Le 24 novembre dernier, l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), en collaboration avec PGF Consultants, a organisé une formation en ligne au sujet du cyberharcèlement, ouverte au public dans le cadre du Rendez-vous fransaskois. L’activité faisait suite à une autre rencontre sur le même sujet organisée le 13 novembre pour les directions d’organismes cette fois.
La formation était offerte par Guy Théroux, diplômé d’un baccalauréat en psychologie et d’une maitrise en sociologie et animateur d’ateliers de résolution des conflits pour PGF. Selon l’expert, la crise du cyberharcèlement fransaskois ne sort pas de l’ordinaire. «Ce n’est pas unique à la Saskatchewan ni au Canada. Ce sont des situations qui perdurent et qui, parfois, s’amplifient.»
Des conséquences dévastatrices
L’Office québécois de la langue française (OQLF) le définit ainsi : «Actes répétés d’agression psychologique commis par un individu, ou par un groupe d’individus, qui rejoint ses victimes par l’intermédiaire du réseau Internet, du courriel, de la messagerie instantanée ou textuelle.»
Guy Théroux explique que son impact augmente sur les réseaux sociaux, car les commentaires sont vus par davantage de personnes. Les internautes peuvent aussi soutenir l’intimidateur avec des «J’aime» et renchérir dans les commentaires. Plus il y a de réactions et de partages, plus les publications blessantes circulent, attirant d’autres commentaires désobligeants.
Pour les victimes de cyberharcèlement, l’impact est dévastateur, comme le souligne Guy Théroux. Leur estime de soi et leur confiance se retrouvent entamées.
Être blessé par un mot fait autant de douleur et laisse autant de séquelles qu’être frappé par un poing
Au travail, le cyberharcèlement rend la vie professionnelle toxique et force la victime à démissionner.
Ne pas réagir et accumuler les preuves
Guy Théroux recommande aux victimes de ne pas réagir, sauf pour demander à la personne d’arrêter après de multiples charges. Il recommande de prendre des captures d’écran des commentaires pour constituer des preuves avant de les signaler aux sites web hôtes pour les faire disparaitre.
L’édition 2017 de Est-ce légal?, un livret sur ce que dit la loi au sujet du harcèlement et de l’abus en ligne, explique comment les victimes de cyberharcèlement devraient réagir dans différentes circonstances. En cas de danger imminent, il est recommandé d’appeler le 911. Ou encore ne pas confronter l’abuseur à moins d’être sûr que cela n’exposera pas la victime à davantage de violence physique ou psychologique.
Si le harcèlement se fait au travail, les victimes devraient en parler avec leur superviseur. Si cela ne fonctionne pas, il faut s’adresser à un palier hiérarchique plus élevé, peut-être le conseil d’administration de l’organisme. Si rien n’est fait, Guy Théroux suggère de voir directement avec les bailleurs de fonds de l’organisme : ceux-ci peuvent menacer son financement si la plainte n’a pas été traitée correctement.
C’est d’ailleurs ce qui est arrivé aux Services d’établissement pour les nouveaux arrivants francophones (Senaf), qui a vu sa subvention coupée par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) après que des questions au sujet d’une plainte de harcèlement sont restées sans réponse de la part de l’organisme.
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