«C’est une belle opportunité. On était en temps de COVID-19, où il n’y avait pas grand-chose qui se passait. Après en avoir discuté avec mon mari, j’ai décidé d’y aller», raconte-t-elle.
Selon un communiqué du ministère de la Défense nationale, qui appuie les Forces armées canadiennes (FAC), cette opération fait partie de l’approche pangouvernementale du Canada au Moyen-Orient.
«On a deux avions qui sont en soutien à nous, les Canadiens, mais aussi aux membres de notre coalition dans cette région. On assiste les Américains, les Danois, n’importe qui dans la coalition qui a besoin de transport du point A au point B», ajoute le major Lavallée.
C’est donc en tant que commandant adjoint de la Force opérationnelle aérienne (FOA) à la base d’Ali Al Salem que le major Lavallée s’est retrouvée au Koweït.
C’est dans ce contexte qu’elle a contribué aux efforts d’évacuation de près de 3000 Afghans dans le sillon de la prise de Kaboul par les talibans.
«Je me suis retrouvée responsable de tout ça»
À ce moment, Mme Lavallée était commandante par intérim de la FOA. Le rôle principal de son équipe était de soutenir le pont aérien de la coalition qui a permis l’évacuation d’Afghans à risque de l’aéroport Hamid Karzai de Kaboul.
Elle a donc dû gérer tout l’aspect logistique d’une mission de grande envergure.
C’était pas mal un fait saillant de ma carrière. Ç’a été un moment très mouvementé, mais c’était quelque chose de très spécial. C’est arrivé au même moment où mon patron partait en voyage temporaire de retour au Canada. Comme il est parti, l’opération a commencé, alors je me suis retrouvée responsable de tout ça.
Même si elle et son équipe ont passé de nombreuses heures à travailler pour assurer l’évacuation de ces réfugiés afghans, Mylene Lavallée croit que le jeu en valait la chandelle.
«Quand on voyait les femmes, les enfants, les hommes qui sortaient de l’avion, c’était incroyable. On voyait le soulagement dans leurs yeux et on entendait les enfants rire. Ç’a eu raison des longues heures de travail (…) C’est une opération qui m’a marqué à vie.»
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Une passion pour l’aviation dès l’enfance
Celle qui a joint les Forces armées canadiennes en 2003 est ingénieure en aérospatiale de formation et fait présentement partie du 435e Escadron de transport et de sauvetage à Winnipeg comme officier d’entretien des aéronefs sénior.
«Je m’intéresse à l’aviation depuis que je suis très jeune. Je faisais partie des cadets de l’Air, comme ma mère. J’ai trouvé une passion pour les avions. J’ai fait mon cours de pilote privé, mais je ne voulais pas vraiment faire ça comme métier. J’étais plus intéressée à savoir comment les avions fonctionnaient et à faire leur entretien. Les Forces armées m’ont donné cette opportunité-là», relate Mylene Lavallée.
Outre sa mission au Koweït, elle a également été déployée en Allemagne en 2011 avec l’aéronef CC-177, lors du retrait des troupes canadiennes de la mission de combat en Afghanistan, et en 2015 pour une première fois sur l’opération IMPACT, occupant un poste complètement différent.
Elle a aussi fait partie de l’opération HESTIA, une intervention humanitaire des FAC conduite à la suite du tremblement de terre qui a frappé Port-au-Prince, en Haïti, en 2010.
Mylene Lavallée a terminé son aventure le 15 novembre. Même si elle a trouvé sa plus récente expérience fantastique, elle s’est dite bien heureuse de retourner au Canada afin de revoir son mari et son fils, âgé de 2 ans.
«On va rester quelques années à Winnipeg afin d’avoir un peu de stabilité avec mon mari et mon petit garçon. On va aussi aller visiter la famille au Nouveau-Brunswick. Après ça, on verra où l’aventure va nous amener.»