Dès les lacs libérés de glace, il n’est pas rare de voir quelques âmes courageuses équipées de leur combinaison en néoprène s’élancer depuis la rive d’un lac yukonnais pour une séance de natation en plein air. Attirées par la connexion avec la nature, elles fuient les odeurs chlorées des piscines municipales, pour s’immerger dans des eaux ne dépassant que de peu les 10 °C.
Marc Champagne, grand adepte de l’activité, témoigne : «Cette année, j’ai nagé du 5 mai au 5 octobre. Au début, comme à la fin de la saison, il y avait de la glace par endroit.» Interrogé sur les raisons d’une telle pratique, l’homme répond sans hésiter que ce sont les bienfaits sur la santé. Et ils sont nombreux.

Un système immunitaire renforcé
Les études scientifiques sur la thérapie du froid sont nombreuses et bien que les conclusions varient des unes aux autres, certains avantages sont cependant reconnus mondialement. Ils ont d’ailleurs été démocratisés grâce à l’athlète néerlandais Wim Hof, internationalement connu pour ses records d’exposition au froid. Au début des années 2000, il popularise sa méthode d’entrainement basée sur trois axes : des exercices de respiration, une exposition au froid et une période de méditation.
Si les adeptes ont rapidement constaté des bénéfices pour leur santé, les performances de «The Ice Man» ont cependant longtemps été considérées comme scientifiquement impossibles. En 2011, l’Université Radboud aux Pays-Bas mène une étude qui démontre qu’en utilisant sa méthode, Wim Hof est capable d’influencer volontairement son système nerveux autonome.
Depuis, de nombreux chercheurs se sont intéressés aux bénéfices potentiels de cette méthode et les résultats sont probants : augmentation de l’énergie, amélioration du sommeil, des niveaux de concentration et de volonté plus élevés, performances sportives accrues, réduction des niveaux de stress et système immunitaire plus fort, pour ne citer que ceux-là.
Florian Boulais, des douches froides à l’immersion en lacs gelés
«C’est ma compagne qui m’a initié, raconte Florian Boulais. Depuis deux ans, je prends une douche froide, tous les matins ; cela a été progressif, d’abord les jambes, puis chaud-froid-chaud-froid, puis froid-froid. Souvent, je me lève et je ne feel pas, je me traine, j’ai des douleurs dans le corps. Je remplis mon arrosoir de neige fondue depuis la veille, sors tout nu devant ma cabine et me le vide sur le corps. Quand j’ai vraiment envie, je me roule dans la neige. Le tout agit comme un électrochoc, je me sens réveillé et toutes mes tensions sont relâchées. C’est ce que j’appelle se lever du bon pied.»
«En 2019, j’ai commencé les immersions en lacs gelés, précise-t-il. J’ai vite remarqué que le froid m’aidait à libérer des tensions émotionnelles et à me délester de mon stress. Il y a dix ans, j’étais rongé par l’anxiété et aujourd’hui, les mécanismes que j’ai mis en place l’ont transformée en énergie positive.»
Lire l’article dans son intégralité sur le site du journal L’Aurore boréale