La discussion qui devait avoir lieu le jour même où l’Université Laurentienne a décidé de fermer son campus en raison de la présence du premier cas de COVID-19 dans le Nord a finalement eu lieu la veille du jour des Franco-Ontariens.
Trois étudiants qui s’identifient autant comme francophones qu’autochtones ont discuté des défis qu’ils ont eus pour trouver leur identité et leur place.
«Je n’ai jamais vu un sondage de ma vie où je pouvais cocher les deux», lance l’étudiant en Études autochtones Connor Lafortune.

Il fait ici référence aux sondages ou aux formulaires où l’on doit indiquer son appartenance à une culture, à un groupe ethnique. On peut cocher francophone ou autochtone, mais pas les deux.
Je me retrouve souvent à vivre mon identité autochtone plutôt que francophone.
Roxanne Langemann est aussi dérangée par l’absence d’une case pour s’identifier. Elle a déjà utilisé la case «Métis», mais toujours à contrecœur.
«Je suis métissée, mais je ne suis pas Métis. J’ai un mélange des [francophones et des Cris], mais je ne fais pas partie de la culture métisse.»
L’étudiante au programme de Relations autochtones a grandi entre Moonbeam, Kapuskasing, Timmins et Sudbury.

La famille de Page Chartrand a toujours mélangé les traditions francophones et anishnabe dans la vie quotidienne et lors de célébrations. L’étudiante en Études autochtones a seulement commencé à se poser des questions sur son identité à l’école, lorsqu’on lui demandait de présenter des éléments de sa culture.
En grandissant, elle a commencé à chercher plus d’information et s’est aperçue qu’il n’existait presque rien en français, sauf pour les Métis.
Petite, en visite sur l’ile Manitoulin, elle a longtemps cru que seule sa famille avait les coutumes qu’elle y apprenait.
«Je n’avais pas d’amis autochtones. J’allais à une école francophone catholique à Sudbury. Je n’avais accès à personne d’autre à part dans mon environnement familial.»
C’est sa grand-mère par alliance qui lui a donné une base et qui lui a donné le gout d’en découvrir plus.