«Absolument, lance la vice-présidente de l’exécutif national de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), Magali Picard. Le télétravail est là pour rester. On voit, aujourd’hui, la fonction publique de demain.»
À la mi-mars, les employés craignaient de voir «planter» les réseaux informatiques internes, qui n’avaient jamais été autant sollicités de toute l’histoire de la fonction publique fédérale. Avec un peu de recul, le syndicat admet que le système a tenu bon. «Avant la pandémie, le télétravail était une réalité seulement dans certains ministères, dit Mme Picard. Aujourd’hui, c’est généralisé.»
Il ne faut pas s’attendre à voir revenir les quelque 120 000 fonctionnaires fédéraux dans les édifices de la région dès la rentrée du mois de septembre. Ce n’est plus un secret pour personne. Les fonctionnaires qui peuvent faire du télétravail en ce moment doivent songer à aménager un bureau digne de ce nom, chez eux.
«On ne peut pas dire que tous les édifices fédéraux seront encore vides dans cinq ans, dit Mme Picard. Il est possible, par contre, de voir une diminution dans les locations de bâtiments privés par le fédéral, et une certaine réponse à la pénurie de bureaux gouvernementaux dans la région.»
On ignore la proportion de fonctionnaires qui pourraient, à long terme, faire du télétravail sur une base quotidienne. «Il faudra penser à l’ergonomie des postes de travail de nos membres qui travailleront à la maison. Après la pandémie, il faudra nous assoir avec les comités de santé et de sécurité pour adopter des mesures à long terme.»
Le syndicat, qui souligne par ailleurs ses bonnes relations avec le Conseil du Trésor dans cette gestion de crise, prévoit enchâsser de nouvelles normes liées au télétravail dans les prochaines conventions collectives. «Pour l’instant, on peut se doter de protocoles d’amélioration de santé et de sécurité au travail.»