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le Vendredi 23 octobre 2020 9:52 Société

S’installer au N.-B. en pleine pandémie de COVID-19

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L’immigrante originaire d’Algérie Lina Larbes a atterri à Montréal le 31 mars, en pleine pandémie de COVID-19. — Cédric Thévenin – Acadie Nouvelle
L’immigrante originaire d’Algérie Lina Larbes a atterri à Montréal le 31 mars, en pleine pandémie de COVID-19.
Cédric Thévenin – Acadie Nouvelle
ACADIE NOUVELLE (Nouveau-Brunswick) – La nouvelle arrivante algérienne Lina Larbes raconte s’être préparée à son immigration, notamment psychologiquement. La trentenaire ne pouvait toutefois pas prévoir la pandémie de COVID-19, qui a frappé juste avant son départ.
S’installer au N.-B. en pleine pandémie de COVID-19
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«C’était un moment très stressant, raconte-t-elle à propos de son couple. On avait vendu notre appartement, nos meubles et là, le couperet est tombé : tous les aéroports ont fermé.»

Les deux habitants d’Alger se disent cependant que leur envol vers le Canada et ses libertés, c’est maintenant ou jamais. Leur visa de résidence permanente en poche, ils achètent un billet pour un avion de rapatriement au prix de 2500 euros. Puis ils partent, avec une seule valise.

Au premier trimestre de 2020, près de 1100 immigrants à destination du Nouveau-Brunswick ont pris ce genre de décision, selon Statistique Canada. Au second trimestre, ils étaient environ 600.

Isolement à l’arrivée

Dès leur arrivée à Montréal, le 31 mars, Mme Larbes et son mari doivent s’isoler pendant deux semaines. Heureusement, ils connaissent un compatriote dans la métropole québécoise.

Cet ami leur laisse de la nourriture à la porte de leur habitation louée sur Airbnb. Il leur achète ensuite un billet d’avion pour Fredericton, car ils n’ont pas encore de carte de crédit.

«On est arrivé au milieu de la nuit comme des voleurs, se rappelle Mme Larbes. Nous avons pris un taxi jusqu’à Moncton pour 300 $.»

À nouveau, les voilà dans une location Airbnb, sans compte bancaire, ni voiture, ni numéro de téléphone, au milieu de magasins fermés. Mais cette fois sans amis.

On s’est sentis seuls pendant le confinement.

— Lina Larbes, nouvelle arrivante algérienne

Elle insiste toutefois sur les efforts des organismes d’accueil et d’accompagnement des immigrants du Grand Moncton, comme le CAFi et l’AMGM.

«Nous avons eu une réponse assez robuste, soutient le relationniste de cette seconde association, Jeremy Bouchard. Nous nous sommes aperçus que nous étions des travailleurs essentiels, parce que beaucoup de nouveaux arrivants sont vulnérables.»

La plupart d’entre eux n’ont pas de connexions avec de la famille ou des amis. Ils ont donc besoin d’un soutien supplémentaire.

— Jeremy Bouchard, relationniste de l'AMGM

Service d’urgence disponible

L’AMGM a mis en place un service de réponse d’urgence par courriel et téléphone, disponible 24h/24, pour des besoins alimentaires, médicaux et logistiques, par exemple.

«Nous livrons des boites de nourriture nous-mêmes ou nous dirigeons les personnes vers nos partenaires appropriés», indique M. Bouchard.

Il affirme que ce service a aidé environ 700 étrangers jusqu’à présent (y compris des étudiants internationaux et des visiteurs).

Mme Larbes puise dans ses économies pour subvenir à ses besoins, ainsi que dans ses réserves de médicaments, différents de ceux prescrits au Canada, pour contenir sa maladie auto-immune.

«Je n’ai pas accès à un médecin en personne, mais juste par téléphone, déplore-t-elle. On ne peut pas donner un historique médical, comme ça!»

Lire l’article dans son intégralité sur le site du journal l’Acadie Nouvelle