Le projet Qammaq, en plus d’être écoresponsable, aiderait à lutter contre deux fléaux qui persistent dans la région : la crise du logement et le chômage. Alex Cook, fondateur de ArchtTech, a travaillé de longues années sur son projet de logement novateur et ergonomique jusqu’à élaborer le concept de Qammaq, une maison construite en partie avec des conteneurs d’expédition.
Pour le réaliser, il devait trouver le spécialiste qui pourrait lui offrir les structures métalliques adéquates. C’est alors qu’il a rencontré, après des recherches de profils «partout dans le monde», Jason Halter, concepteur industriel de renom et propriétaire de Wonder Inc, qui était selon lui, «parfait et doté de beaucoup d’expérience» dans le domaine de l’optimisation des conteneurs.
Faire avec ce qu’on a
L’idée est d’offrir une seconde vie aux conteneurs en provenance de Chine. Pour acheminer les matériaux de construction des habitations conventionnelles, des conteneurs à usage unique sont utilisés. Ils seront par la suite réemployés par le duo d’entrepreneurs pour bâtir des logements.
Les deux entrepreneurs ont une vision commune de la construction, basée sur la réduction de l’empreinte écologique.
Nos pratiques sont raisonnables et responsables. Nous essayons de trouver et d’utiliser des matériaux recyclés ou au cycle de vie adapté au surcyclage.
La maison comprend trois chambres et un grand espace ouvert, la partie du rez-de-chaussée est construite avec les conteneurs. Le duo a également dû adapter les maisons aux conditions hivernales du territoire, «pour tous les climats extrêmes, il y a des considérations spéciales comme l’isolation, les exigences mécaniques […]», détaille le concepteur industriel.
Une seconde considération entre aussi en jeu, celle d’adapter les fonctionnalités du logement «au mode de vie des communautés du Nord», poursuit-il. Par exemple, comme la base des maisons a été optimisée pour être polyvalente, elle pourra faire office d’atelier ou encore d’espace servant à la découpe des ressources issues de la chasse.

Sortir de la crise du logement et créer des emplois
Le projet Qammaq servira à résoudre, en partie, la crise du logement au Nunavut. «Je pense que nous sommes une partie de la solution», déclare Jason Halter.
Leur ambition à long terme serait de voir d’autres entrepreneurs «adopter ce style de maisons» et ainsi, avoir la possibilité de «travailler ensemble pour atteindre ce but».
«On aura besoin de construire entre 300 et 900 maisons supplémentaires simplement pour combler la demande dans le Nord […] on ne peut pas être les seuls», insiste Alex Cook.
Autre retombée positive pour le Nunavut : le projet de construction Qammaq créera des emplois dans la région durement touchée par le chômage.
Un des larges spectres de ce projet est aussi une capacité de développer la main d’œuvre basée dans le Nord et l’argent sera injecté dans l’économie locale. Construire une base de main d’œuvre forte est très important pour résoudre avec succès le problème de l’insécurité du logement.
Pour admirer ces nouvelles constructions, il faudra encore patienter, les travaux de la première maison Qammaq débuteront à l’automne 2021 à Baker Lake au Nunavut.