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le Dimanche 19 Décembre 2021 13:00 Société

Être Acadien, «c’est toute ma vie»

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À 75 ans, Edmond Gallant enseigne toujours comme suppléant dans les écoles francophones de l’Î.-P.-É. : «Transmettre le savoir, aider les jeunes à développer leur identité acadienne, c’est ma passion». En 2015, Edmond Gallant et sa femme Zita ont mérité le titre d’Acadien et Acadienne de l’année de l’Exposition agricole et le Festival acadien de la région Évangéline, évènement auquel le couple offre beaucoup d’heures de bénévolat chaque année.  — Jacinthe Laforest
À 75 ans, Edmond Gallant enseigne toujours comme suppléant dans les écoles francophones de l’Î.-P.-É. : «Transmettre le savoir, aider les jeunes à développer leur identité acadienne, c’est ma passion». En 2015, Edmond Gallant et sa femme Zita ont mérité le titre d’Acadien et Acadienne de l’année de l’Exposition agricole et le Festival acadien de la région Évangéline, évènement auquel le couple offre beaucoup d’heures de bénévolat chaque année.
Jacinthe Laforest
IJL-Réseau.Presse-La Voix acadienne - Qu’est-ce qu’être Acadien à l’Île-du-Prince-Édouard? La Voix acadienne a posé la question à des Acadiens de tout âge, originaires de l’Île ou venus d’autres provinces, qui parlent le français ou l’ont perdu, mais aussi à de nouveaux arrivants francophones. Cette semaine, Edmond Gallant, Acadien de 75 ans né en région Évangéline, ancien directeur de l’École Évangéline, partage la vision de son identité.
Être Acadien, «c’est toute ma vie»
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«Être Acadien, c’est toute ma vie, depuis ma jeunesse, je me bats pour faire respecter la culture et la langue française», confie Edmond Gallant. L’ancien directeur de l’école Évangéline, qui a toujours «rêvé d’être en avant de la classe», a voué toute sa vie à l’enseignement : «J’ai ça dans le cœur depuis le plus jeune âge. Transmettre le savoir, aider les jeunes à développer leur identité acadienne, c’est ma passion».

Le français a toujours occupé la «première place» dans la vie d’Edmond, né dans une famille acadienne de Cap-Egmont, en région Évangéline. À la maison, à l’école, «il n’y avait pas de place pour une autre langue».

«Le respect du français et des enseignants francophones, c’est la première valeur acadienne que mon père, pêcheur, m’a inculquée», partage l’Acadien. Valeur qu’il a transmise à ses propres enfants et petits-enfants.

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Donner le gout de la lecture et de la grammaire française

Après des études en éducation à l’Université anglophone Saint Dunstan à Charlottetown, en plus de quelques cours à l’Université de Moncton, Edmond devient enseignant à l’école Évangéline où il va consacrer l’intégralité de sa carrière.

Il franchit pour la première fois les portes de l’établissement en 1969, et n’en ressortira que trente ans plus tard en 1999 à sa retraite.

Toute sa vie, Edmond s’est intéressé à la vie des gens qui l’entourent. Il conserve une collection impressionnante de macarons d’évènements auxquels il a participé

Jacinthe Laforest

Pendant trois décennies, il s’investit à fond en tant qu’enseignant, directeur adjoint puis directeur, pour communiquer la passion de la lecture et de la grammaire française à des générations d’élèves. «C’était une lutte constante, il fallait constamment rappeler aux jeunes de parler français, surtout à ceux issus de familles exogames au sein desquelles l’anglais l’emporte à la maison», raconte le passionné.

Edmond s’emploie également à donner le gout du français en dehors des salles de classe. Il participe ainsi à l’organisation de la première semaine de la fierté acadienne au sein de l’École Évangéline. «Ç’a été un véritable succès, les nombreuses activités qu’on avait mises sur pied ont réveillé l’acadianité de nos jeunes, la joie de parler leur langue maternelle», se souvient-il.

Dans ses temps libres, Edmond Gallant fait des tableaux au point de croix. Ses oeuvres sont magnifiques.

Jacinthe Laforest

Toujours enseignant à 75 ans

À sa retraite, le pédagogue est incapable de tourner définitivement le dos aux salles de classe. Dans un premier temps, il travaille comme conseiller en orientation au Collège de l’Acadie à Wellington, avant de retrouver le chemin des écoles en 2003. Depuis cette date, il n’a jamais cessé d’assurer des suppléances à l’École-sur-Mer et à l’École Évangéline. Seule la pandémie de COVID-19 a empêché l’homme de 75 ans d’accomplir son «devoir». «Ça me manque tellement, j’espère pouvoir reprendre bientôt», témoigne Edmond Gallant.

Le septuagénaire se montre confiant quant à l’avenir de la communauté acadienne dans la province. Il constate que les anglophones sont beaucoup plus respectueux et tolérants qu’il y a quarante ans. «Les programmes d’immersion ont joué un grand rôle dans le changement de regard, elles ont montré aux parents la richesse que représente le bilinguisme», observe-t-il.

Il compte aussi sur la «richesse culturelle» des nouveaux arrivants francophones pour développer la communauté. L’Acadien met néanmoins en garde: «Il ne faut pas prendre les avancées pour acquises, on doit rester vigilant, les francophones doivent montrer qu’ils sont toujours là, bien vivants».