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le Lundi 13 avril 2020 15:07 Société

Cimetières du Grand Nord en danger

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Cimetière au sud d'Inuvik, Territoires du Nord-Ouest — Libre de droits
Cimetière au sud d'Inuvik, Territoires du Nord-Ouest
Libre de droits
Plusieurs communautés dans les Territoires du Nord-Ouest s’inquiètent de l’impact du réchauffement climatique sur leurs cimetières.
Cimetières du Grand Nord en danger
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Les cimetières des Territoires du Nord-Ouest (T. N.-O.) font face à de nombreux défis en raison de changements importants au niveau du climat. Lors de la rencontre annuelle à Inuvik de l’Association des collectivités des Territoires du Nord-Ouest (ACTNO), le problème a été abordé par plusieurs communautés dont l’avenir des cimetières est incertain.

Plusieurs communautés touchées

Le dégel du pergélisol, en raison du réchauffement climatique, a un très grand impact sur les cimetières et les infrastructures des communautés du Nord. Le cimetière de Tuktoyaktuk, au nord-ouest du territoire, qui est situé à seulement 24 mètres de la plage, est souvent victime d’inondations en raison de l’érosion qui gruge les berges d’année en année. Cette communauté a d’ailleurs déjà décrété l’état d’urgence à cause de l’érosion rapide des berges.

La perte du cimetière serait très dommageable pour la communauté, a déclaré le maire de Tuktoyaktuk, Erwin Elias, lors de la rencontre de l’ACTNO. C’est pourquoi un projet pour ouvrir un nouveau cimetière, plus loin des berges, est en cours. Malgré l’urgence d’agir, le cimetière ne fermera pas, même si cela veut dire que plusieurs se verront refuser un lot. Erwin Elias mentionne aussi qu’une étude de faisabilité a été réalisée pour protéger les côtes, mais que plusieurs étapes doivent être complétées avant de pouvoir rédiger une proposition de financement fédéral.

Le cimetière de la communauté de Dettah, sur la rive est du Grand lac des Esclaves, fait lui aussi face à une situation particulière. En plus de la fonte du pergélisol, qui cause des affaissements du sol, le cimetière est surpeuplé. Durant la rencontre de l’ACTNO, Jason Snaggs, directeur général de la Première Nation des Dénés Yellowknives, a déclaré que la plupart des résidents de Dettah préfèrent désormais être enterrés dans le cimetière de Yellowknife.

Libre de droits

Jason Snaggs espère aussi travailler avec des chercheurs de l’Université Wilfrid Laurier en Ontario, et de l’Institut de recherche du Collège Aurora à Inuvik, qui ont tous deux des programmes de recherche sur les écosystèmes de l’Arctique. « L’important pour la communauté de Dettah est de bâtir un cimetière qui pourrait survivre encore une bonne quarantaine d’années », a-t-il affirmé lors de la rencontre de l’ACTNO.

Cet enjeu climatique important touche également les communautés de Fort McPherson, le long de la rivière Peel, et de Tsiigehtchic, près du fleuve Mackenzie.

Le gouvernement fédéral en appui

C’est surtout au cours des dix dernières années que les répercussions du réchauffement climatique ont été observables. L’ACTNO a mentionné lors de la rencontre que deux communautés ont déjà reçu des subventions du gouvernement fédéral pour l’entretien de leurs cimetières et pour leur adaptation aux changements climatiques.

En 2018, la communauté de Behchoko a reçu environ 65 000 $ à la suite d’inondations. Ces sommes devaient servir à analyser la situation et à empêcher une augmentation du problème. En 2017, c’est la région de Fort McPherson qui a reçu 4 600 $ pour une multitude de projets, dont certains travaux pour le cimetière.