le Vendredi 18 avril 2025
le Lundi 27 février 2023 6:30 Sports

Aux Jeux du Canada, le bénévolat ne connait pas la crise

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Plus de 5000 bénévoles travaillent en coulisse pour assurer le succès des Jeux d’hiver du Canada à l’Île-du-Prince-Édouard.  — Photo : Marine Ernoult-Francopresse
Plus de 5000 bénévoles travaillent en coulisse pour assurer le succès des Jeux d’hiver du Canada à l’Île-du-Prince-Édouard.
Photo : Marine Ernoult-Francopresse
FRANCOPRESSE – Les Jeux d’hiver du Canada, ce sont aussi plus de 5000 bénévoles qui travaillent en coulisse pour assurer la réussite de l’évènement sportif. Et 15 % d’entre eux sont bilingues. Un succès pour les organisateurs qui espèrent fidéliser ces volontaires après les deux semaines de compétitions.
Aux Jeux du Canada, le bénévolat ne connait pas la crise
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«J’ai vu ça comme une occasion unique de m’impliquer dans la vie de l’Île-du-Prince-Édouard et de ses habitants, de faire des rencontres, surtout comme nouvelle arrivante», confie Anaïs Parnoix, bénévole bilingue aux Jeux d’hiver du Canada

Anaïs Parnoix est bénévole bilingue aux Jeux d’hiver du Canada qui se tiennent à l’Île-du-Prince-Édouard. 

Photo : Courtoisie

«C’est très apprécié quand je parle français, on me remercie à chaque fois», ajoute la jeune femme qui a pu animer, en français et en anglais, la cérémonie de remise des médailles de la compétition de tennis de table.

La Française s’est inscrite comme volontaire dès son arrivée dans la province en aout 2022. Quand elle a entendu parler des Jeux, elle a tout de suite été «emballée» par cet évènement sportif de grande ampleur, «un peu comme des Jeux olympiques».

Les mêmes mots reviennent dans la bouche de Karen Baillard, également bénévole bilingue. Aux yeux de l’insulaire, «c’est une chance de rencontrer des gens de partout au Canada et de se sentir partie prenante de la communauté».

Comme Anaïs Parnoix et Karen Baillard, ils sont plus de 5300, à donner de leur temps, à œuvrer en coulisse pour assurer le succès des Jeux d’hiver du Canada. Pendant deux semaines, les bénévoles, reconnaissables à leur veste bleue et à leur teeshirt vert, sont là pour faciliter l’organisation de l’évènement. 

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Engouement sans précédent 

Présents sur tous les sites sportifs, ils accompagnent les athlètes et leurs entraineurs, renseignent et orientent le public, contribuent à maintenir en état les installations. 

Leurs missions sont très variées. Certains sont affectés aux kiosques d’informations ou à la vente de billets, d’autres conduisent les autobus des athlètes ou gèrent les stationnements automobiles, tandis que des infirmiers volontaires prennent soin de la santé des jeunes sportifs. 

Karen Baillard est bénévole bilingue aux Jeux d’hiver du Canada qui se tiennent à l’Île-du-Prince-Édouard. 

Photo : Courtoisie

Engouement sans précédent 

Présents sur tous les sites sportifs, ils accompagnent les athlètes et leurs entraineurs, renseignent et orientent le public, contribuent à maintenir en état les installations. 

Leurs missions sont très variées. Certains sont affectés aux kiosques d’informations ou à la vente de billets, d’autres conduisent les autobus des athlètes ou gèrent les stationnements automobiles, tandis que des infirmiers volontaires prennent soin de la santé des jeunes sportifs. 

Consuelo Vásquez, professeure au Département de communication sociale et publique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), ne se montre pas surprise d’un tel succès : «Le sport est un secteur qui attire, surtout des parents qui s’investissent dans les activités de leurs enfants ; et ce type d’évènement ponctuel séduit également beaucoup.» La chercheuse explique que la tendance est au volontariat épisodique, de courte durée.

Revers de la médaille, les bénévoles peuvent parfois trouver le temps long. «Il y a plus de bénévoles que de besoins, ils ont vu large. C’est un peu frustrant, car si on est là c’est pour se sentir utile», témoigne Anaïs Parnoix. 

Un sentiment que partage Karen Baillard : «C’est tranquille, on est nombreux, et il n’y a pas toujours grand-chose à faire.»

Consuelo Vásquez est professeure au département de communication sociale et publique de l’Université du Québec à Montréal. 

Photo : Courtoisie

Mais, à aucun moment, elles n’ont regretté leur choix de s’engager. Pour elles, le don de soi est une évidence qui remonte à longtemps.

Dès l’école secondaire, Karen Baillard est bénévole auprès de personnes âgées dans des hôpitaux et des foyers de soin. Depuis, elle n’a jamais cessé d’offrir son temps à ceux qui en ont le plus besoin, que ce soit des personnes en deuil ou des malades en soins palliatifs. 

«C’est une manière de redonner à la communauté, ça fait du bien au cœur. On n’est plus concentré sur soi et on devient plus humble, on se rend compte que nos petits bobos ne sont pas si graves par rapport à ce que vivent d’autres personnes», explique-t-elle. 

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Plus court chemin vers le bonheur 

Dans la famille d’Anaïs Parnoix, se rendre utile fait partie des valeurs familiales. La jeune femme s’est toujours mobilisée pour des causes qui lui tenaient à cœur, que ce soit la maladie de Crohn ou l’itinérance. 

«Je donne aux autres et en même temps ça m’apporte beaucoup de bonheur. J’améliore mes compétences relationnelles, je développe de l’empathie», affirme-t-elle. 

Kelly-Ann Paul est directrice générale du Conseil des Jeux du Canada. 

Photo : Courtoisie

«Aider les autres, c’est aussi en tirer des bénéfices et s’aider soi-même», confirme Consuelo Vásquez. La spécialiste constate que «l’épanouissement de soi» et «l’expérience de vie» entrent de plus en plus de ligne de compte chez ceux qui s’investissent. 

«Le travail gracieux est aussi l’occasion de développer ses compétences et d’acquérir de l’expérience», poursuit l’universitaire. 

Quelles que soient leurs motivations, qu’adviendra-t-il des 5300 bénévoles après les deux semaines de compétitions? «Ça fait partie des legs des Jeux, je sais que la société organisatrice considère les différentes options possibles», assure Kelly-Ann Paul.

«Il est difficile de maintenir l’engagement sur le long terme, les gens aiment changer de cause et de projet», prévient Consuelo Vàsquez. L’universitaire insiste, si les organisateurs veulent fidéliser les bénévoles, il faut reconnaitre leur travail au quotidien et donner du sens à leur engagement. Autrement dit, les bénévoles doivent avoir le sentiment de faire une différence. 

Type: Actualités

Actualités: Contenu fondé sur des faits, soit observés et vérifiés de première main par le ou la journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

Marine Ernoult

Journaliste

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