le Samedi 19 avril 2025
le Mercredi 30 juin 2021 14:52 Société

À la mémoire des victimes des pensionnats autochtones

Pourquoi faire confiance à Francopresse.
Le mémorial devant l’Hôtel de Ville de Calgary. — Calvi Leon, IJL Postmedia
Le mémorial devant l’Hôtel de Ville de Calgary.
Calvi Leon, IJL Postmedia
LE NUNAVOIX (Nunavut) – La découverte de restes de 215 enfants autochtones sur le site d’un ancien pensionnat de Kamloops à la fin mai et celle de 751 dépouilles la fin de semaine dernière en Saskatchewan, ébranle les Canadiens. Au Nunavut, la tragédie touche de près la communauté inuite qui a vécu, et qui vit encore, les impacts des pensionnats autochtones.
À la mémoire des victimes des pensionnats autochtones
00:00 00:00

Début juin, une veillée a été organisée à Iqaluit pour commémorer les victimes et les survivants de ces institutions. Des dizaines de résidents y ont assisté pour y déposer affiches, chaussures d’enfants et chandails orange en leur honneur.

Selon la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR), ce sont environ 150 000 enfants autochtones qui ont été forcés de fréquenter des écoles gérées par l’Église et financées par le gouvernement canadien entre 1870 et 1997. En 1984, une modification de la Loi sur les Indiens a rendu obligatoire la fréquentation des pensionnats à travers le pays.

Le Centre national pour la vérité et la réconciliation a recensé les informations de plus de 4100 enfants qui sont morts de maladies ou de malnutrition alors qu’ils ont fréquenté ces pensionnats.

Le Nunavut rend hommage aux victimes

Le premier ministre du Nunavut, Joe Savikataaq, a rendu hommage aux victimes dans une déclaration : «[Cette terrible nouvelle] plonge tous les Autochtones du pays dans un deuil et un déchirement profond avec la communauté de la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc.»

En réponse à la publication du 28 mai du premier ministre Justin Trudeau sur Twitter, qui décrivait la découverte comme un «triste rappel de ce sombre chapitre de notre histoire», Savikataaq déclare que «ce n’est pas qu’un simple chapitre sombre de l’histoire du Canada, mais une réalité très douloureuse pour toutes les Premières Nations, les Inuits et les Métis». Il ajoute que les pensionnats autochtones du Canada étaient enracinés dans une tentative de génocide culturel et d’assimilation et qu’ils ont laissé derrière eux un profond traumatisme intergénérationnel.

Mumilaaq Qaqqaq, la députée du Nunavut, a renchéri sur cette idée dans une séance de la Chambre des communes en affirmant que :

La colonisation n’est pas qu’un sombre chapitre de l’histoire canadienne, mais bien un livre que le gouvernement fédéral continue d’écrire.

— Mumilaaq Qaqqaq, députée du Nunavut
Capture d'écran Chambre des communes du Canada

Consultez le site du journal Le Nunavoix

Elle a ajouté que les Autochtones sont «fatigués de vivre dans l’histoire de quelqu’un d’autre et qu’ils refusent que l’on continue d’écrire leur histoire à leur place».

Le 7 juin, la motion du Nouveau Parti Démocratique (NPD) qui demande au gouvernement de prendre des actions concrètes pour la réconciliation avec les peuples autochtones a été approuvée. Entre autres, cette motion demande au gouvernement libéral d’abandonner sa bataille juridique contre les enfants autochtones et les survivants des pensionnats.

«Il s’agit d’une grande victoire pour les peuples autochtones du Canada, a déclaré Mumilaaq Qaqqaq sur son compte Facebook. [271] députés ont voté pour accélérer la mise en œuvre de tous les appels à l’action de la CVR, plus particulièrement ceux concernant la recherche de tombes sur les sites d’anciens pensionnats autochtones».