’était pour des raisons idéologiques, mais aussi parce qu’elle se préoccupait de développer son économie et sa société, de faire sortir le pays du Moyen-Âge.

Mission accomplie au-delà de toute espérance.

Elle choisit aujourd’hui d’incarner une troisième voie pour mieux se positionner sur l’échiquier des relations internationales et pour forcer Washington comme Moscou à la reconnaitre comme une égale.

Vers un monde tripolaire

Ses velléités de statut de superpuissance, la Chine ne s’en cache pas. C’est son objectif ultime et tous les efforts du régime sont dirigés vers l’atteinte de cet objectif.

Les deux seuls éléments qui lui manquent vraiment sont la puissance technologique et la puissance financière.

Mais la Chine rattrape vite son retard technologique. Quant aux finances, la Chine détient près d’un huitième de la dette américaine et liquide cet actif à la vitesse grand V et diversifie ses risques, ce qui est une bonne chose.

Par ailleurs, un yuan faible est important pour que la Chine puisse continuer à être une puissance exportatrice de premier plan.

Les prochaines années nous confirmerons ou non si la Chine est bel et bien ce colosse aux pieds d’argile ou si effectivement elle est en mesure de s’imposer dans le grand jeu.

En tout état de cause, il y a d’autres candidats au statut de superpuissance, aux premiers rangs desquels figure l’Inde. Premier pays au monde par sa démographie, l’Inde est également devenue la cinquième puissance économique mondiale cette année, dépassant… le Royaume-Uni. Beau pied de nez à l’histoire!

Contrairement à la Chine qui ne parvient pas à contrer le ralentissement économique, l’Inde affiche des taux de croissance qui font l’envie de tous. Le régime de Narendra Modi, peu ragoutant, demeure sans commune comparaison avec le régime dictatorial de Beijing.

Modi peut compter sur une bonne partie des Indiens pour l’aider à atteindre ses objectifs de grandeur. Il n’y avait qu’à voir comment tous les dirigeants réunis pour le G20 à New Delhi courtisaient le président indien pour comprendre l’importance croissante que prend le pays dans le jeu diplomatique, géopolitique et économique mondial.

Bizarrement, les chefs d’État et de gouvernement occidentaux ont oublié que l’Inde non plus n’est pas partie au régime de sanctions contre Moscou. Ou quand les Occidentaux travaillent très fort pour créer un adversaire à leur taille…

Aurélie Lacassagne est politicologue de formation et doyenne des Facultés de sciences humaines et de philosophie de l’Université Saint-Paul à Ottawa. Elle est membre du Comité de gouvernance du Partenariat Voies vers la prospérité.

«Moi et la communauté marocaine, on est en deuil», lance Najat Ghannou, présidente de l’Association canadienne des Marocains d’Ottawa-Gatineau.

Pour plusieurs Canadiens originaires du Maroc, c’est le moment d’agir, et agir vite. «On est loin et quand on est loin, ça fait encore plus mal», ajoute-t-elle.

Najat Ghannou souhaite recueillir des fonds pour aider les victimes du séisme du 8 septembre. 

Photo : Courtoisie

Campagnes de financement

L’Association canadienne des Marocains d’Ottawa-Gatineau a lancé une campagne de financement sur le site Internet de GoFundMe afin de recueillir des fonds pour aider les survivants du séisme.

«On demande à la population de nous appuyer, peu importe la somme d’argent qu’ils peuvent donner : 5 dollars, plus, ou moins, ça va aider de l’autre côté», indique Najat Ghannou.

À l’Ouest, l’heure est également à la mobilisation. L’Association islamique du Manitoba et la communauté marocaine de la province organisent dimanche une levée de fonds pour aider les milliers de familles touchées par le tremblement de terre.

L’argent recueilli par ces deux campagnes sera redistribué aux sinistrés.

«Ça va aider à reconstruire les maisons de tous ces villages qui ont été décimés et détruits, déclare Najat Ghannou. La nourriture arrive, les tentes pour héberger les gens arrivent, les couvertures, tout ce qui est aliments, eau et médicaments arrive aussi.»

Selon l’Ottavienne d’origine marocaine, plusieurs autres groupes communautaires et des familles se mobilisent à leur manière pour apporter leur soutien.

«On est soutenus»

«Une de mes écoles où j’étais membre de la direction, depuis samedi, ils font des ventes de gâteaux, de muffins et de pizzas, et les fonds vont aller aux sinistrés au Maroc», raconte-t-elle.

Jouwairia Lahboub-Daayf apprécie la solidarité des communautés canadiennes face au tremblement de terre qui a touché son pays d’origine. 

Photo : Courtoisie

«[Plusieurs membres de la communauté] se sont mobilisés à envoyer de l’argent auprès de leur famille […]. Ici au Canada, il y a d’autres communautés qui nous ont approchés, qui ont fait des dons majeurs», témoigne de son côté Jouwairia Lahboub-Daayf, présidente de l’Association marocaine Atlas du Manitoba.

Malgré le déchirement qui l’habite depuis vendredi, Najat Ghannou ne peut s’empêcher de ressentir de la gratitude envers les différentes communautés du pays.

«On est soutenus. Les gens sont avec nous, avec leur cœur, et ils nous soutiennent et l’entraide est à son maximum […]. C’est dans ces moments, les moments difficiles, qu’on a besoin de nos amis et nos familles. Alors, on est bien entourés», partage-t-elle.

Le sentiment est le même chez la Manitobaine Jouwairia Lahboub-Daayf. «On a vraiment reçu beaucoup d’appui, de soutien, de solidarité des autres communautés […]. On a eu de l’appui de tout le monde, ce qui est vraiment très agréable.»

Le ministre du Développement international, Ahmed Hussen, a annoncé mercredi la mise sur pied d’un fonds de contrepartie. Tous les dons de particuliers effectués à la Croix rouge canadienne entre le 8 et le 28 septembre seront égalés par le gouvernement canadien jusqu’à un maximum de 3 millions de dollars.  

Drapeau hissé

Par acte de solidarité, plusieurs villes canadiennes ont fait hisser le drapeau du Maroc à leur hôtel de ville.

Dans une publication sur les réseaux sociaux, France Bélisle, la mairesse de Gatineau, a voulu rappeler le lien d’«amitié et de respect [qui existe] entre les deux pays».

«Nous sommes avec vous, chers amis marocains, dans cette épreuve difficile. Nous vous envoyons nos pensées et notre soutien», peut-on lire sur la page Facebook de l’élue.

Selon le dernier bilan provisoire, le séisme qui a frappé la région de Marrakech-Safi a fait près de 3 000 morts et plus de 5600 blessés.

Après un décollage difficile de New Delhi mardi, le premier ministre Justin Trudeau est allé rejoindre sa famille libérale pour un dernier caucus avant la rentrée parlementaire de lundi.

De mardi à jeudi, les élus libéraux ont parlé notamment de logement, du cout de la vie et d’immigration. Peu d’informations ont filtré dans les médias. «Ça reste en famille», comme l’a déclaré le ministre de l’Immigration, Marc Miller, en mêlée de presse.

Selon un sondage Abacus Data publié jeudi, les conservateurs ont une avance de 15 % dans les intentions de vote sur les libéraux.

Mercredi, Justin Trudeau et son ministre du Logement, Sean Fraser, ont profité de la réunion du caucus libéral pour annoncer un investissement de 74 millions à pour la Ville de London, dans le cadre du Fonds pour accélérer la construction de logements.

Sean Fraser, auparavant ministre de l’Immigration, affronte la crise du logement dans le cadre de ses nouvelles fonctions.

Photo : Marianne Dépelteau - Francopresse

Le premier ministre a invité les municipalités à être «ambitieuses» et à profiter du Fonds.

Selon Sean Fraser, la crise du logement s’explique notamment par «la façon dont les villes construisent des logements dans ce pays et, dans certains cas, la façon dont certaines villes ne construisent pas de logements dans ce pays».

Jeudi, le chef de l’opposition, Pierre Poilievre, a annoncé qu’il déposera le jour de la rentrée parlementaire le projet de loi «bâtir des logements, pas de la bureaucratie» pour inciter la construction de logements.

Les élus reprendront du service après la pause estivale le 18 septembre. Au menu, les questions de logement, d’ingérence étrangère et l’entrée en vigueur de C-18.

Les francophones surveilleront entre autres la règlementation de la Loi sur les Langues officielles, les cibles en immigration, le financement pour le postsecondaire et la mise en œuvre du Plan d’action pour les langues officielles.

À lire aussi : Rentrée parlementaire : immigration et financement au cœur des attentes des francophones

Le député indépendant de Richmond–Arthabaska a annoncé lundi qu’il se retirerait de la politique active à la fin de son mandat. Actif en politique depuis 15 ans, Alain Rayes représente la circonscription québécoise depuis 2015.

Lorsqu’il était élu conservateur, Alain Rayes avait défendu le respect de la LLO au sein de l’appareil fédéral.

Photo : Courtoisie

Auparavant élu conservateur, il a été responsable des Langues officielles dans le cabinet fantôme d’Erin O’Toole. En 2021, il avait déposé une plainte au Commissariat aux langues officielles pour dénoncer le non-respect de la Loi sur les langues officielles par des institutions fédérales.

Disant vouloir rester fidèle à ses valeurs et convictions, il avait quitté le caucus conservateur en septembre 2022, quatre jours après l’arrivée de Pierre Poilievre à la tête du parti.

«La vie politique est très stimulante, mais aussi très exigeante, autant au niveau personnel que familial», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le politicien avait notamment été victime de commentaires haineux sur le Web après avoir souhaité une bonne rentrée au milieu de l’éducation en 2022.

Yves-François Blanchet maintient que le Bloc Québécois doit demeurer indépendant et ne fera pas d’alliance avec le Parti conservateur si ce dernier remporte les prochaines élections.

Photo : Courtoisie Josh Fauvel

Le chef du Bloc Québécois, qui a réuni son caucus à Sherbrooke mercredi et jeudi, s’est prononcé sur certains propos émis par le chef de l’opposition à son sujet en entrevue à l’émission «Tout un matin» de Radio-Canada.

Si le Parti conservateur devait gouverner le pays, Yves-François Blanchet a assuré qu’il ne signera aucune entente avec lui, comme l’a fait le Nouveau Parti démocrate (NPD) avec les libéraux.

Lors du congrès du Parti conservateur, Pierre Poilievre avait accusé le chef du Bloc Québécois de délaisser le Québec et d’être coupable de ce qu’il nomme les taxes «Trudeau-Blanchet», comme la taxe carbone.

«Sa façon de faire la politique est gênante», avait répliqué le bloquiste sur le réseau social X le 8 septembre.

Ingérence étrangère et sommet du G20

Le député conservateur Michael Chong a comparu devant la Commission exécutive du Congrès sur la Chine à Washington qui rassemblait sénateurs américains, membres de la Chambre des représentants et émissaires de l’exécutif.

Il a expliqué aux législateurs du Capitole américain avoir été ciblé par une campagne d’ingérence étrangère en 2021, supposément de la part de la Chine, après avoir fait passer une motion à la Chambre des communes qualifiant le traitement des musulmans ouïgours en Chine de génocide.

«Mon expérience n’est qu’un exemple de l’ingérence de Pékin au Canada. De nombreux autres cas ne sont pas signalés et passent inaperçus, et les victimes souffrent en silence», a déclaré le porte-parole conservateur aux Affaires étrangères mardi

D’après lui, le Canada doit travailler «plus étroitement avec ses alliés démocratiques comme les États-Unis pour contrer les efforts de Pékin de s’immiscer» dans la démocratie canadienne.

À lire aussi : Quel diagnostic pour la démocratie au Canada?

Le premier ministre était à New Delhi, en Inde, pour le Sommet du G20. Lors de son discours de clôture au Sommet du G20 à Delhi dimanche, Justin Trudeau a exprimé sa déception face à l’adoucissement des termes employés pour décrire l’invasion russe en Ukraine dans une déclaration des dirigeants réunis.

«S’il n’en tenait qu’à moi, la déclaration des dirigeants aurait été beaucoup plus forte, en particulier sur l’Ukraine. S’il n’en était que de certains pays autour de la table, elle aurait été beaucoup plus faible, a-t-il dit. Le G20 est un groupe très disparate.»

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique a reçu une ordonnance du juge de la Cour fédérale, Russel Zinn, l’obligeant à débloquer le fondateur de Rebel News, Ezra Levant, sur X.

Steven Guilbeault doit débloquer le fondateur de Rebel News sur son compte X.

Photo : Alex Tétreault

L’ordonnance met fin à une action intentée par le fondateur il y a deux ans qui invoquait une violation de ses droits constitutionnels. Selon Russel Zinn, ne pas voir les publications du ministre affectait sa capacité à s’engager dans un débat sur des enjeux publics.

Le tribunal a aussi ordonné au gouvernement de payer 20 000 dollars à Rebel News pour ses frais juridiques.

La question fondamentale en litige : est-ce que le compte X de Steven Guilbeault est de nature personnelle ou officiellement gouvernementale? Selon le Secrétariat du Conseil du Trésor, la deuxième option est à rejeter.

La cour oblige Steven Guilbeault à ne pas bloquer Ezra Levant tant et aussi longtemps que ce dernier sera député.

Des données recueillies par Statistique Canada lors du recensement de 2021 permettent de constater que, malgré une augmentation du nombre de personnes ayant une connaissance du français, le poids démographique des francophones dans l’Ouest du pays est en chute libre.

Depuis le recensement de 2016, seule l’Alberta a enregistré une diminution du nombre de personnes pouvant soutenir une conversation en français. Malgré la hausse enregistrée dans trois des quatre provinces, le poids démographique de ce groupe a diminué dans toutes les provinces de l’Ouest du pays.

«Les tendances des quatre provinces de l’Ouest suivent les tendances du Canada hors Québec», confirme Gabriel St-Amant, analyste chez Statistique Canada l’un des auteurs des rapports.

En Saskatchewan, 4,7 % de la population peut soutenir une conversation en français. Cette proportion s’établit à 6,2 % en Alberta, 6,6 % en Colombie-Britannique et 8,4 % au Manitoba.

L’Alberta présente sa plus faible proportion des 50 dernières années. Au Manitoba, il faut remonter 30 ans en arrière.

Pour Gabriel St-Amant, la langue parlée à la maison est un indicateur intéressant qui permet de mieux comprendre la réalité linguistique dans la sphère privée.

En 2021, 1,2 % de la population de la Saskatchewan parlait le français au moins régulièrement à la maison. Cette proportion s’élevait à 1,5 % en Colombie-Britannique, à 1,8 % en Alberta et à 2,8 % au Manitoba.

Selon l’analyste, la décroissance peut notamment s’expliquer par le vieillissement de la population et les mouvements des populations.

Migration interprovinciale

La Saskatchewan, l’Alberta et le Manitoba affichent un solde migratoire interprovincial négatif chez les francophones. Autrement dit, plus de gens qui parlent le français ont quitté la province que l’inverse.

La Colombie-Britannique est la seule province à avoir enregistré un accueil francophone plus élevé comparativement aux données de 2016.

«La migration interprovinciale entre 2016 et 2021 n’a certainement pas aidé dans les nombres et les pourcentages. Il y a quand même des proportions importantes de personnes qui ont quitté [les provinces]», observe l’analyste.

Pour Daniel Boucher, directeur général de la Société de la francophonie manitobaine (SFM), ceux qui quittent le Manitoba ne le font pas par manque d’occasions de vivre en français.

«On essaie d’offrir et de s’assurer que nos organismes communautaires mettent à la disposition des gens tous les services nécessaires pour vivre et s’épanouir en français, surtout chez les enfants, affirme-t-il. On a des écoles françaises de haute qualité. Je pense qu’on met tout devant les gens et les gens font leurs propres choix.»

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Manque de financement

Marie-Nicole Dubois, présidente par intérim de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB), se réjouit de cette mouvance, mais souligne la nécessité de recevoir davantage de financement pour pouvoir accueillir tout le monde.

Marie-Nicole Dubois, présidente par intérim de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique. 

Photo : Courtoisie FFCB

«IRCC a mis beaucoup d’argent pour qu’on puisse aider les immigrants et travaille activement pour assurer l’accueil des immigrants francophones. […] Mais au niveau des migrants [interprovinciaux], ce n’est pas le cas. Il n’y a pas de services, pas de fonds monétaires associés pour qu’on puisse aider. On les aide, et avec plaisir, mais de façon bénévole.»

Selon elle, la francophonie de la province est «vibrante», mais manque de fonds. Un manque d’argent qui va au-delà des services d’accueil.

«On continue quand même à survivre, on continue à faire nos activités grâce à la vocation et à la passion des gens qui sont là, qui ont le français dans leur cœur, dans leur corps, dans leur âme», dit-elle.

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La communauté derrière les chiffres

«Un des facteurs qu’on ne considère pas dans ces chiffres est le côté un peu plus qualitatif», déclare Daniel Boucher, qui prend les données avec un grain de sel.

Pour Daniel Boucher, directeur général de la Société de la francophonie manitobaine, «les chiffres nous donnent un portrait, mais ça va bien au-delà de ça». 

Photo : La Liberté – avec l’autorisation de la Société de la francophonie manitobaine

«Les chiffres nous préoccupent, mais ne nous consomment pas, assure le directeur général. Ce ne sont pas les chiffres qui guident nécessairement nos actions. Nos actions sont guidées par notre passion pour notre communauté.»

Il y a quelques années, la SFM a présenté un bilan de toutes les activités qui ont eu lieu au cours de l’année dans la communauté francophone. «Il y en avait des milliers. Ce n’est pas exagéré de dire qu’il y a des choses qui se passent tous les jours dans la communauté.»

«Je pense qu’on a une communauté en santé, poursuit-il. Quand on regarde le nombre d’écoles francophones et d’immersion ou l’amélioration lente, mais graduelle de l’offre de services en santé et d’autres, on a une communauté qui a une vitalité importante.»

Isabelle Laurin, directrice générale de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), ressent elle aussi, malgré les chiffres de Statistique Canada, «un dynamisme quand même assez important» dans la francophonie albertaine.

Isabelle Laurin est directrice générale de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA). 

Photo : Michel Smith

«On le voit à travers les réseaux sociaux, des photos d’activités où il y a des centaines de personnes, se félicite-t-elle. Autour des écoles aussi, hier et en début de semaine, il y avait les barbecues de la rentrée, alors c’est plusieurs personnes qui partagent ces photos-là et on voit le dynamisme qui existe.»

Elle explique qu’en Alberta, l’état du français ne se voit pas «à l’épicerie ou à la banque, mais dans des contextes sociaux, que ce soit des spectacles, des festivals, des clubs de lecture, des activités pour les jeunes, un rassemblement sportif».

Miser sur l’immigration

Malgré le dynamisme de la francophonie dans la province, l’ACFA ne ferme pas les yeux face au déclin du poids démographique et mise sur l’immigration pour renverser la tendance.

Daniel Boucher espère que l’immigration et l’augmentation du nombre de personnes qui apprennent le français compenseront pour la proportion en baisse des francophones.

Selon Denis Simard, président de l’Assemblée communautaire fransaskoise, il ne faut pas négliger l’augmentation des effectifs francophones.

Photo : Assemblée communautaire fransaskoise

En Saskatchewan, la diminution des proportions de francophones n’est pas fatale, estime Denis Simard, le président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF).

«L’augmentation des nombres est quand même importante pour nous, concède-t-il. La communauté fransaskoise continue de croitre et de grandir. C’est qu’elle ne grandit pas au même taux que l’anglophonie qui nous entoure.»

La solution selon lui : établir une cible réparatrice de l’immigration francophone.

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«Avec l’immigration qui arrive, nous avons une communauté qui se transforme, remarque Denis Simard. La nature même, les mœurs, les traditions de notre communauté changent. Évidemment, ce sont des bonnes choses.»

Pensons à Doug Ford, en Ontario, qui avait créé une véritable onde de choc en abolissant le Commissariat aux services en français.

À Blaine Higgs, au Nouveau-Brunswick, qui n’a jamais caché son irritation envers le bilinguisme, allant même jusqu’à nommer un ministre ouvertement francophobe, alors que sa province est la seule à être officiellement bilingue au pays.

Ou encore à Jason Kenney, en Alberta, qui préfère économiser quelques millions de dollars, ce qui est une goutte d’eau dans le budget de la province, en imposant de sévères compressions budgétaires à l’Université de l’Alberta et donc au Campus St-Jean.

Face à ces exemples récents, on peut se demander s’il n’existe pas un lien entre les politiques linguistiques et les positions idéologiques des partis politiques.

Les droits linguistiques des minorités francophones et acadiennes seraient-ils moins bien protégés par les partis politiques de droite que par les autres partis, qu’ils soient de centre ou de gauche? Si oui, est-ce qu’un tel lien existe aussi sur la scène fédérale?

La question est légitime puisque la perspective d’un éventuel changement de gouvernement à Ottawa devient de plus en plus probable. Pierre Poilievre est maintenant bien en selle à la tête du Parti conservateur du Canada et de récents sondages montrent que sa popularité est en forte progression.

Par ailleurs, le congrès du Parti conservateur, tenu à Québec du 7 au 9 septembre, constitue l’une des rares occasions de mieux connaitre les intentions du chef conservateur ainsi que des membres du parti à l’égard de la francophonie.

Le discours de Pierre Poilievre

Ce qui a frappé de prime abord lors de ce congrès est la large place que Pierre Poilievre a faite au français lors de son long discours (près d’une heure), dont près de la moitié a été livrée en français.

Pierre Poilievre n’a pas hésité à aborder des thèmes chers à la francophonie, évoquant notamment son propre parcours comme fils adoptif de parents franco-albertains ainsi que l’histoire de sa conjointe, Anaïda, qui est arrivée à Montréal a un jeune âge et qui a appris rapidement le français, qu’elle maitrise impeccablement.

Le chef s’est aussi engagé à envoyer ses enfants à l’école française et n’a pas hésité à parler de la langue et de la culture québécoise allant même jusqu’à citer les paroles d’une chanson du groupe Mes Aïeux.

Mais outre les paroles, qu’en est-il des intentions?

Le discours du chef conservateur n’a présenté aucun engagement formel relatif à la protection des droits linguistiques des communautés francophones et acadiennes.

Il faut dire que très peu de promesses ont été dévoilées lors de ce congrès. Celles-ci viendront plus tard, lorsque la plateforme du parti sera présentée aux électeurs, probablement durant la prochaine campagne électorale.

Les résolutions adoptées par les membres

Par contre, les membres du parti ont pu s’exprimer sur de nombreuses résolutions. Deux sont particulièrement intéressantes pour la francophonie canadienne.

La première concerne Radio-Canada : les membres devaient se prononcer sur le financement de la société d’État. La résolution demandait que le gouvernement fédéral cesse complètement de financer CBC/Radio-Canada.

Les membres n’ont pas voulu discuter de cette proposition en séance plénière (seules des discussions ont eu lieu à huis clos) et, par conséquent, la résolution n’a pas été adoptée. On peut ainsi supposer que les membres acceptent le principe du financement public de la société d’État, à tout le moins, on peut le présumer, pour ses activités francophones.

La seconde résolution a trait à l’équilibre budgétaire : les membres ont adopté, à une très forte majorité (91 %), une résolution forçant le gouvernement fédéral à éliminer le déficit budgétaire et à rembourser la dette.

L’appui à cette résolution n’est pas en soi surprenant. La question du contrôle serré des finances publiques et de l’équilibre budgétaire ont toujours fait partie des priorités du Parti conservateur et plus généralement des partis de droite.

Mais cette résolution est importante, car elle résume bien à elle seule le principal défi auquel les communautés francophones et acadiennes sont continuellement confrontées.

Comment convaincre les gouvernements que les «dépenses» en francophonie sont cruciales pour la survie des communautés francophones et acadiennes?

Doug Ford, Blaine Higgs, Jason Kenney, pour ne nommer que ceux-ci, nous ont fait la démonstration que les impératifs pécuniaires l’emportent sur toute autre considération.

Si certaines de leurs décisions ont pu être renversées (l’Université de l’Ontario français ainsi que le Campus Saint-Jean ont finalement obtenu des fonds), c’est parce que le gouvernement fédéral de Justin Trudeau n’a pas hésité à appuyer financièrement ces projets.

Mais on le sait, l’atteinte de l’équilibre budgétaire et le remboursement de la dette ne sont pas la priorité de notre premier ministre actuel. Cependant, ce le sera très certainement pour Pierre Poilievre et pour un grand nombre d’électeurs conservateurs.

Petite note sur l’usage du français au congrès

Pour terminer cette brève analyse du congrès conservateur. Bien qu’il se soit tenu à Québec, on doit déplorer le peu d’attention portée à l’usage du français.

Plusieurs militants du Québec ont même rappelé à l’ordre leur parti en séance plénière, en dénonçant plusieurs erreurs de traduction des résolutions présentées au congrès.

Pour ma part, j’ai eu bien de la difficulté à me faire servir en français et cela a commencé dès l’accueil au congrès. Le Parti conservateur va devoir faire mieux.

Geneviève Tellier est professeure à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa. Ses recherches portent sur les politiques budgétaires des gouvernements canadiens. Elle commente régulièrement l’actualité politique et les enjeux liés à la francophonie dans les médias de tout le pays.

Pour Liane Roy, la cible de 6 % en immigration francophone évoquée par le ministre de Miller est loin d’être suffisante pour restaurer le poids démographique des francophones hors Québec.

Photo : Courtoisie

Pour la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), comme pour plusieurs organismes issus des communautés francophones en situation minoritaire, l’immigration demeure un des enjeux principaux à surveiller dans les prochains mois.

La présidente de la Fédération, Liane Roy souhaite l’établissement de cibles en immigration francophones «ambitieuses».

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L’immigration francophone au cœur des attentes

«La nouvelle Loi stipule qu’on doit revenir à 6,1 % en termes de poids démographique pour les francophones [hors Québec] donc, ce qui est important, c’est de voir ce que le gouvernement va mettre en place pour arriver à ces données-là pour nous le plus rapidement possible», mentionne-t-elle.

Dans cette optique, la FCFA vise une cible d’immigration francophone établie à 12 % dès 2024 pour atteindre les objectifs prévus par la Loi sur les langues officielles (LLO).

En conférence de presse, le 12 septembre, Liane Roy a assuré que cette cible devait être incluse dans la cible nationale du gouvernement.

«Le poids démographique des francophones hors Québec est passé de 6,1 % en 1971 à 3,5 % en 2021. Ces données contribuent à un sentiment d’inquiétude partagé entre les francophones et francophiles du pays, tant en situation minoritaire qu’au Québec.»

– Extrait du Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028

François Larocque, professeur titulaire à la faculté de droit de l’Université d’Ottawa, espère qu’il y aura une place pour les clauses linguistiques dans le processus règlementaire de la LLO.

Photo : Valérie Charbonneau

Même son de cloche du côté de François Larocque, professeur titulaire à la faculté de droit de l’Université d’Ottawa et titulaire de la Chaire de recherche en droits et enjeux linguistiques.

«On va exiger dorénavant que les ministres se dotent d’une politique sur l’immigration francophone, mais en plus que cette politique-là soit accompagnée d’indicateurs et de cibles et d’éléments très concrets», déclare-t-il.

L’immigration économique reste un enjeu important pour les communautés franco-canadiennes, estime Yan Plante, président-directeur général du Réseau de développement économique et d’employabilité du Canada (RDÉE).

Le manque de logements, l’intégration et la reconnaissance des acquis font partie des nombreux points qu’il a identifiés. «Les immigrants arrivent, ils n’ont pas de médecin, ils n’ont pas de logement, etc. La reconnaissance des acquis [demeure un enjeu]», déplore-t-il.

Pour le président-directeur général du Réseau de développement économique et d’employabilité du Canada (RDÉE), Yan Plante, l’immigration économique reste un enjeu important pour les communautés franco-canadiennes. 

Photo : Courtoisie

Un avis que partage le professeur François Larocque. «Tout ça, je pense, va devoir faire partie des réflexions sur comment attirer et accueillir plus d’immigrants et aussi avoir des systèmes en place, avoir du logement pour eux et faciliter l’accès au marché de travail et tout ça. Ça prend une réflexion dans plusieurs secteurs d’activités.»

En aout dernier, le ministre de l’Immigration, Marc Miller, avait annoncé la possibilité d’instaurer un plafond au nombre de visas octroyés aux étudiants étrangers.

Étant donné que les membres de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) pourraient être concernés par une telle décision, le directeur de la recherche stratégique et des relations internationales de l’organisme, Martin Normand, soutient qu’il continue de collaborer avec IRCC sur ce dossier en particulier.

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Postsecondaire : la promesse de 80 millions toujours dans l’air

Martin Normand accueille favorablement le financement prévu de 128 millions sur quatre ans pour contrer le sous-financement des établissements postsecondaires en situation minoritaire.

À l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC), Martin Normand poursuit les discussions avec divers ministères en matière d’enjeux francophones, dont l’immigration. 

Photo : Guillaume Lamy

Cependant, il rappelle que lors de la campagne électorale de 2021, le premier ministre Justin Trudeau avait promis une enveloppe de 80 millions par année pour lesdits établissements.

«Le 32 millions [par année] pour 4 ans, c’est loin de ce que la promesse avait formulé», indique-t-il.

Martin Normand prévoit de continuer son travail auprès des différents élus libéraux ainsi que le ministère du Patrimoine canadien, «pour obtenir la concrétisation de cette promesse-là le plus rapidement possible».

Les fonds du Plan d’action attendus

Les organismes francophones attendent impatiemment le déblocage des fonds du Plan, et la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) ne fait pas exception.

«On va être à l’affut, justement, de ces investissements-là pour le développement du secteur», soutient la directrice générale Marie Christine Morin.

«Les besoins sont grands. On veut stabiliser nos équipes et on veut aussi, à l’intérieur des équipes, développer de nouvelles compétences, notamment sur le plan numérique et sur le plan de l’innovation.»

Les acteurs du milieu associatif francophone s’accordent pour dire que les investissements fédéraux sont nécessaires pour les communautés francophones en situation minoritaire.

La directrice générale de la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF), Marie Christine Morin, souhaite avoir du financement pour le rayonnement de la francophonie à l’échelle internationale.

Photo : Courtoisie

Investissements nécessaires pour une francophonie internationale

Marie Christine Morin souhaite faire rayonner la francophonie canadienne à l’international, mais déplore que le Plan d’action pour les langues officielles ne prévoie aucun financement à cet égard.

«C’est clair que c’est un levier important et c’est un besoin, je dirais, prioritaire de la francophonie», annonce-t-elle.

Le politologue François Larocque compte surveiller de très près les nombreuses règlementations qui découleront de la LLO telles que les modalités des accords fédéraux, provinciaux et territoriaux et une représentation bilingue dans les institutions fédérales.

Il encourage d’ailleurs les organismes francophones à prendre part aux consultations «en lien avec les mesures positives que la Loi de commande et aussi des consultations publiques qui doivent suivre normalement le cours normal de la prise de règlement».

La chanson Notre place, a été créée en 1989 par Paul Demers et François Dubé pour célébrer l’entrée en vigueur de la loi 8 sur les services en français en Ontario. C’est à la demande de François Dubé, qui a signé la musique, que Paul Demers a accepté d’écrire les paroles. C’était pour lui l’occasion de mettre en «évidence la vitalité franco-ontarienne».

Paroles : Paul Demers Musique : François Dubé

C’est Sylvie Chalifoux-Demers, épouse de Paul Demers, qui a reçu les honneurs au nom de son mari, décédé en 2016. Elle a tenu à remercier François Dubé, lors de l’intronisation de la chanson au Panthéon, le 9 septembre, dans le cadre du Gala Trille Or 2023.

Sylvie Chalifoux-Demers, Robert Paquette et François Dubé immortalisent une photo de groupe avec le tableau d’intronisation du Panthéon pour la chanson Notre place. 

PHOTO : Eya Ben Nejm - Francopresse

«Merci d’avoir fait appel à Paul ce jour-là. Ce jour-là où tu lui as donné un élan, un regain de vie. Ce jour-là à partir duquel, en toute complicité, vous avez créé ensemble cette grande chanson de ralliement pour tout un peuple.

François Dubé a demandé à Paul Demers d’écrire les paroles alors que ce dernier était en convalescence à la suite d’un diagnostic de cancer. Au fil des ans, la chanson a été entonnée dans divers évènements francophones en Ontario.

En 2017, le gouvernement ontarien a reconnu officiellement le Notre place comme l’hymne des Franco-ontariens.

François Dubé, qui n’a pas hésité à encourager les francophones de continuer à protéger le français face à son déclin, a tenu à remercier les Franco-Ontariens.

Paul Demers auteur de l’Hymne Franco-Ontarien «Notre place». 

PHOTO : APCM - Francopresse

«Avec ce déclin de plus en plus inquiétant du français chez nous, toute la communauté francophone doit agir et intervenir rapidement pour que le français reprenne ses notes de l’impact», annonce-t-il.

«Continuez de chanter haut et fort, vous êtes l’avenir, aujourd’hui pour demain», a renchéri Sylvie Chalifoux-Demers.

L’intronisation panthéon est une distinction pour rendre hommage aux artistes marquants dévoués à la musique francophone, mais aussi aux «chansons qui ont une histoire, qui nous font vibrer depuis des années et qui vont continuer à faire pour encore longtemps», a déclaré sur scène l’animateur du Gala, Éric Robitaille.

Les 25 ans du Panthéon

Créé en 1998, le Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens honore et célèbre les auteurs-compositeurs canadiens et tous ceux qui ont consacré leur vie à mettre en valeur le patrimoine musical et à éduquer le public au sujet des réussites de ces auteurs-compositeurs.

La chanson Notre place rejoint Mon pays de Gilles Vigneault, Paquetville d’Edith Butler et Baie Sainte-Marie de Cano.

La Saskatchewan vedette de la soirée

Le groupe Beau Nectar remporte trois prix lors du Gala trille Or : Meilleur EP, chanson primée et le prix découverte.

PHOTO: Eya Ben Nejm - Francopresse

Le Gala des Trille Or 2023 a reconnu le travail de dix artistes de la chanson et de la musique de la francophonie canadienne.

Le groupe Beau Nectar composé de la Fransaskoise éemi et de la Franco-Ontarienne Marie-Clo, a remporté trois prix dont le meilleur EP (mini album), chanson primée et le prix découverte, qui est accompagné d’une bourse de 2 000 dollars.

«On travaille beaucoup à communiquer et c’est quelque chose qui nous a énormément aidées dans notre projet et qui crée justement cette complicité», ont indiqué les membres du groupe en entrevue.

La Fransaskoise Anique Granger a remporté le prix de l’autrice compositrice. Pour elle, être autrice-compositrice apporte une grande satisfaction malgré tout le travail que ça implique. Il y a de la frustration, il y a de la recherche, il y a de l’écriture, il y a du barbouillage, de la réécriture», informe-t-elle.

Dans son EP Rewind, Anique Granger s’est laissé inspirer par les témoignages de femmes ainées pour écrire quatre chansons.

«J’allais chercher le moment qui m’inspirait une chanson, et je transposais un peu au présent», informe-t-elle.

Enfin, le Fransaskois Étienne Fletcher a remporté le prix du Meilleur album et Artiste solo, et Ponteix est reparti avec la statuette dans la catégorie Vidéoclips.

Reney Ray est la premiere artiste à remporter la nouvelle catégorie «coup de coeur du public». 

PHOTO: Eya Ben Nejm - Francopresse

Selon la gagnante du prix d’autrice compositrice Anique Granger, composer n’est pas une tâche facile. L’artiste passe par différentes émotions.

PHOTO: Eya Ben Nejm - Francopresse

Le Fransaskois Étienne Fletcher gagne le prix du meilleur album et le prix de l’artiste solo.

PHOTO: Eya Ben Nejm - Francopresse

Les Rats d’Swompe remportent la catégorie du meilleur groupe.

PHOTO: Eya Ben Nejm - Francopresse

Ponteix sort victorieux dans la catégorie Vidéoclips. 

PHOTO: Eya Ben Nejm - Francopresse

Selon Yao, le spectacle est un moyen de donner vie à la chanson en transmettant l’émotion et le message aux spectateurs. 

PHOTO: Eya ben Nejm - Francopresse

L’artiste franco-ontarien Yao, célèbre pour sa chanson Effet placébo, a remporté le prix du meilleur spectacle.

«Je dis que si les gens veulent écouter l’album, ils vont rester à la maison. Quand je donne un spectacle, pour moi c’est de donner vie à cette chanson-là. Je me mets au service de la chanson, de l’émotion, du message», a-t-il déclaré.

La Franco-Ontarienne Reney Ray a été la première à remporter le Prix du coup de cœur du public, nouvellement ajouté pour la 12e édition des Trille Or.

 «J’espère que les textes que j’écris continuent à vous toucher, continuent à faire du bien dans votre vie. Si ça fait du bien dans votre vie, essayez d’en faire dans la vie des autres. L’amour, le partage, la bonté, ça se partage. C’est vraiment important.»

Les Rats d’Swompe sont quant à eux repartis avec le trophée pour le meilleur groupe.