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le Vendredi 28 août 2020 12:04 Société

«Empoisonné» par le glyphosate, un homme de la Péninsule se tourne vers le bio

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Roger St-Pierre montre une copie du rapport de son test d’urine envoyé au Centre de toxicologie du Québec. — Acadie Nouvelle – Réal Fradette
Roger St-Pierre montre une copie du rapport de son test d’urine envoyé au Centre de toxicologie du Québec.
Acadie Nouvelle – Réal Fradette
ACADIE NOUVELLE (Nouveau-Brunswick) – Le glyphosate se retrouve partout. Peu étonnant puisqu’il s’agit de l’herbicide le plus utilisé dans le monde. Mais il n’est pas seulement nécessaire dans l’épandage et le désherbage agricole. Des études récentes démontrent que cette molécule potentiellement cancérigène se cache dans plusieurs aliments que nous consommons quotidiennement : céréales, pain, fruits, légumes et bien d’autres. Imaginez maintenant quand vous le retrouvez dans… votre urine!
«Empoisonné» par le glyphosate, un homme de la Péninsule se tourne vers le bio
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C’est la mauvaise surprise qu’a reçue comme «cadeau d’anniversaire» un citoyen de Maltempec, près de Paquetville.

Roger St-Pierre nous a accueillis chez lui, dans son garage aménagé en lieu de repos, jeudi. L’homme âgé de 65 ans est de fort bonne humeur, malgré le signal d’alarme obtenu de son médecin de famille, le 25 février. Le jour de sa fête.

«Bienvenue chez la famille des empoisonnés!» lance-t-il en riant.

Documents médicaux en main, il affirme être devenu «la preuve vivante» que cet élément controversé, interdit dans de nombreux pays et mis au banc des accusés par l’Organisation mondiale de la santé, est venu contaminer son corps.

Environnementaliste depuis toujours, M. St-Pierre a débuté sa croisade lorsqu’il a demandé un bilan sanguin routinier, en octobre.

Mais il a voulu aller plus loin…

«J’ai demandé un test de glyphosate dans mon urine. Mon médecin m’a dit que c’était la première fois qu’il entendait ça, mais il a choisi d’aller de l’avant», commence-t-il par raconter.

Cela n’a pas été facile, poursuit-il. Il lui a fallu s’armer de patience et faire pression auprès de certaines autorités médicales pour finalement réussir à envoyer, non sans mal, un échantillon au Centre de toxicologie du Québec.

«Il m’a fallu un mois et demi de bataille et de tiraillage avant d’obtenir une réponse positive. On m’a dit que j’étais un des premiers au pays à exiger ça. J’ai passé le test à Bathurst à la mi-décembre, mais Québec ne l’a reçu qu’un mois plus tard. Puis, la journée de mon anniversaire, j’ai eu mes résultats», fait-il part, en nous montrant une copie fournie par le Centre de toxicologie du Québec.

Ça mentionne qu’il y a 3,8 microgrammes de glyphosate par litre dans l’urine de M. St-Pierre.

«Mon médecin m’a signalé que ce taux était très haut…», soutient-il, étonné.