L’annonce de la fermeture des écoles ténoises a apporté son lot de stress. La solution semble simple et évidente pour les écoles fermées pour le restant de l’année scolaire et dont le retour en classe est prévu en septembre : il faut se tourner vers l’éducation en ligne. Après tout, les autres provinces le font.
Le problème, c’est que plusieurs foyers n’ont pas suffisamment d’ordinateurs ou un accès à Internet suffisant pour gérer une charge d’éducation à distance, du télétravail et une utilisation normale du Web. Bien que les défis soient semblables pour la majorité des parents de tout le pays, les défis sont plus importants encore lorsque l’accès à Internet est rare ou de mauvaise qualité, ce qui est très souvent le cas dans le Nord canadien.
La problématique s’applique aussi à tous les gens qui doivent maintenant travailler de la maison : l’Internet doit permettre des rencontres virtuelles régulières en plus de l’accès aux réseaux d’employés pour le partage de documents. Lorsqu’une famille doit faire tout cela à la maison, même avec un accès à Internet haute vitesse, il est fort probable que celle-ci ralentisse ou ne fonctionne pas adéquatement.

Un problème qui ne touche pas que le Nord
Cet enjeu n’est pas inconnu du gouvernement canadien. «Le Canada fait face à une lacune nationale en matière de connectivité. Les Canadiens des régions rurales doivent quotidiennement faire face à des problèmes, tels qu’un accès Internet plus lent et moins fiable que celui des centres urbains», peut-on lire dans la Stratégie canadienne pour la connectivité d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada.
Selon le Rapport de surveillance des communications 2018 du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), moins de 40 % de ménages ruraux avaient accès à des services Internet haute vitesse et moins de 25 % des ménages des communautés autochtones y ont accès. De plus, les régions rurales dépendent encore de satellites pour leur accès Internet.
En plus de l’accès limité à une connexion Internet de qualité, les prix sont excessivement chers dans les régions rurales, où les forfaits d’Internet haute vitesse commencent aux alentours de 95 $ par mois. Dans les régions urbaines, ces mêmes forfaits peuvent être accessibles pour une cinquantaine de dollars par mois sans limite d’usage.
Les communautés mécontentes
Depuis environ un mois, une pétition (en anglais seulement) circule, demandant un Internet accessible et abordable pour les régions du Nord. Melaw Nakehk’o a lancé la pétition pour demander au fournisseur NorthwesTel de renoncer aux frais de dépassement et d’établir des forfaits de données illimités, y compris pour les communautés satellites, jusqu’à la fin de juillet 2020.
L’objectif est de soutenir les résidents du Nord durant cette période difficile de confinement. Selon elle, «l’accès Internet haute vitesse gratuit est une nécessité en période d’isolement et est primordial pour notre mode de vie».
La pétition amène les résidents des territoires à se mobiliser pour régler un problème qui est aggravé par la pandémie, mais qui affecte les régions du Nord depuis trop longtemps.